Gabriel Garcia Marquez
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Gabriel Garcia Marquez
(1927-2014)
Gabriel José de la Concordia García Márquez est un écrivain colombien né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie). Romancier, nouvelliste mais également journaliste et activiste politique, il est lauréat du prix Nobel de littérature 1982. Son nom est associé fréquemment au « réalisme magique ».
[...]
Il débute sa carrière de journaliste au quotidien qui avait déjà diffusé ses nouvelles (El Espectador). Durant ces années, menant une vie de bohème, il découvre William Faulkner, Ernest Hemingway, Virginia Woolf, Franz Kafka et James Joyce. Par la suite, il a été le correspondant spécial d' El Espectador, notamment à Genève, Paris, Rome et Barcelone. En 1958, il visite l'Allemagne de l'Est, la Hongrie, séjourne de nouveau à Paris puis à Londres et finalement à Caracas avant de s'en retourner pour la Colombie où il épouse Mercedes Barcha Pardo.
Après la révolution cubaine, il ouvre, avec son ami Plinio Menzona, un bureau d'agence d’informations : Prensa latina pour laquelle il travaille à La Havane et à New York. En 1961, il démissionne de ses fonctions et part s'installer à Mexico. Il y écrit des scénarii, des nouvelles et y commence en 1965 la rédaction de son chef-d’œuvre : Cent ans de solitude (Cien años de soledad), récit d'une famille sur plusieurs générations vivant dans une ville imaginaire et condamnée à vivre cent ans de solitude par la prophétie d'un gitan. Paru en 1967 à Buenos Aires, le roman connaît un succès fulgurant. Il vaut à son auteur gloire et célébrité, d'abord en Amérique latine puis en Amérique du Nord et enfin en Europe.
Devenu un écrivain respecté, médiatique et populaire pour la franche bonne humeur de son style, ses récits pittoresques, sa langue enjouée et originale et l'extrême fécondité de son imagination créatrice, García Márquez obtient le prix Nobel de littérature en 1982 pour « ses romans et ses nouvelles, dans lesquels le fantastique et le réalisme sont combinés dans un univers à l'imagination très riche, reflétant la vie d'un continent et ses conflits. »
source: Wikipédia
Oeuvres traduites en français :
Romans
1955 - Des feuilles dans la bourrasque
1961 - Pas de lettre pour le colonel
1962 - La Mala Hora
1967 - Cent ans de solitude : Page 4
1975 - L'Automne du patriarche : Page 3
1981 - Chronique d'une mort annoncée
1985 - L'Amour aux temps du choléra ; Page 3
1986 - L'Aventure de Miguel Littín, clandestin au Chili
1989 - Le Général dans son labyrinthe
1994 - De l'amour et autres démons ; Page 1
1997 - Journal d'un enlèvement
Nouvelles
1962 - Les Funérailles de la Grande Mémé
1972 - L'Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique
1992 - Douze Contes vagabonds
2004 - Mémoire de mes putains tristes
Autres
1970 - Récit d'un naufragé
1982 - Une odeur de goyave
2002 - Vivre pour la raconter
MAJ de l'index le 05/10/2024
Chamaco- Messages : 4512
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Re: Gabriel Garcia Marquez
« De l’Amour et autres Démons »
Ce matin, profitant de quelques heures de liberté, je me suis rendu à la Fnac pour commander « Encore une fois, la mer » de Reinaldo Arenas qui est introuvable dans les bibliothèques de ma ville. Chose faite, je me suis attardé dans les rayons de la littérature sud-américaine, peu fournie, et de Gabriel Garcia Marquez : »De l’Amour et autres Démons ». En couverture : une tête de chien couleur de cendres, aux yeux jaunes avec une demi-lune au sommet du crâne et une éclipse de soleil dans le fond.
Intrigué, au dos de la couverture l’éditeur relate qu’en 1942 dans un couvent d’Amérique Latine (qui devait être rasé) on avait mis à jour les restes d’une adolescente (fille d’une famille noble enrichie dans le commerce des esclaves), morte au XVIII° siècle. Dans son cercueil on avait retrouvé hormis quelques ossements, une superbe chevelure « vivante » de 22 mètres de long en parfait état de conservation. Soupçonnée de rage ou possédée par le diable elle fut enfermée à douze ans dans un couvent de l’Inquisition. L’histoire racontée par l’auteur journaliste à l’époque est celle de cette jeune fille et de sa passion pour son exorciste.
Alléché par ces premières bribes j’achetais l’ouvrage et m’installais à l’ombre d’une terrasse de ma ville méditerranéenne dans un petit air frais où la fumée de mon petit cigarre pas cubain malheureusement ne pouvait géner personne. Là à l’abri de la frime ambiante, seul, loin d’un soleil synonyme de plage et de bronzette, bien calé dans ma nostalgie caraïbe accentuée par une lointaine musique antillaise je dévorai le tiers du bouquin en quelques minutes, moi qui d’habitude passe un temps fou à parcourir les romans leur préférant et de beaucoup les ouvrages historiques ou la poésie.
Mais la poésie est présente dans ce livre de Garcia Marquez, et sa description du cadre de l’histoire (la ville portuaire de Carthagena de Las Indias) en Colombie sur la côte Caraïbe (eh oui décidemment…) nous plonge dans un univers baroque où la décrépitude d’un Empire colonial n’a d’égal que celle des parents de Sierva Maria de Todos los Angeles. Avec la richesse et la magie des mots de l’auteur nous plongeons dans la déliquescence de l’esclavage, le jeu de cache-cache des religions africaines (dont la Santeria).
J’ai dû me forcer à quitter ma lecture pour rentrer chez moi et vous ecrire ce message.
Amitiés…
- Spoiler:
- j'ai le coeur latino, alors Garcia Marquez ne peut que m'agréer, j'aime son style, ses couleurs, la peinture des civilisations hispano-amérindiennes qu'il decrit de l'interieur avec tous leurs travers (colonialisme, racisme, pauvreté, charme désuet, pourriture de la selva qu'il décrit si bien)...J'apprécie cet auteur et passe outre son amitié avec Fidel qui l'a amené à profiter du système, vénalité qu'il combat dans ses écrits, mais tampis, nul n'est parfait.....
Message de Rapatrié…
Chamaco- Messages : 4512
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Dernière édition par Chamaco le Lun 21 Aoû - 7:19, édité 1 fois
Chamaco- Messages : 4512
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Gabriel Garcia Marquez
bix_229- Messages : 15439
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Re: Gabriel Garcia Marquez
En écho à Chamaco, qui va lire L'Automne du patriarche :Chamaco a écrit:pourriture de la selva qu'il décrit si bien
« …] où les animaux terrestres pourrissaient en marchant, où des nénuphars poussaient dans les mots et où les poulpes naviguaient parmi les arbres [… »
Gabriel García Márquez, « L'Automne du patriarche », III
Mon Marquez préféré, c'est peut-être L'amour aux temps du choléra :
« …] mais il se laissa gagner par sa propre conviction que les êtres humains ne naissent pas une fois pour toutes à l'heure où leur mère leur donne le jour, mais que la vie les oblige de nouveau et bien souvent à accoucher d'eux-mêmes. »
« "Riche, non, disait-il. Je suis pauvre avec de l'argent, ce qui n'est pas la même chose." »
« C'était l'époque où il passait ses heures de loisirs devant la porte des Écrivains, aidant les amoureux sans plume à écrire leurs billets parfumés, afin de soulager son cœur de tous les mots d'amour inutilisés dans les dossiers de douane.
[…] Deux jours plus tard il dut, bien sûr, écrire la réponse du fiancé avec la calligraphie, le style et la forme d'amour qu'il lui avait attribués dans la première lettre et il finit ainsi par engager une correspondance fébrile avec lui-même. »
« J'ai mal non de mourir mais de ne pas mourir d'amour. »
« Elle ne l'autorisait à faire un pas que lorsqu'il avait ôté ses vêtements car elle avait toujours pensé qu'un homme habillé dans une maison porte malheur. »
« Elle semblait d'un sexe plus défini que le reste des humains. »
Torride !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Hollala, Quasimodo, tente avant de dire : ce serait dommage de passer à côté. Cent ans de solitude c'est quand même quelque chose!Quasimodo a écrit:Ce n'est pas un auteur qui m'engage beaucoup ...
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topocl- Messages : 8551
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Gabriel Garcia Marquez
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Re: Gabriel Garcia Marquez
animal a écrit:J'avais sérieusement lutté avec Cent ans de solitude, il ne m'en reste qu'un souvenir fort confus et globalement indigeste. Mélange de générations, sentiment d'étouffement ?
Oui, c'est ça.
J'avais adoré cette confusion et trouvé ça tout à fait envoutant.
C'est une œuvre très cohérente, je trouve, où l’auteur a son univers et n'en démord pas. La verve l'humour et la folie cachant (mal ) le désespoir
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topocl- Messages : 8551
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Re: Gabriel Garcia Marquez
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topocl- Messages : 8551
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Re: Gabriel Garcia Marquez
De crasseux avec le suffixe -dingue fréquent dans la formation de mots populaires (sourdingue, lourdingue, etc.).
(Populaire) Sale, crasseux, malpropre ou dégoutant par son comportement.
Avec dans le cas présent un vague souvenir d'imbroglios familiaux ?
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Et une fois n'est pas coutume, je rejoins animal
(souvenir confus et indigeste)
Invité- Invité
Re: Gabriel Garcia Marquez
animal a écrit:Mmmh...De crasseux avec le suffixe -dingue fréquent dans la formation de mots populaires (sourdingue, lourdingue, etc.).
(Populaire) Sale, crasseux, malpropre ou dégoutant par son comportement.
Avec dans le cas présent un vague souvenir d'imbroglios familiaux ?
Alors je dirais plein de poussière, oui, mais dégoutant non. il y a un côté très joyeux sous cette crasse.
(enfin pour moi, hein).
Oui, l'imbroglio familial, les générations où on se perd, la transmission générationnelle des échecs, des caractères et des prénoms, c'est tout à fait ça.
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topocl- Messages : 8551
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Tous les ingrédients pour la saturation si on n'accroche pas. Mais si on accroche, c’est assez inconditionnel.
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topocl- Messages : 8551
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Il est arrivé que plus tard, Garcia Marquez a manqué parfois d'inspiration et s'est contenté de se répéter, avec en plus des tics d'écrivain saoulé par la gloire.
{Les funérailles de la Grande Mémé }regroupent des nouvelles écrites entre 1948 et 1962. L'auteur jette ici les bases de son univers romanesque: le bourg mythique de Macondo, dévasté de chaleur et d'ennui. Les Puissants côtoient un petit peuple naïf et inventif. La guerre civile passée, on vit sur des cadavres. Il faut toute la puissance démiurgique de l'auteur pour convoquer le Pape dans cet enfer, lui faire traverser la forêt vierge en gondole!
Grasset
bix_229- Messages : 15439
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Re: Gabriel Garcia Marquez
« Depuis que le massacre politique avait commencé elle passait ces tristes matinées d’octobre devant la fenêtre de sa chambre, à plaindre les morts et à penser que si Dieu ne s’était pas reposé le dimanche il aurait eu le temps de terminer le monde.
– Il aurait dû profiter de ce jour-là pour ne pas laisser tant de choses en plan ! disait-elle. Après tout, il avait l’éternité pour se reposer. »
Gabriel García Márquez, « La Veuve Montiel » in « Les Funérailles de la Grande Mémé »
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Tristram- Messages : 15935
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Re: Gabriel Garcia Marquez
C' est vrai que c' est toute une époque, un contexte particulier, une recherche
de style -dépassée ???
bix_229- Messages : 15439
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Re: Gabriel Garcia Marquez
Wikipédia a écrit:Aujourd'hui, cette appellation est surtout associée à certains auteurs de la littérature latino-américaine du xxe siècle comme les Mexicains Carlos Fuentes et Juan Rulfo, les Argentins Adolfo Bioy Casares et Julio Cortázar, le Bolivien Jaime Sáenz et le Colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982, dont le roman Cent ans de solitude publié en 1967, est cité comme exemplaire.
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Tristram- Messages : 15935
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