August Strindberg
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August Strindberg
Johan August Strindberg, né le 22 janvier 1849 à Stockholm (Suède), mort le 14 mai 1912 à Stockholm, est un écrivain, dramaturge et peintre suédois. Il fait partie des auteurs suédois les plus importants et est un des pères du théâtre moderne. Ses œuvres se classent parmi deux courants littéraires majeurs, le naturalisme et l'expressionnisme.
Bibliographie sélective
Pour consulter la bibliographie complète, voir sur le site de l'encyclopédie Larousse ici :clic
1879 : Le Cabinet rouge, roman
1886 : Petit Catéchisme à l'usage de la classe inférieure
1886 : Le Fils de la servante
1887 : Le Père
1887 : Les Gens de Hemsö, roman
1887 : Le Plaidoyer d'un fou
1888 : Mademoiselle Julie
1888 : Créanciers
1888 : Tschandala, roman
1888 : Destins et Visages , nouvelles
1889 : Le Paria
1890 : Au bord de la vaste mer, roman
1895 : De l'infériorité de la femme, essai
1897 : Inferno
1898 : Le Chemin de Damas, pièce de théâtre en trois parties.
1898 : Légendes, nouvelles
1898 : Axel Borg
1899 : La Saga des Folkungar
1899 : Gustav Vasa, théâtre
1899 : Erik XIV, théâtre
1900-1901 : Pâques
1900-1901 : La Danse de mort
1901 : Le Songe, un jeu de rêves
1901 : Charles XII
1902 : La Reine Christine
1902 : Gustave III
1902 : Le Hollandais
1907 : Le Pélican, théâtre
1907 : Le Bouc émissaire, nouvelles
1907 : La Sonate des spectres
1909 : La Grand'Route
1910 : Discours de la nation suédoise
source : Wikipédia
Invité- Invité
Re: August Strindberg
J'ai commencé ma lecture du tome 1 du théâtre complet publié chez l'Arche.
Avec pour première pièce Le Libre-penseur : (écrite en 1869, donc pièce de jeunesse)
Et ce fut une lecture très stimulante.
J'ai songé à Martin Eden, de Jack London, avec ce personnage central idéaliste, exalté, qui veut changer le monde et bouleverser l'ordre établi, une société sclérosée par l'ordre moral. On peut penser aussi à Nietzsche quelque part. Même si Strindberg leur était antérieur avec cette production.
La prose est dynamique et percutante. En revanche, je me dis qu'à jouer au théâtre ça doit être dur pour les acteurs, vu la longueur impressionnante de certaines tirades !
En bref, un style puissant, et des répliques qui font mouche.
Le thème éternel de l'opposition du fils au père.
Deux visions antagonistes ... A noter que le jeune Karl est une sorte de transcendantaliste.
Mots-clés : #théâtre
Avec pour première pièce Le Libre-penseur : (écrite en 1869, donc pièce de jeunesse)
Et ce fut une lecture très stimulante.
J'ai songé à Martin Eden, de Jack London, avec ce personnage central idéaliste, exalté, qui veut changer le monde et bouleverser l'ordre établi, une société sclérosée par l'ordre moral. On peut penser aussi à Nietzsche quelque part. Même si Strindberg leur était antérieur avec cette production.
La prose est dynamique et percutante. En revanche, je me dis qu'à jouer au théâtre ça doit être dur pour les acteurs, vu la longueur impressionnante de certaines tirades !
En bref, un style puissant, et des répliques qui font mouche.
Le thème éternel de l'opposition du fils au père.
- Karl : Ce n'est pas vrai, père. Je ne renie pas Dieu.
- Larsson : Mais tu n'as pas de religion ?
- Karl : Comment le savez-vous ?
- Larsson : Mon Dieu! Tu ne fréquentes jamais la maison du Seigneur et tu ne lis jamais la parole de Dieu. Si quelqu'un fait ainsi, il n'a pas de religion.
- Karl : Le Dieu que je vénère n'habite pas dans des maisons de pierres édifiées par les mains des hommes.
- Larsson : Mais comment s'appelle-t-elle, ta religion ? Tu appartiens tout de même bien à une secte quelconque ?
- Karl : La religion que j'embrasse est celle de l'amour et de la vérité.
- Larsson : Je n'ai jamais entendu parler de cette religion. Et ton intention est de devenir pasteur ?
...
Deux visions antagonistes ... A noter que le jeune Karl est une sorte de transcendantaliste.
Mots-clés : #théâtre
Invité- Invité
Re: August Strindberg
Je connais un peu son oeuvre romanesque :
Piquant, non ?« Mais, partout, il vit que les hommes d’une même période expriment les mêmes avis sur les mêmes sujets, mettent en avant, comme le leur propre, le sentiment de la majorité, ce qui lui fit découvrir qu’après tout ce ne sont que les pensées de quelques rares esprits que ruminent les masses. »
« Ainsi, il établit un schéma de l’humanité à trois subdivisions : Les Conscients , les Illuminés , les Inconscients. […]
Aux Inconscients appartenaient les enfants, la plupart des criminels, la majorité des femmes et quelques déments. Ceux-là demeuraient encore à peu près au niveau des mammifères, ne sachant point distinguer le sujet de l’objet. »
August Strindberg, « Au bord de la vaste mer », chapitre 4
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: August Strindberg
Il me semble, c' est loin loin, avoir apprécié ses souvenirs autobiographiques,
comme Le Fils de la servante.
comme Le Fils de la servante.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: August Strindberg
l'extrait a de quoi rebuter mais j'espère que ce n'est pas le sentiment de l'auteur
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21643
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: August Strindberg
Je poursuis ma lecture du tome 1 des pièces de Strindberg, publié chez l'Arche, qui regroupe donc ses premières pièces de jeunesse.
A Rome :
Il s'agit d'une pièce en un acte sur le thème de la vocation artistique. Un jeune sculpteur peine à se faire connaître, et son père le rappelle au pays, et lui demande de prendre "un vrai boulot".
Toute la question de l'artiste confronté à la réalité du monde matériel. ça semble assez inéluctable comme condition, et rien ne change à travers les âges. S'acharner avec sa passion et sa conviction profonde ou renoncer ?
A Rome :
Il s'agit d'une pièce en un acte sur le thème de la vocation artistique. Un jeune sculpteur peine à se faire connaître, et son père le rappelle au pays, et lui demande de prendre "un vrai boulot".
Toute la question de l'artiste confronté à la réalité du monde matériel. ça semble assez inéluctable comme condition, et rien ne change à travers les âges. S'acharner avec sa passion et sa conviction profonde ou renoncer ?
Invité- Invité
Re: August Strindberg
Strindberg était pathologiquement misanthrope, misogine.
La vie avec ses femmes ressemblaient à sa pièce, La Danse de mort.
La vie avec ses femmes ressemblaient à sa pièce, La Danse de mort.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: August Strindberg
A l'inverse du féministe Ibsen alors, en tout cas dans Une maison de poupée.
Invité- Invité
Re: August Strindberg
Je trouve un peu dommage que tu résumes Strindberg à l'étiquette "misogyne". Le personnage est éminemment complexe, il a eu une vie littéraire et personnelle très riche, prophète hors de son pays puis reconnu sur la fin. Incroyablement productif, et un génie à n'en pas douter.
Influencé par Nietzsche et surtout par Kierkegaard. Il y a beaucoup de phases différentes dans sa trajectoire.
Je conseille la lecture du numéro de la revue Europe (octobre 2000) qui lui est consacré pour casser les stéréotypes. Je n'ai pas tout lu, mais c'est très enrichissant.
J'en suis environ désormais à la moitié de sa production théâtrale. En suivant son parcours de vie on comprend bien le pourquoi des pièces, en ça les notes de fin d'ouvrage sont aussi très intéressantes.
Par exemple très idéaliste dans sa jeunesse, il a inspiré tout un pays, face au rigorisme protestant de l'époque. Puis lorsqu'il a pris d'autres directions, on a dit qu'il avait sombré dans la folie, et les militants ne voulaient que se référer au "premier" Strindberg.
Influencé par Nietzsche et surtout par Kierkegaard. Il y a beaucoup de phases différentes dans sa trajectoire.
Je conseille la lecture du numéro de la revue Europe (octobre 2000) qui lui est consacré pour casser les stéréotypes. Je n'ai pas tout lu, mais c'est très enrichissant.
J'en suis environ désormais à la moitié de sa production théâtrale. En suivant son parcours de vie on comprend bien le pourquoi des pièces, en ça les notes de fin d'ouvrage sont aussi très intéressantes.
Par exemple très idéaliste dans sa jeunesse, il a inspiré tout un pays, face au rigorisme protestant de l'époque. Puis lorsqu'il a pris d'autres directions, on a dit qu'il avait sombré dans la folie, et les militants ne voulaient que se référer au "premier" Strindberg.
Invité- Invité
Re: August Strindberg
Par le hasard des choses je trouve cette remontée du fil justement le jour où j'ai récupéré un livre de Strindberg, tout autre, "Parmi les paysans français". Je ne peux pas alors juger du contenu, pas encore lu, mais ce mot est quand même intéressant:
Strindberg a écrit:" J'envisage d'employer quelques étés de ma vie à découvrir l'Europe comme Stanley a découvert l'Afrique ! Tout le monde écrit sur les capitales, les musées, les monuments anciens, les journaux et les agents de police, sur les théâtres et sur les hôtels, mais personne n'a écrit sur la population rurale et sur son mode de vie, et pourtant c'est sur elle que reposent la ville et la société tout entières. Je ne veux pas parler de la façon dont le paysan se marie ou danse, ni du nom qu'il donne au cloporte. Je veux décrire son mode de vie et ce qu'il pense, comment il se porte, à quoi ressemblent les paysages dans lesquels il vit et ses prés et ses champs. Je veux connaître ses opinions sur la vie culturelle et sur l'avenir ! " (...)
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: August Strindberg
Le Plaidoyer d'un fou
À la fin des années 1880, Strindberg entreprend d’écrire l’un de ses nombreux romans d’une veine autobiographique : Le Plaidoyer d’un fou, sur son premier mariage, expérience chaotique s’il en est. Il serait vain d’examiner qui a tort ou qui a raison (ni ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas), de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, puisqu’il n’est pas question ici d’un jugement de ce mariage (ce malgré l’emploi du terme « plaidoyer » du titre, qui sonne presque comme une ironie à mon avis). Il n’est pas plus question de raison face au déchaînement de partialité que ce livre libère. Au-delà de l’exaspération causée par l’un et autre, ce qui se joue entre eux, tout en restant dans les limites du probable, a quelque chose monstrueux et parfois d’affreusement drôle.
La lecture de ce livre est troublante aussi par le nombre de points communs avec Le destin de Mr. Crump de Ludwig Lewisohn. Points communs qui supposent aussi quelques différences, qui, faute d’être à l’honneur du personnage masculin du couple dans Le Plaidoyer d’un fou, peuvent permettre de mettre en évidence l’art de la composition chez Strindberg. Plus classique chez Lewisohn, chez Strindberg, cet art a quelque chose de paradoxal étant donné la constante impression que Strindberg se livre sous le coup de l'émotion, avec une sincérité brutale, ne reculant devant la révélation d'aucune mesquinerie de sa part ou de celle de l'autre. Je suis peut-être plus admiratif de Lewisohn pour ce qu'il m'a apporté, il y a chez Strindberg (et notamment avec ce livre) des hauts et des bas. Les hauts : la baronne de Strindberg est un personnage aussi admirable qu'Anne Bronson-Crump ; un sommet : la description du désespoir et de la colère par l'écrivain suédois.
Mots-clés : #amour #autobiographie
À la fin des années 1880, Strindberg entreprend d’écrire l’un de ses nombreux romans d’une veine autobiographique : Le Plaidoyer d’un fou, sur son premier mariage, expérience chaotique s’il en est. Il serait vain d’examiner qui a tort ou qui a raison (ni ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas), de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, puisqu’il n’est pas question ici d’un jugement de ce mariage (ce malgré l’emploi du terme « plaidoyer » du titre, qui sonne presque comme une ironie à mon avis). Il n’est pas plus question de raison face au déchaînement de partialité que ce livre libère. Au-delà de l’exaspération causée par l’un et autre, ce qui se joue entre eux, tout en restant dans les limites du probable, a quelque chose monstrueux et parfois d’affreusement drôle.
La lecture de ce livre est troublante aussi par le nombre de points communs avec Le destin de Mr. Crump de Ludwig Lewisohn. Points communs qui supposent aussi quelques différences, qui, faute d’être à l’honneur du personnage masculin du couple dans Le Plaidoyer d’un fou, peuvent permettre de mettre en évidence l’art de la composition chez Strindberg. Plus classique chez Lewisohn, chez Strindberg, cet art a quelque chose de paradoxal étant donné la constante impression que Strindberg se livre sous le coup de l'émotion, avec une sincérité brutale, ne reculant devant la révélation d'aucune mesquinerie de sa part ou de celle de l'autre. Je suis peut-être plus admiratif de Lewisohn pour ce qu'il m'a apporté, il y a chez Strindberg (et notamment avec ce livre) des hauts et des bas. Les hauts : la baronne de Strindberg est un personnage aussi admirable qu'Anne Bronson-Crump ; un sommet : la description du désespoir et de la colère par l'écrivain suédois.
Mots-clés : #amour #autobiographie
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: August Strindberg
Mademoiselle Julie
Cette pièce d’August Strindberg est tirée d’une anecdote. Fait médiocre dans les journaux, sujet éternel pour un drame classique (du moins de prime abord) du côté de l’écrivain suédois. Comme si ce dernier avait fait sien le principe que Proust exprimera (près de vingt ans plus tard, mais ce n’est pas grave) dans Sentiments filiaux d’un parricide : élévation du sordide à une beauté morale valable pour tous les siècles. Dans Mademoiselle Julie, cette unité de temps et de lieu (une cuisine) semble bien étroite pour les caractères : ils explosent, ils veulent partir. Il y a une espèce de tiraillement entre ambition et servilité, entre Dieu et le sexe, haine ou envie, entre romantisme et peur d’être abandonnée ou de déchoir pour la fameuse Mademoiselle. De cet argument Strindberg fait ressortir tous les angles, une pièce que l’on pourrait résumer de façon aussi abstraite : « le problème de la grandeur ou de la décadence, le conflit du haut et du bas, du bon et du mauvais, de l’homme et de la femme » cela ne nous empêche pas du reste de voir toute son historicité : le scandale d’une comtesse jetant son dévolu sur le maître d’hôtel…
Cette pièce d’August Strindberg est tirée d’une anecdote. Fait médiocre dans les journaux, sujet éternel pour un drame classique (du moins de prime abord) du côté de l’écrivain suédois. Comme si ce dernier avait fait sien le principe que Proust exprimera (près de vingt ans plus tard, mais ce n’est pas grave) dans Sentiments filiaux d’un parricide : élévation du sordide à une beauté morale valable pour tous les siècles. Dans Mademoiselle Julie, cette unité de temps et de lieu (une cuisine) semble bien étroite pour les caractères : ils explosent, ils veulent partir. Il y a une espèce de tiraillement entre ambition et servilité, entre Dieu et le sexe, haine ou envie, entre romantisme et peur d’être abandonnée ou de déchoir pour la fameuse Mademoiselle. De cet argument Strindberg fait ressortir tous les angles, une pièce que l’on pourrait résumer de façon aussi abstraite : « le problème de la grandeur ou de la décadence, le conflit du haut et du bas, du bon et du mauvais, de l’homme et de la femme » cela ne nous empêche pas du reste de voir toute son historicité : le scandale d’une comtesse jetant son dévolu sur le maître d’hôtel…
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
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