Alphonse Daudet
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Alphonse Daudet
Alphonse Daudet
(1840-1897)
(1840-1897)
Alphonse Daudet est né à Nîmes le 13 mai 1840 et est mort à Paris en 1897. Il laisse le souvenir d'un être généreux , plein de sollicitude pour ses camarades malchanceux et attentif à son époque : il sera l'un des premiers à apprécier et à prendre la défense des impressionnistes.
Reconnu tardivement de son vivant par ses pairs, Alphonse Daudet aura toutefois le soutien de Zola, des frères Goncourt, et de Maupassant. Il sera également l'un des fondateurs de l'Académie Goncourt (sa mort prématurée, en 1897, l'empêchant d'en être membre, 1903).
Très aimé du grand public qui voit en lui le chantre généreux et tendre d'une Provence idéale en même temps qu'un Dickens à la française, Daudet fut à la fois romancier, conteur, dramaturge et poète. Il n'en souffre pas moins d'être prisonnier du succès des lettres de mon moulin et de Tartarin de Tarascon .
Source : editions-harmattan.fr
Plus détaillé (et une grosse ellipse en moins) : wikipedia.org
Bibliographie :
Romans
Le Petit Chose, Hetzel, 1868
Le Nabab, Charpentier, 1871
Tartarin de Tarascon, 1872
Les femmes d'artistes, 1874
Jack, Dentu, 1876
Les Rois en exil, Dentu, 1878
Fromont jeune et Risler aîné, Le Bien Public, 1879
Sapho, Charpentier, 1881
L'Immortel, Lemerre, 1888
Le Roman du chaperon rouge, Michel Lévy, 1899
Notes sur la vie, Charpentier, 1899
Recueils de contes et de nouvelles
Lettres de mon moulin, 1870
Contes du lundi, 1873
Nouvelles
Promenades en Afrique, 1862
La Mule du pape, 1863
Le Curé de Cucugnan, 1869
Le Bon Dieu de Chemillé qui n'est ni pour ni contre, 1872
Le Singe (L'Événement, 1872
Le Père Achille, 1872
Salvette et Bernadou, 1873
Le Cabecilla, 1873
Wood'stown, conte fantastique, 1873
La Dernière Classe
Théâtre
Le roman du Chaperon rouge, 1859
La Dernière Idole, drame en un acte et en prose, 1862
Les Absents, musique de Poise, 1864
L'Œillet blanc, avec Ernest Lépine, 1865
Le Frère aîné, avec Ernest Lépine, 1867
Lise Tavernier, 1872
L'Arlésienne, 1872
Fromont jeune et Risler aîné, 1876
Jack, 1881
Le Nabab, 1880
Sapho, 1885
La Petite Paroisse, 1895
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Re: Alphonse Daudet
Les lettres de mon moulin
Ce n'était pas trop tôt cette (re)lecture (après je ne sais plus quoi il me fallait respirer un peu). Daudet narrateur, provençal devenu parisien redevenu provençal raconte quelques histoires, les siennes ou des histoires entendues, des histoires du pays quoi.
Ce n'est pas toujours bien joyeux et quelques drames quotidiens font une belles couleur de fond. Il ne faut quand même pas oublier qu'on s'amuse assez souvent et que les bêtes et autres sont causes de petites leçons bien méritées et pas piquées des vers.
Au fil de ces lettres on trouve quand même d'autres choses, surtout ce qui est à l'image de celle qui nous raconte un sous-préfet qui prépare son discours avant de... il faut dire que quand les petites fleurs et les petites bêtes de la forêt sont de la partie il y aurait de quoi !
Il y a cette pointe de fraîcheur, de lâcher prise, les souvenirs de pas grand chose, d'ombres et d'orangers, rien que deux lignes d'une saison et on y est. Quand il nous emmène chez des amis c'est un peu pareil.
C'est encore que ces ailleurs qui apparaissent, cette Provence, sont à mi-chemin entre une grande tentation parisienne (car il y a des lettres parisiennes) et des contrées plus lointaines (car il y a des lettres de Corse et d'Algérie). En même temps et un peu par là on plonge aussi dans le temps, des histoires sans âges et des traces de modernité. A force et malgré quelques inégalités il est difficile de ne pas trouver au fil des pages une espèce de refuge en ce moulin.
Simple et chaleureux donc et avec les bienfaits de très jolies phrases (et sans doute plus d'une pour chaque saison) !
C'est curieux et c'est bien chouette.
A noter aussi, ça ne gâte rien, la bien bonne présentation de Daniel Bergez en folio classique.
Extrait de la lettre Les Oranges, une de celles qui fait voyager de Paris à la Corse en passant par l'Algérie, la coupe au milieu n'est pas si petite. J'ai d'abord recopié la deuxième partie, et puis me suis dis que ce serait dommage de ne pas donner le début avec, le contraste, le voyage, mais aussi l'allègement du ton, elle est très chouette celle-là :
A Paris, les oranges ont l'air triste de fruits tombés ramassés sous l'arbre. A l'heure où elles vous arrivent, en plein hiver pluvieux et froid, leur écorce éclatante, leur parfum exagéré dans ces pays de saveurs tranquilles, leur donnent un aspect étrange, un peu bohémien. Par les soirées brumeuses, elles longent tristement les trottoirs, entassées, dans leurs petites charrettes ambulantes, à la lueur sourde d'une lanterne en papier rouge. Un cri monotone et grêle les escorte, perdu dans le roulement des voitures, le fracas des omnibus :
- A deux sous la Valence !
(...)
Une nuit, pendant que j'étais là, je ne sais par quel phénomène ignoré depuis trente ans cette zone de frimas et d'hiver se secoua sur la ville endormie, et Blidah se réveilla transformée, poudrée à blanc. Dans cet air algérien si léger, si pur, la neige semblait une poussière de nacre. Elle avait des reflets de plumes de paon blanc. Le plus beau, c'était le bois d'orangers. Les feuilles solides gardaient la neige intacte et droite comme des sorbets sur des plateaux de laque, et tous les fruits poudrés à frimas avaient une douceur splendide, un rayonnement discret comme de l'or voilé de claires étoffes blanches. Cela donnait vaguement l'impression d'une fête d'église, de soutanes rouges sous des robes de dentelles, de dorures d'autel enveloppées de guipures...
(récup arrangée).
mots-clés : #contemythe #nouvelle
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