Pacôme Thiellement
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Pacôme Thiellement
Source : http://www.pacomethiellement.com/auteur.phpPacôme Thiellement est né en 1975 à Paris de père français et de mère égyptienne. Il s’est d’abord illustré dans le milieu de la bande dessinée à partir de l’âge de 13 ans en dirigeant le fanzine Réciproquement, salué notamment par Actuel, Fluide Glacial et Les Cahiers de la BD. Il arrête Réciproquement à 17 ans mais gardera de très fortes attaches avec l’univers de la bande dessinée.
En 1998, il participe à la création de la revue Spectre. La revue s'arrête en 2002, année de la publication de son premier livre Poppermost.
Il s’est également occupé de la coordination d’un recueil de travaux écrits et dessinés autour du président Schreber, Schreber Président, publié par les éditions Fage en 2006.
Il est l’auteur de huit essais d’inspiration exégétique et burlesque : Poppermost – Considérations sur la mort de Paul McCartney (MF, 2002), Economie Eskimo – Le Rêve de Zappa (MF, 2005), Mattt Konture (L’Associaton, 2006), L’Homme électrique – Nerval et la vie (MF, 2008), Cabala – Led Zeppelin occulte (Hoëbeke, 2009), La Main gauche de David Lynch (P.U.F., 2010), Les Mêmes yeux que Lost (Léo Scheer, 2011), Tous Les Chevaliers Sauvages – un tombeau de l’Humour et de la Guerre (Philippe Rey, 2011) et Pop Yoga (Sonatine, 2013). Il a également écrit un roman, Soap Apocryphe, publié par les éditions Inculte en 2012, et un feuilleton, illustré par Jonathan Bougard, Les Cinq Livres du King, publié aux éditions Le Feu Sacré en 2014.
Il est le co-auteur avec Thomas Bertay de la collection de films expérimentaux regroupés sous le nom de Le Dispositif : 52 vidéos expérimentales ayant fait l’objet de nombreuses projections et de trois rétrospectives, dont l’une au Palais de Tokyo en décembre 2009. Un coffret regroupant l’intégralité des épisodes du Dispositif à été édité par Sycomore Films (édition limitée à 676 exemplaires).
Il a publié des textes dans de nombreuses revues (R de Réel, Vertige, L’Eprouvette, Le Tigre, Espaces), magazines (Rock & Folk, Chronic’art, Standard, Les Cahiers du Cinéma, Fluide Glacial, Le Magazine Littéraire), ouvrages collectifs, donné des conférences ou participé à des débats au Palais de Tokyo, au Centre Pompidou, au Grand Palais, aux Beaux Arts de Lyon, lors de la semaine de Pop Philosophie à Marseille, à l’Espace Ricard, au Théâtre du Rond-Point ou encore à la Fête de l’Huma. Il est également l’auteur du livret d’un spectacle consacré à la musique de Frank Zappa, The Big Note.
En 2013, la Galerie Anne Barrault lui confie le commissariat d’une exposition, Citadelles en Suspens, où il présente des œuvres de certains de ses artistes préférés (Gébé, Topor, Olivia Clavel, J.C. Menu, Killoffer, Captain Cavern, Scott Batty).
Ses livres ont été salués par la critique. Philippe Manœuvre a parlé de lui comme d’un « poète » et d’un « prophète du rock ». Chronic’art lui a consacré la couverture d’un de leurs numéros. Il est passé à plusieurs reprises dans l’émission Ce soir (ou jamais) sur France 3 et La Main gauche de David Lynch a été considéré par le magazine Technikart comme le meilleur livre non-romanesque publié en 2010. En 2013, Pop Yoga a fait l’objet de critiques positives dans Le Monde, Les Inrocks, Philosophie Magazine, Elle, France Culture, etc.
Bibliographie :
- Poppermost - considérations sur la mort de Paul McCartney, 2002
Économie Eskimo - le rêve de Zappa, 2005
Mattt Konture, 2006
Schreber Président !, 2006
L'Homme électrique - Nerval et la vie, 2008
Cabala - Led Zeppelin occulte, 2009
La Main gauche de David Lynch - Twin Peaks et la fin de la télévision, 2010
Les Mêmes yeux que Lost, 2011
Tous les Chevaliers Sauvages - un tombeau de l'humour et de la guerre, 2012
Soap Apocryphe, 2012
Pop Yoga, 2013
Les Cinq Livres du King, 2013
Cinéma Hermetica, 2016
La victoire des Sans Roi. Révolution gnostique, 2017
Re: Pacôme Thiellement
Je commence avec du lourd. Ci-dessous, vous trouverez un lien vous conduisant vers un extrait de ce livre. Il s'agit du premier chapitre, "Le cinéma est un fantôme de la nuit", consacré principalement au Nosferatu de Murnau et à celui de Herzog :
https://www.larevuedesressources.org/le-cinema-est-un-fantome-de-la-nuit-extrait,2895.html#ext
Dans cet essai, Thiellement nous parle aussi de Freaks, du Gallio (et notamment d'Argento), de Mr. Arkadin, de Cassavetes, de Lars von Trier, de Chinatown, du Locataire... revient à des références récurrentes à Artaud, à Daumal, à Topor, à Twin Peaks, mêle ses considérations de renvois aux philosophies orientales, ésotériques, kabbalistiques... nous touche au plus profond de notre coeur, faisant de nous non plus des spectateurs passifs mais des acteurs, des chercheurs fous, des hallucinés qui veulent atteindre le sur-sens de l'existence.
Quelques citations :
« Inferno est un film « alchimique » dans le sens où il raconte comment on transforme la matière pour faire un film ou plutôt comment on détruit la narration d’un film pour atteindre sa matière propre ; Suspiria raconte comment le film se raconte une fois cette matière transformée. Des deux, on pourrait dire qu’Inferno gît encore dans le puits indifférencié des images produites par le rêve ou la matière ; Suspiria est tout entière la flamme qui vient donner vie à ces images ; elle est l’assomption de cette matière. »
« L’alliance de l’enfance et de la magie, c’est la véritable arme pour le véritable combat – ce combat contre un monde qui se nourrit du caractère apparemment irrémédiable de notre solitude. »
« La culture académique est une culture artificielle, datant de quelques dizaines de siècles au mieux, construite par les oppresseurs d’hier pour séparer les hommes de toujours de leur véritable culture. La culture populaire est notre véritable culture. La « pop », c’est le folklore, et c’est la relation la plus réelle que nous puissions avoir avec l’authentique spiritualité traditionnelle : le Carnaval. »
« Qu’on fasse partie des capitalistes prédateurs ou des révolutionnaires qui s’y opposent, qu’on fasse partie des « mauvais » ou des « bons », ce qui nous manque chaque fois, c’est la pratique du non-agir qui évite les confrontations violentes débouchant sur de plus grands drames. Que la vie soit déjà écrite ou que notre existence dépende d’actes libres, ce qui nous manque encore, c’est le non-agir nous permettant d’en découvrir la signification. Que nous soyons appelés à un grand destin ou à une aventure ordinaire, ce qui nous manque toujours, c’est le non-agir qui permet à cette vie individuelle de ne pas se transformer en drame pour les autres. »
« Si une œuvre d’art vous rend heureux à partir de mensonges, elle ne vaut rien. Mais si elle vous fait désespérer de la vie, elle ne vaut rien non plus. C’est toute la difficulté. C’est tout l’art. »
« Parce que toutes ces images, tous ces sons, tous ces poèmes sont des citadelles en suspens, qui nous mènent, station après station, vers une après-vie magnifique ou merdique.
Alors la question se pose de la forme audiovisuelle qui nous foutrait le plus en l’air. »
Je n'ai encore jamais vu de film de Cassavetes mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Thiellement donne de furieuses envies de découvertes :
« Le cinéma de Cassavetes, avec sa recherche éperdue de la « prise » haletante de vie, avec les états émotionnels dans lesquels les acteurs sont plongés, les improvisations (vraies ou fausses), les détournements de récit (programmés ou non), le cinéma de Cassavetes, avec ses faux raccords, ses effets de « cinéma vérité, ses gros plans, ses images tournées à l’épaule, ses flous, ses « captations », son montage toujours incroyablement raffiné et brutal, sa musique originale mêlant souvent lyrisme grandiose et improvisation jazzy et surtout sa dimension intime, amoureuse, familiale, passionnelle, parentale, sexuelle, alcoolisée, tabagique, le cinéma de Cassavetes est un combat permanent contre la « conspiration de la mort » à l’œuvre dans le cinéma. »
Et sur Lars von Trier (qu'il me donne pour le coup envie de re-re-re-revoir sans fin) :
« […] leur objectif [aux films de Lars von Trier] a toujours été de rendre votre vie plus difficile, vos blessures plus douloureuses, vos opinions moins évidentes, vos sentiments moins purs qu’ils n’en ont l’air. Mais aussi votre cœur plus profond, votre état mental plus friable, votre empathie plus développée, votre esprit plus obsédé par la découverte de vérités. »
mots-clés : #creationartistique #essai
Re: Pacôme Thiellement
Je suis en pleine découverte de Cassavetes et vraiment je suis "dans mon jus" !
J'espère que tu y trouveras ton compte aussi !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Pacôme Thiellement
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15923
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Pacôme Thiellement
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Pacôme Thiellement
Cliniou- Messages : 916
Date d'inscription : 06/12/2016
Age : 54
Re: Pacôme Thiellement
les premiers films que tu cites
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Pacôme Thiellement
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Re: Pacôme Thiellement
Arturo, Thiellement arrivera sans doute à te faire aimer Von Trier et Cassavetes ! :p
Je pense que je vais continuer avec la Victoire des sans roi, on m'en a dit le plus grand bien par ailleurs...
Re: Pacôme Thiellement
un a priori aussi gros que moicolimasson a écrit:Pourquoi tu veux éviter Animal ?
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Re: Pacôme Thiellement
ça devrait être un moteur, non ?animal a écrit:un a priori aussi gros que moicolimasson a écrit:Pourquoi tu veux éviter Animal ?
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Pacôme Thiellement
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Pacôme Thiellement
animal a écrit:un a priori aussi gros que moicolimasson a écrit:Pourquoi tu veux éviter Animal ?
Pas bien de se moquer sans savoir
Re: Pacôme Thiellement
J'ai lu avec un immense plaisir La victoire des sans Roi.
J'ai avec ce livre découvert les textes et écrits gnostiques. Du coup, je vais investir pour les Ecrits gnostiques de la Pléiade, et lire cette fameuse Bibliothèque de Nag Hammadi.
Thiellement est un essayiste brillant, érudit, et drôle aussi (pour avoir visionné quelques unes de ses interviews, il a l'air d'être très humain comme type).
J'ai enchaîné avec Economie Eskimo : le rêve de Zappa. J'ai eu un peu plus de mal à suivre, il m'a souvent perdu dans ses saillies.
Les références qui reviennent souvent chez Thiellement : Les gnostiques, la philosophie (en particulier Nietzsche et Spinoza), puis la pop culture (John Lennon, les séries-tv, et j'en passe), et David Lynch. J'en oublie certainement. C'est assez étonnant comme il fait le lien entre diverses choses, et c'est vraiment jouissif à lire.
Je me suis commandé son dernier livre : Sycomore sickamour. Pour le préparer, je me lis quelques pièces de Shakespeare ...
Invité- Invité
Re: Pacôme Thiellement
On peut l'entendre parler sur France Cul à propos de Twin Peaks : clic
Re: Pacôme Thiellement
(vilain panda... ?)
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