Léo Malet
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Léo Malet
Léon Malet, dit Léo Malet, né le 7 mars 1909 à Montpellier et mort le 3 mars 1996 à Châtillon-sous-Bagneux, est un écrivain et poète français, auteur de nombreux romans policiers, dont la série ayant pour héros Nestor Burma, « détective de choc ».
Très jeune, il perd ses parents et son frère, morts de la tuberculose, et est recueilli par ses grands-parents, les Refreger. Omer est un tonnelier passionné de littérature et admirateur de Jaurès.
Après son certificat d'études, il travaille dans une banque, tout en vendant Le Libertaire, ce qui lui vaut d'être licencié.
Il entre en rapport avec l’anarchiste André Colomer, qui vient de fonder L'Insurgé, et l’héberge lorsqu’il monte à Paris en 1925. Chansonnier au cabaret La Vache enragée à Montmartre, il exerce ensuite différents petits métiers : employé de bureau, manœuvre, journaliste occasionnel, nègre d’un maître-chanteur analphabète, gérant de magasin de mode, figurant de cinéma, laveur de bouteilles, plâtrier, crieur de journaux, emballeur (chez Hachette).
Au printemps 1926, il passe deux mois à la prison pour mineurs de la Petite Roquette pour vagabondage. De retour à Montpellier, il dépose sa candidature aux élections législatives françaises de 1928 comme candidat antiparlementaire, avec comme consigne « Ne votez pas ».
La même année, il remonte à Paris et rencontre Paulette Doucet, qui devient immédiatement sa compagne.
Au début des années 1930, inspiré par les deux manifestes du surréalisme, il écrit des textes automatiques et les envoie à André Breton.
Lié au groupe surréaliste de 1931 à 1949, il écrit de la poésie et fréquente outre Breton, Bataille, Dalí et Magritte.
De nombreux surréalistes étant alors proches du trotskisme, il milite avec Benjamin Péret au parti ouvrier internationaliste, de 1936 à 1939.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté et accusé de faire partie d'un « complot surréalo-trotskyste », emprisonné à la prison de Rennes, puis transféré au stalag X-B à Sandbostel entre Brême et Hambourg jusqu'en mai 1941.
Dès son retour de captivité, il se met à écrire des romans policiers en adoptant d'emblée l'écriture à la première personne, inspiré par « La Moisson rouge de Dashiell Hammett et L'Adieu aux armes d'Hemingway ». Il publie sous divers pseudonymes ses premiers polars, « faux policiers américains ».
C'est en 1943 que Léo Malet publie 120, rue de la Gare, qui met en scène le détective privé Nestor Burma pour la première fois, et connaît le succès.
En 1948, il commence à écrire ce qui deviendra la Trilogie noire, inspiré par J'irai cracher sur vos tombes, de Vian-Sullivan, et relativement autobiographique.
En 1954, utilisant toujours le personnage de Nestor Burma, il commence la série des Nouveaux Mystères de Paris, dont chaque énigme a pour décor un arrondissement de la capitale.
- Œuvre :
Série Nestor Burma
Romans
• 120, rue de la Gare (1943) : Page 1
• Nestor Burma contre C.Q.F.D. (1945) : Page 1
• L'Homme au sang bleu (1945)
• Nestor Burma et le Monstre (1946)
• Le Cinquième Procédé (1947) : Page 1, 2
• Gros plan du macchabée (1949)
• Hélène en danger (1949), court roman paru à la suite de Gros plan du macchabée
• Les Paletots sans manches (1949)
• Nestor Burma en direct (1967) (Titre initial : 6/35 contre 819, première version parue en feuilleton dans Télé 7 jours en 1962)
• Nestor Burma revient au bercail (1967)
• Drôle d'épreuve pour Nestor Burma (1968)
• Un croque-mort nommé Nestor (1969)
• Nestor Burma dans l'île (1970)
• Nestor Burma court la poupée (1971), version réécrite et définitive du roman Coliques de plomb (1948)
• La Femme sans enfant (1981), début d'un roman inachevé
• Le Deuil en rouge (1981), roman inachevé
Romans du cycle Les Nouveaux Mystères de Paris
• Le soleil naît derrière le Louvre (1954) (situé dans le 1er arrondissement de Paris)
• Des kilomètres de linceuls (1955) (situé dans le 2e arrondissement de Paris)
• Fièvre au Marais (1955) (Titre initial : L'Ours et la Culotte) (situé dans le 3e arrondissement de Paris)
• La Nuit de Saint-Germain-des-Prés (1955) (Titre initial : Le sapin pousse dans les caves) (situé dans le 6e arrondissement de Paris)
• Les Rats de Montsouris (1955) (situé dans le 14e arrondissement de Paris)
• M'as-tu vu en cadavre ? (1956) (situé dans le 10e arrondissement de Paris)
• Corrida aux Champs-Élysées (1956) (situé dans le 8e arrondissement de Paris) : Page 2
• Pas de bavards à la Muette (1956) (situé dans le 16e arrondissement de Paris)
• Brouillard au pont de Tolbiac (1956) (situé dans le 13e arrondissement de Paris) : Page 1
• Les Eaux troubles de Javel (1957) (situé dans le 15e arrondissement de Paris) : Page 2
• Boulevard... ossements (1957) (situé dans le 9e arrondissement de Paris)
• Casse-pipe à la Nation (1957) (situé dans le 12e arrondissement de Paris) : Page 2
• Micmac moche au Boul' Mich' (1957) (situé dans le 5e arrondissement de Paris)
• Du rébecca rue des Rosiers (1958) (situé dans le 4e arrondissement de Paris) : Page 2
• L'Envahissant Cadavre de la plaine Monceau (1959) (situé dans le 17e arrondissement de Paris)
Nouvelles avec Nestor Burma
• Solution au cimetière (1946)
• Pas de veine avec le pendu (1952) (Titre initial : Entreprise de transport)
• Faux Frère (1955)
• Lettre à Maurice Renault (1970)
• Les Neiges de Montmartre (1974), premier chapitre présenté sous forme de nouvelle du roman inachevé dédié au 18e arrondissement de Paris du cycle des Nouveaux Mystères de Paris (Titre initial : L'Année folle de Nestor Burma : autre titre : Les Anars de la butte)
• Poste restante (1983)
• Nestor Burma intervient (1985), chapitre XXII du Roman des 40, ouvrage collectif, Le Figaro, 7 août 1985.
Pièce radiophonique avec Nestor Burma
• Détective privé (1954) (en collaboration avec Thomas Narcejac)
La trilogie noire (recueil édité en 1969 rassemblant deux romans précédemment parus et un inédit) :
• La vie est dégueulasse (1948, réédité en 1980 sous le titre : Il fait toujours nuit)
• Le soleil n'est pas pour nous (1949)
• Sueur aux tripes (1969)
Autres romans signés Léo Malet
• L'Ombre du grand mur (1943) (autre titre À l'ombre du grand mur) (réédition en 1964 dans une version modifiée sous le titre Alerte !)
• Vengeance à Ciudad-Juarez (1944-1945), refusé par l'éditeur, manuscrit retrouvé en 1986
• Le Voilier tragique (1944-1945), refusé par l'éditeur, manuscrit retrouvé en 1986
• Le Truand chevaleresque (1944-1945), accepté par l'éditeur, mais texte égaré
• Le Dernier Train d'Austerlitz (1948)
• Énigme aux Folies-Bergère (1952)
• Abattoir ensoleillé (1972)
Romans signés Frank Harding
Série Johnny Métal
• Johnny Métal (1941)
• Excellent pour les nerfs (1942-1944, roman inachevé publié en extrait en 1984 dans Le Magazine littéraire no 194)
• À bord du vaisseau fantôme (1943 (?))
• Aux mains des réducteurs de têtes (1945)
• Miss Chandler est en danger (1946)
• Le Dé de jade (1947)
• Affaire double (1948)
• Le Gang mystérieux (1952)
Série Mike Rowland
• Recherché pour meurtre (1948)
• Cité interdite (1950)
Autres romans
• Vacances sous le pavillon noir (1942, réédité en 1982 sous la signature de Léo Malet)
• Mort au bowling (1952, réédité en 1982 sous la signature de Léo Malet)
Romans signés Omer Refreger
• La Louve du Bas-Craoul (1944)
• Derrière l'usine à gaz (1944)
• Un héros en guenilles (1944)
• Erreur de destinataire (1944)
• Gérard Vindex, gentilhomme de fortune (1944)
• L'Enveloppe bleue (1944)
• L'Auberge de banlieue (1945)
• Le Diamant du huguenot (1945)
• La Sœur du flibustier (1945)
• Le Capitaine Cœur-en-berne (1945)
• L'Évasion du Masque de fer (1945)
• Le Voilier tragique (1989)
Roman signé Louis Refreger
• L'Île de la mort (1952)
Roman signé Léo Latimer
• La Mort de Jim Licking (1942, réédité en 1982 sous la signature de Léo Malet)
Roman signé Lionel Doucet
• La Cinquième Empreinte (1946)
Roman signé Jean de Selneuves
• La Forêt aux pendus (1946)
Nouvelles
• Le Vampire artificiel (1974), nouvelle rédigée entre 1943 et 1950
• On ne tue pas les rêves (1946)
• Un bon petit diable (1946)
• Direction cimetière
• Le Sang innocent, conte doux (et tardif) de Noël (1954)
• Le Tiroir (1980)
Poésie
• Le Rêveur absolu (1930)
• Ne pas voir plus loin que le bout de son sexe, poèmes surréalistes (1936)
• J'arbre comme cadavre, poèmes surréalistes (1937)
• Hurle à la vie, poèmes surréalistes (Dessins d'André Masson) (1940)
• Puissance (1943)
• Le Frère de Lacenaire (Illustrations de Salvador Dalí) (1943)
• Vie et survie du vampire (1961)
• Poèmes surréalistes (1930-1945) (1975)
Cette liste est non exhaustive. 88 poèmes ont été publiés en 1989 dans le Tome V des Œuvres de Léo Malet, aux éditions Robert Laffont, collection Bouquins.
Ouvrages autobiographiques
• La Vache enragée, Paris, Hoëbeke, 1988
• La Vache enragée (chronologie et choix de documents par Francis Lacassin), Paris, Julliard, 1990
• Journal secret (préface de Francis Lacassin, notes de Francis Lacassin et Michel Marmin, photos de Marc Gantier), Fleuve noir, 1997
Pièce radiophonique
• Contredanse pour maître-chanteur (1957) (en collaboration avec Ralph Messac).
Articles
• Le travail, rien de tel, La Rue n°4, 18 mai 1946.
• Un brûleur de dur, dur de dur, La Rue n°12, novembre 1947.
• Sur le roman policier, Le Monde libertaire, no 16, mars 1956.
(Wikipédia et Universalis remaniés)
MAJ 22/12/2024
Dernière édition par Tristram le Dim 22 Déc - 12:00, édité 4 fois
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16031
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Re: Léo Malet
120, Rue de la Gare
Pendant l’Occupation, entre Lyon et Paris, « Dynamite Burma », de retour du stalag, enquête sur un mystérieux personnage mort sous ses yeux… de fièvre.
Premier polar signé Malet, première apparition de Nestor Burma, c’est peut-être le premier roman noir français, type "dur-à-cuire".
En fait, Burma n’est pas tant hard-boiled qu’une personnalisation de l’enquêteur envers et contre tout, aussi tenace qu’intuitif. Et il manie avec bonheur l’imparfait du subjonctif.
Dans le prolongement de l’œuvre de Simenon, celle de Malet est également caractérisée par la prépondérance de l’atmosphère.
On trouve déjà le journaliste Marc Covet, l'inspecteur Florimond Faroux, sa secrétaire Hélène Chatelain, familiers qui apparaîtrons aussi dans les aventures suivantes.
J’ai un souvenir ému d’avoir découvert l’auteur et le personnage par quelques volumes de Les Nouveaux Mystères de Paris dans une bibliothèque en Afrique ; je connaissais assez (peu) la capitale pour que l’évocation de ses quartiers m’ait été précieuse.
Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar
Pendant l’Occupation, entre Lyon et Paris, « Dynamite Burma », de retour du stalag, enquête sur un mystérieux personnage mort sous ses yeux… de fièvre.
Premier polar signé Malet, première apparition de Nestor Burma, c’est peut-être le premier roman noir français, type "dur-à-cuire".
En fait, Burma n’est pas tant hard-boiled qu’une personnalisation de l’enquêteur envers et contre tout, aussi tenace qu’intuitif. Et il manie avec bonheur l’imparfait du subjonctif.
Dans le prolongement de l’œuvre de Simenon, celle de Malet est également caractérisée par la prépondérance de l’atmosphère.
On trouve déjà le journaliste Marc Covet, l'inspecteur Florimond Faroux, sa secrétaire Hélène Chatelain, familiers qui apparaîtrons aussi dans les aventures suivantes.
J’ai un souvenir ému d’avoir découvert l’auteur et le personnage par quelques volumes de Les Nouveaux Mystères de Paris dans une bibliothèque en Afrique ; je connaissais assez (peu) la capitale pour que l’évocation de ses quartiers m’ait été précieuse.
Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar
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Tristram- Messages : 16031
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Re: Léo Malet
merci Tristram (lecture si lointaine)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21917
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Re: Léo Malet
Je ne l'ai jamais lu ! Ca pourrait pourtant me plaire, je pense.
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Léo Malet
Tentes, tu diras ! Et puis ce n'est pas long...
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Tristram- Messages : 16031
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Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
Les Nouveaux Mysteres de sont la quintessence du roman policier francais. 15 volumes ou il n'y a rien a jeter ou presque. J'essaye de les retrouver tous mais certains sont difficiles a avoir pas trop cher spécialement Corrida aux Champs Elysées. J'ai reussi a en retrouver 12 pour le moment.
A noter que si 120 Rue de la Gare est la premiere aventure de Burma écrite et publié, ce n'est pas chronologiquement la premiere aventure de Burma. Je crois que c'est Gros Plan du Macchabée qui se passe avant la guerre et avant la création de son agence
A mon sens il ya 3 époque de Burma, une époque pré Nouveaux Mysteres de Paris, les Nouveaux Mysteres de Paris et la période Postérieure au Nouveaux Mysteres de Paris
Burma comme Malet (il y a beaucoup de Malet dans Burma) c'est une langue populaire avec de l'imparfait du subjonctif dedans.
A noter que si 120 Rue de la Gare est la premiere aventure de Burma écrite et publié, ce n'est pas chronologiquement la premiere aventure de Burma. Je crois que c'est Gros Plan du Macchabée qui se passe avant la guerre et avant la création de son agence
A mon sens il ya 3 époque de Burma, une époque pré Nouveaux Mysteres de Paris, les Nouveaux Mysteres de Paris et la période Postérieure au Nouveaux Mysteres de Paris
Burma comme Malet (il y a beaucoup de Malet dans Burma) c'est une langue populaire avec de l'imparfait du subjonctif dedans.
nunu- Messages : 14
Date d'inscription : 01/07/2020
Re: Léo Malet
Si ça n'est pas tentant, ça...
(Corrida aux Champs Elysées est disponible sur Rakuten pour pas trop cher. )
(Corrida aux Champs Elysées est disponible sur Rakuten pour pas trop cher. )
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Léo Malet
Je n'achètes pas mes livres ailleurs qu'en librairie. Chez moi la librairie c'est sacré.
nunu- Messages : 14
Date d'inscription : 01/07/2020
Re: Léo Malet
nunu a écrit:Je n'achètes pas mes livres ailleurs qu'en librairie. Chez moi la librairie c'est sacré.
Je comprends très bien, j'achète mes livres neufs quasi exclusivement chez les libraires indépendants. Pour l'occasion par contre, trouvant rarement ce que je cherche dans ma ville, j'apprécie Rakuten, on y trouve des particuliers comme des bouquinistes et des libraires professionnels.
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Léo Malet
Et quand on ne dispose que d'un petit budget c'est soit l'occasion, soit les médiathèques (mais pas toujours à nous fournir ce que l'on désire)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21917
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Bédoulène a écrit: soit les médiathèques (mais pas toujours à nous fournir ce que l'on désire)
Ah ca je te confirme qu'a la médiatheque ou je bosse on a pas les Leo Malet
nunu- Messages : 14
Date d'inscription : 01/07/2020
Re: Léo Malet
Brouillard au pont de Tolbiac, 1956
J’ai eu plusieurs rendez-vous manqués avec le sieur Burma. Le livre me tombait des mains au bout de quelques phrases ; probablement pas le bon moment…
Cette fois-ci, j’ai beaucoup apprécié. La personnalité de ce privé m’a plu, malgré son comportement machiste qui peut agacer. Pour compenser, il fait preuve d’humour et d’autodérision. J’ai aimé l’emploi de l’argot et surtout cette atmosphère cotonneuse, glauque, d’un 13e arrondissement des années 50, déshérité et où trainent encore pas mal de « biftires » (chiffonniers). On a envie d’aller sur place reconnaître les lieux, mais ils ont bien changé depuis… C’est d’ailleurs une des raisons qui font que Léo Malet n’a pas poursuivi ses enquêtes dans tous les arrondissements, comme prévu au départ. Quant à l’intrigue, assez bien ficelée, elle répond aux lois du genre. On peut regretter parfois un certain manque de finesse, notamment pour le dernier chapitre.
J’ai eu plusieurs rendez-vous manqués avec le sieur Burma. Le livre me tombait des mains au bout de quelques phrases ; probablement pas le bon moment…
Cette fois-ci, j’ai beaucoup apprécié. La personnalité de ce privé m’a plu, malgré son comportement machiste qui peut agacer. Pour compenser, il fait preuve d’humour et d’autodérision. J’ai aimé l’emploi de l’argot et surtout cette atmosphère cotonneuse, glauque, d’un 13e arrondissement des années 50, déshérité et où trainent encore pas mal de « biftires » (chiffonniers). On a envie d’aller sur place reconnaître les lieux, mais ils ont bien changé depuis… C’est d’ailleurs une des raisons qui font que Léo Malet n’a pas poursuivi ses enquêtes dans tous les arrondissements, comme prévu au départ. Quant à l’intrigue, assez bien ficelée, elle répond aux lois du genre. On peut regretter parfois un certain manque de finesse, notamment pour le dernier chapitre.
« Ce qu’il y a d’emmerdant, avec les emmerdeurs, c’est qu’on ne peut pas toujours les empêcher de vous emmerder. »
« Le vent soufflait en rafales, gémissant dans les branches squelettiques des arbres plantés dans le jardinet précédant la clinique d’accouchement. Ca ne devait pas être agréable d’accoucher au son de cette lugubre musique. Je ne me voyais pas en train d’accoucher au son de cette lugubre musique. Mais, nom de Dieu ! je ne me voyais pas en train d’accoucher du tout. Pour qui je me prenais ? Pour Grace Kelly ? »
ArenSor- Messages : 3445
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Léo Malet
merci Arensor, ça donne envie d' y revenir
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Bédoulène- Messages : 21917
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Léo Malet
Nestor Burma contre CQFD
Mon premier Nestor Burma. J’avais oublié mes Agatha Christie en partant en vacances ...
L’action se passe en 1942, essentiellement à Paris au milieu des alertes. L’action est si complexe que je suis incapable de la résumer vraiment : un casse de train chargé d’or et des lingots cachés, une officine de chantage. L’important c’est l’ambiance et une langue où l’argot et les comparaisons les plus imagées abondent. J’y ai fait connaissance avec les personnages récurrents ; Florimond Faroux, le flic sympa, Marc Covet, le journaliste, Hélène Chatelain, la secrétaire et j'ai apprécié.
« Fred est le seul barman à lunettes que je connaisse. Il fait intellectuel inoffensif. Les cocktails qu’il fabrique ne le sont pas.
………….
(Fred) Je vais te dire. J’étais là en train de faire des comptes sur un de ses bouts de carton…tu m’excuseras mais le papier est rare…Donc, j’étais là comme à présent, crayon aux poignes, une veine d’ailleurs, tu saisiras pourquoi…Je vois entrer ce gars-là, je me dis ; on est bonnards. Il n’était pas de ceux que j’ai l’habitude d’arroser et, pour un jour « sans »…ça sentait plutôt la distillerie. Il s’approche, je lui dis « Pas besoin de montrer votre carte, je vois d’où vous venez. « A ce moment, il fait une gueule ! mais une gueule ! J’ai cru qu’il allait tourner de l’œil ! et puis, il prend une carte, la retourne et me dit : « A propos, vous en avez beaucoup de ce genre ? »
« J’utilisai un taxiphone et pris rendez-vous avec mon correspondant, un nommé Coco Veste-de-Cuir, à qui on aurait fait l’aumône – il l’aurait accepté d’ailleurs – tellement il marquait vestimentairement mal. Ça ne l’empêchait pas d’être un très habile trafiquant en métaux précieux et posséder un joli compte dans une banque en Suisse."
Pinky- Messages : 556
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Léo Malet
Connais pas celui-là ! Donne envie d'y revenir, au Malet...
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Tristram- Messages : 16031
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
Je n'ai jamais lu l'auteur, il faudra que je tente !
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Léo Malet
Oui, ça vaut le coup d'essayer. Je pensais que ça ne me plairait pas et j'y ai très vite pris plaisir. Tu nous diras si tu tentes ce que tu en penses
Pinky- Messages : 556
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Léo Malet
Le cinquième procédé
On apprend au fil de l'intrigue, ce qu'est ce cinquième procédé après avoir été baladé par l'auteur. Un certain Beaucher demande à Burma de récupérer des lettres d'amour compromettantes dans la maison de Jackie Lamour, une superbe danseuse de cabaret. A partir de là, les faits et les cadavres s'enchaînent dans une France coupée en deux à la veille du débarquement américain à Alger puis juste après, en 1942. Comme dans Nestor Burma contre CQFD, l'atmosphère de la France occupée accentue le climat sombre du livre, faisant circuler notre héros entre Paris et Marseille, en zone libre. Malet a toujours le sens de la formule et sous ses dehors machiste version dragueur, Burma n'est jamais complaisant avec lui-même.
Le décor est planté :
« Jackie Lamour -cet amour de Jackie Lamour- était quelqu’un qui valait le voyage.
J’avais d’ailleurs fait celui de Paris-Marseille presque exclusivement pour me rendre compte de l’intensité de son sex-appeal. Car, c’est dans cette ville, au Cabaret du Merle, rue Vacon, qu’en ce temps-là Jackie Lamour déchaînait l’enthousiasme d’un parterre de « repliés »….elle dansait devant un rideau noir, les bras et le tronc moulés dans un maillot sombre, ne laissant apparaître et s’agiter que les jambes et la tête. Dans le genre, femme coupée en morceaux, c’était réussi et ça faisait même un drôle d’effet. Mais on ne se lassait pas de contempler les jambes de Jackie parce que ça, pour être des jambes, ç’en étaient. »
« Ce fut lorsque, sous la menace de mon revolver, elle les éleva au-dessus de sa tête, en un correct et photogénique haut les mains et que, dans le mouvement, les vastes manches de son vêtement d’intérieur glissèrent jusqu’à ses épaules.
Ces bras parfumés, d’une carnation troublante, d’un modèle gracieux étaient assurément sans rivaux. Un détail, toutefois, déparait le gauche.
A dix centimètres du coude, une cicatrice était visible, qui n’avait pu être occasionnée par le jet de fleurs d’un admirateur.. J’en jugeai rapidement car je n’avais pas le loisir de m’éterniser, mais cela ressemblait fort à la trace d’une ancienne blessures par arme à feu. »
Et on suivra Jackie Lamour tout au long du livre, par éclipses successives. Je n’en dis pas plus
Pinky- Messages : 556
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Léo Malet
C'est tout vu, j'y retourne (bientôt).
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Tristram- Messages : 16031
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Léo Malet
Brouillard au pont de Tolbiac
Nestor Burma a reçu l’appel d’un certain Abel Benoit hospitalisé à la Salpêtrière, qui dit le connaître ; lorsqu’il arrive, l’homme est mort de ses blessures, et se révèle être Albert Lenantais, une relation de Nestor adolescent. C’est l’occasion d’une plongée dans le passé de Nestor (et Léo), lorsqu’il était réfugié parmi les libertaires du Foyer végétalien du XIIIe en 1927 (à l’époque, c’étaient les anarchistes qui ne mangeaient que des légumes, et proscrivaient alcool et tabac). Dans l’édition que j’ai lue, ce milieu est documenté par une préface de Francis Lacassin et deux chapitres d’À nous deux, Patrie !, d’André Colomer, « théoricien lyrique de la violence, individualiste exacerbé », journaliste dressé contre Dieu, la guerre, la patrie et la révolution…
Benoit-Lenantais était devenu « un vieux cordonnier-chiffonnier », « Chiftir et bouif », et c’est l’opportunité de pénétrer cette fois dans le milieu de la chiffe, dans ce misérable quartier depuis disparu.
\Mots-clés : #misere #polar #politique #social #xxesiecle
Nestor Burma a reçu l’appel d’un certain Abel Benoit hospitalisé à la Salpêtrière, qui dit le connaître ; lorsqu’il arrive, l’homme est mort de ses blessures, et se révèle être Albert Lenantais, une relation de Nestor adolescent. C’est l’occasion d’une plongée dans le passé de Nestor (et Léo), lorsqu’il était réfugié parmi les libertaires du Foyer végétalien du XIIIe en 1927 (à l’époque, c’étaient les anarchistes qui ne mangeaient que des légumes, et proscrivaient alcool et tabac). Dans l’édition que j’ai lue, ce milieu est documenté par une préface de Francis Lacassin et deux chapitres d’À nous deux, Patrie !, d’André Colomer, « théoricien lyrique de la violence, individualiste exacerbé », journaliste dressé contre Dieu, la guerre, la patrie et la révolution…
Benoit-Lenantais était devenu « un vieux cordonnier-chiffonnier », « Chiftir et bouif », et c’est l’opportunité de pénétrer cette fois dans le milieu de la chiffe, dans ce misérable quartier depuis disparu.
Nestor enquête avec Bélita Moralés, sa voisine la belle gitane que Lenantais a soustraite à l’emprise de sa « race » (à l’époque on se défie des « romanos » et autres Arabes).« À ce stade de notre décevante tournée, nous nous trouvions rue des Cinq-Diamants. Le XIIIe arrondissement fourmille de rues aux noms charmants et pittoresques, en général mensongers. Rue des Cinq-Diamants, il n’y a pas de diamants ; rue du Château-des-Rentiers, il y a surtout l’Asile Nicolas-Flamel ; rue des Terres-au-Curé, je n’ai pas vu de prêtre ; et rue Croulebarbe, ne siège pas l’Académie française. Quant à la rue des Reculettes... hum... et celle de l’Espérance... »
L’histoire policière proprement dite est assez banale ; les anciens anars et insoumis, sans parler des illégalistes, ont perdu leurs valeurs avec le temps…« − Dans ce quartier, mon vieux, où ça grouille d’Arabes, sans qu’on puisse distinguer lesquels sont pour nous, lesquels contre, on s’occupe plus activement qu’ailleurs des banales agressions nocturnes, surtout commises pour des norafs.
− Ah ! oui ! parce que ça s’agite dans la colonie coloniale ! Fellaghas et compagnie, quoi ?
− Exactement. Un jour, c’est un sidi buveur de pinard qui se fait casser la gueule par un autre sidi respectueux du Coran... »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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