Marco Lodoli
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Marco Lodoli
Marco Lodoli est né à Rome en 1956, où il vit et enseigne dans un lycée de banlieue.
Entré en littérature par la poésie, il s’est lancé dans le roman avec succès, a écrit des nouvelles, des chansons et des articles dans La Repubblica.
En 1986, il a reçu le prix Mondello « première œuvre » pour son roman Chronique d’un siècle qui s’enfuit.
Collaborant régulièrement au quotidien La Repubblica, il rédige des chroniques de société, souvent à propos de la jeunesse, à partir de son expérience d’enseignant, ou encore des textes sur Rome, qui ont été regroupés dans le recueil Îles : guide vagabond de Rome.
Il est également critique de cinéma pour l’hebdomadaire Diario.
Oeuvres traduites en français :
Chronique d'un siècle qui s'enfuit
Boccacce (grimaces) : Page 1
guide vagabond de Rome
Les Prétendants : Page 1
Les Promesses : Page 1
Grand cirque déglingue : Page 2
Si peu : Page 1
Mise à jour le 19/01/2025
Les Prétendants
subjuguée par l’écriture de Lodoli, la tournure des phrases, les métaphores étonnantes, étranges, la poésie, le chant des mots même quand il s’agit d’évoquer la Mort.
Les trois histoires, se déroulant dans la ville éternelle, qui composent le livre : La nuit, le Vent, les Fleurs sont toutes de noir vêtues ; la mort à petits pas , suit les personnages, discrète pour ne pas les heurter. Constantino, Luca, Tito emportés sur le tapis roulant de la vie ne peuvent plus retenir leur destin, ni le diriger, chacun à son « maître » ; le Fou pour l’un, le romancier pour l’autre et le Poète pour le dernier. Ils sont piégés, mais ils ont accepté d’entrer dans le piège.
Dans les plus tristes destins l’amour et l’amitié volent leur part à la mort.
Ces histoires sont absurdes, mais les mots et les pensées pour les conter sont magiques, et il ne faut point en révéler le contenu sous peine d’abolir le charme. Ne pas oublier aussi Rome partenaire des personnages.
La première histoire m’a un peu déroutée, mise mal à l’aise, j’ai pensé abandonner le livre malgré l’attrait de l’écriture.
« En amont du fleuve, vers le nord, la ville devient plus clairsemée, moins dense. Seules quelques personnes sont restées sur les berges pour saluer les amants, l’obélisque du Foro Italico ressemble à la barrière levée d’un passage à niveau désaffecté : Constantino et Serena le franchissent en un effort ultime. Mais elle est trop loin la source, un filet d’eau entre des montagnes dont on distingue même pas les sommets, et qui n’existe peut-être que dans le paysage du cœur. »
Bien m’a pris de persister, la seconde histoire « le vent » m’a emportée dans son souffle. Et Lodoli lui-même se met en jeu et en peine, c’est le Maître, mais à regarder vivre ses personnages il ne les maîtrise plus.
«Quand l’esprit carbure, il s’emballe tout seul, il récupère les vieilleries dissimulées dans les recoins habituels, il récite jusqu’à la nausée ce qu’il sait et qui ne lui sert à rien. Il passe du vernis incolore et il répète avec application, le même geste, obstinément, deux, trois, dix mille couches de vernis incolore, l’une sur l’autre, aller et retour sur l’enduit de façade. »
« J’ai dans l’idée que Dieu est un fichu commerçant, un vieux renard pour tout dire : nous lui achetons la vie à prix d’or, traite après traite, jour après jour, nous nous épuisons pour lui donner un sens et une valeur et puis nous la lui restituons pour pas un rond dans un râle. »
Les fleurs : C’est après des années de patience à regarder cette fenêtre qui luit la nuit que Tito prendra possession du destin qui lui était annoncé, lequel était niché la-haut au dernier étage de la maison. Il aura un ami Aurelio, une femme Morella, tous deux des blessés de la vie et une bande de chiens errants pour compagnons.
« Je n’aurais jamais imaginé que mon existence puisse changer. C’était une existence à ma taille, du prêt-à-porter qu’il ne fallait ni agrandir, ni rétrécir. En été, pourtant, quand j’allais nager le soir dans le lac, je pensais que ce puts obscur était, à sa manière, relié à la mer, qu’une veine d’eau s’écoulait souterrainement jusqu’à l’océan pour y faire flotter les navires, les corps de femmes, les cadavres, les dauphins. Alors je pissais, je larguais un peu de ma chaleur, je la laissais voyager. »
« La musique d’un orgue s’est engouffrée telle la bise dans l’église, les notes gerçaient. »
« Le fleuve courait devant nous gonflé d’eau, aussi livide qu’un noyé »
Conclusion de Tito
« Je sens que la tristesse est une insulte faite à la vie, qu’elle est un résidu d’orgueil qui veut imposer son pourquoi à ce qui n’a pas de pourquoi. Je sais qu’il me serait impossible d’expliquer tout cela à quelqu’un, je n’aurais pas les mots pour me faire comprendre, je pourrais seulement dire : « c’est ainsi, c’est monstrueux, et je ne désire pas qu’il en soit autrement. »
J’espère que ces extraits vous inciteront à la lecture de ce livre.
"message rapatrié"
mots-clés : #fantastique #nouvelle
Dernière édition par Bédoulène le Dim 20 Aoû - 11:37, édité 3 fois
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21928
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Re: Marco Lodoli
LES PRETENDANTS. - P.O.L. Traduction de Louise Boudonnat
"A quoi sert la poésie ? A maintenir en vie ce que la vie nous promet en vain."
Noir est la couleur de Lodoli et les courts romans qui forment une trilogie romanesque n'échappent pas à la règle. Meme quand l'action ne se passe pas la nuit.
Autre point commun, Rome. Ses places, ses rues et ses ruelles, ses venelles, ses faubourgs.
Jamais peut-être, depuis Pasolini, Rome n'avait servi de matière littéraire avec autant d'intensité.
Les personnages aussi ont des points communs. Costantino, Luca et Tito, les protagonistes de La Nuit, Le Vent, Les Fleurs sont des anti héros, des vélléitaires, des chasseurs de chimères.
Ils cherchent, ils prétendent à l'impossible. Rien de moins.
Prétendre, c'est aussi vouloir, désirer, et c'est ce qu'ils font au nom de leur volonté, de leurs exigences intérieures tout autant que de leur crédulité.
Ils poursuivent ainsi leur chemin à l'aveugle. Jamais en ligne droite mais par des chemins de traverse.
Leur logique est celle du rêve. De leurs rêves. Une logique qui nie l'absurdité de la vie et qui tend à la remplacer.
Dans leur errance, ils associent parfois à leur recherche des gens de rencontre qui deviennent aussitot tout aussi chimériques. Dans Le Vent, Lodoli lui-même intervient, mais il est aussitot dépassé par la situation et ses personnages qui exigent de lui qu'il les guide. En vain.
Ces histoires, les siennes, n'ont vraiment "ni queue ni tête" !
Ils s'imaginent parfois que quelqu'un les observe, les épie dans l'ombre, sans nom et sans visage.
Qu'il les manipule comme des pantins, et qui les laisse à leur fatale perplexité.
Tout cela, histoire, personnages ne seraient rien ou sinon un assemblage grotesque, s'il n' y avait le style de Lodoli, tour à tour lyrique, imagé, métaphorique, onirique.
Et d'un humour bien à lui.
En fin de compte, ces trois histoires m'ont rappelé les contes de l' enfance. Des histoires qui nous faisaient extraordinairement peur et plaisir à la fois. Qui incendiaient notre imagination et se fixaient dans notre mémoire.
Et c'est ainsi que nous cheminons à travers les livres, à la recherche d'une enfance perdue et que nous recherchons. Inconsolés à n'en plus finir.
Rapatrié. Ah mes écrivains italiens, exilés injustement...
bix_229- Messages : 15439
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Re: Marco Lodoli
Marco Lodoli
Boccacce. - L' Arbre vengeur
"Io sono uno che non sa che fare,
fa le boccacce ai cani nelle macchine."
"Moi je suis quelqu' un qui, quand il ne sait quoi faire,
fait des grimaces aux chiens enfermés dans les voitures."
Federeco Fellini
En quelques très courtes nouvelles, Lodoli règle son compte à la bétise, à la vanité, à ceux qui font
les importants, jouent les mouches du coche, les surdimensionnés de l' ego.
Un condensé joyeux et sarcastique qui vise le milieu meme où il vit et oeuvre.
A savoir, l' éditeur, l' universitaire, le traducteur, le critique, le libraire... Et l' avant-garde, les Prix
littéraires, le service de presse, le porno...
Exemples :
"Dans la plus grande librairie de la ville, le grand écrivain vient juste de terminer son beau et grand discours.
Il a cité Goethe et Homère, Pétrarque et Cervantes, et aussi quelques chanteurs et un film d' action pour donner un peu de brio à sa causerie.
D' ailleurs il n' y avait pas de quoi s' asseoir et il faut et dans ce cas-là, etre un orateur brillant pour que les gens n' aient pas des fourmis dans les jambes. Comme d' habitude, en vingt minutes, l' écrivain a conquis l' assemblée.
Il a été cultivé et sympathique, modeste et original, humain et plus qu' humain. Il a fait comprendre ce qu' il fallait comprendre, c' est à dire qu' à partir de ce soir la voie de la vérité passe par son nouveau livre, Bleuité.
Ceux qui veulent améliorer leur existence doivent le lire, le souligner, l' absorber à fond : et avant toute chose l' acheter."
Signatures, p. 19
Dinamo Cosi est un écrivain avant-gardiste. Après trente ans de labeur, le livre est là.
"Aujourd' hui il est chauve, il est seul, il boite et il a de la gengivite : mais il est toujours super intelligent et rien n' est à son gout.
Son roman est un pastiche dément : des mots en faux étrusque, lombard, vocabulaires techniques, jurons, formules mathématiques, bredouillements, pages blanches, hurlements, termes volés à la publicité et aux peintures des chiottes, slogans politiques, reves, rots, dialectes, prières...
Son roman fait mille huit cent sept pages et Dieu sait combien Dinamo Cosi y a fait de coupes.
Après un rendez-vous raté à la RAI, il est fatigué et ne se sent pas très bien et s' assied sur un banc.
Dinamo se relève et tente de retraverser la rue, pour revenir à la RAI et se faire mieux expliquer.
Une Fiat Bravo le prend de plein fouet et éparpille les feuilles de son roman dans la rue.
Dinamo Cosi reste quinze jours à l' hopital entre la vie et la mort, ensuite il est déclaré hors de danger, et il meurt."
bix_229- Messages : 15439
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Re: Marco Lodoli
merci Bix je ne doute pas du plaisir de cette lecture ! j'ai les promesses et grand cirque déglingué dans ma pal
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21928
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Re: Marco Lodoli
Les Prétendants – La Nuit – Le Vent – Les Fleurs
Trilogie romanesque :
La Nuit
Le Vent
Les Fleurs
Tito, un ancien employé de poste, a quitté son village pour être poète à Rome, ayant été contacté par un mystérieux éditeur d’une revue littéraire disparue, La Tanière. Il y rencontre Aurelio, un unijambiste qui s’attache à lui (comme de nombreux chiens errants), puis Morella, qui dit l’avenir (sans grand succès).
Ce sont donc trois paraboles (un peu comme chez Calvino) sur les "prétentions" (à l’amour, à l’abolition de la mort, à l’accomplissement littéraire), c'est-à-dire une recherche de sens dans le rêve éveillé de l’existence temporelle (les songes y tiennent une grande place). La finitude humaine est perpétuellement rappelée tel un memento mori, et l’interrogation sur un être suprême manipulant et observant les hommes m’a paradoxalement ramentu l'aspect métaphysique des romans de Philip K. Dick.
\Mots-clés : #ecriture
Trilogie romanesque :
La Nuit
Costantino rêve d’amour (ou, plus exactement, désire toujours), et s’active à livrer en mobylette dans Rome les lettres et colis clandestins ordonnés par le Fou (un mystérieux "maître" qui joue de la trompette), sous la surveillance de Fedele et Ottavio, prénoms invariables même lorsque l’un d’eux meurt en service.« L’histoire est à son commencement et elle a déjà un pied dans la tombe ; entre les deux, cela flotte incertain, l’être cherche, s’égare et, en attendant, fait un pas en avant. »
Puis, ayant fauté (il cherche à comprendre le sens de l’existence), Costantino est muté comme jardinier d’un jardin écarté. Enfin, il s’éprend de Serena, une sorte de sirène carnivore captive d’une piscine ; tous deux seront tués par les Fedele et Ottavio, et flottent au fil du Tibre.« Parfois le jeune Costantino s’extirpait de la grande pelote urbaine, il s’asseyait sur un muret en haut d’une colline et, comme s’il était sur le bord d’une assiette monumentale, il comparait vaguement amusé les trajectoires entre les êtres à des fils de spaghettis, enchevêtrés au milieu d’une sauce aussi écarlate que le sang, cuisinés al dente ou trop cuits, et sur le point d’être dévorés. »
Dans ce texte aux allures de parabole (avec évidemment le jardin d’Éden), j’ai pensé pêle-mêle à Paul Auster, Boris Vian, Tabucchi et Calvino – mais de cette palette est issue une œuvre originale.« Et ton existence ne change pas parce que tu redoutes que le temps triomphe de tout. »
« La vie s’enroule, comme une bande de gaze sur une plaie sanglante. »
Le Vent
La narrateur-auteur imagine Luca qui fait le taxi entre Rome et l’aéroport avec sa Fiat 850 décapotable, et a recueilli un Martien agonisant venu de la Lune. Il rêve qu’avec les autres personnages ils sont élèves travaillant à un devoir à l’école. Un de ses clients :« C’est lui, enfin, je l’aperçois, je soupçonnais sa présence depuis pas mal temps : ce n’est qu’une pâle enseigne dans la nuit, le vague chuchotement d’une fable, une silhouette nébuleuse. »
Et enfin il comprend :« Quelqu’un, quelque chose, faisait l’expérience de la vie à travers lui. »
… Et rend visite à Marco Lodoli. Il plaide contre la mort du Martien, et tous deux rejoignent les autres personnages pour lutter contre la mort – qu’ils emmènent sous les traits d’une jeune fille.« Cela faisait des pages et des pages qu’il soupçonnait ma présence, me redoutait, et enfin maintenant il m’aperçoit derrière ses paupières, tels une pâle enseigne dans la nuit, le vague chuchotement d’une fable, une silhouette nébuleuse. »
Ce deuxième roman, fantaisie oniro-métaphysique où les pigeons morts tombent du ciel, m’a un temps lassé par ce qui m’a paru être des longueurs, jusqu’au thème pirandellien des quémandages des « créatures de papier » de l’écrivain.« Il vous a certainement exposé sa théorie, il soutient que l’univers est un commerce, que les choses changent d’endroit et de valeur dans un continuel mouvement de troc, que Dieu lui-même est un marchand : le plus roublard. Moi qui suis veilleur de nuit, j’ai pas mal de temps libre, alors je me suis penché sur la question et j’ai fini par simplifier le concept de Tibullo : l’univers est un perpétuel pillage et Dieu est un voleur. »
Les Fleurs
Tito, un ancien employé de poste, a quitté son village pour être poète à Rome, ayant été contacté par un mystérieux éditeur d’une revue littéraire disparue, La Tanière. Il y rencontre Aurelio, un unijambiste qui s’attache à lui (comme de nombreux chiens errants), puis Morella, qui dit l’avenir (sans grand succès).
Petits boulots en attendant, Tito (qui a été un chien) est un temps employé des pompes funèbres (assez étranges) ; il se marie avec Morella, qui en devient folle.« La revue était entièrement écrite par la même personne, ça je m’en souviens bien. Elle était en italien, mais on avait l’impression que c’était une autre langue, l’impression de quelqu’un qui s’adresse à toi en rêve et dont tu ne saisis pas les mots, alors tu dis, parle plus fort, je ne comprends pas, plus fort, mais il n’y a rien à faire, tu entends les mots, ils te sont destinés, mais tu es incapable de les mettre dans le bon ordre pour les rendre intelligibles, et la peur te réveille en sursaut. »
« Parfois pourtant j’avais le sentiment que cela défilait de toute éternité à l’intérieur d’une lanterne magique, que les images se répétaient en boucle, se transformant juste ce qu’il fallait pour ne pas dévoiler l’illusion ; que les jardins, les marbres, l’effervescence, les corps des fontaines et des êtres le long des rues dissimulaient quelque chose d’irréel, comme si la brillance de leurs contours émanait d’une lumière artificielle, et que le vide fût leur substance.
Mes pensées se répétaient elles aussi dans la lanterne, l’une après l’autre, analogues et en dehors de ma volonté, avec toujours ces mêmes questions qui revenaient : qu’est-ce qui m’a conduit jusqu’ici ? Qu’est-ce qu’il y a à apprendre, et qui me l’enseignera ? Qu’est ce que je dois écrire, et pourquoi ? La vie est-elle belle, ou absurde ? Et surtout : qui suis-je désormais, et jusqu’à quand devrai-je péniblement m’interroger ? »
Raconté par épisodes, certains felliniens, ce récit fantasque, polarisé par la mort et le destin aussi inéluctable qu’impénétrable, semble avoir été écrit au fil de la plume, quoique sans tirer à la ligne, et aurait éventuellement gagné à être resserré, un peu plus condensé. Je suis le premier à reconnaître le bien-fondé d’un lent développement, mais le risque de lasser le lecteur aurait pu être évité, alors que de nombreux passages méritent amplement la lecture.« Mais ma vie a pris malgré moi un tour différent, elle répond, semble-t-il, à quelque chose, mais j’ignore encore la question. »
« Mon alliance, je ne l’avais plus, elle avait glissé Dieu sait quand. Elles devraient faire du bruit nos affaires quand nous les perdons, émettre une plainte, agiter une clochette, ne pas se laisser ensevelir par le monde comme des feuilles mortes. Elles devraient pouvoir dire : ramasse-moi, l’ami, je t’en prie, ne m’abandonne pas de la sorte. En revanche elles disparaissent sans crier gare, on les avait et on ne les a plus, et l’on reste là à se dire qu’on les retrouvera plus tard, que tout à l’heure on finira bien par mettre la main dessus. J’imagine une pièce où elles sont toutes réunies, amicalement, l’une à côté de l’autre : le stylo, l’alliance, l’écharpe, les clefs, et il y a là aussi des pensées et des noms oubliés, les phrases que j’ai eues des années durant dans la tête et puis qui se sont volatilisées.
Voilà ce que je me disais, tandis que le vent ébouriffait les cheveux de Morella, aussi courts et légers que du duvet.
Mais peut-être est-ce faux, je n’ai pas perdu les choses par inadvertance, par simple distraction, peut-être ai-je été forcé de m’en défaire une à une, et ce n’est pas de la nostalgie que j’éprouve, ce n’est pas du regret, mais un délicat sentiment de culpabilité pour les histoires que je n’ai pu porter avec moi jusqu’au bout. Aujourd’hui, avec les années, j’ai appris que pour comprendre il faut savoir renoncer à tout, même aux porte-bonheur et aux souvenirs, à l’enfance et aux émotions les plus douces, et aux désirs qui ne sont jamais en paix, et à l’amour qui n’offre jamais de paix, les laisser libres – et c’est peut-être le monde, l’endroit où toutes les choses égarées vivent amicalement en attendant d’être sauvées. »
Ce sont donc trois paraboles (un peu comme chez Calvino) sur les "prétentions" (à l’amour, à l’abolition de la mort, à l’accomplissement littéraire), c'est-à-dire une recherche de sens dans le rêve éveillé de l’existence temporelle (les songes y tiennent une grande place). La finitude humaine est perpétuellement rappelée tel un memento mori, et l’interrogation sur un être suprême manipulant et observant les hommes m’a paradoxalement ramentu l'aspect métaphysique des romans de Philip K. Dick.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16034
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Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Marco Lodoli
merci Tristram, les souvenirs remontent.
malgré quelques longueurs que tu notes, la lecture a été appréciée, non ?
malgré quelques longueurs que tu notes, la lecture a été appréciée, non ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21928
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Marco Lodoli
Oui, Lodoli est original et intéressant, j'en relirai !
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Tristram- Messages : 16034
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Re: Marco Lodoli
Les Promesses : Sorella – Italia – Vapore
Sorella
Sœur Amaranta est devenue religieuse par aspiration à la pureté, et est commise à la maternelle.
Italia, vingt ans, quitte « l’Institut » (où elle a appris à se résigner) pour entrer comme bonne chez les Marziali (« l’ingénieur » et Madame, qui s’ennuie) et leurs trois enfants, Marianna (qui ne pense qu’à courir les garçons), Tancredi (qui deviendra fasciste comme le fut son père) et Giovanni (qui écrira). Confidente de chacun, Italia s’occupe de la famille jusqu’à ce qu’elle disparaisse, et qu’elle en prenne en charge une autre.
Incipit :
Sorella
Sœur Amaranta est devenue religieuse par aspiration à la pureté, et est commise à la maternelle.
Apparaît dans sa classe le petit Luca, un enfant adopté et taiseux qui lui demande une cigarette, puis de voler, enfin « un homme ». Elle rencontre Antonio, qui a tué un homme et est poursuivi par la mafia, et passe la nuit avec lui. Elle devient la nouvelle mère supérieure.« J’ai choisi d’être sœur parce que je voulais croire à une forme de beauté, je n’ai que faire de l’argent et de la gloire, je veux bien plus, je veux que tout possède un sens et une grâce. »
« J’ai lu quelque part que le pape Pie XII était mort du hoquet. Aucun ange n’avait réussi à le libérer des spasmes qui enserraient sa poitrine. Comment Dieu pourrait-il exister ? Comment vais-je faire pour continuer ? »
« Notre bonne éducation ne nous interdit rien : elle prend les devants, elle empêche de réclamer et de vouloir. Elle sème l’impossibilité dans le cœur, et tout prend le chemin indiqué. »
Italia« Il faut savoir demander, il faut savoir prendre, il faut savoir donner. »
Italia, vingt ans, quitte « l’Institut » (où elle a appris à se résigner) pour entrer comme bonne chez les Marziali (« l’ingénieur » et Madame, qui s’ennuie) et leurs trois enfants, Marianna (qui ne pense qu’à courir les garçons), Tancredi (qui deviendra fasciste comme le fut son père) et Giovanni (qui écrira). Confidente de chacun, Italia s’occupe de la famille jusqu’à ce qu’elle disparaisse, et qu’elle en prenne en charge une autre.
Vapore« Nous sommes comme des tuyaux de vidange, me confiait-il au troisième verre, la vie nous traverse, et nous, quasi sans nous en rendre compte, nous la rejetons de l’autre côté, c’est tout ce que nous pouvons, ce n’est pas nous qui agissons, c’est la vie qui avance à travers nous, voilà comment ça marche. Que nous la salissions encore plus ou que nous la purifiions, la vie s’écoule à l’intérieur et s’en va ailleurs, elle nous oublie aussitôt, c’est comme ça, Italia, non ? »
Incipit :
À Gabriele, l’agent immobilier en charge de la vente de sa maison dans la campagne romaine, elle raconte les souvenirs de sa vie, Augusto son insouciant amour, qui fut Vapore le magicien et lui donna un fils, Pietro, depuis parti au Canada.« Je m’appelle Maria Salviati, Marie Sauve-toi, j’ai soixante-douze ans, j’ai enseigné les sciences et un peu de biologie au collège, j’ai un fils, sans doute un mari, bien qu’il se soit évaporé dans le néant depuis trente ans [… »
Révolté contre toutes formes d’injustices, Pietro deviendra communiste.« Pietro avait les mêmes dispositions aventureuses que son père : il avait en horreur la résignation et la compromission. Augusto lui a transmis son sentiment d’unicité, cette attitude puérile à se croire singulier, à s’imaginer que sa propre vie est irremplaçable et qu’elle n’a jamais été vécue avant par personne. Si j’existe c’est parce que je dois ajouter ma petite touche au monde, même si elle n’est qu’une bizarre manière de porter un chapeau. Le conformisme sous toutes ses formes le déprimait autant qu’Augusto, il avait l’impression que c’était gâcher les dons reçus, enfouir les talents de la parabole. Jésus ou un de ses sbires pouvait un matin lui demander : qu’as-tu fait de tes idées, de tes caprices, de ton chapeau ? Tes désirs, où les as-tu enterrés ? Et en cela, je crois, ils étaient voués aux tourments, car chaque acte, chaque pensée devaient faire partie d’un grand roman, et la fin des romans est rarement enjouée. En vérité, ils n’étaient jamais en paix. »
« Quiconque croit avoir raison n’a pas encore compris que l’erreur est l’apanage de tous les hommes, marmonnait-il en souriant. […]
Car pour Augusto rien n’avait de sens, la vie roule, fait du bruit, de la poussière, s’acharne sans raison comme un marteau sur la pierre, la vie est juste une courte pantomime dont il faut rire sans trop de retenue. Pour Vapore le magicien, tout n’était que de la fumée. Mais pourquoi tu ne crois pas comme moi au marxisme, papa, pourquoi tu ne partages pas la peine des opprimés, des exploités, le mépris pour ceux qui tiennent toujours le couteau du côté du manche ? »
« Tu es bon, généreux, tu crois en la justice et trembles pour l’injustice, tu te bats pour que dans ce théâtre on joue une autre musique, où le bien triomphe et les salauds bouffent la poussière et leurs ignominies. Mais cela reste un petit théâtre, mon Pietro, une supercherie qu’il ne faut pas trop prendre au sérieux : à la fin le rideau tombe et quand il se rouvre on recommence la même fable avec d’autres acteurs qui déclament, se lamentent et espèrent, et puis par ici la sortie, au suivant. La vie ne doit pas trop nous demander, elle n’a pas le droit d’exiger qu’on croie absolument en elle pour finalement nous tourner le dos à jamais. Le monde n’est pas un lieu qui convient aux êtres humains, nous sommes dedans rêvant éternellement à autre chose, et autre chose n’existe pas. Dans ce cas, jouons notre infime partition du mieux que nous le pouvons, sans prétendre à rien, sans rancœur, Pietro, sans nulle rancœur, avant la dernière révérence et chapeau bas. »
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Tristram- Messages : 16034
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Marco Lodoli
Quelques mots après la lecture de la trilogie Les Promesses.
C'est étrange d'être hanté discrètement et continûment par un texte au fil des jours. Des voix éparses, des images tremblées, des impressions fugaces, des questions murmurées, toute une musique insistante comme vaporisée en soi...
C'est étrange d'être hanté discrètement et continûment par un texte au fil des jours. Des voix éparses, des images tremblées, des impressions fugaces, des questions murmurées, toute une musique insistante comme vaporisée en soi...
Laurentides- Messages : 250
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Marco Lodoli
Oui, la quête métaphysique de sens est patente dans ces œuvres !
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Tristram- Messages : 16034
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Marco Lodoli
l'intérêt pour ceux qui sont oubliés, maltraités, incompris ; les aider, voire les aimer alors il y a les "anges"
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21928
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Marco Lodoli
Si peu
Une présentation partielle de l'éditeur pour ne pas « divulgâcher » :
« Quand l'amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu'au cieux, il brûle et purifie tout et ne s'éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse. »
Le nouveau roman de Marco Lodoli raconte la passion silencieuse et implacable d’une femme, concierge dans une école, pour Matteo, professeur et écrivain, qui ne remarque rien, trop pris dans son art, ses ambitions, dans l’illusion d’être différent des autres. Elle n’a pourtant jamais cessé de l’aimer. Mais à quel prix ? (...) Parabole radicale sur l’espérance, comme une obsession absurde et magnifique, qui ne tient qu’à presque rien, à « si peu » (tanto poco).
Un avis personnel :
C'est le récit à la première personne d'une passion amoureuse à sens unique : celle d'une femme (anonyme) pour un homme qui ne la voit pas (Matteo). J'ai eu du mal à entrer dans le texte, mais le récit a fini par m'inquiéter. Jusqu'où ira cette femme dans cet amour « immobile » fait de silence, de solitude et de renoncement ? Cet homme finira-t-il par trouver un sens à son existence malgré les échecs et les ambitions déçues ? La prose est simple, parfois dépouillée et elle participe à l'atmosphère mélancolique de ce court roman. On approche parfois délicatement des accents de la dévotion mystique qui voisine parfois avec la pure et simple folie. Et la poésie est au rendez-vous de la prose...
En exergue, une citation significative du Canzoniere de Pétrarque :
« … de ce beau visage que de distance me sépare
toujours si proche et si lointain »
Dans le cours du récit, on rencontre Rimbaud :
« Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme. »
mais aussi Hugo von Hofmannsthal, dont voici un extrait d'une longue citation :
(…)
« À quoi bon tout cela et ces jeux
nous qui sommes si grands et éternellement solitaires
et cheminant sans jamais chercher quel sens que ce soit ?
À quoi bon avoir vu tant de choses
et cependant qui dit « Soir » dit énormément
un mot d'où ruisselle tellement de profondeur et de tristesse
comme un miel épais au creux d'un nid d'abeilles. »
Une présentation partielle de l'éditeur pour ne pas « divulgâcher » :
« Quand l'amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu'au cieux, il brûle et purifie tout et ne s'éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse. »
Le nouveau roman de Marco Lodoli raconte la passion silencieuse et implacable d’une femme, concierge dans une école, pour Matteo, professeur et écrivain, qui ne remarque rien, trop pris dans son art, ses ambitions, dans l’illusion d’être différent des autres. Elle n’a pourtant jamais cessé de l’aimer. Mais à quel prix ? (...) Parabole radicale sur l’espérance, comme une obsession absurde et magnifique, qui ne tient qu’à presque rien, à « si peu » (tanto poco).
Un avis personnel :
C'est le récit à la première personne d'une passion amoureuse à sens unique : celle d'une femme (anonyme) pour un homme qui ne la voit pas (Matteo). J'ai eu du mal à entrer dans le texte, mais le récit a fini par m'inquiéter. Jusqu'où ira cette femme dans cet amour « immobile » fait de silence, de solitude et de renoncement ? Cet homme finira-t-il par trouver un sens à son existence malgré les échecs et les ambitions déçues ? La prose est simple, parfois dépouillée et elle participe à l'atmosphère mélancolique de ce court roman. On approche parfois délicatement des accents de la dévotion mystique qui voisine parfois avec la pure et simple folie. Et la poésie est au rendez-vous de la prose...
En exergue, une citation significative du Canzoniere de Pétrarque :
« … de ce beau visage que de distance me sépare
toujours si proche et si lointain »
Dans le cours du récit, on rencontre Rimbaud :
« Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme. »
mais aussi Hugo von Hofmannsthal, dont voici un extrait d'une longue citation :
(…)
« À quoi bon tout cela et ces jeux
nous qui sommes si grands et éternellement solitaires
et cheminant sans jamais chercher quel sens que ce soit ?
À quoi bon avoir vu tant de choses
et cependant qui dit « Soir » dit énormément
un mot d'où ruisselle tellement de profondeur et de tristesse
comme un miel épais au creux d'un nid d'abeilles. »
Laurentides- Messages : 250
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Marco Lodoli
merci Laurentides !
"mais le récit a fini par m'inquiéter" ; tu as ressenti un malaise à la lecture ?
"mais le récit a fini par m'inquiéter" ; tu as ressenti un malaise à la lecture ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21928
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Marco Lodoli
@Bédoulène Cette inquiétude existentielle pour le destin des personnages de Si peu était toute narrative, un effet de lecture résussi... Et j'ai beaucoup réfléchi à la "folie amoureuse " de cette femme qui entraine le lecteur assez loin si on accepte de la suivre...
Laurentides- Messages : 250
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Marco Lodoli
oui je comprends, cette folie amoureuse est à la fois inquiétante et attirante.
je me questionnerai je pense jusqu'où je pourrais m'y abandonner ? car "folie" est bien le mot
je me questionnerai je pense jusqu'où je pourrais m'y abandonner ? car "folie" est bien le mot
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
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Bédoulène- Messages : 21928
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Marco Lodoli
Laurentides, tu pourrais creuser la question avec Déire d'amour de Ian McEwan.Laurentides a écrit: la "folie amoureuse "
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8591
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : Roanne
Re: Marco Lodoli
@topocl
Merci pour la piste Ian McEwan, auteur que je n'ai jamais lu... J'aime bien commencer l'année avec des idées neuves de lecture. C'est comme une tapisserie qui entremêle plusieurs fils et finit par dessiner un paysage changeant au fil du temps.
Merci pour la piste Ian McEwan, auteur que je n'ai jamais lu... J'aime bien commencer l'année avec des idées neuves de lecture. C'est comme une tapisserie qui entremêle plusieurs fils et finit par dessiner un paysage changeant au fil du temps.
Laurentides- Messages : 250
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Marco Lodoli
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8591
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Marco Lodoli
est-ce une topoclerie ?
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Bédoulène- Messages : 21928
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Marco Lodoli
non, juste une piste d'inspiration !
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8591
Date d'inscription : 02/12/2016
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