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Jean Cayrol

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Message par Tristram Jeu 27 Juil - 16:35

Jean Cayrol
(1910 – 2005)

Jean Cayrol Cayrol10

Jean Cayrol, né le 6 juin 1910 à Bordeaux et mort le 10 février 2005 dans la même ville, est un écrivain (poète, romancier et essayiste), éditeur et résistant français.
Dès son adolescence, il se consacre à l'écriture et fonde à l'âge de seize ans une revue littéraire, Abeilles et Pensée (en hommage à Paul Claudel).
Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance. Arrêté en 1942, après avoir été dénoncé, il est déporté N.N. (Nacht und Nebel) au camp de concentration de Mauthausen-Gusen (camp Gusen I).
Jean Cayrol a obtenu le prix Renaudot en 1947 pour son roman Je vivrai l'amour des autres. Il a également participé, comme scénariste ou réalisateur, à quelques films et téléfilms, dont au moins cinq courts-métrages, avec la complicité de Claude Durand. L'un de ces films, Nuit et Brouillard, dont il a écrit le commentaire, a vivement impressionné des générations entières de spectateurs depuis 1955. Au début des années 1950, il entre comme éditeur aux éditions du Seuil.
Son passé et son tempérament discret lui font éviter de se montrer en société, même après son élection à l'Académie Goncourt. En revanche, il se montre actif comme éditeur : son goût et sa patience lui font découvrir et publier des auteurs alors inconnus qui trouveront leur voie, comme Philippe Sollers, Didier Decoin, Roland Barthes, Erik Orsenna, Bertrand Visage, Marcelin Pleynet, Denis Roche ou encore Mohammed Dib et Kateb Yacine.
L'écriture de Cayrol, dominée par la figure de Lazare, revenu d'entre les morts, représentation du retour de l'univers concentrationnaire, s'est toujours située dans une modernité radicale, avant même l'émergence du « nouveau roman ». Les personnages sont passifs et anonymes face à un monde dépourvu de sens, dans un espace détaché de la conception narrative classique. Il a donné son aval, par ses écrits et autres participations, à l'élaboration du vocable « lazaréen » pour qualifier divers genres artistiques modernes, principalement teintés de l'expérience de la Seconde Guerre mondiale.

Œuvre
Poésie

1936 : Le Hollandais volant. Marseille : les Cahiers du Sud. 79 p.
1939 : Les Phénomènes célestes. Marseille : Les Cahiers du Sud.
1940 : Le Dernier Homme. Bruxelles : Les Cahiers du Journal des poètes, no 72. 71 p.
1943 : Miroir de la rédemption, précédé de Et nunc, Les Poètes des Cahiers du Rhône (série rouge), XIV-(49), Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, janvier 1944, 96 p.
1945 : Poèmes de la nuit et du brouillard, éditions Pierre Seghers, 1946.
1947 : Passe-temps de l'homme et des oiseaux, suivi de Dans le meilleur des mondes, postface de Pierre Emmanuel, Les Poètes des Cahiers du Rhône (série rouge), XX(72), Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, juin 1947, 112 p.
1952 : Les Mots aussi sont des demeures. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil ; coll. « Les Cahiers du Rhône », série rouge, no 88, et coll. « les Poètes des Cahiers du Rhône », no 22. 142 p.
1969 : Poésie-journal I
1977 : Poésie-journal II
1980 : Poésie-journal III
1985 : Poèmes Clefs
1988 : Œuvre poétique, une anthologie de ses textes.
1991 : De vive voix. Paris : Éditions du Seuil. 102 p.
1994 : D'une voix céleste. Paris : Éditions du Seuil. 54 p.
1997 : Alerte aux ombres 1944-1945. Paris : Éditions du Seuil. 106 p.

Romans, récits et nouvelles
1935 : Ce n'est pas la mer. Paris : Cahiers du fleuve. 52 p.
1947 : Je vivrai l'amour des autres, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil.
Tome I : On vous parle. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil. 180 p.
Tome II : Les Premiers Jours. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil. 310 p.
1949 : La Noire
1949 : La Couronne du chrétien ou La Folle Journée, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, coll. « La bibliothèque elzévirienne ». 79 p.
1952 : Le vent de la mémoire, Éditions de La Baconnìere, 221 p.
1954 : L'Espace d'une nuit, roman. Neuchâtel : Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil. 174 p.
1956 : Le Déménagement. Paris : Éditions du Seuil. 222 p.
1957 : La Gaffe, récit. Paris : Éditions du Seuil. 191 p.
1959 : Les Corps étrangers. Paris : Éditions du Seuil. 190 p.
1963 : Le Froid du soleil, roman. Paris : Éditions du Seuil. 158 p.
1963 : Le Droit de regard
1966 : Midi minuit, roman. Paris : Éditions du Seuil. 221 p2.
1968 : De l'espace humain. Paris : Éditions du Seuil, coll. « Intuitions ». 190 p.
1968 : Je l'entends encore, roman. Paris : Éditions du Seuil. 256 p.
1969 : Histoire d'une prairie. Paris : Éditions du Seuil. 175 p.
1972 : Histoire d'un désert. Paris : Éditions du Seuil. 237 p.
1973 : Histoire de la mer. Paris : Éditions du Seuil. 187 p.
1974 : Kakemono hôtel, roman. Paris : Éditions du Seuil. 205 p.
1975 : Histoire de la forêt, récit. Paris : Éditions du Seuil. 237 p.
1976 : Histoire d'une maison, roman. Paris : Éditions du Seuil. 282 p.
1978 : Les Enfants pillards, récit. Paris : Éditions du Seuil. 186 p.
1979 : Histoire du ciel, récit. Paris : Éditions du Seuil. 218 p.
1980 : Exposés au soleil, courts récits. Paris : Éditions du Seuil. 189 p.
1981 : L'Homme dans le rétroviseur, roman. Paris : Éditions du Seuil. 213 p.
1983 : Un mot d'auteur, récit. Paris : Éditions du Seuil. 189 p.
1984 : Qui suis-je ? suivi de, Une mémoire toute fraîche, Paris : Éditions du Seuil, 213 p.
1986 : Les Châtaignes, récit. Paris : Éditions du Seuil. 149 p.
1987 : Des nuits plus blanches que nature, Paris : Éditions du Seuil, 149 p.
1992 : À pleine voix, Paris : Éditions du Seuil, 90 p.

Autres
1944 : Chant d'espoir, chant composé avec Remy Gillis dans le camp concentrationnaire de Gusen : Bruxelles, Les Éditions Musique Populaire
1950 : Lazare parmi nous, essai. Neuchâtel : Éditions de la Baconnière ; Paris, Éditions du Seuil ; coll. « les Cahiers du Rhône ». 110 p.
1952 : Les Mille et Une Nuits du chrétien. Paris : Téqui, coll. « Notre monde », no 6. 128 p.
1955 : Manessier. Paris : G. Fall, coll. « Le Musée de Poche », no 1. 46 p.
1963 : Le Droit de regard (avec Claude Durand). Paris : Éditions du Seuil, coll. « Pierres vives ». 189 p. + 6 p. de planches.
1973 : Lectures, essai. Paris : Éditions du Seuil. 150 p.

(Wikipédia)

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Jeu 27 Juil - 16:43

Je vivrai l’amour des autres

Jean Cayrol Je_viv10

Roman en diptyque avec ses deux parties initialement parues séparément, On vous parle et Les Premiers Jours, puis en un seul volume la même année.
Un narrateur, dont on apprendra qu’il aurait vingt-quatre ans, évoque sa vie assez retirée et misérable, plutôt oisive, dans le Paris de l’après-guerre. Cette marginalité sociale rattache Cayrol à la cohorte en fait assez importante des écrivains qui mettent en lumière, voire promeuvent la paresse, le refus du travail ; par ailleurs, ce n’est qu’un des aspects innovateurs de ce discours existentiel. Ce narrateur fréquente les « mendigots » et certaines Suzy et Yvette, parle de sa grand-mère qu’il poussait en fauteuil roulant, de la déportation en Allemagne pendant la Seconde Guerre. La première partie s’achève comme il perd sa chambre.
« Rester obscur dans la lumière, ne pas laisser filtrer sa propre lumière ; c'est pourquoi vous voyez les mendigots qui ont toujours leur veston fermé jusqu'au cou avec des épingles, leur pantalon fermé aux chevilles avec des épingles ; ils font leurs propres ténèbres. »

« Je suis sûr que si j’avais une cigarette, je pourrais roupiller et roupillant j’aurais envie d’aller travailler demain et, travaillant demain, je deviendrais honnête et devenant honnête j’aurais de l’argent de côté et ayant de l’argent de côté j’aurais un tiroir plein de cigarettes neuves… je suis sûr d’avoir raté ma vie parce qu’il m’a manqué une cigarette, parce que j’avais fini mon paquet avant les autres ; on est en état d’infériorité sans gauloises [… »

« Il met des heures pour rentrer ; il marche au moment des repas pour ne pas y penser ; il a toujours un bout de pain sur lui ; il mange difficilement car son ventre se gonfle tout de suite ; il aime la marche qui le rend léger ; il prépare bien son sommeil dans sa course, comme de la pâte ; son sommeil est tout prêt quand il arrive ; il s’y enfonce et le rabat sur lui. C’est tout. »
Dans la seconde partie, ce même personnage, Armand, est vu de l’extérieur, qui regarde les autres. Il gravite autour du petit restaurant dans une arrière-boutique d’épicerie sous la chambre où il sous-loue un cagibi pour dormir, dans la compagnie des locataires avec notamment Albert et Lucette, un couple dont il aime curieusement l’amour.
« Oui, tout est ainsi devant Armand, inutilisable, inquiétant, un peu gâté. On peut toujours manger autour de la plaie mâchée ; il y a quelque chose de sain, d’encore frais ; autour des taches, le veston est encore bon ; autour de la pourriture le fruit peut se laisser grignoter ; on peut dormir dans une maison crevée en respectant les endroits pour la pluie ; les femmes errantes ne sont pas toutes malades.
Sa vie va ainsi de foire en foire avec des trous noirs, des places désertes où souffle le vent du nord, puis on arrive à une vitrine allumée, à un manège coloré, à une musique vivante, et on entre à nouveau dans le noir, dans le froid, dans la plus tenace des pluies. »
À propos d’une bijouterie :
« Tout est vite étouffé ici, finit en queue de poisson, les drames, les rencontres, les amours. C’est l’Objet qui est roi ; on vient pour lui ; c’est par hasard si on vit en même temps dans ce magasin étincelant. »
Toujours dans le Monoprix, le Photomaton :
« Ces visages vidés de leur contenu, dont la beauté ne faiblit pas, ces visages incorruptibles qui ne masquent que notre propre absence… on les éteint avec soi-même, on ne les défigure qu’au fond de soi-même ; ils sont parfois comme des astres qui illuminent d’un clair-obscur de caméra notre nuit en rupture des autres nuits ; et sans rides ils vieillissent à cause de nous. »

« – Qu’est-ce qui fait que personne n’a de visage ? on naît où l’on peut… peut-être que mourir c’est avoir un visage à soi. »
Développement sur la « mythologie » du couteau personnel :
« Il aime les couteaux jusque l’adoration ; d’ailleurs il en porte toujours un, son premier couteau suisse dont il nettoie les lames avec du sable ; on peut aller loin avec un couteau dans la poche ; ça fait un homme.
On n’est jamais étranger là où on est quand on a son couteau bien à soi, fait à sa main ; on sait comment le tenir pour qu’il coupe le mieux, surtout s’il est à cran d’arrêt ; ça c’est l’aristocratie des couteaux, les couteaux nobles.
[…] on ne peut aimer les couteaux que dans la solitude. »
Thèmes aussi du pain, de la plaie. Armand évolue dans une transformation mentale introspectée, qui débutée par son intérêt pour Lucette tend à l’amour des autres.
« Il devient ce qu’il est ; tout ne prend un sens que dans sa propre présence. »

« Il porte ses larmes comme la preuve la plus rare de son amour. »

\Mots-clés : #xxesiecle

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Message par Bédoulène Ven 28 Juil - 11:16

merci Tristram, un livre que je lirai peut-être par curiosité vu le personnage

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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