Léo Malet
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Re: Léo Malet
Tu as été déçu ? Par ailleurs, je connais bien le quartier, je vais donc le lire mais pas tout de suite.
Pinky- Messages : 556
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Léo Malet
Nonon, pas déçu, à part le fait que tout ce quartier soit devenu du passé... Les approches des milieux libertaires et petits métiers sont très intéressantes !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
Les Eaux troubles de Javel
1956, Paris XVe : les Norafs, pauvre main-d’œuvre des usines Citroën et activistes du FLN, les avortements hors la loi, le Bal Colonial et le Bal Nègre, toutes choses révolues, même si la misère persiste (et si la cloche a changé de nom).
\Mots-clés : #polar
1956, Paris XVe : les Norafs, pauvre main-d’œuvre des usines Citroën et activistes du FLN, les avortements hors la loi, le Bal Colonial et le Bal Nègre, toutes choses révolues, même si la misère persiste (et si la cloche a changé de nom).
C’est noir, mais la perception à l’époque était si différente de la nôtre que rien que pour cette remise en contexte le roman mérite la lecture. De plus, l’intrigue est inattendue.« Je ne suis pas de ces types qui refusent quelques ronds à un clochard, sous prétexte que le clochard n’a rien de plus pressé que de les convertir en coup de rouge. Un coup de rouge, c’est parfois plus nécessaire qu’un bout de pain. Ça dépend des circonstances. »
\Mots-clés : #polar
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
je note alors
"Un coup de rouge, c’est parfois plus nécessaire qu’un bout de pain. Ça dépend des circonstances." pas mal vu !
"Un coup de rouge, c’est parfois plus nécessaire qu’un bout de pain. Ça dépend des circonstances." pas mal vu !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21889
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Corrida aux Champs-Elysées
(Nouveaux mystères de Paris : 8e arrondissement)
Notre sympathique détective, qui "met le mystère knock-out", révèle son goût du luxe dans cette histoire qui se passe dans les beaux quartiers autour de l’avenue des Champs-Elysées. Burma, qui vient de terminer une mission de garde du corps auprès d’une vedette américaine, loge au « Cosmopolitan Hôtel " Il y fréquente stars, starlettes du grand écran ainsi que des réalisateurs et producteurs. Le voilà bientôt embringué dans une sombre histoire de drogue, riche en péripéties.
L’histoire est un peu embrouillée, bien dans l’air du temps –le roman date de 1956 – où on commence à parler de la « French Connection ».
Le personnage garde sa gouaille imagée et son caractère macho
(Nouveaux mystères de Paris : 8e arrondissement)
Notre sympathique détective, qui "met le mystère knock-out", révèle son goût du luxe dans cette histoire qui se passe dans les beaux quartiers autour de l’avenue des Champs-Elysées. Burma, qui vient de terminer une mission de garde du corps auprès d’une vedette américaine, loge au « Cosmopolitan Hôtel " Il y fréquente stars, starlettes du grand écran ainsi que des réalisateurs et producteurs. Le voilà bientôt embringué dans une sombre histoire de drogue, riche en péripéties.
L’histoire est un peu embrouillée, bien dans l’air du temps –le roman date de 1956 – où on commence à parler de la « French Connection ».
Le personnage garde sa gouaille imagée et son caractère macho
"Son décolleté asymétrique, qui découvrait pas mal de son sein gauche tout en dissimulant pudiquement le droit, s'ouvrit jusqu'à des profondeurs vertigineuses dans lesquelles mes yeux plongèrent. Suspendue à une chaîne, une croix d'or se balançait entre les deux larrons d'un Golgotha du plaisir."
« « Son ventre était plat, ses seins petits, bien dessinés et fermes, le visage agréable, je le remarquai encore un coup, mais j’étais entré en relation avec des pelles à poussière qui exprimaient plus d’intelligence. »
« L’héroïne du roman qui, comme beaucoup d’héroïnes des romans actuels, ne pouvait pas tenir le coup trois pages sans éprouver le besoin de se mettre à poil, commençait à dégrafer son corsage lorsque je m’assoupis. C’était passionnant.»
;« Bon dieu ! Corvet ! faut que je boive quelque chose d’extra-raide. Ici, ils ont tout ce qu’il faut, mais j’en veux au moins un litre. Allez chez le liquoriste de la rue de Berri et ramenez la plus forte nitroglycérine que vous trouverez… »
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Léo Malet
merci Aren !
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Bédoulène- Messages : 21889
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Casse-pipe à la Nation
Chez Malet comme chez tous les écrivains majeurs, le style est tout :
Je n’ai généralement pas trop tendance à faire ma chochotte, mais franchement le rapport aux femmes m’a un peu choqué. Ce roman étant paru en 1957, j’étais trop jeune pour l’avoir lu et a fortiori me livrer au pince-fesses, mais il reste caractéristique de la société où je fus élevé, et c’est assez navrant (avec le recul, si j’ose dire).
\Mots-clés : #polar
Chez Malet comme chez tous les écrivains majeurs, le style est tout :
Ainsi qu’on le constate, il réveille du vieil argot et des mots quasiment disparus, comme le regretté (?) « pitchegorne » (la piquette qui remontait le poilu). Autre échantillon de cette prose enlevée :« Je me sens tout cornichon, triste et seulâbre comme un croûton derrière un vase de nuit. »
Pittoresque peinture de la Foire du Trône (nous sommes dans le XIIe arrondissement) avec énumérations appropriées, et le scenic-railway où Nestor Burma manque d’être tué ; j’ai aussi découvert la Cité des Vins à Bercy.« C’est bien Bébert, le costaud à bobine de bibinier pour bobinard. Il a troqué sa limace rouge des jours de sortie contre un bleu de chauffe, dont la teinte s’harmonise avec celle de son tarin, lequel conserve un souvenir azuré de son contact brutal avec mon genou. »
Je n’ai généralement pas trop tendance à faire ma chochotte, mais franchement le rapport aux femmes m’a un peu choqué. Ce roman étant paru en 1957, j’étais trop jeune pour l’avoir lu et a fortiori me livrer au pince-fesses, mais il reste caractéristique de la société où je fus élevé, et c’est assez navrant (avec le recul, si j’ose dire).
L’enquête elle-même n’est pas mal ficelée, mais l’essentiel n’est pas là : c’est dans ce roman que Burma reçoit sa fameuse pipe à tête de taureau !« S’il fallait coffrer tous les pinceurs de fesses, il n’y aurait plus personne en liberté. »
\Mots-clés : #polar
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Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
merci Tristram, les femmes aujourd'hui porte un ample vêtement pour entre dans le métro, elle l'ôtent à la sortie, vu à la tv
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Bédoulène- Messages : 21889
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Tristram a écrit: c’est dans ce roman que Burma reçoit sa fameuse pipe à tête de taureau !
Ah, mais c'est effectivement une information capitale !
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Léo Malet
Du rebecca rue des Rosiers
Daté de 1957, ce roman évoque le quatrième arrondissement, et surtout l’ancien « ghetto » juif parisien – « ce qu’on appelle le ghetto ? Rue des Rosiers, du Roi-de-Sicile, Pavée, etc. » –, mais aussi l'’île Saint-Louis.
Il commence par la découverte d’une inconnue poignardée, au profil aquilin…
\Mots-clés : #antisémitisme #polar
Daté de 1957, ce roman évoque le quatrième arrondissement, et surtout l’ancien « ghetto » juif parisien – « ce qu’on appelle le ghetto ? Rue des Rosiers, du Roi-de-Sicile, Pavée, etc. » –, mais aussi l'’île Saint-Louis.
Il commence par la découverte d’une inconnue poignardée, au profil aquilin…
L’antisémitisme est prégnant, et forme une part importante du contenu de ce polar comme de l'époque ; il y a encore le poids après-guerre de la Gestapo et de ses collaborateurs, mais aussi du Mossad avec la mémoire à vif de la déportation, et toujours la pègre dont les souteneurs.« Vous l’avez traitée de youpine.
Il se cabre :
— Et après ? Qu’est-elle d’autre, à première vue ?
— À première vue, à vue de nez, je dirais, moi, que c’est une juive.
Il se mordille les lèvres et me balance un regard oblique :
— Ouais. Je vois, je vois. Vous croyez que ça fait une différence, hein ?
— Ma foi, oui. Ça fait une différence. »
\Mots-clés : #antisémitisme #polar
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Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
merci Tristram, j'imagine et je vais noter
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Bédoulène- Messages : 21889
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Le Cinquième Procédé
Entre Paris et zone nono (non-occupée), notamment Marseille, en 1942. Entre polar et roman d’espionnage autour de banales lettres d’amour dérobées pour lesquelles on s’entre-tue, entre « laits de panthère » et « vulnéraires » ainsi que moult horions et cadavres comme d’usage, Nestor Burma apprend du commissaire Florimond Faroux (de la Tour Pointue) qu’il est question de pétrole… Jackie Lamour, une danseuse qui sera Terpsichore pour le détective-narrateur, mais aussi l’agent M5, Roth-Kartoffel ou Rosbeef-saignant, animent entr’autres malfrats une intrigue alambiquée en cette époque machiste, violente, alcoolique, mais aussi riche d’un vaste vocabulaire. Et d’accents pacifistes et anarchiques.
\Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar
Entre Paris et zone nono (non-occupée), notamment Marseille, en 1942. Entre polar et roman d’espionnage autour de banales lettres d’amour dérobées pour lesquelles on s’entre-tue, entre « laits de panthère » et « vulnéraires » ainsi que moult horions et cadavres comme d’usage, Nestor Burma apprend du commissaire Florimond Faroux (de la Tour Pointue) qu’il est question de pétrole… Jackie Lamour, une danseuse qui sera Terpsichore pour le détective-narrateur, mais aussi l’agent M5, Roth-Kartoffel ou Rosbeef-saignant, animent entr’autres malfrats une intrigue alambiquée en cette époque machiste, violente, alcoolique, mais aussi riche d’un vaste vocabulaire. Et d’accents pacifistes et anarchiques.
« La fille versa le liquide opalin au « louchissement » garanti – régime rigoureusement anti-Vichy. »
\Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar
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Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Léo Malet
me plait ce que tu en dis
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Bédoulène- Messages : 21889
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