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Fonclare Guillaume de

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Message par Armor Ven 18 Aoû - 4:25

Comme l'on déjà dit Marie et bix, il est bien difficile de parler de ce livre. Pourtant, je vais moi aussi tenter de vous en dire quelque mots, tant que j'ai trouvé remarquable…

Fonclare Guillaume de - Page 2 Dans_m10

Dans ma peau

"On n'aime pas la souffrance. Chez les autres, elle effraie, on la tient à distance, et s'il faut en parler, on ne sait pas quoi dire, on est embarrassé. Je n'aime pas parler de mes souffrance ; j'ai le sentiment de me plaindre. Il faut pourtant quelquefois m'y résoudre pour me vider d'un trop-plein de non-dits, de difficultés tues, de colère et d'impuissance. "J'ai mal" est tellement difficile à dire que je ne le dis plus."

Directeur de l'Historial de la grande guerre, Guillaume de Fonclare voit peu à peu son corps se dégrader, victime d'une maladie dégénérative.
Il raconte la souffrance, inlassablement présente, compagne exigeante qui a grand soin de ne jamais se faire oublier. Si difficile à exprimer, et à faire entendre, surtout quand la maladie ne se voit pas encore, quand il est impossible pour les autres d'envisager qu'elle puisse réduire votre quotidien à néant.
Il raconte le corps qui lentement se délabre, la progression inexorable du mal, les appareillages soudain indispensables. Et le regard des autres, qui change, qui vous fait passer du statut de valide à celui d'handicapé, vous réduisant à votre seule maladie en oubliant l'humain derrière…

Mais ce sentiment de n'être plus qu'un corps souffrant, Guillaume de Fonclare le refuse. Certes, il est un champ de batailles, de batailles perdues." Mais il veut s'envisager "autrement que seul, chez lui, à pleurer sur son sort." Il y a la famille, les amis, les plaisirs simples de la vie qu'il compte bien savourer. Il y a l'écriture, pour laisser une trace. Et puis, aussi, cette fonction de directeur de l'Historial de la Grande guerre, qu'il va devoir se résoudre à quitter, mais qui l'a aidé à surmonter l'épreuve. Guillaume de Fonclare se refuse à comparer ses souffrances à celles des gueules cassées ou des hommes fauchés dans leur prime jeunesse. Mais il a vécu cette proximité avec la mort et la douleur comme une forme de compagnonnage...

"Je retourne sans cesse auprès d'eux, je veille à leurs côtés, je veilles ces hommes, mes frères d'outre-tombe. Je veille les lâches, les traîtres, les meurtriers, les héros, les saints, les Flaubert, Schiele, Dickens avortés. Tous furent de petits garçons, fous ont aimé et furent aimés ; tous avaient un prénom, un surnom ou un sobriquet dont ils ne voulaient pas. Tous ont été passés à la moulinette de la guerre totale, celle qui arrache aux familles les plus jeunes, les plus forts et les plus beaux, pour les jeter dans le fracas de l'acier qui déchiquette en éclats et en mitraille. Ceux qui en reviennent sont plus vieux, plus faibles et plus laids. Car nul n'a jamais, jamais gagné la guerre."

Ce livre est le récit d'un cheminement, d'une acceptation ; mais une acceptation qui ne signifie en rien résignation. Guillaume de Fonclare est "du monde des vivants et laisse les morts là où ils sont."
Toujours, la pulsion de vie sera la plus forte. La dignité comme credo, la vie, la famille et les enfants en point de mire.
Ce livre, magnifique de retenue, est d'une dignité absolue et pourtant, tout est dit. Sans pathos, mais sans fausse pudeur non plus.

Merci, Monsieur de Fonclare, d'avoir su mettre des mots sur l'indicible.
Armor
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Message par bix_229 Ven 18 Aoû - 16:04

Merci Armor !

Oui tout est dit, et si la vie tout d' un coup ne vaut rien, il faut quand meme l' accepter parce qu' on n' en a qu' une.
L' accepter ou en finir avec elle.
Apprendre à aimer ce qu' on a dans ces conditions, c' est accepter, pour soi et pour les autres de lui donner sens tant que ce sera possible.
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