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West Nathanael

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Message par bix_229 Jeu 18 Juin - 19:39

Nathanael West
1903/1940

West Nathanael West_n10



Encore un grand oublié, Nathanael West.

Né en 19O3 et mort accidentellement en 194O, il a un peu fait tous les métiers comme pas mal d'écrivains américains.
Il a vécu à Paris, a dirigé une revue et a été scénariste à Hollywood.
Et il a compris ce que c'était d'etre juif et américain.

En fait, on peut penser qu'Hollywood lui a servi comme à d'autres (Dashiell Hammett par exemple) de repoussoir dans sa critique de la culture de masse.

Les décors obscènes du monde du cinéma érigent un monde frauduleux face à la misère profonde où s'enfonce l'Amérique de la Dépression.
Et c'est cet univers qu'il dépeindra dans un de ses meilleurs romans : L'incendie de Los Angeles.
Nathaniel West estime que le "reve américain" a été trahi spirituellement et matériellement à cette époque.
En idéaliste déçu, indigné, son oeuvre est une tragi comédie où l'homme n'existe qu'écrasé.
Son réquisitoire est violent et n'épargne rien.

Pourtant, pourtant, derrière l'humour, la dérision et le sarcasme, on voit parfois un malheureux tombé dans le ridicule etre le premier à en rire... Aux larmes. Un peu comme dans les films de Chaplin...
Et aussi et surtout, il y a l'histoire pathétique de ce journaliste qui écrit dans les colonnes d'un journal sous le pseudonyme triste de Miss Lonelyhearts.
Ses efforts pitoyables pour essayer de sauver l'humanité le font tomber
dans une folie étrange, sans qu'il ait meme le courage de se suicider.

Voilà ce Nathaniel West, mort à 37 ans. Oublié, puis réhabilité 2O ans plus tard. Et de nouveau oublié.
Et pourtant tellement original, hors de toutes classifications.

Lisez L'incendie de Los Angeles, vous verrez que je n'ai rien inventé.
Donnez lui donc une autre chance...

"Ses livres révèlent un pessimisme grinçant qui frôle constamment le nihilisme ; il y règne la violence la plus aveugle et la souffrance la plus injustifiée, écrasant une humanité parfois pathétique, presque toujours grotesque, qui tente de survivre au naufrage de l'existence en s'accrochant à des rêves minables et dénaturés. Exemple type de l'illusion : Mademoiselle Courrier-du-Cœur, où West montre un journaliste aux prises avec des correspondantes qui l'accablent de leurs désirs impossibles de beauté, de richesse et de bonheur. Or, Éros et le grand Pan sont morts, tous les dieux ont disparu, et l'Amérique marche à sa perte ; dans Un million tout rond (A Cool Million, 1934), version américaine de Candide, elle bascule dans le cauchemar ; quant à L'Incendie de Los Angeles, qui s'en prend à Hollywood, usine de rêves, donc instrument parfait d'aliénation, il se termine par une vision d'apocalypse.
West a subi l'influence du surréalisme, d'où la nature souvent onirique de ses récits, dont le premier s'appelle précisément La Vie rêvée de Balso Snell (The Dream Life of Balso Snell, 1931). Du surréalisme il a également gardé le goût de l'image inattendue et qui dérange, avec une tendance à la scatologie et une obsession de la violence qui, traduite et réinventée par l'écriture, finit par tout pénétrer et par tout détruire."...
Encyclopaedia Universalis

Bibliographie française

1931 La Vie rêvée de Balso Snell,
1933 Mademoiselle Cœur-Brisé,
1934 Un million tout rond,
1939 L'Incendie de Los Angeles
Tous au Seuil


Dernière édition par bix_229 le Jeu 18 Juin - 20:09, édité 2 fois
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Message par bix_229 Jeu 18 Juin - 20:00


West Nathanael Incend10


"Tod quitta la route et grimpa jusqu’à la crête de la colline pour regarder en bas de l’autre côté. De là, il put voir un champ de quatre à cinq hectares couvert d’une brousse épineuse parsemée de touffes de tournesol et d’eucalyptus sauvage. Au centre du champ s’élevait un amoncellement gigantesque de décors, de panneaux anti-son et d’accessoires. Pendant que Tod regardait, un camion de dix tonnes y ajouta une nouvelle charge. C’était le dépotoir final. Il pensa à la "Mer des Sargasses" de Janvier. De même que cette masse d’eau imaginaire est une histoire de la civilisation sous forme de dépotoir marin, la décharge du studio en est une sous l’aspect d’un dépôt de balayures de rêves. Les Sargasses de l’imagination ! Et ce dépôt s’emplit tous les jours davantage, car il n’existe nulle part de rêve en suspension qui ne finisse tôt ou tard par y échouer, après avoir été rendu photogénique à l’aide de plâtre, de toile, de lattes et de peinture. Bien des navires sombrent et n’atteignent jamais la mer des Sargasses, mais nul rêve ne s’efface entièrement. Il trouble, en quelque endroit, une personne infortunée et quand cette personne a été suffisamment troublée, le rêve est reproduit au studio."


J'aimerais vous faire connaitre un auteur américain de grand talent, mort prématurément
en ayant écrit seulement quatre courts romans.
Notamment dans  ce roman L'Incendie de Los Angeles, où l'envers du cinéma est aussi la métaphore de l'Amérique telle qu'elle est vécue par ceux qui, innombrables, n'ont pas 
rencontré le "reve américain", mais plutot le naufrage de leurs illusions
Jai lu et apprécié ce livre très jeune. Je l'ai relu toujours avec le meme étonnement.
A noter que j'ai lu les 4 romans édités ensemble. Au Seuil je crois.
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