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Message par Bédoulène Lun 25 Nov - 23:55

Tristram a écrit:
Mais je dois reconnaître (toujours en général) que fréquenter l'oeuvre d'un sale type est gênant.

oui mais si tu te réfères à l'une de mes signatures ..............

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Message par Tristram Lun 25 Nov - 23:58

J'y pensais, Bédoulène, et je professe qu'il ne faut pas éviter les œuvres des salauds avérés à ce seul prétexte ; mais c'est gênant quand même...

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Message par Bédoulène Mar 26 Nov - 0:06

je comprends, moi qui lirai, un jour (quand ?) Voyage au bout de la nuit.

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Message par Tristram Sam 28 Déc - 14:21

Bon, on ne sait toujours pas la faute de Char (terrorisme pendant la guerre ?) _ ni d'ailleurs, @Jack-Hubert Bukowski, où est le sexisme de Ponge.
En attendant, voici la Lettera Amorosa du premier :
« Je n’ai plus de fièvre ce matin. Ma tête est de nouveau claire et vacante, posée comme un rocher sur un verger à ton image. Le vent qui soufflait du Nord hier fait tressaillir par endroits le flanc meurtri des arbres.
Je sens que ce pays te doit une émotivité moins défiante et des yeux autres que ceux à travers lesquels il considérait toutes choses auparavant. Tu es partie mais tu demeures dans l’inflexion des circonstances, puisque lui et moi avons mal. Pour te rassurer dans ma pensée, j’ai rompu avec les visiteurs éventuels, avec les besognes et la contradiction. Je me repose comme tu assures que je dois le faire. Je vais souvent à la montagne dormir. C’est alors qu’avec l’aide d’une nature à présent favorable, je m’évade des échardes enfoncées dans ma chair, vieux accidents, âpres tournois.
Pourras-tu accepter contre toi un homme si haletant ?
Lunes et nuit, vous êtes un loup de velours noir, village, sur la veillée de mon amour.
« Scrute tes paupières », me disait ma mère, penchée sur mon avant-sommeil d’écolier. J’apercevais flottant un petit caillou, tantôt paresseux, tantôt strident, un galet pour verdir dans l’herbe. Je pleurais. Je l’eusse voulu dans mon âme, et seulement là.
Chant d’Insomnie : « Amour hélant, l’Amoureuse viendra, Gloria de l’été, ô fruits ! La flèche du soleil traversera ses lèvres, Le trèfle nu sur sa chair bouclera, Miniature semblable à l’iris, l’orchidée, Cadeau le plus ancien des prairies au plaisir Que la cascade instille, que la bouche délivre. »
Je voudrais me glisser dans une forêt où les plantes se refermeraient et s’éteindraient derrière nous, forêt nombre de fois centenaire, mais elle reste à semer. C’est un chagrin d’avoir, dans sa courte vie, passé à côté du feu avec des mains de pêcheur d’éponges. « Deux étincelles, tes aïeules », raille l’alto du temps, sans compassion.
Mon éloge tournoie sur les boucles de ton front, comme un épervier à bec droit.
L’automne ! Le parc compte ses arbres bien distincts. Celui-ci est roux traditionnellement ; cet autre, fermant le chemin, est une bouillie d’épines. Le rouge-gorge est arrivé, le gentil luthier des campagnes. Les gouttes de son chant s’égrènent sur le carreau de la fenêtre. Dans l’herbe de la pelouse grelottent de magiques assassinats d’insectes. Écoute, mais n’entends pas.
Parfois j’imagine qu’il serait bon de se noyer à la surface d’un étang où nulle barque ne s’aventurerait. Ensuite, ressusciter dans le courant d’un vrai torrent où tes couleurs bouillonneraient.
II faut que craque ce qui enserre cette ville où tu te trouves retenue. Vent, vent, vent autour des troncs et sur les chaumes.
J’ai levé les yeux sur la fenêtre de ta chambre. As-tu tout emporté ? Ce n’est qu’un flocon qui fond sur ma paupière. Laide saison où l’on croit regretter, où l’on projette, alors qu’on s’aveulit.
L’air que je sens toujours prêt à manquer à la plu¬part des êtres, s’il te traverse, a une profusion et des loisirs étincelants.
Je ris merveilleusement avec toi. Voilà la chance unique.
Absent partout où l’on fête un absent.
Je ne puis être et ne veux vivre que dans l’espace et dans la liberté de mon amour. Nous ne sommes pas ensemble le produit d’une capitulation, ni le motif d’une servitude plus déprimante encore. Aussi menons-nous malicieusement l’un contre l’autre une guérilla sans reproche.
Tu es plaisir, avec chaque vague séparée de ses suivantes. Enfin toutes à la fois chargent. C’est la mer qui se fonde, qui s’invente. Tu es plaisir, corail de spasmes.
Qui n’a pas rêvé, en flânant sur le boulevard des villes, d’un monde qui, au lieu de commencer avec la parole, débuterait avec les intentions ?
Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour res¬ter closes tout un hiver ; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s’élancer et de se joindre. Notre voix court de l’un à l’autre ; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l’interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
Souvent je ne parle que pour toi, afin que la terre m’oublie.
Après le vent c’était toujours plus beau, bien que la douleur de la nature continuât.
Je viens de rentrer. J’ai longtemps marché. Tu es la Continuelle. Je fais du feu. Je m’assois dans le fauteuil de panacée. Dans les plis des flammes barbares, ma fatigue escalade à son tour. Métamorphose bienveillante alternant avec la funeste.
Dehors le jour indolore se traîne, que les verges des saules renoncent à fustiger. Plus haut, il y a la mesure de la futaie que l’aboi des chiens et le cri des chasseurs déchirent.
Notre arche à tous, la très parfaite, naufrage à l’instant de son pavois. Dans ses débris et sa poussière, l’homme à tête de nouveau-né réapparaît. Déjà mi-liquide, mi-fleur.
La terre feule, les nuits de pariade. Un complot de branches mortes n’y pourrait tenir.
S’il n’y avait sur terre que nous, mon amour, nous serions sans complices et sans alliés. Avant-coureurs candides ou survivants hébétés.
L’exercice de la vie, quelques combats au dénoue¬ment sans solution mais aux motifs valides, m’ont appris à regarder la personne humaine sous l’angle du ciel dont le bleu d’orage lui est le plus favorable.
Toute la bouche et la faim de quelque chose de meilleur que la lumière (de plus échancré et de plus agrippant) se déchaînent.
Celui qui veille au sommet du plaisir est l’égal du soleil comme de la nuit. Celui qui veille n’a pas d’ailes, il ne poursuit pas.
J’entrouvre la porte de notre chambre. Y dorment nos jeux. Placés par ta main même. Blasons durcis, ce matin, comme du miel de cerisier.
Mon exil est enclos dans la grêle. Mon exil monte à sa tour de patience. Pourquoi le ciel se voûte-t-il ?
Il est des parcelles de lieux où l’âme rare subitement exulte. Alentour ce n’est qu’espace indifférent. Du sol glacé elle s’élève, déploie tel un chant sa fourrure, pour protéger ce qui la bouleverse, l’ôter de la vue du froid.
Pourquoi le champ de la blessure est-il de tous le plus prospère ? Les hommes aux vieux regards, qui ont eu un ordre du ciel transpercé, en reçoivent sans s’étonner la nouvelle.
Affileur de mon mal je souffre d’entendre les fontaines de ta route se partager la pomme des orages.
Une clochette tinte sur la pente des mousses où tu t’assoupissais, mon ange du détour. Le sol de graviers nains était l’envers humide du long ciel, les arbres des danseurs intrépides.
Trêve, sur la barrière, de ton museau repu d’écumes, jument de mauvais songe, ta course est depuis longtemps terminée.
Cet hivernage de la pensée occupée d’un seul être que l’absence s’efforce de placer à mi-longueur du factice et du surnaturel.
Ce n’est pas simple de rester hissé sur la vague du courage quand on suit du regard quelque oiseau volant au déclin du jour.
Je ne confonds pas la solitude avec la lyre du désert. Le nuage cette nuit qui cerne ton oreille n’est pas de neige endormante, mais d’embruns enlevés au printemps.
II y a deux iris jaunes dans l’eau verte de la Sorgue. Si le courant les emportait, c’est qu’ils seraient décapités.
Ma convoitise comique, mon vœu glacé : saisir ta tête comme un rapace à flanc d’abîme. Je t’avais, maintes fois, tenue sous la pluie des falaises, comme un faucon encapuchonné.
Voici encore les marches du monde concret, la perspective obscure où gesticulent des silhouettes d’hommes dans les rapines et la discorde. Quelques-unes, compensantes, règlent le feu de la moisson, s’accordent avec les nuages.
Merci d’être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections miraculeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n’a pas d’action, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu’un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres. »

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Message par Bédoulène Sam 28 Déc - 17:36

une lettre à garder dans un tiroir secret afin que nul autre ne puisse la lire.

j'entends murmurer la Sorgue !

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Message par Invité Sam 9 Mai - 15:31

Qui n'est pas fautif à l'heure des lecteurs en sensibilité ? clown
Et les nouveaux chantres du puritanisme (même Great Gatsby est devenu trop dangereux de nos jours pour certains : https://www.independent.co.uk/news/world/americas/the-great-gatsby-banned-catch-22-alaska-school-controversial-books-a9489266.html )

Un poème de Char (tant pis pour eux) :

Légèreté de la terre



Le repos, la planche de vivre ? Nous tombons. Je vous écris en cours de chute. C'est ainsi que j'éprouve l'état d'être au monde. L'homme se défait aussi sûrement qu'il fut jadis composé. La roue du destin tourne à l'envers et ses dents nous déchiquettent. Nous prendrons feu bientôt du fait de l'accélération de la chute. L'amour, ce frein sublime, est rompu, hors d'usage.

Rien de cela n'est écrit sur le ciel assigné, ni dans le livre convoité qui se hâte au rythme des battements de notre cœur, puis se brise alors que notre cœur continue à battre.

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Message par Tristram Sam 9 Mai - 15:55

Édifiante, la liste des auteurs censurés, qui inclus Joseph Heller et Tim O'Brien !

Quant à Char, indubitablement au nombre des poètes à lire, même s'ils ne devaient être que peu nombreux.

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Message par Tristram Jeu 24 Mar - 15:11

Afin qu’il n’y soit rien changé a écrit:

1
Tiens mes mains intendantes, gravis l’échelle noire, ô Dévouée ; la volupté des graines fume, les villes sont fer et causerie lointaine.

2
Notre désir retirait à la mer sa robe chaude avant de nager sur son cœur.

3
Dans la luzerne de ta voix tournois d’oiseaux chassent soucis de sécheresse.

4
Quand deviendront guides les sables balafrés issus des lents charrois de la terre, le calme approchera de notre espace clos.

5
La quantité de fragments me déchire. Et debout se tient la torture.

6
Le ciel n’est plus aussi jaune, le soleil aussi bleu. L’étoile furtive de la pluie s’annonce. Frère, silex fidèle, ton joug s’est fendu. L’entente a jailli de tes épaules.

7
Beauté, je me porte à ta rencontre dans la solitude du froid. Ta lampe est rose, le vent brille. Le seuil du soir se creuse.

8
J’ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l’assaut de la pierre de l’éternité.

9
« Je t’aime », répète le vent à tout ce qu’il fait vivre. Je t’aime et tu vis en moi.

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Message par Bédoulène Jeu 24 Mar - 18:11

j'aime les couleurs du ciel et du soleil !

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Message par Jack-Hubert Bukowski Ven 25 Mar - 10:56

Merci de relancer le fil de René Char, Tristram!

Je vais poster ce que j'ai relu sur Babelio :

«Allégeance»

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?

Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?

Tiré de Fureur et mystère
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Message par Tristram Ven 25 Mar - 11:26

Je suis plongé (à temps partiel) dans la (re)lecture de Fureur et mystère, qui regroupe plusieurs recueils et, peut-être, le principal de l'œuvre de Char, poète qui a écrit des vers parmi ceux qui m'ont le plus frappé. Il me semble que ses fulgurances caractéristiques jaillissent dans un monde particulier, quelque part entre surréalisme et réflexions plus intelligibles, bien que je me sente incapable d'en gloser avec compétence.

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Message par Nadine Sam 26 Mar - 19:59

Oui j'ai le même goût immédiat pour Char.
J'ai d'ailleurs pour seul pléiade ses écrits. Je feuillette parfois.
J'avais déjà dis plus haut, mais en terme de symbolique il se trouve que c'est un homme qui a eu une liaison longue  et forte avec une amante, qui etait régie par les lois d'une tendance sado-masochiste. Cela m'a perturbée, si j'ose dire, n'étant pas portée à souhaiter aimer ces écarts de psychée là. Mais je tâche d'y penser lorsque je le lis, parcequ'au delà de son grand talent expressif, qui repose vraiment sur des lexiques telluriques, forts, , tant qu'à faire, percer la source de sa poétique ne peut pas faire de mal, précisément. L'actance forte de sa prose poetique peut s'entendre, j'imagine, à travers ces champs qui convoquent le pouvoir et l'emprise sous allégeance accordée. Son goût de vivre (libido) repose sur sa capacité à empoigner (de ce que j'ai lu il était la part du maitre)
Un égo flamboyant mais qui semble si relié aux sens que je suis ses dires avec intérêt, en somme. merci pour ces partages. Il a un sacré style le B----D.
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Message par Bédoulène Dim 27 Mar - 19:34

un ressenti bien réfléchi et honnête Nadine !

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Message par Tristram Sam 9 Avr - 17:07

« Une route qui s’allonge, un sentier qui dévie sont conformes à l’élan de la pensée qui fredonne. »
René Char, « L’extravagant » in « Le Poème pulvérisé »
Un vers que je pense notre flâneur attitré, JHB, ne renierait pas.

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Message par Nadine Mer 13 Avr - 20:58

@Jack-Hubert Bukowski

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Message par Tristram Mer 16 Nov - 11:13

Paul Celan, René Char, Correspondance 1954-1968

correspondances - René Char - Page 3 Paul_c10

Apprécié l’épisode où Étiemble se prend de querelle avec Char à propos d’un point-virgule dans un poème de Rimbaud.
« Les sputations de M. Étiemble ne vont pas au-delà de cette sciure. »
En pendant, moins risible, la persécution de Celan consécutive à l’accusation de plagiat (erronée) de Claire Goll, veuve du poète Yvan Goll. Aussi triste, la dépression de Celan, et la situation de sa femme Gisèle, graveuse sur cuivre.
Munie d’un lourd appareil critique, cette édition vaut pour ceux qui connaissent de près l’œuvre et la vie des deux poètes, mais apporte peu, me semble-t-il, au lecteur de leur poésie.

\Mots-clés : #correspondances

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