Lectures du mois de juin 2021

Je suis encore trop jeune pour vous dire, mais il me semble que mûr on doit être plus mou qu'amer ; à vérifier.
Pour tâter de Murail, tu recommanderais lequel, Quasimodo ? Sauveur et fils ?

Je crois que ça peut être une très bonne idée, Tristram, car c'est parmi ce qu'elle a fait de mieux. Et si tu n'accroches pas à cette série, il y a peu de chance qu'aucun de ses livres ne te plaise. Sinon, il y aurait aussi l'excellent Vive la république !, Oh boy !, ou encore Golem (écrit avec Lorris Murail et Moka, son frère et sa sœur) qu'il faudrait que je relise pour confirmer.

Tu envisages de le trouver en numérique ? Cela vaudrait peut-être mieux, car la couverture du livre physique est hideuse

OK, je vais donc tester Oh boy, voir si je peux encore aborder à la littérature "jeunesse" ; d'après le pitch, ça fait penser à Pennac.

Je vais en profiter pour le relire, ça commence à faire longtemps, même si je l'ai lu une bonne quantité de fois !

Voilà une belle recommandation ! Il me faut terminer auparavant L'œuvre de Dieu, la Part du Diable, passionnant et/mais long (et je manque de kleenex)...

J'ai lu un polar auquel j'ai vraiment bien accroché : Requiem pour une République de Thomas Cantaloube.
Pour un premier roman c'est déjà fichtrement bien fichu.

On est à l'époque où l'indépendance de l'Algérie se profile, où l'OAS se crée.
En louzdé, la préfecture embauche un tueur pour dessouder un avocat algérien qui n'a pas leurs faveurs. Et ensuite, un autre mercenaire pour dessouder le tueur. Ca fait beaucoup de flingues, tout ça !
Sauf qu'il y a bavure. Au lieu de descendre le seul avocat comme prévu, c'est toute la famille qui y passe. Le frère, la femme, et les 2 jeunes enfants.

On assiste donc aux retombées de cette affaire du point de vue de 3 personnages :
_ Le mercenaire qui n'a pas réussi à dessouder le tueur et qui craint d'être le prochain sur la liste.
_ Antoine, un truand, mais mine de rien un type plutôt attachant. Antoine est appelé par son ancien patron dans la résistance, Félix, qui est en réalité un banquier issu d'une vieille famille noble française. Il se trouve que la fille de Félix était l'épouse de l'avocat algérien. Et Félix, derrière le silence assourdissant de la préfecture (qui cache la bavure), pressent une sale affaire, et demande à Antoine d'enquêter pour lui.
_ Luc Blanchard, un jeune flic encore idéaliste mis sur l'affaire, et à qui on intime l'ordre de mettre ses conclusions sous le tapis pour en adopter de toutes faites. Sauf que cette histoire le taraude...

Et donc, pendant le roman, ces 3 personnages vont se croiser, se chercher, se jauger. Et tenter, chacun à sa façon, à résoudre le mystère de cette bavure. On croise aussi Maurice Papon, un François Mitterand ambigü en diable (on est au moment de faux attentat de l'observatoire), et une hiérarchie policière ouvertement raciste. Avec des magouilles immondes pour faire plier les algériens. Et tant pis s'ils sont innocents de ce dont on les accuse.
(Il y a aussi une charmante fleuriste bibliophile. L'amour ça compte aussi.)

Bref, je recommande.

C'est tentant ! Apparemment, il a sorti un nouveau polar cette année, Frakas.

Tristram a écrit:Voilà une belle recommandation ! Il me faut terminer auparavant L'œuvre de Dieu, la Part du Diable, passionnant et/mais long (et je manque de kleenex)...

Mon père vient justement de commencer Golem : ma discrète (?) campagne de propagande commence à porter ses fruits !

Je vais te lire sur John Irving !

J’écoute toutes les symphonies de Beethoven à Arte cet après-midi.
Je n’avais peut-être jamais écouté 1ère et 2e. Dommage, les ondes qui venaient de Helsinki ont été coupés (un peu) au milieu de la 3e. Mais bon.
Alors que je voulais lire « La marque du sacré » de Jean-Pierre Dupuy, je ne peux pas le retrouver. Le livre est caché quelque part dans le tas de papiers. J’ai donc commencé à lire sa « Petite métaphysique des tsunamis ». C’est intéressant. J’ai voulu d’abord lire le chapitre « Hiroshima ». Mais j’ai commencé par « New York » qui parle du 11 septembre. Pourtant en réalité il ne parle pas beaucoup sur Twin Towers, ni Bin Laden, mais le conflit entre Rousseau et Voltaire.
D’ailleurs, le tsunami non plus. Ce n’est pas le tsunami du Japon qui a causé la catastrophe de Fukushima, mais celui de la Thaïlande malgré la couverture « la grande vague de Kanagawa » de Hokusaï. Mais ce n’est pas si grave. De toute façon c’est ses réflexions qui m’intéressent.

Presque fini Conrad. Intense.

Fini Une confession de John Wainwrigt, qui m'a vraiment impressionnée. Je ne sais pas trop si c'est un polar ou un roman. Ou les deux. Mais quelle finesse psychologique !

J'ai commencé Donna Tartt - Le chardonneret, que je veux lire depuis au moins 3 ans (!).

Sans surprise, happée par ce style dense, dynamique.

Quant à Fabritius et l'univers artistique néerlandais, comment dire...extase...

Puis, le soir, je me prélasse avec Proust. Ses aubépines, ses coquelicots, son approche circulaire du temps, sa volonté de toucher à l'intime, de "capter le secret des choses", dit-il, et après cette musique douce, que pouvons-nous ajouter ?

Le silence...

Comme après n'importe quelle grande symphonie...

Gnocchi a écrit:« Petite métaphysique des tsunamis »

A lire le résumé ça a l'air intéressant, en effet.

J'ai commencé Middlemarch, le résumé me laissait sceptique.
Je suis complètement séduit par l'écriture, de la très bonne eau.
Comme quoi.

Entamé aussi Le derviche et la mort de Mesa Selimovic.

Très bon souvenir de Le derviche et la mort :

« Ma main s’est engourdie, la chandelle crachote, se refusant à mourir, je considère mes pensées à travers ces longues rangées de signes, et je ne sais si je les ai tuées ou ranimées. »
Meša Selimović, « Le derviche et la mort », 1

Middlemarch m'attire aussi, mais... quel pavé !

Dreep a écrit:J'ai commencé Middlemarch, le résumé me laissait sceptique.
Je suis complètement séduit par l'écriture, de la très bonne eau.
Comme quoi.

Entamé aussi Le derviche et la mort de Mesa Selimovic.

Très biien La Forteresse de Selimobic.

En train de savourer très lentement Eugène Onéguine.

Dans le moment, je suis imprégné mentalement de la préparation à la lecture de Ruelles, jours ouvrables d'André Carpentier que je lis par intermittence et j'ai Ferragus de Balzac dont j'ai lu la préface l'autre jour et ça promet... J'avais lu des bouts de La peau de chagrin il y a peut-être 10-15-20 ans?

Je recommence à marcher suite à l'abolition du couvre-feu qui avait lieu depuis courant janvier au Québec... le flâneur en moi se sent interpellé mais j'appréhende ma nouvelle réalité de lavallois. J'ai vécu à Montréal toute ma vie et je suis à Laval - une île au nord de Montréal - depuis septembre dernier. Il y a un dilemme qui se pose entre urbanité et réalité des banlieues... Sans couvre-feu, je me sens tout à coup plus détendu et libre de marcher...

Alors te voilà îlien ! L'île Jésus, c'est ça ? Pas loin de celle de Montréal !

- Svetislav Basara : Perdu dans un supermarché. - Ed Les Allusifs