Chers tous

La perte progressive des langues anciennes dans les programmes scolaires est en effet déplorable, et il ne faut pas oublier de déplorer également la raréfaction des vocations de professeurs de lettres classiques (une personne seulement cette année dans notre promotion pour le CAPES !).
J'ai eu la chance de pouvoir faire du latin depuis la seconde jusqu'à la fin de mes études (et une seule année de grec, mais j'aurais pu en faire davantage), et c'est infiniment précieux pour comprendre notre langue, certaines nuances de sens, l'évolution d'une forme... L'ancien français est à cet égard tout aussi important !

Je suis d'accord avec tout ce que tu dis à propos des traductions. Le fait de ne pas pouvoir lire une oeuvre dans sa langue originale (et originelle) est ce qui m'a toujours restreint dans mon désir de lire des auteurs étrangers. J'ai toujours l'impression que quelque chose nous sépare, l'oeuvre et moi, que je passe à côté de l'intention de l'écrivain, que je manque un aspect essentiel, que je perds la beauté de l'écriture... Malheureusement, la seule langue étrangère que je peux à peu près lire correctement (et encore...), c'est l'anglais, donc je suis assez restreint. Mais bon, malgré ces quelques réticences, mon désir de lecture se doit bien de dépasser ces appréhensions et de savourer l'oeuvre du mieux possible. En ce qui concerne les versions bilingues, elles sont tout de même assez rares. Je voulais lire les nouvelles de Flannery O'Connor dans l'édition bilingue, mais quand je l'ai feuilletée en librairie je l'ai trouvée assez fine et en effet, elle comportait à peine la moitié des nouvelles du recueil original... Quelle déception...

Rabelais je l'avais lu dans la version bilingue de Pocket. J'avais beaucoup apprécié !

Tu comptes aller dans l' enseignement ?
C' est toujours méritoire (meme si usant pour les nerfs), mais sous évalué
par les gouvernements successifs.
Et mal rétribué.
Ce qui peut expliquer ce que tu nommes "raréfaction des vocations".
Te sens-tu un peu marginalisé par la force des choses ...?

Oui je prépare les oraux du CAPES. Il est vrai qu'il s'agit d'une profession sous-évaluée par les politiques et d'ailleurs sous-estimée pas un très grand nombre de personnes... La rémunération est également presque scandaleuse, quand on imagine que les professeurs ont un rôle essentiel et décisif à l'égard des élèves, de la "formation des futurs citoyens". Mais je suis malgré tout persuadé de la dignité de ce métier et du grand mérite des professeurs qui exercent dans ces conditions difficiles. Je trouve que l'enseignement est une tâche noble, en particulier l'enseignement de la langue française : le professeur se doit de développer l'esprit critique des élèves, de leur offrir une culture commune, tout ce qui lui permettra d'affronter le monde sans être naïf, avec un minimum de jugement, de capacité de raisonnement.

Antoine8 a écrit:Eh ben dis donc ! Bon, tant qu'il ne fallait pas lire les philosophes antiques dans l'original...

Obligatoire quand on faisait un parcours héllénistique.

Antoine8 a écrit:Oui je prépare les oraux du CAPES. Il est vrai qu'il s'agit d'une profession sous-évaluée par les politiques et d'ailleurs sous-estimée pas un très grand nombre de personnes... La rémunération est également presque scandaleuse, quand on imagine que les professeurs ont un rôle essentiel et décisif à l'égard des élèves, de la "formation des futurs citoyens". Mais je suis malgré tout persuadé de la dignité de ce métier et du grand mérite des professeurs qui exercent dans ces conditions difficiles. Je trouve que l'enseignement est une tâche noble, en particulier l'enseignement de la langue française : le professeur se doit de développer l'esprit critique des élèves, de leur offrir une culture commune, tout ce qui lui permettra d'affronter le monde sans être naïf, avec un minimum de jugement, de capacité de raisonnement.

J'approuve tout ce qui est dit . Je pense que nous avons eu une expérience à peu près semblable. J'ai eu un prof de Lettres formidable au lycée. Il m'a fait découvrir "Germinal", livre qui m'a enthousiasmé, j'ai donc continué avec "L'Assommoir" et de nombreux Rougon-Macquart. Et voilà, j'étais entré dans un monde merveilleux, celui de la Littérature, qui m'habite toujours autant, sinon plus, des décennies plus tard . Je ne sais pas ce qu'est devenu ce prof, je ne me rappelle même plus de son nom, mais je lui dois une reconnaissance éternelle. Je pourrais dire la même chose d'un professeur d'Histoire qui a décidé de ma carrière !
Voilà, le travail de prof est sous-payé, mal considéré, souvent ingrat et épuisant, mais il peut offrir de vrais satisfactions également. C'est l'une des plus nobles tâches que de former des jeunes esprits, de les éveiller à la culture et de développer leur esprit critique

Hanta a écrit:

Antoine8 a écrit:Eh ben dis donc ! Bon, tant qu'il ne fallait pas lire les philosophes antiques dans l'original...

Obligatoire quand on faisait un parcours héllénistique.

Fffffiou ! Il faut être armé pour un tel parcours !


Courage Antoine, dernière ligne droite !

@Arensor : C'est un peu pareil pour moi avec Zola ! J'ai lu Germinal en seconde puis je n'ai pas lâché les Rougon-Macquart pendant toutes mes années lycée, c'était une expérience de lecture incroyablement forte, j'ai découvert que la littérature pouvait être vraiment intense !
La plupart des gens se souviennent de quelques professeurs qu'ils peuvent compter sur les doigts d'une main et qui les ont véritablement marqué. J'avoue que c'est un peu mon horizon d'apporter à mes futurs élèves ce que j'ai moi-même reçu et qui a bouleversé ma vie.

@Quasimodo : Merci beaucoup !!! Départ pour les oraux à Tours mardi après-midi ! Je serai donc peu présent sur le forum... Je serai de retour dimanche 1er juillet ! Hâte de pouvoir vous donner des nouvelles.

Si tu as besoin de tuyaux locaux n'hésite pas à envoyer un petit mp.

C'est fait Animal !