Ryszard Kapuscinski
Page 1 sur 1 • Partagez
Ryszard Kapuscinski
Ryszard Kapuscinski
1932/2007
(wikipedia)Ryszard Kapuściński1 est un écrivain et journaliste polonais né le 4 mars 1932 à Pinsk, en Pologne (actuellement en Biélorussie), mort le 23 janvier 2007 à Varsovie. Cet auteur polonais, l'un des plus traduits à l'étranger, est célèbre pour ses reportages réalisés au cœur de l'Afrique et de ses populations, ses analyses du régime du chah d'Iran et ses descriptions de l'Europe communiste.
Bibliographie : Œuvres traduites en français
D’une guerre à l’autre (Jeszcze dzień życia), 1976
La Guerre du foot et autres guerres et aventures (Wojna futbolowa), 1978, 2003 (Plon),Pocket, 2004
Le Négus (Cesarz), 1978
Le Shah (Szachinszach), 1982
Imperium (Imperium), 1993
Ryszard Kapuściński, Ébène : aventures africaines [« Heban »], Pocket, 2002
Ryszard Kapuściński , Mes voyages avec Hérodote, Pocket
Ryszard Kapuściński, Autoportrait d'un reporter, Flammarion, 2010
Ryszard Kapuściński , Le Christ à la carabine : récit , Plon, 2010
Ryszard Kapuściński , Cet autre [« Ten Inny »], Pocket, 2014
Dernière édition par bix_229 le Ven 5 Avr - 15:23, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ryszard Kapuscinski
Voyages avec Hérodote
Présentation de l'éditeur
S'il existait un dieu des reporters et des envoyés spéciaux, il se nommerait Hérodote. Le « père de l'histoire », comme disait Cicéron, est le premier à parcourir le monde antique avec pour seul désir celui de le connaître, le comprendre et le raconter. Rien n'échappe à son regard d'enquêteur et de géographe, d'anthropologue et d'explorateur. Vingt-cinq siècles plus tard, Ryszard Kapu?ci?ski, lecteur infatigable et admirateur inspiré de son illustre prédécesseur, rôde aux confins de la Chine, de l'Inde ou de l'Afrique. Curieux affamé, ennemi juré de l'exotisme et du pittoresque, il observe, discute, écoute, s'émerveille. Le périple d'un promeneur prodigieux, souriant et toujours inattendu, dont les chemins traversent les cinq continents.
Je lis en ce moment Mes voyages avec Hérodote, et si quelqu'un peut se réclamer à juste titre de ce génial ancêtre que fut Hérodote, c'est bien Ryszard Kapuscinski.
Il eut la malchance de naître dans la Pologne communiste. Mais il manifeste précocement une certaine méfiance à l'égard de l'histoire officielle.
A l'université de Varsovie, il se tournera vers l'histoire.
Reporter, correspondant de presse, il parcourt le monde depuis l'Asie jusqu'en Amérique latine, en passant par l'Afrique et le Moyen-Orient, couvrant des dizaines de guerres et autant de révolutions.
Il relate la chute de l'empereur d'Ethiopie puis celle du Shah et Son livre le plus connu, Ebène obtient de nombreux prix.
J'ai lu déjà plusieurs livres de lui. Toujours avec le même plaisir. Ce qui frappe c'est sa modestie, son humilité devant ce qu'il ne connait pas et qui le remet en question.
Comme Hérodote, il est curieux, déteste le pitoresque, écoute, s'émerveille, oubliant apparemment le danger encouru dans maintes situations où les reporters risquent leur vie.
Avec pour seul but, connaitre, comprendre, raconter.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ryszard Kapuscinski
Voyages avec Hérodote
Après une enfance pauvre dans Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Kapuściński devient journaliste et est envoyé en Inde avec comme seul viatique les Histoires d’Hérodote. Ce récit autobiographique mêle souvenirs de Pologne, impressions de voyage et commentaires sur Hérodote.
Dans l’Inde infinie, à la misère incommensurable, son éducation communiste le fait se sentir solidaire des pauvres, et révolté des abus sociaux. Et l’empreinte est profonde :
Malheureusement Kapuściński ne parle guère de ces pays et de ses expériences de reporter, mais beaucoup de sa lecture d’Hérodote, et se pose beaucoup de vaines questions qui apportent peu…
Intéressants aperçus cependant de la première démocratie :
Mots-clés : #autobiographie #historique
Après une enfance pauvre dans Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Kapuściński devient journaliste et est envoyé en Inde avec comme seul viatique les Histoires d’Hérodote. Ce récit autobiographique mêle souvenirs de Pologne, impressions de voyage et commentaires sur Hérodote.
Dans l’Inde infinie, à la misère incommensurable, son éducation communiste le fait se sentir solidaire des pauvres, et révolté des abus sociaux. Et l’empreinte est profonde :
Puis c’est la Chine de Mao, puis l’Égypte, le Soudan, puis le Congo, puis l’Iran, l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Algérie, le Sénégal…« Mais quel rapport avec Hérodote dont le livre avait été écrit deux mille cinq cents ans plus tôt ? Il faut croire que ce rapport existait, puisque, en ce temps-là, toute notre pensée, toute notre manière de regarder et de lire le monde se trouvaient dominées par la hantise de l’allusion. Le moindre mot était équivoque, avait un double sens, cachait un sous-entendu, une acception mystérieuse, la moindre expression contenait un code secret habilement dissimulé. Rien n’était comme dans la réalité, clair et univoque, chaque objet, chaque geste et chaque mot renvoyaient à un signe allusif, à un clin d’œil de connivence. Celui qui écrivait avait du mal à atteindre le lecteur non seulement parce que en chemin son texte risquait d’être confisqué par la censure, mais aussi parce que, dans le cas où il arrivait à bon port, il faisait l’objet d’une interprétation totalement différente de celle que son auteur lui avait donnée. En le lisant, le lecteur se posait constamment la question : "Mais qu’a réellement voulu dire l’écrivain ?" »
Malheureusement Kapuściński ne parle guère de ces pays et de ses expériences de reporter, mais beaucoup de sa lecture d’Hérodote, et se pose beaucoup de vaines questions qui apportent peu…
Intéressants aperçus cependant de la première démocratie :
« "Pour les Athéniens, la déroute de Milet est un coup terrible. Lorsque Phrynicos fit jouer son drame, La Prise de Milet, l’auditoire tout entier fondit en larmes" (Hérodote). Le dramaturge fut sanctionné par une amende draconienne de mille drachmes et mis à l’index, car les autorités de la ville d’Athènes estimaient que le but de l’art consistait à remonter le moral du public tout en le distrayant et non pas à raviver ses blessures. »
Mots-clés : #autobiographie #historique
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15928
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Ryszard Kapuscinski
J'ai aussi lu Ébène, il y a plus longtemps. Matière à discussion ?
« Contrairement aux autres civilisations, la force de l’Europe, sa culture, réside notamment dans sa capacité de critiquer, et surtout de s’autocritiquer, dans son art d’analyser et de rechercher, dans ses investigations constantes, son inquiétude. L’esprit européen est conscient de ses limites, il accepte son imperfection, il est sceptique, il doute, il se pose des questions. Dans les autres cultures, cet esprit critique n’existe pas. Pire, les autres cultures ont tendance à manifester de l’orgueil, à considérer tout ce qui leur est propre comme parfait. Bref, elles sont dénuées de sens critique à l’égard d’elles-mêmes. Les responsables de tous les maux, ce sont exclusivement les autres, des forces extérieures – les complots, les agents, la domination étrangère sous diverses formes. Elles considèrent tout jugement critique comme une attaque, comme une discrimination, comme du racisme. Les représentants de ces cultures tiennent la critique comme une offense personnelle, une tentative préméditée de les humilier, voire pour une forme de cruauté. Si on leur dit que leur ville est sale, ils réagissent comme si on leur avait dit qu’ils étaient eux-mêmes sales, oreilles, cou, ongles, etc. Plutôt qu’un esprit critique, ils cultivent en eux de la rancœur, des complexes, de la haine, de l’aigreur, du dépit, des phobies. Or cela les rend incapables, culturellement, structurellement et durablement de progresser, incapables de créer en eux une volonté profonde de changement et de développement. »
Ryszard Kapuściński, « Ébène, Aventures africaines », « Réveil au cœur des ténèbres »
« Chaque langue européenne est riche, mais sa richesse est au service de la description de sa propre culture, elle est là pour représenter son propre monde. Quand elle veut aborder le terrain d’une autre culture et la décrire, elle dévoile ses limites, son immaturité, son désarroi sémantique. »
Ryszard Kapuściński, « Ébène, Aventures africaines », « À l’ombre d’un arbre, en Afrique »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15928
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Ryszard Kapuscinski
Meerci pour la citation.
En voici d'autres extraites aaussi d'Ebène :
Le racisme, la haine de l'autre, le mépris et le désir d'extermination trouvent leurs racines dans les relations coloniales en Afrique. C'est là-bas que tout a été inventé et mis en pratique, bien des siècles avant que les systèmes totalitaires ne viennent greffer leurs expériences lugubres et honteuses sur l'Europe du XXème siècle. Autre conséquence de la monopolisation des contacts par cette classe d'obscurantistes : les langues européennes n'ont guère développé un lexique permettant de décrire de manière appropriée un univers autre que l'univers européen. des pans entiers du monde africain ne peuvent être appréhendés ni même effleurés à cause de l'indigence de la langue... Chaque langue européenne est riche, mais la richesse est au service de la description de sa propre culture, elle est là pour représenter son propre monde.
L'Afrique, ce sont des milliers de situations les plus diverses, les plus variées, les plus contradictoires. Quelqu'un vous dira : "Il y a la guerre là-bas". Et il aura raison. Un autre dira : "Là-bas, c'est calme". Et il aura raison aussi. Car tout dépend du lieu et du temps. A l'époque précoloniale, il existait en Afrique plus de dix mille petits Etats, royaumes, unions ethniques, fédérations. L'historien londonien Ronald Oliver met le doigt sur un paradoxe : il est d'usage de dire que les colons européens ont réalisé le partage de l'Afrique. Le partage ? s'étonne Oliver. Cela a plutôt été une unification, menée brutalement, par le fer et le feu. de deux mille, on est passé à 50.
Ma grand-mère pense que les sorcières existent et que la nuit et elles se rencontrent à la cime des arbres isolés dans les champs. Quand je lui ai demandé si elle avait déjà vu une sorcière, elle m'a répondu avec conviction que c'était impossible. La nuit, les sorcières embobinent la terre entière d'une toile d'araignée. Elles tiennent l'extrémité d'un fil dans une main et fixent l'autre à toutes les portes du monde. Si quelqu'un essaie d'ouvrir la porte et de sortir, la toile tremble. Les sorcières le sentent et de panique disparaissent dans les ténèbres. Le matin, il ne reste plus que des lambeaux de toile d'araignée qui pendent aux branches et aux poignées de porte.
En voici d'autres extraites aaussi d'Ebène :
Le racisme, la haine de l'autre, le mépris et le désir d'extermination trouvent leurs racines dans les relations coloniales en Afrique. C'est là-bas que tout a été inventé et mis en pratique, bien des siècles avant que les systèmes totalitaires ne viennent greffer leurs expériences lugubres et honteuses sur l'Europe du XXème siècle. Autre conséquence de la monopolisation des contacts par cette classe d'obscurantistes : les langues européennes n'ont guère développé un lexique permettant de décrire de manière appropriée un univers autre que l'univers européen. des pans entiers du monde africain ne peuvent être appréhendés ni même effleurés à cause de l'indigence de la langue... Chaque langue européenne est riche, mais la richesse est au service de la description de sa propre culture, elle est là pour représenter son propre monde.
L'Afrique, ce sont des milliers de situations les plus diverses, les plus variées, les plus contradictoires. Quelqu'un vous dira : "Il y a la guerre là-bas". Et il aura raison. Un autre dira : "Là-bas, c'est calme". Et il aura raison aussi. Car tout dépend du lieu et du temps. A l'époque précoloniale, il existait en Afrique plus de dix mille petits Etats, royaumes, unions ethniques, fédérations. L'historien londonien Ronald Oliver met le doigt sur un paradoxe : il est d'usage de dire que les colons européens ont réalisé le partage de l'Afrique. Le partage ? s'étonne Oliver. Cela a plutôt été une unification, menée brutalement, par le fer et le feu. de deux mille, on est passé à 50.
Ma grand-mère pense que les sorcières existent et que la nuit et elles se rencontrent à la cime des arbres isolés dans les champs. Quand je lui ai demandé si elle avait déjà vu une sorcière, elle m'a répondu avec conviction que c'était impossible. La nuit, les sorcières embobinent la terre entière d'une toile d'araignée. Elles tiennent l'extrémité d'un fil dans une main et fixent l'autre à toutes les portes du monde. Si quelqu'un essaie d'ouvrir la porte et de sortir, la toile tremble. Les sorcières le sentent et de panique disparaissent dans les ténèbres. Le matin, il ne reste plus que des lambeaux de toile d'araignée qui pendent aux branches et aux poignées de porte.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ryszard Kapuscinski
Evelybe Pieiller dans un article du Monde définit bien l'écrivain tel qu'il fut.
Ecrivain bien plus que journaliste, écrivain remarquable et qui mérite découvert en tant que tel.
Parce que ce qu'il écrit peut se comparer à Simon Leys ou à Orwell.
"C’est évidemment sur le plan de l’œuvre que cette entreprise de « démystification » est intéressante. Car ce qui importe chez Kapuscinski, ce n’est pas l’exactitude, c’est, précisément, la « vérité », oui, la vérité possible de l’histoire, qui s’élabore, se stylise, se chante, pour proposer une lecture des faits. Le reste est affaire de rapports de police. Kapuscinski est un écrivain, qui, comme tout écrivain authentique, ajoute au monde, en donnant forme et sens aux manifestations des hommes. Il conte la grandeur, la folie, les chagrins, il ne décrit pas l’événement, ce qui relève d’ailleurs de la mission impossible, il en écrit la légende. Comme le dit très clairement le remarquable Andrzej Stasiuk, « la vérité aussi doit être sans cesse perfectionnée », sinon personne ne s’y intéresserait. « L’irréel se mêle au réel dans la tête de l’écrivain pour en sortir et finalement changer le monde », et c’est là ce qui compte. Les données du réel, faits, impressions, fantômes, hantant le présent, qui se transforment en vision : à charge pour le lecteur d’en déterminer la puissance d’éclaircissement."
Tout cela est perceptible dans Mes voyages avec Hérodote. J'en suis au moment où il se rend en
Chine en 1956.
Au moment des Cent Fleurs.
En fait ce langage fleuri cachait une réalité infernale plus encore que despotique.
Meme si on n'y massacre pas encore massivement comme sous la soi disant Révolution culturelle.
Mais c'est la meme langue de bois et les memes références au Grand Timonier, Mao en personne.
L'enfer maoiste est tout aussi infernal que celui de Staline, Brejnev et consorts.
Sauf qu'en Chine, il n'y eut meme pas de samidzat. Et pour ce qu'on en sait l'unanimité sur Mao
était quasiment totale.
Les intellectuels et les prolos auront du mal à se montrer, mais la répression a été si profonde
qu'il a fallu du temps, beaucoup de temps pour qu'on sache u peu ce qui se passait derrière
le sllence assourdissant de la répression.
Sauf que, au moment de la Révol Cul, tous les clans se bigornaient entre eux au nom de Mao.
Ecrivain bien plus que journaliste, écrivain remarquable et qui mérite découvert en tant que tel.
Parce que ce qu'il écrit peut se comparer à Simon Leys ou à Orwell.
"C’est évidemment sur le plan de l’œuvre que cette entreprise de « démystification » est intéressante. Car ce qui importe chez Kapuscinski, ce n’est pas l’exactitude, c’est, précisément, la « vérité », oui, la vérité possible de l’histoire, qui s’élabore, se stylise, se chante, pour proposer une lecture des faits. Le reste est affaire de rapports de police. Kapuscinski est un écrivain, qui, comme tout écrivain authentique, ajoute au monde, en donnant forme et sens aux manifestations des hommes. Il conte la grandeur, la folie, les chagrins, il ne décrit pas l’événement, ce qui relève d’ailleurs de la mission impossible, il en écrit la légende. Comme le dit très clairement le remarquable Andrzej Stasiuk, « la vérité aussi doit être sans cesse perfectionnée », sinon personne ne s’y intéresserait. « L’irréel se mêle au réel dans la tête de l’écrivain pour en sortir et finalement changer le monde », et c’est là ce qui compte. Les données du réel, faits, impressions, fantômes, hantant le présent, qui se transforment en vision : à charge pour le lecteur d’en déterminer la puissance d’éclaircissement."
Tout cela est perceptible dans Mes voyages avec Hérodote. J'en suis au moment où il se rend en
Chine en 1956.
Au moment des Cent Fleurs.
En fait ce langage fleuri cachait une réalité infernale plus encore que despotique.
Meme si on n'y massacre pas encore massivement comme sous la soi disant Révolution culturelle.
Mais c'est la meme langue de bois et les memes références au Grand Timonier, Mao en personne.
L'enfer maoiste est tout aussi infernal que celui de Staline, Brejnev et consorts.
Sauf qu'en Chine, il n'y eut meme pas de samidzat. Et pour ce qu'on en sait l'unanimité sur Mao
était quasiment totale.
Les intellectuels et les prolos auront du mal à se montrer, mais la répression a été si profonde
qu'il a fallu du temps, beaucoup de temps pour qu'on sache u peu ce qui se passait derrière
le sllence assourdissant de la répression.
Sauf que, au moment de la Révol Cul, tous les clans se bigornaient entre eux au nom de Mao.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ryszard Kapuscinski
Pour rajouter un petit commentaire à Mes voyages avec Hérodote, ce qui m'a frappé c'est l'extraordinaire empathie qui lie Kapuscinski à Hérodote.
Plusieurs fois dans l'ouvrage, il rend hommage à celui qu'il considère comme un maître à penser, mais aussi un compagnon et un ami au delà des siècles.
Tout au long de ses voyages, il entreprend la lecture des Histoires au point que, parfois, souvent, l’intérêt pour Hérodote prend le pas sur le voyage, le reportage en cours.
Il montre à quel point "le but de ses voyages (d'Hérodote) est de collecter des infos sur le pays, ses habitants, ses coutumes, ou alors de comparer la crédibilité des données recueillies. Hérodote ne se contente pas de ce qu'on lui dit, il s'efforce de vérifier
les faits, de confronter les versions entendues, de former sa propre opinion."
Le plus frappant dans ses enquetes, c'est leur coté laique, l'absence du sacré et la langue solennelle qui généralement
l'accompagne.
Dans les Histoires, les dieux ne sont pas inaccessibles, illimités, supraterrestres. Le débat reste concret, il tourne toujours de
la question de l'origine des dieux : grecque ou egyptienne.
Le livre est ainsi tout entier un hommage à la curiosité d'Hérodote, à sa modernité, mais aussi à une interrogation ses ses
motivations.
En lisant Hérodote, j'ai progressivement découvert une ame soeur. Qu'est-ce qui l'incitait à voyager, à agir ? A endurer de
pénibles voyages, à risquer de nouvelles expéditions ?
A mon avis, la curiosité du monde, le désir de le fréquenter, de le voir à tout prix, de le fréquenter.
Au fond, cette passion est assez rare. De nature plutot sédentaire, l'homme a préféré se lancer dans l'agriculture, abandonnant sans regret la misérable existence que lui procuraient la cueillette et la chasse, ... pret à donner sa vie pour défendre son lopin
de terre.
... D'où Hérodote tenait-il cette passion ?
Dans la question qui surgit dans la tete d'un enfant : d'où viennent les navires ?
L'enfant s'interroge. En grandissant, il cherche une réponse à sa question avec une curiosité plus grande, insatiable.
En somme, tout le livre de Kapuscinski est une incitaiton à se méfier des infos en continu dont nous sommes innondés
à longueur de temps, meme si nous savons désormais que leur actualité et leur véracité est sans cesse battue en
brèche, qu'elles relèvent du mensonge, de l'intox, de la superficialié, de la récupération, du consumérisme.
Plusieurs fois dans l'ouvrage, il rend hommage à celui qu'il considère comme un maître à penser, mais aussi un compagnon et un ami au delà des siècles.
Tout au long de ses voyages, il entreprend la lecture des Histoires au point que, parfois, souvent, l’intérêt pour Hérodote prend le pas sur le voyage, le reportage en cours.
Il montre à quel point "le but de ses voyages (d'Hérodote) est de collecter des infos sur le pays, ses habitants, ses coutumes, ou alors de comparer la crédibilité des données recueillies. Hérodote ne se contente pas de ce qu'on lui dit, il s'efforce de vérifier
les faits, de confronter les versions entendues, de former sa propre opinion."
Le plus frappant dans ses enquetes, c'est leur coté laique, l'absence du sacré et la langue solennelle qui généralement
l'accompagne.
Dans les Histoires, les dieux ne sont pas inaccessibles, illimités, supraterrestres. Le débat reste concret, il tourne toujours de
la question de l'origine des dieux : grecque ou egyptienne.
Le livre est ainsi tout entier un hommage à la curiosité d'Hérodote, à sa modernité, mais aussi à une interrogation ses ses
motivations.
En lisant Hérodote, j'ai progressivement découvert une ame soeur. Qu'est-ce qui l'incitait à voyager, à agir ? A endurer de
pénibles voyages, à risquer de nouvelles expéditions ?
A mon avis, la curiosité du monde, le désir de le fréquenter, de le voir à tout prix, de le fréquenter.
Au fond, cette passion est assez rare. De nature plutot sédentaire, l'homme a préféré se lancer dans l'agriculture, abandonnant sans regret la misérable existence que lui procuraient la cueillette et la chasse, ... pret à donner sa vie pour défendre son lopin
de terre.
... D'où Hérodote tenait-il cette passion ?
Dans la question qui surgit dans la tete d'un enfant : d'où viennent les navires ?
L'enfant s'interroge. En grandissant, il cherche une réponse à sa question avec une curiosité plus grande, insatiable.
En somme, tout le livre de Kapuscinski est une incitaiton à se méfier des infos en continu dont nous sommes innondés
à longueur de temps, meme si nous savons désormais que leur actualité et leur véracité est sans cesse battue en
brèche, qu'elles relèvent du mensonge, de l'intox, de la superficialié, de la récupération, du consumérisme.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Europe centrale et orientale
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum