A.B. Guthrie

A. B. Guthrie Jr. (1901-1991) est un écrivain américain, scénariste, historien et lauréat du prix Pulitzer. Six mois après sa naissance, ses parents émigrent à l'Ouest et son père devient directeur du premier lycée du Montana. Peu après, les Guthrie partent vers la Californie, espérant rejoindre une terre plus clémente pour la santé de leurs enfants. Mais les conditions de vie de l'Ouest américain auront de lourdes conséquences : seuls trois de leurs neuf enfants survivront. En 1945, A. B. Guthrie reçoit la bourse Nieman de l'université Harvard pour son travail de reporter au journal Lexington Ladder grâce à laquelle il peut se concentrer sur l'écriture d'œuvres de fiction. Lorsque les deux premiers volets de sa série The Big Sky rencontrent un succès phénoménal, couronné par l'obtention du prix Pulitzer en 1950, A. B. Guthrie s'installe dans le Montana et continue cette série qui est considérée aujourd'hui comme l'une des plus grandes œuvres sur l'Ouest américain.

(Source : Actes Sud)

Oeuvres traduites en français

Romans

Série "Western" (The Big Sky)

1947 : La captive aux yeux clairs
1949 : La route de l'Ouest
1956 : L'irrésistible ascension de Lat Evans
1982 : Dans un si beau pays

Série "Shérif Chick Charleston"

1973 : Retour de bâton
1977 : Le produit d'origine
1980 : Les loups sont innocents

La captive aux yeux clairs

Le titre est davantage connu pour l'adaptation cinématographique d'Howard Hawks, mais ce roman d'A.B. Guthrie (le premier d'une série) mérite largement la découverte.
Le récit, se déroulant au milieux du XIXème siècle est centré autour de la rencontre entre Boone Caudill, qui recherche l'aventure après avoir fui un père violent, et Jim Deakins. Leur amitié les conduit à s'engager dans une expédition de trappeurs à travers le Haut-Missouri, et à rencontrer une jeune Indienne Blackfeet, Teal Eye, qui fait partie du groupe. Mais si le film de Hawks marque par sa sérénité et son évocation de la nature, le scénario ne reprend qu'un morceau du roman qui dans son ensemble révèle une tonalité à la fois élégiaque et tragique.

La captive aux yeux clairs révèle le courage et la complexité de la personnalité de pionniers, et leur admiration pour l'immensité et la beauté des paysages rencontrés. Il y a une recherche d'apaisement, de compréhension dans les relations entre trappeurs et Indiens et une inquiétude face aux conséquences de la ruée vers l'Ouest, susceptible de provoquer la destruction d'une tentative d'harmonie et d'un équilibre. Un regard à la fois plein de reconnaissance et de tristesse.


Mots-clés : #amérindiens #aventure #nature

merci Avadoro ! intéressant la comparaison film et livre.

Je l'ai sur mes étagères : ce que tu en dis me donne envie de l'en ressortir, surtout que, je viens d'aller voir, la police d'écriture est toute petite dans la version "poche" : un livre à lire à la lumière d'été !
Merci de m'y avoir fait penser.

Le lien entre cinéma et littérature est d'autant plus fort ici que la réédition de l'ouvrage chez Actes Sud a été soutenue par Bertrand Tavernier, cinéphile passionné et initiateur de la collection "L'Ouest, le vrai" (qui rassemble des romans ayant inspiré des scénarios marquants de westerns).

Ah tiens, pourquoi pas ! Je note (encore et toujours).

Avadoro a écrit:Le lien entre cinéma et littérature est d'autant plus fort ici que la réédition de l'ouvrage chez Actes Sud a été soutenue par Bertrand Tavernier, cinéphile passionné et initiateur de la collection "L'Ouest, le vrai" (qui rassemble des romans ayant inspiré des scénarios marquants de westerns).

Il y a d'ailleurs une postface de ce dernier dans l'édition Babel. ( surement aussi dans l'édition Actes Sud. )

Pas lu le livre, mais excellent souvenir du film en tout cas

janis a écrit:

Avadoro a écrit:Le lien entre cinéma et littérature est d'autant plus fort ici que la réédition de l'ouvrage chez Actes Sud a été soutenue par Bertrand Tavernier, cinéphile passionné et initiateur de la collection "L'Ouest, le vrai" (qui rassemble des romans ayant inspiré des scénarios marquants de westerns).

Il y a d'ailleurs une postface de ce dernier dans l'édition Babel. ( surement aussi dans l'édition Actes Sud. )

C'est bien le même projet car la collection Babel édite en poche les titres publiés par Actes Sud (la couverture et le contenu sont identiques).

La captive aux yeux clairs

Comme l'a souligné @Avadoro, ce livre met l'accent sur l'inquiétude de la ruée vers cet Ouest Américain et les conséquences pour une (sur)vie en équilibre de la faune, de la flore et des hommes.

Mon enthousiasme à lire ce récit a souvent été malmené car ces pages contiennent une violence à laquelle je ne m'attendais pas. Violence des hommes entre eux, au départ dans les premières pages, au sein de la famille, puis, au sein des communautés, puis entre les différents groupes ethniques qui revendiquent les mêmes terres. Tueries, violence des vainqueurs sur les corps des vaincus - les scalps ne sont pas l'apanage des seuls indiens, et autres coutumes pour prouver la bravoure  !
Puis les trappeurs, pour vivre dans cet environnement sauvage, livre une autre bataille, contre les animaux cette fois : pour se nourrir, pour se vêtir et pour en tirer de quoi recevoir quelque argent.
Je m'attendais à un récit avec plus de respect dans la chasse, la conscience de recevoir de la nature, la notion d'offrande, un peu à la manière de ce que j'avais déjà pu lire concernant les indiens mais là, ce n'est pas le cas.
Par contre, l'auteur nous fait de très belles descriptions de cet environnement sauvage que ce soit les animaux ou la flore, ce sont les plus belles pages du livre, à mon avis.

C'est un récit rude, sans fioriture, sans artifice à l'image de l'épisode historique qu'il conte et des hommes qui s'y sont illustrés.

je n'ai pas lu le livre Janis mais vu le film, je comprends ta déception sur certains aspects de la chasse.

Une lecture assez âpre, alors. Tragique, comme le disait Avadoro. Je ne vais pas me précipiter, du coup, même si je le garde sur ma liste.

Oui, ce que j'en dis ne doit pas ôter de belles pages de lecture, malgré tout.