Anton Tchekhov
Page 2 sur 2 • Partagez
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Anton Tchekhov
La Dame au petit chien est une de ses meilleures nouvelles et je la relirai dans
l' ordre chronologique.
l' ordre chronologique.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Anton Tchekhov
Le Duel et autres nouvelles
Dans ces cinq nouvelles, les personnages évoquent "l'esprit du temps", les pensées qui ont cours dans cette Russie qui, après les siècles d'asservissement et de dureté ― de Moyen Âge, disent-ils ― dont on a voulu se débarrasser, s'achemine lentement vers le vingtième siècle. Je crois que c'est très russe, cette façon de parler des idées. Seulement Tchekhov, chez qui on a dit justement qu'il n'y a pas de leçon de morale, les idées et la vie des personnages, leurs sentiments, sont de la même eau dont l'écrivain se sert pour peindre sa Russie. Il est difficile de dire ce qui fait le charme des nouvelles de Tchekhov, tant celui-ci est lié à une multitude de détails qui expliquent merveilleusement bien la complexité de ces vies, de ces personnages découragés, gagnés par le sentiment de l'absurde ou au contraire plein d'espoir. Oui, c'est comme un tableau, les descriptions n'ont pas besoin d'être abondantes pour s'imprégner dans l'esprit du lecteur.
Mots-clés : #nouvelle
Dans ces cinq nouvelles, les personnages évoquent "l'esprit du temps", les pensées qui ont cours dans cette Russie qui, après les siècles d'asservissement et de dureté ― de Moyen Âge, disent-ils ― dont on a voulu se débarrasser, s'achemine lentement vers le vingtième siècle. Je crois que c'est très russe, cette façon de parler des idées. Seulement Tchekhov, chez qui on a dit justement qu'il n'y a pas de leçon de morale, les idées et la vie des personnages, leurs sentiments, sont de la même eau dont l'écrivain se sert pour peindre sa Russie. Il est difficile de dire ce qui fait le charme des nouvelles de Tchekhov, tant celui-ci est lié à une multitude de détails qui expliquent merveilleusement bien la complexité de ces vies, de ces personnages découragés, gagnés par le sentiment de l'absurde ou au contraire plein d'espoir. Oui, c'est comme un tableau, les descriptions n'ont pas besoin d'être abondantes pour s'imprégner dans l'esprit du lecteur.
Mots-clés : #nouvelle
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Anton Tchekhov
merci Dreep ! (j'apprécie tes commentaires)
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21745
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Anton Tchekhov
Je lis en ce moment les nouvelles de 185 et 1896.
Mon but, les lire en entier.
Mon but, les lire en entier.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Anton Tchekhov
Bédoulène a écrit:merci Dreep ! (j'apprécie tes commentaires)
Merci
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Anton Tchekhov
Extrait d'une nouvelle de 1895 où apparaissent la sensibilité et l'empathie si particulières de Tchékhov.
Sa force d'évocation aussi. La nostalgie de la vie qui passe et des amours ratées.
"La petite rue était toute en jardins, au long des clotures croissaient des tilleuls qui, sous la
lune, projetaient leur grande ombre de telle sorte que, sur un coté de la rue, clotures et
portes cochères étaient entièrement noyées dans l'obscurité ; on y entendait des chuchotements
de femmes, des rires étouffés, une balalaika qui jouait en sourdine.
L'air embaumait le tilleul et le foin. Ces chuchotements d'etres invisibles et ces senteurs
irritaient Laprev. Il éprouva soudain un désir passionné d'étreindre sa compagne, de couvrir
de baisers sa figure, ses mains, ses épaules, de sangloter, de tomber à ses pieds, de lui dire
combien il l'avait attendue.
Il émanait d'elle une odeur d'encens à peine perceptible, et cela lui rappelait le temps où,
lui aussi croyair en Dieu, revait longuement à un amour pur, poétique.
Et parce que cette jeune fille ne l'aimait pas, il lui semblait que la possibilité du bonheur
auquel il avait jadis revé était à jamais perdue."
Trois années. Trad. Edouard Parayre
Sa force d'évocation aussi. La nostalgie de la vie qui passe et des amours ratées.
"La petite rue était toute en jardins, au long des clotures croissaient des tilleuls qui, sous la
lune, projetaient leur grande ombre de telle sorte que, sur un coté de la rue, clotures et
portes cochères étaient entièrement noyées dans l'obscurité ; on y entendait des chuchotements
de femmes, des rires étouffés, une balalaika qui jouait en sourdine.
L'air embaumait le tilleul et le foin. Ces chuchotements d'etres invisibles et ces senteurs
irritaient Laprev. Il éprouva soudain un désir passionné d'étreindre sa compagne, de couvrir
de baisers sa figure, ses mains, ses épaules, de sangloter, de tomber à ses pieds, de lui dire
combien il l'avait attendue.
Il émanait d'elle une odeur d'encens à peine perceptible, et cela lui rappelait le temps où,
lui aussi croyair en Dieu, revait longuement à un amour pur, poétique.
Et parce que cette jeune fille ne l'aimait pas, il lui semblait que la possibilité du bonheur
auquel il avait jadis revé était à jamais perdue."
Trois années. Trad. Edouard Parayre
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Page 2 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains Russes
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum