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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

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Jean Blanzat

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Message par ArenSor Sam 18 Sep - 18:04

Jean Blanzat
(1906 – 1977)



Jean Blanzat Jean-b10


Après des débuts littéraires remarqués dans la revue « Europe» en 1929 dans laquelle il publie son premier récit en 1930, « Enfance », Jean Blanzat publie son premier roman, « À moi-même ennemi » aux éditions Grasset.
Résistant au sein du « Groupe du musée de l'Homme », Jean Blanzat est l’un des premiers membres du Comité national des écrivains, aux côtés de Jean Paulhan. Durant l'Occupation, il poursuit son activité romanesque et reçoit en juin 1942 le Grand prix du roman de l'Académie française pour « L'Orage du matin » grâce au soutien actif et engagé de Georges Duhamel, nouvellement élu secrétaire perpétuel, et de son ami François Mauriac qui par ce choix font acte de défi au pouvoir en place.
À la Libération, Jean Blanzat devient directeur littéraire des Éditions Grasset (1945-1953). Il est ensuite membre du comité de lecture chez Gallimard et rédige par ailleurs une chronique littéraire au Figaro (1946-1960). Il obtient encore le Prix Fémina pour son roman « Le Faussaire» (1964).

Œuvres
• « Enfance », 1930
• « À moi-même ennemi»,1933
• « Septembre», 1936
• « L'Orage du matin», 1942
• « La Gartempe», 1957
• « Le Faussaire», 1964
• « L'Iguane», 1966
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Message par ArenSor Sam 18 Sep - 18:11

Le Faussaire

Jean Blanzat Le_fau10

Le faussaire c’est le Diable, qui un soir d’hiver, en cachette du Créateur, décide de ressusciter quelques personnes d’un village situé aux confins du Poitou. Il y a une fillette, une jeune femme, le grand paysan, le Roux, un vieux et une vieille.
Les ressuscités auront droit à une journée de nouvelle vie. Certains se souviennent de leur « absence » du monde, d’autres non, ou pas complètement.
L’auteur va raconter l’histoire de chacun de ses personnages de retour parmi leurs proches. Il en fait une vraie allégorie de la condition humaine. Même « la vieille » qui se veut la plus maligne va se trouver prise à son propre piège.
L’écriture de Blanzat est à la fois poétique et remarquablement sobre, presque « blanche », très originale et très belle.
C’est un livre que j’ai lu il y a quelques mois et que je garde en mémoire ; une  étonnante découverte.

« La méditation ne reste pas vague, elle devient précise, riche, bien qu’elle se passe d’images, de souvenirs définis. Elle est comme une respiration très lente de soi-même. Dans la longue aspiration, remontant les années, qui retombent, s’apaisent, s’absolvent dans l’expiration.
Bienheureux, mais rares sont les jours où la bru permet au petit-fils d’accompagner son grand-père.
Ces jours là, sur l’herbe, au coin du pré, il y a deux Enfances l’une près de l’autre. Celle qui recommence et ne finit plus rien ; celle qui commence, éblouie d’elle-même. L’une est vive, tumultueuse, avide ; l’autre comblée, paisible, mais lasse.
Ces deux enfances se ressemblent, mais ne peuvent rien l’une pour l’autre. »

« Aujourd’hui, autour d’elle, c’est l’hiver spongieux, dépouillé. Les haies, les feuillages sont sans secrets. Les fourrés épais ont disparu, toute chose est souillée, cuite, rabattue à terre. Le pays ressemble à un terrain vague où des choses sales s’enchevêtrent. Les corbeaux qui vont à leur journée prêtent au paysage une âme oscillante. »

« Le déjeuner des deux écoliers est préparé à leur place. Le repas de midi qu’ils vont emporter gonfle leur gibecière. Un chat dort, le nez dans la cendre. Un reste d’aube, inchangé, veille à la fenêtre. »
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Message par Bédoulène Sam 18 Sep - 20:37

merci Aren un sujet original

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Message par topocl Sam 18 Sep - 21:40

Arensor, tu connaissais l'auteur avant de tomber sur ce livre ?

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Message par ArenSor Dim 19 Sep - 20:36

Absolument pas. Je suis tombé sur cette vieille édition de la collection "Blanche" et j'ai été intrigué par la 4e de couverture. J'ai vu que le roman avait été repris dans la collection "L'Imaginaire". Enfin, Hervé Bell l'avait sélectionné dans les "ensablés", c'est à dire les ouvrages complètement oubliés, mais qui mériteraient d'être redécouverts.
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Message par Tristram Dim 19 Sep - 21:32

Je ne connais pas Hervé Bel, mais j'adhère assez à ce qu'il dit dans ce bref entretien : https://actualitte.com/article/40393/interviews/les-ensables-survivre-en-litterature-mode-d-emploi-d-herve-bel
Par ailleurs, Le Faussaire est sur ma PAL (merci au poisson septentrional).

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Message par Tristram Mer 9 Mar - 12:32

Le Faussaire

Jean Blanzat Le_fau10

Le Démon ressuscite six morts d’un village de campagne pour 24 heures : la Fillette, la Jeune Femme, le Grand Paysan, le Roux, le Vieux, la Vieille, presque autant de nouvelles autonomes. Leur réapparition auprès des vivants, de leurs proches éventuellement, constitue autant de cas variés, fonctions également de leur souvenir plus ou moins conscient de leur « Absence ».
J’ai particulièrement été sensible à la situation du Vieux, qui a partagé ses maigres biens de son vivant, et vivait dans son ancienne maison avec un fils et une belle-fille peu reconnaissants, son épouse avec qui il ne parlait plus, et surtout son petit-fils, au premier plan de son affection partagée, avant le chien et les cinq vaches dont il avait soin ; de plus, sa sensibilité à son terroir est vive et finement rendue.
Ce roman pourrait être considéré comme fantastique, ou être rattaché au réalisme magique au sens large (Juan Rulfo, etc.), mais reste assez inclassable.

\Mots-clés : #mort #ruralité

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Message par Pinky Mar 15 Mar - 18:47

Le Faussaire

Le Faussaire, c’est-à-dire la Diable propose à cinq morts de revivre. Il les sort du cimetière et les rassemble sous un  cyprès en hiver. Le livre nous fait vivre le temps -bien court d’une journée, une nuit- pendant lesquels chacun va revivre avec ou sans mémoire du temps de l’absence, entre leur décès et leur retour éphémère à la vie.

La Fillette
La petite fille est morte à « cinq ans, depuis huit mois (en été). Elle n’a qu’une vague idée de l’absence. Elle a froid dans ses vêtements d’été et rejoint la ferme de ses parents. Un des chiens l’accueille et sa mère l’aperçoit. Le chapitre tourne autour de ce retour de l’enfant perdu ; retour étrange voire douloureux pour la mère et le père. L’enfant est là sans être vraiment présente : Après un bain dans tub :
« La petite ne bouge guère. Enveloppée d’un peignoir qui la protège des flammes, elle se laisse peigner.
La chevelure blonde de la Fillette, lisse, plate, assez peu fournie, semble propre. Cependant, le premier coup de peigne de la mère, son peigne aux larges dents, ramène une poignée de sable, qui tombe, picote l’eau du tub, résonne sur le zinc
La mère voit et entend ; elle regarde sa fille et ne rencontre que les simples yeux, vert pâle, pleins d’ignorance. Le second coup de peigne ramasse presque autant de sable, puis les suivants, le dixième, le vingtième. Sous les pieds nus de la fillette, le sable s’accumule et le niveau de l’eau monte. »
Le désarroi du père :

« Il s’en remet à sa femme. Il fera ce qu’elle voudra. Il ressentira ce qu’elle éprouve. Il pensera ce qu’elle pense. Du reste, on a le temps de voir. Le père ferme son couteau, embrasse la Fillette, pour un fois, sa femme. Il sort. Un moment après, on l’entend gourmander le cheval blanc ».
« Il a eu beau, un moment s’en remettre à sa femme. Cette affaire le regarde en premier lieu. Que dira-t-on di on le sait ? Il a une réputation sans tache, celle qui méritait autrefois les médaillons fleuris des cimetières : « Bon époux, bon père… »

La Jeune femme
« morte à 22 ans, depuis vingt mois (mars-avril-mai), veut oublier l’absence. Mariée deux saisons avant sa mort.
Le chapitre est construit autour de deux rendez-vous manqués avec son mari qui la viole pour sa dernière nuit et lors qu’elle veut « réparer », elle est rejetée par un mari qui ne trouve que la mort en elle et en devient impuissant. On peut se demander pourquoi les femmes veulent toujours réparer alors qu’on leur a fait du mal.
Belle description de la vie de la ferme qui rappelle des souvenirs
« Sa douce odeur [celle du lait juste tiré] se perd dans la puissante odeur de purin, de fumier, de litière, du suint, des sueurs animales. Ces relents forment une nappe stagnante aux contours imprécis, qui entame l’haleine fraîche du nouveau jour."
Description d’un intérieur qu’elle ne reconnait pas : peu de provisions,
« des bols ébréchés »…du linge sale qui déborde. Elle en déduit qu’elle est paresseuse, désordonnée, imprévoyante, malpropre, honteusement indifférente à ses devoirs. »

En la voyant à son retour, le mari fuit, boit puis revient vers elle

« Mais à mesure que la protection du temps et de l’espace diminue, à mesure peut-être que l’ivresse tombe, la peur regagne du terrain ».

Espérances déçues, froid de la mort. La boisson comme lutte illusoire contre la douleur. Volonté de la femme de réparer ce dont elle n’est pas coupable et qu’elle a subi.

Le Grand Paysan
Mort à 43 ans, depuis 18 mois (en mai, juin, juillet), marié trois enfants. Il n’oublie pas l’absence pendant les six premières heures mais l’oubliera pendant les six heures suivantes.

Il retrouve ses terres et n'apprécie pas la manière dont elles sont cultivées
Le grand Paysan  injurie en pensée son "remplaçant" :
"Où c'est que t'as appris ton métier, faux paysan ? ...où que t'as vu mettre les topinambours dans les meilleurs champs et le plus loin de la maison ? ...Faut-y que je t'explique..."
Il accuse aussi son "remplaçant" jeune ou vieux, Freluquet, Gaillard ou Vieux Schnock d'avoir couché avec sa femme et  les récrimine différemment suivant leur âge, leurs incompétences imaginées. Il accuse ensuite sa femme d'avoir profité de sa mort pour acheter radio, télé...
Après toutes ces récriminations, il aperçoit un changement. Un verger et une maisonnette se trouvaient au milieu de ses terres, propriété d'arrières neveux qui ne voulaient pas les vendre.
Peu à peu, l'oubli le rattrape. Il commence à ne pas comprendre les changements aperçus, les animaux qui le fuient..il approche de sa ferme, aperçoit les changements : nouveau matériel, langue inconnue parlée par les habitants. Il apprend que sa femme a vendu la ferme et à la description qu'en fait la vieille femme, il comprend qu'il est "passé à côté" :
Une reine ! Une bouche de fraise !  des yeux de châtaigne...des cheveux de paille...? C'est cela, c'est trop bien dit, mais c'est la vérité. Il n'a jamais su voir sa femme, il est passé à côté. Il n'a jamais respiré avec elle, au même rythme, il n'a pas vu qui elle était... ce qu'elle valait... l'honneur qu'elle lui faisait...il n'a pas su l'aimer."
La vielle femme lui fait à manger, lui donne des vêtements, un peu d'argent avec gentillesse avant que les autres n'arrivent.

Amour de ses terres, le paysan n'est plus rien sans son "Domaine", sans la nature de son enfance.

Le Roux
Mort à 19 ans, il y  a 7 mois (juin-juillet-août). Souvenir intermittent de l'absence.
Il n'est pas du pays, semble avoir vécu de rapines. Il attaque une brebis, a peur de la bergère
"Le Roux a peur de cette jeune fille faible et seule, plus que de vingt hommes"
Essaie de voler un coq, entre dans la cour d'une ferme. La fermière lance contre lui un chien que Le Roux tue dans un  combat extrêmement violent.
Il est ensuite pris en chasse par des hommes armés et des chiens mais les chiens le fuient.
Il rencontre un cheval : seul moment heureux.
"Il est nu, comme le voilà, oublié des hommes. Lui est traqué par eux. Il ne peut les oublier, ni eux, lui. Le cheval a de l'aisance à vivre, le Roux n'a pas trouvé sa place au soleil.
Le cheval, le grand cheval a une âme obscure. Il ne sait pas ce qu'a été le moment d'avant, ce que va être le suivant. Son destin est fait de présents absolus ; il lui est facile de les suivre, ignorant d'où il vient, où il va. »
Il se sent à nouveau pris en chasse par des hommes armés, des gendarmes. Il fuit, se jette dans un étang.
" Trempé, claquant des dents, terrorisé, le Roux offre au pâle soleil couchant sa face d'Homme, de très jeune homme, marquée de l'affreuse solitude, de l'affreuse misère humaine."
Il repart vers le cyprès :
"Le Roux attendra l'aube. L'Enfer, pour lui, c'est de ce côté."

Le Vieux
Le Vieux, mort à 72 ans, depuis 24 mois (novembre-décembre-janvier). Se rappelle l'absence.
Il a donné sa ferme à son fils et à sa belle-fille et se révolte contre leur ingratitude. En rencontrant un chasseur, il se rend compte qu'il lui est invisible. On ne le voit  ni ne l'entend. Il pense retrouver ses 5 vaches dont il a la garde mais même celles-ci l'ont oublié. Il pense à elle en passant près de leur pré et "songe"
Seul son petit fils l'accueille et le voit, l'entend. Son fils, sa belle-fille gronde l'enfant, le gifle car eux-mêmes ne voient rien.
"
-Tu n'as pas remarqué, dit l'enfant...qu'ils ne t'ont pas vu...pas entendu...
- Pas vu ! s'écrie le Vieux...pas entendu...Alors, je n'existe pas !
Le Vieux se bat la poitrine, claque ses cuisses.
-Mais puisque toi, tu me vois, tu me touches, tu me parles...Est-ce que tu ne me vois pas ? ....Est-ce que tu ne me parle pas ?...
- Oui, dit l'enfant. Mais...J'ai pensé à toi....j'ai toujours su que tu reviendrais...je t'attendais.
- et eux, dit le Vieux...Ils ne m'attendaient pas ? Ils ne parlaient pas de moi ?"
Le Vieux part ensuite retrouver ses vaches qui restent indifférentes, essaie de parler à la vieille et comprend qu'elle est maltraitée par les jeunes. Il voudrait se réconcilier avec sa bru mais se rend compte qu'elle est une force de la nature mais insensible, haineuse.
L'enfant l'accompagne puis entend sa mère l'appeler et rentre à la maison. Le Vieux le quitte pour rejoindre ce qu'il croit être l'Asile.

Qui se souviendra de nous ? Serait heureux de nous retrouver ?

La Vieille
Morte à 86 ans, depuis six mois (mai-juin-juillet). N'oublie pas l'absence.
"Tant qu'elle a été valide, et plus tard, de son fauteuil au coin du feu, la Vieille a régenté tout ce monde, selon les droits de l'âge, de la propriété et par autorité naturelle".
Elle a ensuite été alité six mois et perdu tout contrôle et ne peut plus rien surveiller. Son but va être de trouver un moyen de savoir ce qui s'est passé depuis son départ. Qui commande ? Parle-t-on d'elle ? ...Elle cherche donc en quoi elle peut se transformer pour reprendre son espionnage. Elle choisit d'être une grosse châtaigne posée en haut du sac près de la cheminée.
Elle croyait observer la noirceur et ne voit que de petits arrangements. La belle-fille se fait un café plus fin que celui qu'elle offre aux autres, son "benêt de fils" boit mais tous semblent s'entendre.
"A part leurs petits larcins, ces gens n'ont pas de secrets. Ils sont aussi simples qu'ils le paraissent. Il lui faut attendre quelque dispute, querelle, confession d'ivrogne, les dons incertains du hasard....
Mais au long des heures, rien n'annonce un événement caché. Les bruits sont naturels ; au dehors la bourrasque, au-dessus, dans les chambres, des ronflements, le cri arraché à quelqu'un par un rêve ; à l'intérieur, dans l'étendue sombre des bâtiments, les coups de corne des vaches qui ruminent debout et heurtent le bois de leur loge."
La Vieille reste châtaigne et ne peut  "mourir"  sauf si le Diable et Dieu permettent enfin "que les hommes enfin, laissés en paix, aient droit au néant."

Noirceur de la Vieille mais aussi droit au repos des âmes quelles qu'elles soient.

Pour tout le livre, une grande sensibilité à la nature mais aussi à la vie rurale, aux champs, aux odeurs, aux bruits des animaux. On voit, on sent, on entend la "campagne" comme diraient les Parisiens ou plutôt les urbains.
La dureté des gens, cliché ou réalité ?
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Message par Bédoulène Mar 15 Mar - 22:00

merci Pinky pour ton com et les extraits

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