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Alexander Sutherland Neill

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Message par Pinky Lun 25 Juil - 17:15

Alexander Sutherland Neill


(1883-1973)

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Alexander Sutherland Neill, aussi appelé A. S. Neill, (1883-1973)était un pédagogue libertaire écossais. Il est le fondateur, en 1921, de l'école de Summerhjill qu'il « dirigea » jusqu'à sa mort. Il fut alors remplacé dans sa tâche par sa seconde épouse jusqu'n 1985, puis par sa fille Zoe Readhead qui est l'actuelle directrice de l'école. L'école accueille encore aujourd'hui plus de soixante-dix étudiants.
Pendant la guerre de 14, il trouve un poste d'instituteur et remet en question l'autorité et les punitions. Il en fait le récit dans Journal d'un instituteur de campagne.
Après-guerre, il fait la connaissance de Homer Lane (en) et commence une analyse avec lui. Lane est le fondateur du Little Commonwealth, un établissement fonctionnant selon le principe du self government, et A. S. Neill lui reconnait une grande influence sur lui.
Le pionnier des années 20
A.S. Neill participa dans les années 1920 à la Ligue internationale pour l’éducation nouvelle, rassemblement des militants de l'éducation nouvelle de cette époque. Il participa au congrès inaugural de Calais, croisant là Decroly, Ferrière et tous les grands pionniers, s’y faisant remarquer comme un auteur d’ouvrage de combat. Il y rencontra également Maria Montessori déjà éminente théoricienne de l’éducation dont il fut un adversaire farouche; il lui reprochait scientisme et moralisme.
La création de Summerhill
En 1921, lors d'un voyage en Europe lié à son intérêt pour l'éducation nouvelle, Neill rencontre Otto et Lilian Neustätter, directeurs de l'école nouvelle Dalcroze, située dans la cité-jardin pour artistes et artisans de Hellerau, dans la banlieue de Dresde. L'école comprenait une section musicale, son principe était que l'enfant est fondamentalement bon et ne doit jamais être puni. Créativité et libre-expression y étaient favorisées. Neill accepte d'y enseigner en tant que co-directeur, tout en prenant ses distances avec le puritanisme d'autres enseignants. Il commence à y expérimenter, avec l'introduction du "self-goverment", les principes de ce qui deviendra Summerhill.
À la suite de plusieurs contestations et difficultés politiques reliées aux principes sur lesquels était fondée l'école, notamment son refus de l'enseignement religieux, Neill repart en 1923 à la recherche d'un nouveau lieu, et c'est en Angleterre, à Lyme Regis, dans le sud du pays, qu'il installe l'école dans une maison appelée Summerhill. Puis Neill déménage celle-ci dans le comté de Suffolk en Angleterre en 1927, près de la ville de Leiston.
L’influence de Reich
En 1937, Neill fit la connaissance de  Wilhelm Reich avec qui il devint ami, et dont les idées proches des siennes l'influenceront, notamment sur la prise en compte de l'intérêt sexuel chez l'enfant. S’il ne craignait la fermeture de l’école par les autorités, Neill ne poserait aucun interdit pour la sexualité.
(source Wikipédia)
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Message par Pinky Lun 25 Juil - 17:17

Bibliographie
• A.S. Neill, Summerhill School : A New View of Childhood, St Martin’s Griffin, New York, 1995 (ISBN 0-312-14137-Cool (traduction Libres enfants de Summerhill aux Éditions François Maspero, 1970, puis réédition aux Éditions de la Découverte, 1995 et dans la coll. "Folio essais", no 4, 2004. Condensé de plusieurs ouvrages de Neill. The Free Child date de 19535.
• A.S. Neill, La Liberté, pas l'anarchie, (suivi de : À propos de Summerhill, de Bruno Bettelheim), Hart Publishing (New York) 1966, Payot, coll. "Petite bibliothèque Payot", 1970, rééd. 2011.
• A.S. Neill, Neill ! Neill ! Peau de mandarine !, Hart Publishing (New York) 1972, trad. Hachette, 1980. Autobiographie.
• A.S. Neill, Journal d'un instituteur de campagne, Payot et Rivages, (Paris), 1975.
• A.S. Neill, Le nuage Vert, Gallimard, collection "Folio Junior", 1980.
Études sur Neill
• Jean-François Saffange, Libres regards sur Summerhill, Lang (Genève), 2000. Ouvrage comportant une biographie très complète, une modélisation de la pensée de Neill, ainsi qu'une foule de commentaires et de points de vue de chercheurs et pédagogues célèbres (Piaget, Freud, Dolto, Oury…).
• Jean-François Saffange, Alexander Sutherland Neill, Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée, Paris, UNESCO, Bureau international d'éducation, vol. XXIV, no 1-2, 1994, p. 225-236, texte intégral [archive].
• Yves Jeanne, Alexander Sutherland Neill : la liberté bien comprise, Reliance, 1/2006, pages 107-113, texte intégral [archive].
• Marc Blanchette, Alexander S. Neill et sa conception pédagogique, TACT, Université Laval, sans date, texte intégral [archive].
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Message par Pinky Lun 25 Juil - 17:24

Journal d’un instituteur de campagne

L’ouvrage est écrit au fil de la plume et publié en 1915 alors que Neill enseigne. L’auteur y critique les punitions et remet en cause la pédagogie fondée sur celles-ci.

Un pédagogue libertaire :
« J’ai beaucoup réfléchi depuis hier à la discipline. J’ai connu un directeur d’école qui insistait sur ce qu’il appelait la parfaite discipline. Ses gosses restaient assis toute la journée. Un seul mouvement de leur part et il sortait son martinet. Tous les élèves se mettaient au garde-à-vous au moindre de ses ordres. Ses journées étaient fort paisibles.
Je dois avouer que je suis très peu compétent lorsqu’il s’agit de discipline Aujourd’hui Violet Brown s’était mise à fredonner Tipperary alors que je faisais l’appel. J’ai levé la tête et lui ai dit : « Qu’est-ce qui te rend si joyeuse ce matin, Violet ? » Elle a rougi et m’a fait un large sourire.
Je pense que par nature, je suis très indulgent ; je me fiche bien que les gosses parlent ou non. En fait, si le bourdonnement de leurs conversations cesse, je me dis qu’il se passe quelque chose et invariablement je me tourne vers la porte pour voir si j’aperçois la figure d’un inspecteur… »
…………….
Nous passons les heures de classe dehors, maintenant Les élèves prennent leurs livres, vont se promener et étudient sur le bord de la route. Quand je veux leur parler, je sonne du clairon.

Un autre enseignant s’indigne de cette manière d’enseigner
«
C’est une question purement personnelle, répondis-je, je ne veux pas que l’on m’impose des règles de conduite précises et je refuse d’en imposer à mes gosses.   ….
« Jeune homme » me dit-il sévèrement, « un jour vous comprendrez que le travail, le savoir et la discipline, ont une suprême importance. Voyez les Allemands ! »
Il fait un geste de la main en direction du vaisselier et je regardai aussitôt autour de moi.
« Regardez ce que l’Allemagne est arrivée à faire à force de travail, de savoir et de discipline »
« Pourquoi donc alors tous ces efforts de notre part pour écraser un gouvernement qui possède toutes les vertus ? » demandai-je avec beaucoup de modestie.
« Ce n’est pas la discipline que nous essayons d’écraser, c’est le militarisme. »


Le pédagogue critique de la société

Je suis décidé à arracher toutes les guenilles hypocrites qui recouvrent les simples vérités de l’existence ; j’apprendrai à mes gosses à douter de tout. Je leur ai déjà dit que la fabrication de la plupart des produits pharmaceutiques patentés revient seulement à quelques sous et je leur ai expliqué que le fabricant investit une bonne partie de ses profits dans la publicité. Je leur ai parlé de l’immense gâchis de matériaux et d’énergie qui permet cette publicité et j’ai tempêté devant eux la laideur des panneaux publicitaires

Le pédagogue ambitieux pour ses élèves

Musique et Poésie
Je leur ai demandé de réfléchir au premier vers de The Hound of Heaven de Thompson. Je ne pensais pas qu’ils en comprendraient un traitre mot, mais je voulais tester leur capacité d’appréciation des sons. La grande musique peut trouver une résonance dans le cœur d’un être rustique, mais c’est moins sûr dans le cas de la poésie. Toutefois j’essaie d’amener mes gosses à sentir la poésie.

Des équipements  pour une éducation riche et variée

Je n’ai pas un dixième de l’armement dont j’ai besoin ; il me faut un piano, un phonographe, un cinématographe avec des films comiques, une bibliothèque avec des illustrés et des gravures. Il me faut des balançoires et des bascules dans la cour de récréation, des lapins et des souris blanches ; il me faut aussi des instruments à vent et à cordes pour former un orchestre scolaire.
J’aime bâtir des châteaux en Espagne.

Histoire

Je pense que l’enseignement de l’histoire dans les écoles est mal fait. Si je me penche sur un ouvrage scolaire d’histoire, je remarque qu’on insiste surtout sur l’incident et l’anecdote. A quoi nous sert-il de connaître le vagabondage matrimonial d’Henri VIII ? A qui cela importe—t-il que Henri 1er -ou était-ce Henri II- ait ou n’ai jamais souri ?
………..
Les livres d’histoire dans les écoles diront : « La guerre fut déclarée parce que le Kaiser voulait se rendre maitre du monde, et le peuple allemand ne fut en rien responsable de cette décision. ».
Les historiens, eux, diront – à vrai dire je ne sais pas ce qu’ils diront, mais je crains qu’ils ne réduisent le Kaiser à une note de bas de page

J’ai faut un petit essai aujourd’hui. J’ai donné une interrogation d’histoire et les élèves ont eu le droit de se servir de leur livre…Je déteste l’interrogation habituelle où l’élève est minuté.

Le pédagogue partisan de la mixité à l’école


La mixité est la meilleure chose qu’ait établie notre système éducatif écossais. Les gosses apprennent tôt l’interdépendance des sexes ; garçons et filles commencent à se comprendre mutuellement de bonne heure. Tout danger de placer les femmes sur un piédestal est écarté ; les garçons voient les filles comme des créatures humaines ordinaires avec des défauts (« j’vais l’ dire au maître ! ») et bien des qualités. Les filles, elles voient les garçons – au fait, je ne sais pas très bien comment elles les voient. »
…..
Le grand obstacle à une éducation franche en matière de sexualité, est le fait déplorable que la plupart des adultes persistent à associer la sexualité avec le péché. L’expression « né du péché » est encore appliquée pour parler d’un enfant illégitime. Quand je songe à la cruauté condamnable que déploient les femmes mariées et vertueuses à l’égard d’une jeune fille qui a un enfant en dehors du mariage, j’ai envie de changer l’expression ne faveur de « né dans le péché ».

Le pédagogue « de gauche » ?

Ce matin, j’ai reçu un mot d’un fermier du voisinage.
« Cher MONSIEUR – j’envoie mon fils Andrew à l’école pour y recevoir une éducation et non pour y étudier la politique de gauche…
J’ai appelé Andrew à la récréation.
« Andrew », lui ai-je dit en souriant, « quand tu rentreras à la maison ce soir, tu diras à ton père que j’exècre la gauche probablement plus qu’il ne l’exècre lui-même.
Le père est venu ce soir s’excuser. « J’pensais qu’ vous étiez un d’ ces farceurs d’ la gauche » m’a-t-il expliqué. Puis il a ajouté « Et quelles sont vos idées politiques ? »
« Je suis un utopiste ! » lui ai-je dit modestement.


Notre système actuel n’est pas celui de la justice, mais de la vengeance. J’ai vu un jour un pauvre orphelin envoyé en prison parce qu’il avait volé une paire de chaussures ; on le mettait entre les mains des geôliers et il allait apprendre à détester ses congénères. La justice aurait dû exiger qu’on demande : « Pourquoi a-t-il volé ? Pourquoi n’avait-il pas de chaussures ? Quelle sorte de vie est-il obligé de mener ? » et je sais que l’orphelin aurait été acquitté.
…………….
Ce qui est bizarre, c’est que tous les aristocrates qui discourent sans fin sur l’impérialisme et le patriotisme, et qui parlent de « faire payer sa dette à l’étranger » sont les ennemis du travailleur. Ils ne tiennent pas particulièrement à avoir un pays sans taudis et sans esclavage ; ils sont trop occupés à imaginer un plan pour étendre l’Empire au l’Empire au loin afin de ne pas avoir à penser à l’Empire chez eux.

Il faut ajouter à tout cela que Neill ne se voyait pas enseigner la religion, ce qui lui a aussi été reproché.

Malgré le décalage chronologique, beaucoup de domaines qu’il aborde sont toujours d’actualité : rôle de la discipline, programmes scolaires, enseignement de l’histoire, place des arts  et prise en compte des besoins des élèves, sans parler de la formation des enseignants.

Un texte daté mais qui permet de continuer à se poser des questions sur l’éducation et l’enseignement.
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Message par Tristram Lun 25 Juil - 18:47

Vastes questions ! L'éducation (qu'espérer sans connaissance, et sans initiation à sa société avec ses valeurs ?), l'apprentissage de l'Histoire (il est vrai que les historiens la réécrivent sans cesse...), la mixité (une sexualité émancipée de la morale ?), la discipline (il est vrai que, sans, une armée se débande au... son du clairon).
Quant à la publicité, j'ai encore constaté lors de mon séjour en métropole ses intrusions intolérables et incontestées dans les paysages urbains et les programmes télé ; je pense fermement qu'un jour viendra où son envahissante absurdité sera étudiée en tant que croyance irrationnelle (malgré son vernis économique qui ne profite qu'à son clergé), et son efficacité rangée avec celle des patenôtres et autres cierges.

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Message par Pinky Lun 25 Juil - 19:27

Tristram merci pour ta réponse mais je n'ai pas bien compris (qu'espérer sans connaissance, et sans initiation à sa société avec ses valeurs ?). Veux-tu dire qu'il faut adhérer à ces valeurs ?
Pour l'histoire, as-tu une position "relativiste", du style "les historiens passent et l'histoire se modifie au fil des ans" ? Il s'agit ici plutôt de savoir ce qu'on enseigne, les grands personnages qui seraient les seuls ou non à conduire les événements, les anecdotes ou une compréhension des faits et de leur complexité. Débat toujours actuel sur la capacité des élèves à comprendre la complexité
Pour la mixité et l'éducation sexuelle, je pense qu'il va falloir que je lise la suite des ouvrages pour voir quelles sont les positions de Neill. Je pense qu'on doit être assez proche du discours de certains soixante-huitards et non de tous. L'ouvrage a été traduit en 1975 et c'est aussi une période ou après 1968, on continue à discuter de ces pédagogies de l'Ecole nouvelle qui ont été aussi très décriées et qui le sont encore, tout en sachant que ces théories ne sont pas toutes identiques, loin de là.
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Message par ArenSor Lun 25 Juil - 20:52

Ce qui me frappe est la grande liberté d'expérimentation pédagogiques qui avaient cours dans la première moitié du 20e siècle, parfois avec des erreurs, mais il y avait une vraie recherche. J'ai l'impression qu'aujourd'hui l'Education Nationale a tellement verrouillé, formaté programmes et pratiques que toute marche de manœuvre est réduite à néant...
Me trompes-je ?
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Message par Tristram Lun 25 Juil - 21:52

Qu’espérer sans connaissance, et sans initiation à sa société avec ses valeurs ?
Un individu n’a pas d’avenir dans sa société s’il ne la connaît pas. Il va à l’école pour apprendre (et apprendre à apprendre seul : « lire »), c'est-à-dire acquérir un certain bagage de savoir (notamment scientifique : histoire, etc. : « compter ») et faire savoir, c'est-à-dire (s’)exprimer : « écrire ». De plus, il doit connaître les valeurs communes (d’autant que nul n’est censé ignorer la loi) : il ne faut pas violer ni violenter, des choses comme ça.
Veux-tu dire qu'il faut adhérer à ces valeurs ?
Il faut a minima les respecter, et suivre les usages de sa société. Par exemple, je suis animiste, il est malvenu de se promener nu dans la rue, et je m’habille pour sortir – d’autant que je n’ai pas envie d’être interné.
Les historiens réécrivent sans cesse l’Histoire.
C’est une boutade révisionniste : comme toute science, elle évolue ; à comparer à la certitude du dogme.
une compréhension des faits et de leur complexité
Apprendre qu’il n’y pas de question simple, et en déduire que les solutions miracles sont fallacieuses, me paraît faire partie des missions de base de l’école.
Pour la mixité et l'éducation sexuelle
Je n’ai pas trop d’idées sur l’enseignement de la sexualité, qui ne m’a d’ailleurs pas été enseignée à l’école (peut-être parce qu'elle n'était pas mixte ?) Personnellement, de par mes convictions religieuses, je préfère la pratiquer nu ; pour le reste, je m’en tiens aux règles sus-citées : ne pas nuire à autrui.
Tout cela dit si simplement que c’en est simpliste.
J'ai l'impression qu'aujourd'hui l'Education Nationale a tellement verrouillé, formaté programmes et pratiques que toute marche de manœuvre est réduite à néant...
Je ne sais pas, ayant quitté l'école depuis longtemps ; mais si j'en crois ce que j'entends autour de moi, c'est quelque chose de nul, chiant, inutile. Ceci dit, il faudrait sans doute que j'y retourne.

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Message par Bédoulène Mar 26 Juil - 7:39

le commentaire de Pinky m'a intéressée.............et vos remarques aussi Tristram et Aren.

Pour l'éducation : c'était mieux avant ?

le récit de ce livre montre que de tout temps les "autres" (enseignants en l'occurrence)critiquent ceux qui sortent des chemins.

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Message par Pinky Mar 26 Juil - 8:13

Bédoulène et Arensor c'est compliqué de vous répondre sans tomber dans le simplisme.


Disons que les années 20 puis les années 60 ont été de véritables laboratoires de pratiques pédagogiques "nouvelles" sans que ce soit bien sûr la généralité. Des expériences perdurent et je pense que l'ouvrage présenté par Hanta en fait partie. Prenons l'exemple du mouvement Freinet, il existe toujours mais les enseignants qui s'en réclament sont moins nombreux, les instituts de formation n'y font plus référence en général. Cette pédagogie était aussi adaptée à ce qu'on appelait les "classes uniques" regroupant des élèves de niveaux allant du CP au CM en incluant aussi des classes préparant au certificat d'études. Par ailleurs, il a existé des expériences concernant les lycées, celui de Saint-Nazaire créé par Gaby Cohn-Bendit en était un exemple qui doit continuer à fonctionner et qui inspire les lycées de la seconde chance.
Oui, il y a normalisation et une politisation de ces questions autour de 68 qui perdure. On peut ajouter une manière progressive d'aligner le primaire sur le secondaire avec des programmes beaucoup plus contraignants. En revanche, les écoles Montessori sont de plus en plus nombreuses et touchent plutôt un public aisé tandis que des expériences Freinet peuvent être menées avec des publics scolaires en grande difficulté sociale. Une très belle étude Reuter Yves, dir. (2007) : Une école Freinet. Fonctionnements et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire, Paris, L’Harmattan. a suivi une école du nord de la France. La conclusion la plus intéressante au delà de l'amélioration du climat scolaire est le fait que les savoirs appris sont vite oubliés en pédagogie "traditionnelle" ce qui n'est pas le cas en pédagogie Freinet mais tout n'est pas forcément positif.



Il me reste à répondre à Tristram
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Message par Pinky Mar 26 Juil - 8:23

Tristram, il me semble que ces expériences te paraissent inquiétantes. Elles rendraient leurs élèves inaptes à s'intégrer dans la société, si j'ai bien compris ton propos. En fait, il s'agit plutôt de prendre du recul par rapport à certains usages, de les accepter ou non en fonction d'une vie sociale "vivable" mais "lucide".
D'ailleurs, ces mouvements accordent beaucoup d'importance à la vie de la classe voire de l'école tout en travaillant sur droits et devoirs de chacun, les droits des uns étant la garantie de ceux des autres. Il y a bien une loi garantie par l'enseignant et par des principes extérieurs, droits de l'enfant ou déclarations de droits 1789,1946...et non l'arbitraire du maitre.
Quant aux savoirs, il n'est pas question de ne pas les acquérir mais la question du comment se pose. On peut se demander s'il vaut mieux faire écrire les élèves en classe ou les assommer de dictées et de punitions....tout en leur faisant peu à peu travailler orthographe, expression, syntaxe pour qu'ils parviennent à dire ce qu'ils veulent exprimer.
Idem pour l'histoire, on apprend par cœur, on se limite à des lieux communs ou on essaie de comprendre, cela suppose d'alléger les programmes et de ne pas viser l'encyclopédisme.

Pour l'éducation sexuelle et la vision de la sexualité par Neill, il faut que je continue à le lire mais je sais qu'il a été pas mal critiqué à ce sujet.
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Message par Tristram Mar 26 Juil - 12:37

Il ne faut surtout pas éplucher ma petite rédaction scolaire ! Je pensais justement dire que l'école est le lieu d'un apprentissage initiatique des règles de la tribu (les filles s'entraînent avec des poupées à la maternité, les garçons à jouer à la guerre en supposant qu'ils rechigneraient moins à y aller pour de vrai, l’ensemble avec diplômes à la clé) ; il y avait d'ailleurs une seconde initiation, exclusivement masculine, le service militaire, qui m’a laissé le souvenir d’un extraordinaire laboratoire psychologique, et où j’ai beaucoup rencontré et appris, bien que ce soit « à mon corps défendant ».
Il est assez légitime que la société tente d'inculquer un certain conformisme avec son "socle commun" : dans le même temps qu'on apprenait à se soumettre à une image attendue de soi, il était interdit de taper sur ses condisciples (dans l'enceinte de l'école), surtout quand on était plus fort (le cas inverse étant curieusement beaucoup plus rare, mais fort significatif). Il y a bien sûr des valeurs qui sont percolées dans le tissu familial, mais elles sont surtout imprégnées de manière égalitaire dans la phase scolaire (du silence dans les rangs à l'éducation civique).
Je ne parlerai pas des méthodes d’enseignement, parce que je n’ai rien à dire d’utile, même avec beaucoup d’imagination : je n’y connais vraiment rien. Par contre, je me rends compte (a posteriori) que la curiosité est tôt éveillée par des choses qu’on cultivera (ou pas). Je tiens à préciser l’apport majeur d’instits et de profs qui savent « motiver », intéresser des élèves. J’espère que tous nous en avons connu, c’est un bon souvenir qui nous aura aussi appris la qualité humaine qu’on peut découvrir chez certains individus.
J’aimerais également pointer la posture de cancre assumé qu’on entend souvent louer, après-coup, et qui m’interroge. C’est aussi à l’âge adulte qu’on avoue à ses parents les petites libertés qu’on a prises avec la discipline, et encore plus tard que vos enfants vous apprennent les leurs. J’ai confessé bien après que la férule ne puisse tomber que j’avais fait passer la durée du catéchisme du jeudi après-midi de une à deux heures, et que je n’y allais pas ; j’ai appris récemment de l’un de mes fils qu'il se réjouit encore que je me sois plaint de la mauvaise orthographe des enseignants dans des bulletins qu’il rédigeait lui-même.
Quant au difficile équilibre de discipline et permissivité, je ne suis pas certain qu’il y ait de méthode générale en dehors du cadre légal. À ce propos, voici un reportage significatif me semble-t-il : https://www.francetvinfo.fr/bac/videos-objectif-bac-comment-des-lyceens-de-drancy-ont-fait-leurs-preuves-a-l-examen-grace-a-la-methode-novatrice-de-leur-prof-d-economie_5269783.html
Il souligne l'importance fondamentale du dialogue parents-enseignants (il y avait les gosses qui s'en prenaient une autre par leur père en cas de gifle professorale, et ceux dont les parents assaillaient l'enseignant à la moidre punition).
Je reste bien d’accord sur une chose : on peut dire tout et son contraire sur telle méthode d’enseignement, le vrai souci étant qu’outre ses souvenirs personnels on projette ses convictions politiques et religieuses, et les conflits sociaux…

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Message par Bédoulène Mar 26 Juil - 15:34

quant-au dialogue parents-enseignants je me souviens, qu'à mon époque, il y a des décennies donc, il n'y avait pas beaucoup de parents qui échangeaient avec les enseignants, par désintérêt ? pace qu'ils estimaient ne pas être en capacité ?

sinon j'ai aimé plusieurs de mes instits du primaire, surtout celle qui m'avait appris à lire et écrire (de septembre à Noël)

Pinky tu as un métier en rapport avec la psychologie ?

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Message par Pinky Mar 26 Juil - 16:47

Merci pour le dialogue, Bédoulène et Tristram. Non, je n'ai pas de métier en rapport avec la psycho mais avec l'enseignement et l'éducation. Heureusement, on a tous de bons souvenirs de certains enseignants, des mauvais aussi bien sûr...
Pour la relation parents-enseignants, c'est une très vaste question. En effet, certains parents ne se sentent pas légitimes et n'osent pas voir les enseignants, d'autres sont trop interventionnistes. L'équilibre n'est pas simple. Il n'est pas toujours bon non plus que les parents sachent tout ce qui se passe à l'école. On sait par exemple que cela peut engendrer de la maltraitance dans certains cas. Donc pas d'automatisme. Certains enseignants ne sont pas recommandables ou inversement...Sans doute une des questions les plus chaudes des deux côtés.
Pour répondre à Tristram, oui on peut toujours discuter des méthodes mais à un moment donné, par respect pour les enfants, il est bon de prendre position (côté enseignants comme côté parents), tout ne se vaut pas.
J'ai beaucoup aimé, Tristram, l'histoire de ton fils qui remplissait ses bulletins avec des fautes d'orthographe, belle adaptation au monde scolaire même si c'est tout à fait répréhensible...belle confiance des parents....
Vos réponses et notre discussion vont m'amener à poursuivre mes lectures. J'ai trouvé en occasion : la liberté pas l'anarchie de Neill et un dossier collectif : Pour ou contre Summerhill
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Message par Tristram Mar 26 Juil - 17:03

Pinky a écrit:belle confiance des parents....
Belle défiance des parents lorsque le pot aux roses fut découvert, tant vis-à-vis du rejeton que de l'institution où ledit était en pension... Lui s'étonne aujourd'hui encore du silence assourdissant qui suivit cette révélation...

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Message par Bédoulène Mer 27 Juil - 7:29

J'étais une élève bien sage, pas de cachoterie, pas de tricherie. Ce que je pouvais faire l'était ouvertement comme ma très vilaine écriture (de même aujourd'hui) qui m'a valu de faire le tour de la cour pendant une récréation avec le cahier au dos !

je trouve cette pratique honteuse de la part de l'enseignante et humiliante pour ma part.

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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Pinky Mer 27 Juil - 7:38

Bédoulène,je voulais justement ajouter cet élément à ta question : "C'était mieux avant ?" Je dirais non car ces punitions humiliantes sont beaucoup plus rares et très mal tolérées aujourd'hui
Pour ma part, après plusieurs années en classe multiniveaux (du CM à la 3e en passant par les fins d'études) où l'on était très autonomes, j'ai commencé à faire des "bêtises" quand je suis allée dans un lycée où chaque classe était séparée des autres. Je m'ennuyais alors et j'amusais la galerie...
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Message par Bédoulène Mer 27 Juil - 13:09

faire rire, un bien !

Wink

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