François Truffaut
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François Truffaut
(1932-1984)
Pour parler de François Truffaut, le mieux possible, un document de la Cinémathèque - je mets le lien en suivant car il est réellement très complet.
Formation
Enfant non désiré et mal-aimé, François Truffaut se réfugie dans le cinéma et la littérature. Entre école buissonnière et petite délinquance, la fréquentation assidue des ciné-clubs l'amène à rencontrer le critique de cinéma André Bazin, son père spirituel, qui lui ouvre les portes des revues cinéphiliques : après un engagement dans l'armée en 1951, suivi d'une désertion, François Truffaut entre aux Cahiers du cinéma, puis à la revue Arts en 1953, où il publie des articles violemment polémiques contre l'académisme des cinéastes "de la Tradition de la Qualité". Adepte d'un cinéma d'auteur, il admire Jean Renoir, Max Ophuls, et certains réalisateurs américains méconnus. Avec Jean-Luc Godard, Jacques Rivette ou Eric Rohmer, François Truffaut prône un cinéma indépendant, inventif et spontané. Sans abandonner totalement son activité de critique, il passe à la réalisation en 1954 avec un court métrage, Une visite, qu'il reniera par la suite.
Carrière au cinéma
Critique puis réalisateur, François Truffaut est l'un des représentants majeurs de la Nouvelle Vague du cinéma français des années soixante. Cinéaste de la sensibilité, François Truffaut a composé une oeuvre accessible et universelle, un cinéma à hauteur d'homme, dont sa personnalité fait l'unité profonde.Autres activités
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En 1957, il tourne deux courts métrages, Les Mistons et Une histoire d'eau, où l'on décèle déjà ses inclinations favorites : le goût pour l'étude psychologique, l'importance de la femme et des enfants et la conscience du caractère éphémère du bonheur. Il fonde la même année avec son beau-père Ignace Morgenstern la société des Films du Carrosse qui produira la plupart de ses films. Son premier long métrage, Les Quatre cents coups (1958), rencontre un immense succès et révèle le jeune réalisateur au grand public. Le film devient emblématique de la "Nouvelle Vague", expression désignant un groupe de jeunes cinéastes (souvent issus de la critique) adeptes d'un cinéma d'auteur débarrassé de la toute puissance des scénaristes. Dans ce film en noir et blanc largement inspiré de son enfance secrète et solitaire apparait le personnage d'Antoine Doinel, incarné par Jean-Pierre Léaud, qui sera considéré comme le double à l'écran du réalisateur. Truffaut poursuivra pendant vingt ans le portrait de cet éternel adolescent, avec Antoine et Colette (1961), puis Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970) et L'Amour en fuite (1978), autant de films mêlant scènes drôles ou nostalgiques.
Le cinéaste alterne scénarios originaux et adaptations littéraires. En 1966, il fait une incursion dans l'univers de la science fiction en adaptant le roman de l'écrivain américain Ray Bradbury, Farenheit 451, où il décrit une société futuriste et totalitaire qui brûle les livres. Il trouve également une puissante source d'inspiration dans l'oeuvre de l'écrivain français Henri-Pierre Roché, dont il adapte les deux romans : en 1961 Jules et Jim, histoire d'une femme qui aime deux hommes dans une recherche d'absolu, avec l'inoubliable Jeanne Moreau. Dix ans plus tard viendra Les Deux anglaises et le continent dans lequel Truffaut reprend en l'inversant le thème du triangle amoureux.
La passion amoureuse, tumultueuse et souvent tragique, est au coeur du cinéma de François Truffaut. Il offre à ses actrices favorites de beaux portraits de femmes, dans des comédies légères comme Une belle fille comme moi (1972) avec Bernadette Lafont, ou dans des oeuvres plus graves qui décrivent les mécanismes destructeurs de la passion, La Peau douce en 1963 (échec public et critique) avec Françoise Dorléac, L'Histoire d'Adèle H. (1975) avec Isabelle Adjani ou La Femme d'à côté (1981) avec Fanny Ardant. Dans L'Homme qui aimait les femmes (1976), Truffaut fait le portrait d'un séducteur atypique, et rend hommage au théâtre dans Le Dernier métro (1980).
L'enfance et l'adolescence sont aussi des thèmes de prédilection : L'Enfant sauvage (1969), où Truffaut se met en scène lui-même, est l'histoire de la difficile éducation d'un enfant qui a grandi loin des hommes, L'Argent de poche (1975) une tendre peinture de l'enfance.
En 1972, Truffaut tourne un de ses films majeurs, La Nuit américaine, film sur le tournage d'un film, où, incarnant le réalisateur, il observe comment la vie privée des comédiens vient nourrir la fiction cinématographique. En 1978, il présente un film ambitieux et très personnel sur le rapport que nous entretenons avec les morts, inspiré de deux nouvelles de l'écrivain américain Henry James, La Chambre verte, dans lequel il tient le rôle principal. Incompris sans doute, le film sera un de ses rares échecs commerciaux. Plusieurs fois, il puise son inspiration dans le roman noir américain : Tirez sur le pianiste (1959), son deuxième film, avec Charles Aznavour, est adapté librement d'un livre de David Goodis. Truffaut y livre une réflexion sur le rôle du destin et la complexité des rapports entre hommes et femmes. La Mariée était en noir (1967) et La Sirène du Mississipi (1968), d'après l'écrivain William Irish, sont deux histoires d'amour fou dans lesquels le cinéaste exprime ses sentiments sur le couple à travers les conventions du genre policier. Son dernier film Vivement dimanche ! (1982), d'après Charles Williams, à l'esthétique très "film noir", renoue sur un ton ironique avec la veine policière.
Il décède prématurément à l'âge de 52 ans.
Cinéaste de la sensibilité, François Truffaut a composé une oeuvre accessible et universelle, un cinéma à hauteur d'homme, dont sa personnalité fait l'unité profonde.
En 1966, il publie un livre d'entretiens avec Alfred Hitchcock qui devient une référence. Il est l'auteur de nombreux textes sur le cinéma.
Interprète dans plusieurs de ses propres films, il joue notamment pour Steven Spielberg le rôle de Claude Lacombe, ingénieur français spécialiste des OVNI, dans Rencontres du troisième type (1977).
Filmographie
1958 : Les Quatre cents coups
1959 : Tirez sur le pianiste
1961 : L'Amour à vingt ans
1961 : Jules et Jim
1963 : La Peau douce
1966 : Fahrenheit 451
1967 : La Mariée était en noir
1968 : Baisers volés
1968 : La Sirène du Mississipi
1969 : L'Enfant sauvage
1970 : Antoine Doinel, histoire d'un personnage
1970 : Domicile conjugal
1971 : Les Deux Anglaises et le continent
1972 : La Nuit américaine
1972 : Une belle fille comme moi
1975 : L'Argent de poche
1975 : L'Histoire d'Adèle H.
1976 : L'Homme qui aimait les femmes
1977 : La Chambre verte
1978 : L'Amour en fuite
1980 : Le Dernier métro
1981 : La Femme d'à côté
1982 : Vivement dimanche !
Lien vers Le site de La Cinémathèque pour en savoir davantage...
Invité- Invité
Re: François Truffaut
Depuis l'âge d'environ 10 ans où par hasard, j'ai vu L'enfant sauvage, je n'ai plus pu jamais me défaire de mon admiration pour ce Grand Monsieur.
L'été 1798, dans l'Aveyron. Dans une forêt, des paysans surprennent un enfant-loup d'une dizaine d'années et le capturent. Il est sourd, muet, nu, marche à quatre pattes et se nourrit de racines et de glands. L'enfant sauvage est emmené à l'institut des sourds-muets de Paris, où il devient un objet de curiosité pour les visiteurs. Le professeur Pinel ne voit aucune chance de rémission et veut le faire interner à l'asile, mais un jeune médecin, Jean Itard, se charge de l'enfant et l'emmène chez lui, où il va tenter de tout lui apprendre, du moindre geste à la parole, pour en «faire un être humain»...
Le sujet m'avait passionnée et j'avais voulu tout savoir sur cet être... et pourtant je n'étais encore qu'une enfant comme Victor !
Ensuite, plus tard, en vieillissant, j'ai vu La nuit Américaine puis Adèle H. , L'Homme qui aimait les femmes avec Charles Denner - très grand acteur - et les films avec Fanny Ardant que j'admire tout autant.
Et puis, les films de ses débuts et ses entretiens avec Alfred Hitchcock.
Pour moi il est un personnage original, et très enrichissant : il est aussi une voix comme peuvent l'être Fanny Ardant, Charles Denner ou Samy Frey, cette "voix" précédant la personne...
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Re: François Truffaut
L'enfant sauvage est marquant en effet, je l'avais vu au collège. Je m'en souviens encore.
Et Jules et Jim, t'en penses quoi ?
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Re: François Truffaut
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15868
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Re: François Truffaut
ArenSor- Messages : 3421
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Re: François Truffaut
Arturo a écrit:Merci pour le fil, kashmir !
L'enfant sauvage est marquant en effet, je l'avais vu au collège. Je m'en souviens encore.
Et Jules et Jim, t'en penses quoi ?
Assez bizarrement, je n'ai vu, encore, ni Jules et Jim - pas eu l'occasion, en fait - ni La Chambre verte - dont on m'a dit qu'il devrait me plaire - .
Et le seul que je n'ai pas apprécié est Le dernier métro.
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Re: François Truffaut
Mon préféré reste Les Deux Anglaises et le continent, en forme de tragédie retenue magnifiée par une partition incandescente de Georges Delerue.
Avadoro- Messages : 1403
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Re: François Truffaut
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Tristram- Messages : 15868
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Re: François Truffaut
Tristram a écrit:Les Tontons flingueurs, c'est pas plutôt de Lautner ?
Oui exact.
Je ne sais pas pourquoi je veux toujours attribuer le film à Truffaut !
Invité- Invité
Re: François Truffaut
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15868
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Re: François Truffaut
kashmir a écrit:
Et le seul que je n'ai pas apprécié est Le dernier métro.
C'est un film que j'ai adoré, personnellement. (Vu 2 ou 3 fois, mais ça date). J'avais également été marquée par La femme d'à côté quand je l'avais vu à l'adolescence. Ca me dépassait complètement.
Par contre je suis moins fan de Jules et Jim. Comme quoi, les goûts et les couleurs...
Et les tontons flingueurs... Mais quel régal, ce film !
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: François Truffaut
Armor a écrit:Et les tontons flingueurs... Mais quel régal, ce film !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: François Truffaut
Tristram a écrit:Les Tontons flingueurs, ça tient beaucoup des dialogues d'Audiard, qui n'a pas grand chose en commun avec Truffaut, pourtant éclectique (mais je n'ai pas tout vu de lui).
C'est un peu le problème que j'ai avec Truffaut, son éclectisme, du coup j'ai un peu de mal à reconnaître sa patte.
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Re: François Truffaut
Concernant Les tontons flingueurs, Truffaut avait par ailleurs sévèrement critiqué les dialogues d'Audiard, motif parmi d'autres d'une controverse sur le statut de la Nouvelle Vague dans le cinéma français.
Avadoro- Messages : 1403
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: François Truffaut
Je dois à ce titre mentionner Le dernier métro que j'ai aimé... Je suis moins fou de L'enfant sauvage dans la mesure où mon regard de Sourd le critique comme une production étant ethnocentrée selon le point de vue d'une personne non-sourde. La famille bélier passe mieux la rampe si on veut comparer une production du genre, même si le sujet est caricatural et ne comporte pas d'acteurs sourds...
Pour revenir à la production de Truffaut, je dirais qu'il y a une demi-douzaine de films que j'ai appréciés. Je ne pourrais pas dire le chiffre exact, mais je les ai vus avec un oeil un peu plus profane... il faudrait que je les revoie à mesure tout comme les films de Renoir et de Fellini. Pour les films de Truffaut, il m'a semblé que ceux avec Jean-Pierre Léaud étaient plus réussis...
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 43
Localisation : Montréal
Re: François Truffaut
wikipédiaLe film relate l'histoire d'Adèle Hugo , deuxième fille de Victor Hugo. Ce dernier, obnubilé par la mort accidentelle de son aînée, Léopoldine, avait délaissé la cadette. Adèle connaît par la suite un amour passionné, voire obsessionnel, pour le lieutenant britannique Pinson qui ne la paye pas de retour. Elle termine sa vie dans la déchéance et la folie.
De ce film, je garde le souvenir de l'histoire d'un amour non partagé qui détruit et surtout la couleur des images du film, tout en camaïeu de bleus et de bruns, teintes tellement adaptées à l'atmosphère du récit.
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Re: François Truffaut
Pas mal, ça fait penser un peu à Jules et Jim, dans l'esprit Nouvelle Vague.
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Re: François Truffaut
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Keep on keeping on...
Re: François Truffaut
Perso, j'aime énormément donc ne suis pas objective du tout, alors je dirais que oui, il faudrait que tu nous dises ce que tu en penses...
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