Michel de Montaigne
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Re: Michel de Montaigne
Je préfère le pinard, du moins en temps normal.ArenSor a écrit:bix_229 a écrit:Jamais bu de bière ou alors contraint et forcé :Bédoulène a écrit:même la bière ?![]()
Rhooo![]()
![]()
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Michel de Montaigne
Je vais citer Montaigne puisqu'on semble aimer laisser à citer.
Il y a quelque chose de mystérieux, d'énigmatique et qui laisse à dessein de lire les pages des Essais de Montaigne.
Qu'on voie dans ce que j'emprunte si j'ai su choisir de quoi rehausser ou secourir proprement l'invention, qui vient toujours de moi. Car je fais dire aux autres, non pas à ma tête, mais à ma suite, ce que je ne puis si bien dire, par faiblesse de mon langage, ou par faiblesse de mon sens. Je ne compte pas mes emprunts, je les pèse. Et si je les eusse voulu faire valoir par nombre, je m'en fusse chargé deux fois autant. Ils sont tous, ou fort si peu s'en faut, de noms si fameux et si anciens qu'ils me semblent se nommer assez sans moi. Dans les raisons, les comparaisons, les arguments, si j'en transplante quelques-uns dans mon terrain et les confonds aux miens, c'est à dessein que j'en cache l'auteur pour tenir en bride la témérité de ces sentences hâtives que l'on lance contre toutes sortes d'écrits, notamment les jeunes écrits d'hommes encore vivants, et rédigés en langue vulgaire. Celle-ci permet à tout le monde d'en parler, et elle semble convaincre leur conception et leur dessein d'être vulgaires de même. Je veux qu'ils donnent une nasarde à Plutarque sur mon nez, et qu'ils s'échaudent à injurier Sénèque en moi. Il faut cacher ma faiblesse sous ces grandes autorités. J'aimerais quelqu'un qui me sache déplumer, j'entends avec un jugement clair, et par la seule distinction de la force et de la beauté des propos. Car moi, qui, faute de mémoire, demeure court à tous les coups pour les trier par leur source, je sais très bien connaître, à mesurer ma portée, que mon terroir n'est aucunement capable de certaines fleurs trop riches que j'ai trouvées semées, et que tous les fruits de mon cru ne les sauraient pas payer.
Des livres, [Chapitre X]. Livre II, p. 387 (version Robert Laffont, édition 2019)
Il y a quelque chose de mystérieux, d'énigmatique et qui laisse à dessein de lire les pages des Essais de Montaigne.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Michel de Montaigne
Inépuisable Montaigne, qui démontre invariablement qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, puisqu'il répète généralement dans sa visionnaire transtextualité ce qu'ont dit les Anciens, et qu'il formule parfaitement ce que notre époque invente comme l'eau tiède.« Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles. »
Montaigne, Essais, III, 5
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15736
Date d'inscription : 09/12/2016
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