Dennis Lehane
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Dennis Lehane
Dennis Lehane, né le 4 août 1965 dans le quartier de Dorchester à Boston, est un écrivain américain d'origine irlandaise, auteur de romans policiers. Après des études à Boston, il part à l'université internationale de Floride pour étudier l'écriture créative. Tout en écrivant son premier livre (Un dernier verre avant la guerre), il vit de métiers divers (livreur, libraire, chauffeur). C'est également un ancien éducateur qui travaillait dans le secteur de l'enfance maltraitée. Il a écrit, réalisé et produit un film, Neighborhoods («Voisinages» en anglais), mais il n'a pas trouvé de distributeurs pour le diffuser. Il a écrit et joué dans un épisode de la série Sur écoute. La série a été en grande partie scénarisée par George Pelecanos, un auteur de polar très réputé. Dennis Lehane, ainsi que les autres écrivains et scénaristes Stephen J. Cannell, James Patterson et Michael Connelly, apparaissent aussi à plusieurs reprises dans leur propre rôle dans la série télévisée Castle, lors de séquences présentant des parties de poker jouées avec Richard Castle, ainsi présenté comme le pair de ces auteurs bien réels, et avec qui ils discutent des affaires en cours. Dennis Lehane vit aujourd'hui à Boston.
wikipedia
Œuvres traduites en français
Romans
Mystic River (Mystic River, New York : W. Morrow, 2001) : Page 1
Shutter Island (Shutter Island, 2003).
Quand vient la nuit (The Drop, 2013).
Après la chute (Since We Fell, 2017).
Le Silence (Small Mercies 2023) : Page 2
Série Kenzie & Gennaro
1- Un dernier verre avant la guerre (A Drink Before the War, 1994) : Page 2
2- Ténèbres, prenez-moi la main (Darkness, Take My Hand, 1996).
3- Sacré (Sacred, 1997).
4- Gone, Baby, Gone (Gone, Baby, Gone, 1998) : Page 2
5- Prières pour la pluie (Prayers for Rain, 1998)
6- Moonlight Mile (Moonlight Mile, 2010)
Série Coughlin
1- Un pays à l'aube (The Given Day, 2008).
2- Ils vivent la nuit (Live by Night, 2012) : Page 1
3- Ce monde disparu (World Gone By, 2015).
Recueil de textes
Coronado (Coronado, New York : W. Morrow, 2006).
Nouvelles
À court de chiens (Runing Out of Dog, 1999).
En observation. Trad. d’Isabelle Maillet
Week-end à Corpus. Trad. d’Isabelle Maillet
Tirs croisés. Trad. d’Isabelle Maillet
Avant Gwen (Until Gwen). Trad. d’Isabelle Maillet
Pièce de théâtre
Coronado (Coronado, 2006). Trad. d’Isabelle Maillet
màj le 19/08/2024
Dernière édition par topocl le Mar 10 Jan - 16:19, édité 1 fois
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8551
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Re: Dennis Lehane
Il vint alors à l'esprit de Joe (..) que, dans leur milieu pourtant caractérisé par une extrême violence, on rencontrait un nombre étonnant d'individus normaux : des hommes qui aimaient leur femme, emmenaient leurs enfants en excursion le samedi après-midi, entretenaient leur voiture, racontaient des blagues au snack-bar du coin, s'inquiétaient de que ce que leur mère pensait d'eux, et allaient à l'église demander à Dieu de leur pardonner toutes les choses terribles qu'ils avaient dû faire afin de pouvoir assurer leur subsistance quotidienne.
C'était aussi un secteur peuplé d'un nombre au moins égal de purs salopards. Des êtres dont la bêtise le disputait à la cruauté, et dont le principal talent résidait dans la capacité à ne pas faire plus de cas de leurs semblables que d'une mouche bourdonnant sur un rebord de fenêtre à la fin de l'été.
Joe, le fils rebelle du chef de la police de Boston dont nous avons fait la connaissance dans Un pays à l'aube, est assez satisfait de son sort de hors-la-loi, auteur de petits casses rémunérateurs, et amoureux de la belle Emma. Seulement, la belle Emma est aussi la maîtresse d' Albert White, l'un des chefs de la pègre locale. Et cet amour, qui pourrait lui valoir un destin beaucoup plus bref que celui qu'il espérait, l'amène au contraire, de péripéties en péripéties, grâce à son intelligence et sa pugnacité, à une belle fortune de gangster basée sur l'argent de la Prohibition. Joe n'en perd pas pour autant tout à fait son âme, et, malgré les bains de sang et les petites cruautés ordinaires, reste un homme attachant et qui s'interroge, porté par son nouvel amour Graciella.
C'est, tout d'abord, une belle histoire de gangsters haletante, palpitante, pleine de rebondissements qui ne laisse pas le lecteur s'ennuyer, portée par des dialogues et des réparties aux petits oignons . Il y a aussi un contexte historique et social où Dennis Lehane se meut avec un naturel impressionnant, et s'il ne néglige pas la mise en situation politique, tout ceci est intimement mêlée au récit, sans être doctement asséné comme cela peut se voir parfois.
Ce qui m'a le plus se touchée finalement est la psychologie des personnages qui, non seulement ne sont pas du tout tout blancs, ou tout noirs, mais d'une complexité infinie, avec leurs interrogations, leurs raccourcis, leurs tours et détours : dans toute leur cupidité et leur violence, ils restent des êtres extrêmement attachants. La paternité et la filiation, dans toute leur complexité, sont les grands thèmes du livre, auquel ils donnent une profondeur parfois douloureuse.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #historique #criminalite
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8551
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shanidar- Messages : 1592
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shanidar- Messages : 1592
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Re: Dennis Lehane
shanidar a écrit:Je ne suis pas trop fan de Lehane, non plus... mais j'ai eu Ce monde disparu pour nowel !! faut-il avoir lu les précédents pour comprendre (et accessoirement, aimer un peu) ??
Je pense que cela vaut mieux car les trois volumes se suivent chronologiquement et font le lien entre plusieurs personnages. Il est préférable de débuter avec Un pays à l'aube.
J'ai beaucoup d'estime pour Lehane et surtout ses premiers romans autour d'Angela Gennaro et Patrick Kenzie (Ténèbres, prenez-moi la main est une des mes lectures les plus marquantes dans le genre policier). Shutter Island a eu beaucoup de succès avec l'impact de l'adaptation cinématographique, mais reste à part dans son oeuvre.
Avadoro- Messages : 1405
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Re: Dennis Lehane
shanidar- Messages : 1592
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Re: Dennis Lehane
Avadoro a écrit:
J'ai beaucoup d'estime pour Lehane et surtout ses premiers romans autour d'Angela Gennaro et Patrick Kenzie (Ténèbres, prenez-moi la main est une des mes lectures les plus marquantes dans le genre policier). Shutter Island a eu beaucoup de succès avec l'impact de l'adaptation cinématographique, mais reste à part dans son oeuvre.
Même ressenti qu'Avadoro, j'ai aussi une tendresse particulière pour le couple Kenzie/Gennaro. C'est quand même l'une des rares séries où l'enquête et la vie privée ont une même importance, se complétant et s'enrichissant mutuellement.
Shutter Island, c'est assez haletant, mais ça s'oublie très vite, enfin je trouve. Et je suis d'accord qu'à la fin, les rebondissements à l'infini, ça lasse un peu.
Armor- Messages : 4589
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Avadoro- Messages : 1405
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Re: Dennis Lehane
On retrouve dans ces ouvrages, comme chez Connelly par exemple, et outre un certain pathos (un peu posé, caricatural), la même justification caractéristiquement nord-américaine de la vengeance, de l'auto-justice, de la violence en général, et la même croyance au Mal depuis Poe (traduit en français par Baudelaire et Mallarmé), traits qui posent quand même question.
« Nous sommes fatigués d’avoir peur, fatigués d’être tristes, fatigués de nous sentir débordés, fatigués de nous sentir fatigués. Nous aimerions que tout redevienne comme avant, qu’il soit possible de revenir à ce bon vieux temps dont nous ne nous souvenons même pas et, paradoxalement, nous fonçons vers l’avenir à toute vitesse. La patience et la tolérance sont les grandes sacrifiées du progrès. »
Dennis Lehane, « Shutter Island », « Troisième jour », 19
mots-clés : #polar
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: Dennis Lehane
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Re: Dennis Lehane
"Pourquoi la majorité de vos livres, de Gone, Baby, Gone à Mystic River, sont-ils marqués par des enfances brisées?
Parce que c'est une question primordiale pour moi. De là où je viens, j'en ai vu beaucoup, des gosses qui n'ont pas eu droit à une enfance heureuse. Ou pas eu droit à une enfance du tout. Je ne vais pas vous mentir, il y a beaucoup d'éléments autobiographiques dans Mystic River. Les parents de Sean dans le roman, ce sont mes parents. Le statut social de Sean, c'était mon statut. Celui d'un gamin qui a grandi dans de bonnes conditions, au milieu d'un univers très populaire. Un petit-bourgeois dans le quartier pauvre de Dorchester. Nous avions cette belle maison, mon père travaillait comme un dingue, ma mère prenait des petits jobs également, mais ils étaient unis, avec cinq enfants. Les divorces s'empilaient autour de nous, mais ça n'a jamais été une menace dans ma famille : mes parents étaient des catholiques irlandais, très traditionnels, et il faudrait encore une génération avant que cette idée puisse nous contaminer. Nous avions le plus important: la sécurité. Notre famille n'allait pas voler en éclats, nous n'allions pas crever de faim, nous n'avions pas à redouter les tristes lendemains.
Ce n'était pas le cas de tous mes copains. La plupart d'entre eux avaient des parents absents, alcooliques, violents... Donc, j'ai grandi avec cette sensation que l'enfance pouvait être une époque instable, dangereuse. A 9 ans, pour moi, elle était déjà finie. Je ne pouvais plus vivre dans l'insouciance et la légèreté. Sean Penn dans Mystic River. Le film réalisé par Clint Eastwood se déroule à Dorchester, quartier natal de l'auteur.
Dans Mystic River toujours, Sean Devine est le seul à s'en sortir et porte en lui une forme de culpabilité. La partagez-vous?
Terriblement. Il y a une dizaine d'années, j'ai retrouvé un groupe d'amis de l'époque, nous nous sommes promenés dans le quartier de notre enfance, toujours aussi décrépit et l'une d'entre nous m'a demandé: «Comment avons-nous fait pour nous échapper?» Et elle n'est pas riche et célèbre, elle est infirmière, mais elle n'est pas en détox, en prison ou pire que cela. Comment avons-nous fait? Pour ma part, je dois tout à mes parents. A la loterie parentale, je suis convaincu d'avoir tiré le gros lot. C'est pourquoi je déteste tellement ceux qui prétendent qu'ils s'en sont sortis à la force du poignet, et que tout le monde devrait en être capable. Venez le dire à un gosse dont le père s'est barré, dont la mère est bourrée à 8 heures du matin, et qui doit partir seul à l'école! Moi, mes parents étaient sur mon dos et veillaient à ce que je fasse mes devoirs. Donc, oui, je partage la culpabilité de Sean face à ceux qui n'ont pas pu s'en sortir. Et la rage qui va avec.
Interview de Lehane à l'Express, 2/12/2015.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Dennis Lehane
tu as vu le Bad Lieutenant de Herzog ?Tristram a écrit:Pas chez ces auteurs : les êtres pervers sont bons pour la destruction la plus totale possible (pas de sépulture, etc.)
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Re: Dennis Lehane
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Tristram- Messages : 15935
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Re: Dennis Lehane
shanidar a écrit:Je ne suis pas trop fan de Lehane, non plus... mais j'ai eu Ce monde disparu pour nowel !! faut-il avoir lu les précédents pour comprendre (et accessoirement, aimer un peu) ??
Comme Avadoro, je dirais que c'est une trilogie. Et l'histoire d'une famille, donc c'est peut être dommage de commencer par la fin? J'ai beaucoup aimé Un pays à l'aube,.Un pays à l’aube de la modernité, dans un cadre de temps court et bien situé, l’effervescence régnant à Boston à la fin de la Première guerre mondiale. Epoque assez symétrique à la nôtre, crise économiques, désarrois idéologiques et terrorisme mené par des groupes radicaux d’origine européenne. Pas lu ce troisième volet de l'histoire de la famille Coughlin.
Sinon, il me semble que je les ai tous lus avec une préférence pour Mystic River ( un bon Eastwood aussi!)
Et j'ai beaucoup aimé également l'adaptation de Gone Baby gone par Ben Affleck.
Marie- Messages : 653
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Re: Dennis Lehane
Ce que je soulignais dans les romans américains, c'est cette tendance à faire passer pour normal d'abattre un criminel sous prétexte qu'il serait peut-être libéré pour vice de forme étant livré à la justice, ce genre d'attitude présentée comme allant de soi dans la jungle urbaine. On ne trouve rien de tel par exemple chez Mankell, qui est juste effaré de la violence immorale qui gagne son petit pays jusqu'alors épargné, qui y réfléchit et en souffre.
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Tristram- Messages : 15935
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Re: Dennis Lehane
je vais essayer d'ouvrir un fil pour lui prochainement qu'on reprenne une partie de cette discussion
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