Raphael Confiant
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Raphael Confiant
Raphaël Confiant
Né en 1951
Né en 1951
Raphaël Confiant, né le 25 janvier 1951 au Lorrain, en Martinique, est un écrivain français. Il est depuis le 8 avril 2013 le doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université des Antilles et de la Guyane.
Diplômé de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, (section "Relations Internationales") et d'anglais à la Faculté des Lettres de cette même ville, il y a fait ses études supérieures entre 1969 et 1974. De 1982 à 1985, il est professeur de lycée et secrétaire de la section éducation de la CSTM. En 1986, il obtient un DEA (Diplôme d'études approfondies) en linguistique à l'Université de Rouen avant de présenter un Doctorat en Langues et Cultures Régionales à l'Université des Antilles et de la Guyane en 1994.
En 2009, il est qualifié aux fonctions de professeur des universités en anthropologie biologique, ethnologie et préhistoire et en cultures et langues régionales. Il est depuis le 8 avril 2013 le doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université des Antilles et de la Guyane.
Militant de la cause créole dès les années 1970, il participe avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau à la création du Mouvement de la créolité. Il est aujourd'hui membre du comité directeur du mouvement Bâtir le pays Martinique.
Raphaël Confiant est le premier Martiniquais à avoir publié un roman en créole : "Bitako-a" (1985) aux éditions du GEREC. En 1988, après avoir publié 5 livres en créole, il passe au français et publie "Le Nègre et l'Amiral" (éditions Grasset, 1988). Suivront une trentaine d'ouvrages dont beaucoup seront couronnés par des prix (Prix Novembre pour "Eau de Café" en 1991 ; Prix Casa de Las Americas pour "Ravines du Devant-Jour" en 1993 ; Prix de l'Agence Française de Développement en 2010 pour "L'Hôtel du Bon Plaisir", etc.).
Oeuvres
En langue française
- Le Nègre et l'Amiral, roman, 1988
- Éloge de la créolité, essai, 1989 (avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau)
- Eau de café, roman 1991
- Lettres créoles: tracées antillaises et continentales de la littérature (1635-1975), essai, 1991
- Ravines du devant-jour, récit, 1993
- Aimé Césaire, une traversée paradoxale du siècle, essai, 1993
- L'Allée des Soupirs, roman, 1994
- Commandeur du sucre, récit, 1994
- Bassin des ouragans, récit, 1994
- Les Maîtres de la parole créole, contes, 1995
- Contes créoles, contes, 1995
- La Savane des pétrifications, récit, 1995
- Contes créoles des Amériques, contes, 1995
- Le Gouverneur des dés, récit, 1995
- La Vierge du Grand Retour, roman, 1996
- Le Meurtre du Samedi-Gloria, roman, 1997
- La baignoire de Joséphine, récit, 1997
- Mamzelle Libellule, roman, 1997
- L'Archet du colonel, roman, 1998
- Régisseur du rhum, récit, 1999
- La Dernière Java de Mama Josépha, récit, 1999
- Le Cahier de Romance, récit, 2000
- Le Galion, Canne, douleur séculaire, ô tendresse!, album, en collaboration avec David Damoison 2000
- Brin d'amour, roman, 2001
- Nuée ardente, récit, 2002
- Le Barbare enchanté, récit, 2003
- La Panse du chacal, roman 2004
- Adèle et la Pacotilleuse, roman 2005
- Trilogie tropicale, roman, 2006
- Nègre marron, roman, 2006
- Chronique d'un empoisonnement annoncé, (Collectif), 2007
- Chlordécone 12 mesures pour sortir de la crise, (Collectif), 2007
- Case à Chine, roman, 2007
- Les Ténèbres extérieures, roman, 2008
- Black is Black, roman, 2008
- Le Chien fou et le Fromager, roman, 2008
- L'Hôtel du Bon Plaisir, roman, 2009
- La Jarre d'or, roman, 2010
- L'Emerveillable Chute de Louis Augustin et autres nouvelles 2010
- Citoyens au-dessus de tout soupçon, roman policier, 2010
- Du rififi chez les fils de la veuve, roman policier, 2012
- Rue des Syriens, roman, 2012
- Les Saint-Aubert, L'en-allée du siècle 1900-1920, roman, 2012
- Bal masqué à Békéland, roman policier, 2013
- Le Bataillon créole, roman, 2013
- Nouvelles des mondes créoles, nouvelles (Collectif), 2013
- Les Saint-Aubert, Les trente-douze mille douleurs 1920-1940, roman, 2014
- Citoyens au-dessus de tout soupçon..., roman policier, 2014
- Madame St-Clair, reine de Harlem, roman, 2015
- Décembre 2015. Une nouvelle page de l'histoire de la Martinique, (Collectif), actualité/histoire, 2016
- L’insurrection de l’âme. Frantz Fanon, vie et mort du guerrier-silex, 2017
- Du rififi chez les fils de la veuve, roman policier, 2017
- L'épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure, 2018
En langue créole
- Jou Baré, poèmes, 1977
- Jik dèyè do Bondyé, nouvelles, 1979 (La lessive du diable, 2000)
- Bitako-a, roman, 1985 (Chimères d'En-Ville, 1996)
- Kòd Yanm, roman, 1986 (Le gouverneur des dés, 1995)
- Marisosé, roman, 1987 (Mamzelle Libellule, 1995)
- Dictionnaires des titim et sirandanes, 1998
- Jik dèyè do Bondyé, 1998
- Le Galion, 2000
- Dictionnaire des néologismes créoles, 2001
- Dictionnaire créole martiniquais-français, 2007
- Moun-Andéwò a, 2012
- Blogodo, lexique, 2013
source : Wikipedia
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Raphael Confiant
"Si la parole, héritière d'une Afrique à jamais perdue, possède le don d'apprivoiser la mort et donc
de la rendre quelque peu supportable, à l'inverse, seul le livre peut prétendre en expliquer les
quatre-vingt dix mystères.
Il se trouvait qu'ainsi, depuis un bon paquet de siècles, tout un commerce d'ouvrages,
qualifiés de maudits, malsains, vieux d'antique vieillesse, diaboliques et consorts, se
déroulait entre l'Europe hautaine et les iles de l'Amérique, sans que toutefois la première
eut le monopole de leur rédaction ni celui de leur impression.
Grimoires du Moyen-Age et chroniques coloniales se frottaient, opuscules de magie blanches et testaments recueillis de la bouche de sorciers caraibes ou de Guinée s'affrontaient.
Tout cela n'était habité que par un seul et meme désir : comprendre le comment du
pourquoi..."
Dans les années 50, Augustin Valbon, fis de famille créole aisée, s'est exilé dans le quartier mal famé de Terres Sainville à Fort-de-France, en Martinique.
Parce qu'il est en froid avec son père, Augustin essaie de devenir écrivain autonome.. Cependant, ses manuscrits ont tous été refusés, et il végète de petits boulots, en jobs très provisoires. Mais, on l'apprendra assez vite, il est aidé subrepticement pas sa mère, par un épicier chinois qui lui fait crédit, par sa logeuse et par sa petite amie, une fille jolie, à la fois fidèle et volage et au tempérament volcanique..
Tous l'aiment et le considèrent comme un enfant doué mais un peu fragile.
Mais Augustin croit à un destin supérieur.
A l'époque de l'esclavage, les riches planteurs békés enterraient leur fortune dans des jarres cachées en des lieux secrets.
Mais Augustin ne cherche pas l'or, mais de mystérieux livres interdits et qui pourraient changer son destin.
Une recherche aventureuse et même dangereuse qui le conduit dans les cimetières, à la Bibliothèque Schoelcher, dans la demeure d'un sorcier mort de mort violente. De plus, il est visité la nuit par des songes, le plus souvent inquiétants, habités par des esprits tourmentés qui exigent de lui des démarches pressantes.
On est immergé dans un univers chatoyant de monts et merveilles, embelli par des trouvailles de style, des néologismes réjouissants, des inventions romanesques constantes, des croyances et des traditions populaires et historiques, des images aussi luxuriantes et colorées que celles du douanier Rousseau.
A travers ce conte prolixe, ma non troppo, il y a une réflexion constante sur l'écriture, la condition d'écrivain et d'écrivain antillais, où l'oral l'emporte sur l'écrit. Le rapport aussi entre sacré et profane. Et ce n'est qu'un bref aperçu de ce livre-monde.
Chacun y trouvera le sien.
Et sa jarre d'or !
Mots-clés : #contemythe #traditions
Dernière édition par bix_229 le Mar 9 Avr - 20:48, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Raphael Confiant
J'estime qu'on est très injustes envers les écrivains francophones, hors la
France elle-meme.
Polarisés qu'on est par un ethoncentrisùe littéraire qui s'étend bien au delà
de la sphère franco-française.
Srutout anglophone (je plaide coupable), avec quelques incursions ailleurs.
Mais trop oublieux du Québec, des Antilles et de l'Afrique francophone.
France elle-meme.
Polarisés qu'on est par un ethoncentrisùe littéraire qui s'étend bien au delà
de la sphère franco-française.
Srutout anglophone (je plaide coupable), avec quelques incursions ailleurs.
Mais trop oublieux du Québec, des Antilles et de l'Afrique francophone.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Raphael Confiant
merci Bix ! je viendrais peut-être chercher ma jarre d'or !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21699
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Raphael Confiant
bix_229 a écrit:J'estime qu'on est très injustes envers les écrivains francophones, hors la
France elle-meme.
Mais trop oublieux du Québec, des Antilles et de l'Afrique francophone.
C'est vrai.
Invité- Invité
Re: Raphael Confiant
Raphaël Confiant est un romancier inégal, mais il a écrit de belles choses, comme L’Allée des Soupirs.
« Prends garde à cette femelle sans mère et sans nom ! Elle peut déposer dans ta chair un désir à déchirer l’âme en mille petits paquets de douleur. »
Raphaël Confiant, « Eau de Café »
« Le ciel était ouvragé de saccades d’éclairs multicolores sur la blancheur de son œil mort. »
Raphaël Confiant, « Eau de Café »
« Cependant, il ne faut pas prendre cette raconterie pour argent comptant puisque, ici-là, rien n’est totalement vrai, même si tout est souvent entièrement faux. »
Raphaël Confiant, « L’Allée des Soupirs », deuxième cercle, 6
« L’amour, ici, ne s’exhibe pas, il se commet. Il ne se commente pas, il se sous-entend. »
Raphaël Confiant, « Commandeur du sucre », 1
« De la négresse-Congo qui avait voulu lui apprendre à lire dans les coquillages, Pierre-Marie avait retenu au moins une chose : si l’on cesse d’évoquer les disparus, si l’on ne ressasse plus le passé à travers les chants et les contes, celui-ci disparaît à jamais, un peu comme s’il n’avait jamais existé. »
Raphaël Confiant, « Régisseur du rhum », « Temps de l’assagissement », 3
« Le laiteux des Blanches et des chabines, le café au lait des mulâtresses pas plus que le chocolaté du teint des câpresses n’exerçaient d’attrait sur la personne de Pierre-Marie. Seule la couleur café, le noir pur des authentiques négresses, avait le don de l’émouvoir. »
Raphaël Confiant, « Régisseur du rhum », « Temps de l’assagissement », 3
« "Ce nègre-là n’a pas de pudeur, tonnait Carmélise, la négresse qui traînait toujours à sa suite une douzaine d’enfants tous de pères différents. Je l’ai vu un jour embrasser Adelise sur la bouche. Pouah !" »
Raphaël Confiant, « Le meurtre du Samedi-Gloria », 2
« Car à quoi sert-il d’empiler des mois et des années d’ennuyeuses corvées qui seraient vite effacées une fois votre course terrestre arrivée à son terme ? »
Raphaël Confiant, « L’archet du colonel », Troisième cercle, « Carnets d’Amédée », « 7 avril 1935 »
« Pour un poète, il n’existe pas de mot vulgaire ou inconvenant : chaque mot prend son sens dans le vers où il est inséré et seulement là. C’est pourquoi je hais les dictionnaires. »
Raphaël Confiant, « Adèle et la pacotilleuse », 11
« toute négresse plongée dans la plus humble des existences dispose d’un gisement d’allégresse qui l’aide à bourlinguer au beau mitan des désespoirs quotidiens. »
Raphaël Confiant, « L’eczéma-diable », in « Le cahier de romances »
« ‒ C’est le rire qui a sauvé le nègre de la désespérance au cours des trois siècles d’esclavage. Regarde les Peaux-Rouges ou les Aborigènes ! Ils ne savent pas rire et c’est pourquoi ils sont voués à une déchéance irrémédiable. »
Raphaël Confiant, « Citoyens au-dessus de tout soupçon… », 18
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15949
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Raphael Confiant
Comme il n'y a pas un fil Césaire, je mets ici mon message :
"En 1931 quand j'ai pris le bateau pour suivre mon hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, j'avais ressenti le besoin urgent de m'échapper. J'étouffais dans le petite société coloniale qu'était la Martinique avec ses mesquineries, ses ragots, ses préjugés et sa hiérarchisation en classes et en races. Bref, je m'y emmerdais profondément. J'ai donc foutu le camp avec joie. Imaginez Rimbaud à Charleville! Très vite, j'ai étudié comme un fou. Hé oui, à cette époque les nègres travaillaient comme des fous! [rires.] J'avais une soif immense de savoir. Il me fallait apprendre. C'était cela ou le champ de canne.
(Aimé Césaire, né le 26 juin 1913)
Il aurait 106 ans...
"En 1931 quand j'ai pris le bateau pour suivre mon hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, j'avais ressenti le besoin urgent de m'échapper. J'étouffais dans le petite société coloniale qu'était la Martinique avec ses mesquineries, ses ragots, ses préjugés et sa hiérarchisation en classes et en races. Bref, je m'y emmerdais profondément. J'ai donc foutu le camp avec joie. Imaginez Rimbaud à Charleville! Très vite, j'ai étudié comme un fou. Hé oui, à cette époque les nègres travaillaient comme des fous! [rires.] J'avais une soif immense de savoir. Il me fallait apprendre. C'était cela ou le champ de canne.
(Aimé Césaire, né le 26 juin 1913)
Il aurait 106 ans...
anagramme- Messages : 1367
Date d'inscription : 12/12/2016
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