Sur-évalués ; Sous-évalués

J'estime comme sur-évalués un écrivain qui possède une audience critique qui semble en décalage avec ce qu'on attend d'un grand écrivain. En gros celui qui est un grand actuellement mais qui ne sera jamais un classique (une sorte d'effet Sollers) :
- Houellebecq
- Joyce Carole Oates
- Dany Lafférière
- Edouard Louis
Pour les contemporains victimes de l'effet Sollers

Pour les classiques trop loués :
- Proust (mais je me fais souvent engueuler donc je vais le relire)
- Stendhal
- Giono


J'en oublie certainement

J'estime sous-évalués ceux qui pour moi sont des classiques injustement ignorés parce que d'un pays peu connu ou ne passant pas leur temps sur des plateaux de télé :
- Hrabal bien entendu
- Michel Quint
- Siegfried Lenz
- Ladislav Klima
- Laurent Mauvigner
- Charles Ferdinand Ramuz (je connais pas sa situation réelle en fait)
- Jiri Weil (même en Rep Tchèque c'est pas top)

En classiques à mon sens pas assez mis en avant :
- Gide
- Melville
- Gogol
- Rabelais


Petit classement philosophie
Sur-évalués

- Michel Onfray
- Alain Badiou
- Michaella Marzano
- Didier Eribon
- Sartre

Sous-évalués :

- Joëlle Zask
- Pierre Livet
- Jacques Bouveresse
- Frédéric Nef
- Alain
- John Dewey

Il n'y a pas de sous évalués ni de sur evalué pour moi et ce dans tous les domaines il y a des sensibilités et des affinités différentes. Ni de bons et de mauvais écrivains. Il y a ceux que j'aime et ceux que je n'aime pas. D'autres personnes aimeront des gens que je n'aime pas, je n'ai aucun probleme avec ca et je suis parfaitement capable de reconnaitre qu'un écrivain que j'aime n'a pas fait que du bon et le dire.

Il y a bien sûr le goût personnel, mais il me semble qu'on doit reconnaître qu'il existe des auteurs indûment promus (pour des raisons affairistes, politiques...) et que d'autres font l'objet d'une reconnaissance effectivement surestimée (pour des raisons politiques, élitistes...)
Autre chose m'agace : les inévitables références (en français) : Proust, Flaubert, Balzac, Duras, Céline pour l'épine, auteurs sans lesquels on ne peut comparer, jauger, critiquer, ramener au lieu commun.
Maintenant, si c'est pour s'écharper (fleurets mouchetés), je signale que Giono est fort sous-estimé par rapport à Pagnol qui est très surestimé.

Tristram a écrit: Maintenant, si c'est pour s'écharper (fleurets mouchetés), je signale que Giono est fort sous-estimé par rapport à Pagnol qui est très surestimé

Effectivement, il est de bon temps de décrier ce pauvre Pagnol

oui mais les films de Pagnol pour la provençale que je suis c'est top !  

Aren tu ne connais pas "les hanchois de Madagascar" ? (réplique dans le Spountz)

quant à Giono ! et plus pour certains livres

Fait-on de la bonne littérature avec de bpns sentiments ?
Pagnol a donné dedans et Daudet aussi.
Ce sont des textes de "larbins" pour nos bons maitres parisiens.

Pour reprendre l'expression de Tristram : ce qui "m'agace" est cette opposition, rabâchée à souhait, entre Giono et Pagnol. Il faut reconnaître que la faute en revient à l'origine au premier qui n'a cessé de vitupérer sur le second, qui ne lui avait rien demandé, et qui fut un des rares écrivains à ne pas lui avoir tourné le dos lorsque le susdit Giono eut quelques ennuis au moment de la Libération.
Probablement les deux écrivains ne jouent pas "dans la même cour". Et alors ? Pourquoi, après avoir lu Giono, ne pourrait-on pas prendre du plaisir à lire "La Gloire de mon père" ? Moi, j'en garde un beau souvenir. Et comme le souligne justement Bédoulène, Pagnol a été un très bon réalisateur de cinéma. Giono n'aimait pas "La Femme du boulanger", c'est son choix ; moi en revanche j'aime beaucoup.
Pour répondre plus précisément à Bédoulène, je ne me souviens pas des anchois dans le Spountz, juste de la formule "Tout condamné à mort aura la tête tranchée" !
Enfin, Bix, je te trouve bien sévère et méprisant de qualifier Daudet et Pagnol de "larbins" de la Littérature. J'avoue que si j'avais pu écrire le dixième de leur oeuvre....

(j'avais bien aimé relire Les lettres de mon moulin).

Dans le cas de Daudet, j'ai vraiment aimé les Lettres de mon moulin dès l'enfance et meme Le Petit Chose.
Mais Tartarin, excuse moi, c'st juste caricatural mais dans le pire sens du terme et ça
a donné l'impression que dans le Sud d'il y a quelques dizaines d'années, les "indigènes'"
étaient juste des galégeurs pitoresques et superficiels.
Aux sentiments excessifs et à leur de peau.
L'Autobiographie par contre  est sincère.

Galegeurs et superficiels, c'est l'apport de Pagnol et de sa trilogie cinématographique.
(Que j'ai apprécié enfant, grace au talent de Raimu et Fresnay et parce que je pensais
alors que les gens étaient ainsi à l'époque !)
Mimétisme prégnant.
Et depuis, les marseillais en rajoutent des tonnes pour faire authentiques.
Tout le monde n'a pas le talent de Dickens et des Pickwick papers.
Tu sais, les Bretons ont vraiment été gatés avec Bécassine et les clichés ont la vie dure
au point de stigmatisé longtemps une population.
Mais sinon oui, tout le monde lit ce qui lui fait plaisir, évidemment !

qu'as-tu contre les galéjades Bix ?

une anecdote : après que l'équipe de foot (l'OM) ait gagné la coupe d'europe et que le but ait été marqué par Boli (un joueur noir) la marchande de poissons sur le vieux-port de Marseille a répondu au journaliste qui lui demandait ce qu'elle pensait de la victoire eh bien la dame s'est tourné vers la Vierge de la Garde : regardez aujourd'hui elle a deux petits dans les bras ; un blanc et un noir.

Pagnol aurait pu en faire usage dans un scénario.

Sous évalué : un nom me vient à l'esprit ,Philip Kerr que je n'ai toujours pas lu notamment Impact et dont j'ai entendu parler en bien de sa Trilogie Berlinoise et son bouquin sur l'Hotel Aldon...

Je suis aux 2/3 de Lolita, et à moins (ce qui est possible) d'un changement, j'avoue être assez déçu de ce livre, vers lequel ma curiosité m'a dirigé en raison d'une certaine popularité (fréquemment cité dans ces listes passablement improbables des "meilleurs livres").
Il y a des portraits de femmes acérés et amusants (la première femme de Humbert, la mère de Lolita), tout se tient très bien, mais après trois cents pages, il me semble que ce livre tient plus de la succession de blagues et de pédantisme inutile que d'un quelconque génie.
A se demander si l'on n'en parle qu'en raison de son côté scandaleux...

Goswijn a écrit:Je suis aux 2/3 de Lolita, et à moins (ce qui est possible) d'un changement, j'avoue être assez déçu de ce livre

Tu le lis dans quelle traduction ? Perso ça m'avait paru constituer un défi remporté de façon époustouflante, ce livre !

Bonsoir Tristram,
Il s'agit de la traduction de M. Couturier.
Non, mais... formellement tout est parfait, élégant, drôle, construit, mais... peut-être est-ce le souci (d'après mon pauvre esprit, il va de soi !), je trouve cela mort, propret, comme si une personne avec les capacités les plus poussées avait voulu faire quelque chose d'excellent, mais en suivant trop à la ligne une recette...
Après, bon, le dernier tiers sera peut-être salvateur (les dix premières pages sont excellentes aussi).
Bonne soirée à toi !

J'aimerais beaucoup connaître ton avis lorsque tu auras achevé ta lecture ! Bonne soirée à toi aussi !

Certains auteurs ne sont pas assez mentionnés, selon moi, comme Anthony Burgess, John Fowles ou Jean de La Varende. Il y a du fond et de la forme. Du talent...

Si je peux être subjective, je ne comprends toujours pas pourquoi Les Souffrances du jeune Werther sont considérées comme un chef d'oeuvre.
Lu deux fois, quel ennui...

Pour moi Goethe brille vraiment avec Les affinités électives, Faust ou surtout Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister. Après, il y a toujours une question de contexte.

On sous-estime trop aussi Maurice Leblanc, que j'ai un peu relu cet été. Et nos polars actuels font vraiment pitié à côté de tout ce qu'on trouve dans ses livres : suspens, intrigue, aventure, meurtres, etc... Le tout est très haletant. J'oserais dire "très complet".

Et on oublie trop Gérard de Nerval...

Exact, Fowles mériterait un fil, de même Leblanc, la Varende (pas encore lu Burgess) : question fils d'auteurs, il reste à faire.

J'aime beaucoup Werther. Mais en l'occurrence, je me sens souvent seul

J'ai beaucoup aimé Werther également, mais j'ai l'impression que le courant romantique a peu d'adeptes de nos jours.

Pour les sur-côtés, je mettrais bien Hertha Müller, je n'ai pas réussi à la lire. Un style vraiment lapidaire, je n'y arrive pas. Ou ça ne me convient juste pas, mais ça me paraît léger comme écriture pour un Nobel.

Dans le cas de Boris Mojaïev, sous-coté ne suffit pas, c'est totalement inconnu qu'il faudrait dire. Il mérite bien mieux : ne serait-ce que des lecteurs.