Marco Ferreri
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Re: Marco Ferreri
Touche pas à la femme blanche ! (1974)
Le même quatuor acteurs principaux que pour La grande bouffe mais avec plus de monde à côté : Deneuve, Reggiani, ... . Le décor parisien mais dingue du chantier des Halles et sur fond de chantier et de démolitions une sauvage et anachronique comédie très très noire.
Little Big Horn revisité, "remixé" avec quelques images historico-culturelles mâchées dans le divertissement dans une farce politique brutale. Une fable contestataire mélancolique et désabusée qui nous présente le progrès en marche qui emploie des généraux et Buffalo Bill pour massacrer les indiens : les pauvres, tout ceux qui ne cadrent pas.
Et il arrive à caser le racisme le plus crasse au milieu de la bluette atomisée entre Custer-Mastroianni et Marie-Hélène de Boismonfrais-Deneuve...
Terrifiant de justesse (et d'actualité ?) mais réjouissant (et précis aussi) c'est un bordel à peine croyable. Un cocktail détonnant et puissant, surprenant assemblage de saveurs qui se rappellent à la mémoire.
Toujours en forme Buffalo Bill !
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Re: Marco Ferreri
shanidar a écrit:Pas sûre que tu finisses tes popcorns en le regardant !
Je réagis à retardement ... Franchement, il m'a marqué La grande bouffe !
Bien comme il faut. Je l'ai trouvé génial ce film. C'est tellement représentatif de la société de surconsommation. C'est malin, et à la fois tellement jouissif. Puis quelle bande d'acteurs !
Ensuite, j'ai enchaîné avec Touche pas à la femme blanche, commenté ci-dessus par animal. Egalement un très bon moment de cinéma, dans ce western décalé, anachronique.
Et Conte de la folie ordinaire, adaptation des récits de Bukowski. Ce dernier n'avait pas aimé, notamment pour l'acteur. Barfly, de Barbet Schroeder semble plus fidèle à l'univers du vieux Buk, et au personnage. Toutefois, Bukowski vu par Ferreri, ça vaut aussi le détour, pour les amateurs. Une autre vision; pas inintéressante.
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Re: Marco Ferreri
Le lit conjugal / Una storia moderna: l'ape regina (1963)
Un vendeur de voiture qui a passé sa prime jeunesse se marie avec une jeune femme issue d'une très pratiquante (et plus fortunée) famille romaine. Regina épuise Alfonso avant de tomber enceinte et Alfonso s'efface...
Comédie malgré tout avec un Ugo Tognazzi forcément en forme et à l'aise et une lointaine Marina Vlady pour lui donner la réplique. Comédie douce amère qui s'amuse des clichés sans les surjouer pour mieux capter un embarras et une impasse existentielles.
Quelques hypocrisies, quelques impossibilités de communication et une solitude grandissante sans oublier quelques discrètement belles images d'un genre qu'on retrouve par exemple dans La semence de l'homme.
Beaucoup de tendresse pour les petites faiblesses et une attention délicate pour les authentiques petites frustrations.
Ca fait forcément du bien.
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Re: Marco Ferreri
de biens lointains souvenirs !
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Bédoulène- Messages : 21287
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Re: Marco Ferreri
Depuis le temps que je dois regarder la grande bouffe... en plus il a adapté du Buko ? fallait pas m'en dire davantage...
Re: Marco Ferreri
J'ai enfin vu Dilinger est mort !
Le film de Ferreri le plus chelou ? (le plus silencieux sans aucun doute !)
En tout cas ça ne m'étonne pas que ça t'ait plu, animal !
Pour ma part, je n'ai pas adhéré plus que ça. J'ai piqué du nez au 3/4 du film !
Pas forcément à conseiller pour débuter avec le réalisateur.
Le film de Ferreri le plus chelou ? (le plus silencieux sans aucun doute !)
En tout cas ça ne m'étonne pas que ça t'ait plu, animal !
Pour ma part, je n'ai pas adhéré plus que ça. J'ai piqué du nez au 3/4 du film !
Pas forcément à conseiller pour débuter avec le réalisateur.
Invité- Invité
Re: Marco Ferreri
Regardé la Grande bouffe et bien aimé, même si un peu dans la surenchère. Par contre, un fan de Buko m'a dit que son adaptation des Contes de la folie ordinaire était un pur massacre... et c'est vrai qu'en lisant le résumé, je me demande ce que Ferreri a foutu...
Re: Marco Ferreri
animal a écrit:
La semence de l'homme (1969)
A la fois film post apocalyptique et film d'une grande tristesse intérieure. Les bons moments ne manquent pas, quelques peurs non plus mais seulement voilà, lui veut un enfant, elle non. Tout cela, le plus intime possible, n'exclut pas l'influence de cette apocalypse.
Un film très dépouillé aussi bien visuellement que d'un point de vue sonore, un film dont le sentiment immédiat est une tristesse et une mélancolie sans soins. Et un film fascinant, extrêmement beau, très travaillé mais pour un résultat instinctif, de faux airs bricolés mais l'image ne perd pas de sa simplicité brute.
L'intériorité et l'intimité biographique, de même que les textures et le rapport au foyer (et au souvenir), ça fait penser à du Tarkovski quelque part... mais c'est peut-être bien encore plus beau, plus sobre, plus démuni en un sens ou désarmé.
Je ne sais pas trop si ça peut faire penser à du Tarkovski, certains plans oui, peut-être ... avec la baleine.
En tout cas, je l'ai aussi apprécié celui-ci.
On peut le voir aussi comme un récit biblique, de la Genèse. Avec Adam et Eve, la tentation (Annie Girardot), et la Terre à peupler...
As-tu vu Ciao Maschio (Rêve de singe), également film apocalyptique, dans un New York désertique, avec Depardieu et Mastroianni ?
Sombre celui-ci, et encore plus désespérant.
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Re: Marco Ferreri
La dernière femme (1976):
Depardieu à nouveau chez Ferreri, Depardieu en chômeur et face au mouvement féministe. Il se retrouve à élever seul son fils, et lutte face à son désir pour les femmes, et se transforme en object émasculé. Je ne révèle pas la fin pour ceux qui le verront (pas facile à trouver ce film) mais elle est très ... parlante. Le sexe est au coeur du film, comme souvent avec Ferreri.
une critique allociné qui semble avoir bien cerné les enjeux du film et qui en parle mieux que moi :
Depardieu à nouveau chez Ferreri, Depardieu en chômeur et face au mouvement féministe. Il se retrouve à élever seul son fils, et lutte face à son désir pour les femmes, et se transforme en object émasculé. Je ne révèle pas la fin pour ceux qui le verront (pas facile à trouver ce film) mais elle est très ... parlante. Le sexe est au coeur du film, comme souvent avec Ferreri.
une critique allociné qui semble avoir bien cerné les enjeux du film et qui en parle mieux que moi :
- Spoiler:
- Ferreri, pas réputé pour son tact, met les pieds dans le plat. Que deviennent les relations entre hommes et femmes à la suite de la marche des femmes de 1972? Depardieu joue le rôle d'un chômeur, largué par sa femme féministe, mais ayant la garde de son jeune fils. Dégoûté devant le changement radical des femmes, il se terre dans son appartement et ses préjugés. Ornella Muti, jeune et sublime, débarque. L'homme s'aperçoit alors qu'il est prisonnier de son désir sexuel (dont il essaie de se libérer dans une dernière scène horrible mais mythique), qui détruit la relation qu'il avait avec la jeune femme. Le film est cru mais rend compte du côté obscur de la libération de moeurs d'après 68 (Pasolini ira beaucoup plus loin encore dans Salo...). Car pour la grande majorité, cela passe uniquement par l'apparence, la superficialité. La ville dans laquelle se passe le film (tourné à Créteil...^^) est déprimante, et pèse terriblement sur les esprits. D'une façon certes différente, japonais et russes vivent quelque chose de semblable en ce moment, face à l'émancipation récente mais brutale des femmes. Il ne s'agit bien sûr pas d'un film à thèse machiste, mais un constat sur les conséquences pas toujours visibles d'une évolution ultra rapide de la société. Un film qui ne s'oublie pas.
Invité- Invité
Re: Marco Ferreri
J'ai revu Dillinger est mort, hier soir.
Envie de revoir le bon Michel Piccoli.
J'ai davantage apprécié le film, la maturité, peut-être...
Envie de revoir le bon Michel Piccoli.
J'ai davantage apprécié le film, la maturité, peut-être...
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Re: Marco Ferreri
Intention de revoir "La Grande bouffe", vu à sa sortie et que j'avais moyennement apprécié (mais j'étais très jeune ). Avec une brochette de bons acteurs (dont Piccoli)
ArenSor- Messages : 3392
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Marco Ferreri
C'est qu'il m'en reste à voir des Ferreri. Chouette !
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Re: Marco Ferreri
Documentaire d'Arte sur Michel Piccoli, il évoque ses trois réalisateurs fétiches : Bunuel, Sautet et ... Ferreri.
Invité- Invité
Re: Marco Ferreri
Merci, j'ai regardé : quels bonhommes quand même ! C'est finalement ce qui manque dans les livres : les interprètes, de théâtre, de cinéma...
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Tristram- Messages : 15736
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