Aleksandar Bečanović
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Aleksandar Bečanović
Aleksandar Bečanović
(1971)
(1971)
Biographie :
Aleksandar Bečanović est poète, écrivain, traducteur, critique et scénariste de cinéma.
Il a écrit cinq recueils de poésie et deux recueils de nouvelles. Il a également publié deux ouvrages de critique littéraire.
En 2002, il a reçu le Prix monténégrin Risto Ratković du meilleur livre de poèmes. Il écrit des critiques de film et des essais pour le quotidien monténégrin "Vijesti".
"Arcueil" (2015), son premier roman, a reçu le prix de littérature de l'Union européenne - Monténegro, en 2017.
Il vit à Bar.
Bibliographie :
Ulisova daljina, 1994
Jeste, pjesme, 1996
Ostava, pjesme, 1998
Mjesta u pismu, pjesme, 2001
Očekujem što će iz svega proizaći, 2005
Žanr u savremenom filmu, 2005
Arcueil, 2015, traduit par Alain Cappon aux Éditions Do (2020)
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Re: Aleksandar Bečanović
Arcueil
Le Marquis de Sade n’a pas encore 28 ans lorsqu’il est accusé d’avoir sauvagement agressé dans sa propriété d’Arcueil une mendiante, peut-être une prostituée. L’écrivain n’est pas encore connu. Arcueil, le roman d’Aleksandar Bečanović, repose sur un doute. La culpabilité du Divin Marquis n’a pas été établi par un tribunal, on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé ce jour de Pâques 1768 à Arcueil. Du doute on passe au problème, celui de la vérité, noyée dans ces différentes versions, allégations et témoignages ― une vérité inapprochable, un mystère qui, tel qu’il est présenté dans ce roman, reste entier. L’idée est prometteuse, me rappelle un peu l’admirable Glose de Juan José Saer, on peut aussi penser au Rashômon d’Akutagawa. Mais, quand on regarde cet Arcueil on se désole et quand on le compare… on se redésole. En l’espèce, le traitement romanesque de l’anecdote Sadienne ne m’a que bien piètrement intéressé. Et puisque l’on sait peu de choses sur cette affaire, je me demande ce que Bečanović ajoute à ce rien ― rien ? Oh, pas tout à fait, allez ; en sus de ce que j’ai ressenti comme de la complaisance (cette mésaventure racontée cinq ou six fois, avec des variations sensibles mais pas toujours nécessaires, parfois superflues) il y a cette vision de Sade en artiste, concevant ses débauches comme des mises en scènes théâtrales. Les moindres détails de cet homme méticuleux (et ils sont nombreux ― plaisirs/souffrances, disposition mentale des acteurs) sont subordonnés à l’art. Sade inspecte la « victime » jusque dans ce que son regard exprime : vide, stupéfaction, apaisement, stupidité. Sade est quant à lui une figure qui fascine à bien des égards (littéraires ou morales) ; je soupçonne Bečanović de s’être un peu trop reposé là-dessus.
Le Marquis de Sade n’a pas encore 28 ans lorsqu’il est accusé d’avoir sauvagement agressé dans sa propriété d’Arcueil une mendiante, peut-être une prostituée. L’écrivain n’est pas encore connu. Arcueil, le roman d’Aleksandar Bečanović, repose sur un doute. La culpabilité du Divin Marquis n’a pas été établi par un tribunal, on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé ce jour de Pâques 1768 à Arcueil. Du doute on passe au problème, celui de la vérité, noyée dans ces différentes versions, allégations et témoignages ― une vérité inapprochable, un mystère qui, tel qu’il est présenté dans ce roman, reste entier. L’idée est prometteuse, me rappelle un peu l’admirable Glose de Juan José Saer, on peut aussi penser au Rashômon d’Akutagawa. Mais, quand on regarde cet Arcueil on se désole et quand on le compare… on se redésole. En l’espèce, le traitement romanesque de l’anecdote Sadienne ne m’a que bien piètrement intéressé. Et puisque l’on sait peu de choses sur cette affaire, je me demande ce que Bečanović ajoute à ce rien ― rien ? Oh, pas tout à fait, allez ; en sus de ce que j’ai ressenti comme de la complaisance (cette mésaventure racontée cinq ou six fois, avec des variations sensibles mais pas toujours nécessaires, parfois superflues) il y a cette vision de Sade en artiste, concevant ses débauches comme des mises en scènes théâtrales. Les moindres détails de cet homme méticuleux (et ils sont nombreux ― plaisirs/souffrances, disposition mentale des acteurs) sont subordonnés à l’art. Sade inspecte la « victime » jusque dans ce que son regard exprime : vide, stupéfaction, apaisement, stupidité. Sade est quant à lui une figure qui fascine à bien des égards (littéraires ou morales) ; je soupçonne Bečanović de s’être un peu trop reposé là-dessus.
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