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Emile Zola

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Message par Bédoulène Lun 11 Jan - 8:07

un beau commentaire Secrètement qui invite à une relecture, lecture faite moi aussi il y a bien trop longtemps

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Message par Invité Lun 11 Jan - 9:16

Merci Bédoulène. I love you

Je le relirai aussi sans doute un jour, c'est un roman très réussi.

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Message par Quasimodo Lun 11 Jan - 22:28

Merci pour ton commentaire, Secrètement. J'avais quelques préventions contre Zola, qui deviennent de la curiosité à mesure que je découvre l'énorme et invraisemblable influence qu'il a eue sur la littérature mondiale.
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Message par Invité Mar 12 Jan - 0:03

En lisant ton commentaire sur la Curée, je trouve que tu disais pas mal de choses justes, notamment sur l'excès et les quelques longueurs que je retrouve aussi dans Nana. D'ailleurs, Renée et Nana se rejoignent, je trouve.

Je pense que le bonhomme prend tellement de plaisir à écrire qu'il en fait parfois un peu trop. Mais ça fait partie du "package". sexualité - Emile Zola - Page 2 1390083676

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Message par Laurentides Jeu 24 Aoû - 16:13

sexualité - Emile Zola - Page 2 97822511

« Pascal fixait un regard pénétrant sur la folle, sur son père, sur son oncle ; l’égoïsme du savant l’emportait ; il étudiait cette mère et ces fils, avec l’attention d’un naturaliste surprenant les métamorphoses d’un insecte. Et il songeait à ces poussées d’une famille, d’une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d’ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d’un éclair, l’avenir des Rougon-Macquart, une meute d’appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d’or et de sang. »
La Fortune des Rougon, chapitre VII.
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Message par ArenSor Ven 25 Aoû - 21:18

Vague souvenir de ce roman. Le dernier Zola que j'ai lu : "La Débâcle" m'avait laissé une impression mitigée :

La Débâcle
« La Débâcle » est essentiellement consacré à la défaite de Sedan en septembre 1870 : les prémices de la bataille avec la volte-face du camp de Châlons, la bataille elle-même dans tous ses détails et ses conséquences, le siège de Paris et la Commune ; un plan tripartite donc, tout à fait classique.  
Comme l’a souligné Tristram, le roman est animé d’un souffle épique remarquable. Il est toutefois regrettable que ce lyrisme reste enfermé dans un cadre rigide de déterminisme sans grandes nuances. En gros, la France s’est endormie sur ses lauriers, l’Allemagne est une nation jeune et dynamique, c’est donc normal qu’elle gagne la guerre ! J’y reviendrai. De même les personnages principaux sont plus des archétypes sociaux que des individualités à part entière.
Le souci de réalisme dans la description des batailles est parfois pesant. Le lecteur de base qui n’a pas de carte d’état-major sous les yeux s’y perd rapidement ! Il y a bien sûr volonté d’en donner un aperçu le plus complet possible en suivant le destin de plusieurs personnages : fantassins, cavaliers, artilleurs. On reste loin de Fabrice del Dongo à Waterloo qui reste pour moi un modèle du genre. Dans les coulisses, le scientisme des scènes d’infirmerie touche  à l’humour noir :
« Cette fois, il s’agissait de la désarticulation d’une épaule, d’après la méthode de Lisfranc, ce que les chirurgiens appelaient une jolie opération, quelque chose d’élégant et de prompt, en tout quarante secondes à peine. Déjà, on chloroformait le patient, pendant qu’un aide lui saisissait l’épaule à deux mains, les quatre doigts sous l’aisselle, le pouce en dessus. Alors, Bouroche, armé du grand couteau long, après avoir crié « Asseyez-le ! » empoigna le deltoïde, transperça le bras, trancha le muscle ; puis, revenant en arrière, il détacha la jointure d’un seul coup ; et le bras était tombé, abattu en trois mouvements. L’aide avait fait glisser ses pouces, pour boucher l’artère humorale. « Recouchez-le ! » Bouroche eut un rire involontaire en procédant à la ligature, car il n’avait mis que trente-cinq secondes. Il ne restait plus qu’à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu’une épaulette à plat. Cela était joli, à cause du danger, un homme pouvant se vider de tout son sang en trois minutes par l’artère humorale, sans compter qu’il y a péril de mort, chaque fois qu’on assoit un blessé, sous l’action du chloroforme. »
« On avait eu beau donner un coup de balai, le soir, faire un bout de ménage, après la cuisine sanglante des opérations : le sol mal essuyé gardait des traînées de sang, une grosse éponge tachée de rouge, pareille à une cervelle, nageait dans un seau ; une main oubliée, avec ses doigts cassés, traînait à la porte, sous le hangar.  C’étaient les miettes de la boucherie, l’affreux déchet d’un lendemain de massacre, dans le morne lever de l’aube. »
J’ai été particulièrement intéressé par les deux derniers chapitres consacrés à la Commune et je jugement que Zola portait sur cet évènement vingt ans plus tard (« La Débâcle » a été publié en 1892). L’opposition entre les deux principaux personnages, Jean le paysan qui combat dans les troupes versaillaises et Maurice, l’exalté, qui se trouve en face avec les Fédérés, est révélatrice.
« Et tous deux restèrent quelques secondes face à face, l’un dans l’exaspération du coup de démence qui emportait Paris entier, ce mal venu de loin, des ferments mauvais du dernier règne, l’autre fort de son bon sens et de son ignorance, sain encore d’avoir poussé à part, dans la terre du travail et de l’épargne. »
(j’ai souligné les termes qui me semblaient importants)
Zola livre la moralité de son ouvrage et de toute la série des Rougon-Macquart  dans les dernières pages :
« C’était la partie saine de la France, la raisonnable, la pondérée, la paysanne, celle qui était restée le plus près de la terre, qui supprimait la partie folle, exaspérée, gâtée par l’Empire, détraquée de rêveries et de jouissances ; et il lui avait ainsi fallu couper dans sa chair même, avec un arrachement de tout l’être, sans trop savoir ce qu’elle faisait. Mais le bain de sang était nécessaire, et de sang français, l’abominable holocauste, le sacrifice vivant, au milieu du feu purificateur. Désormais, le calvaire était monté jusqu’à la plus terrifiante des agonies, la nation crucifiée expiait ses fautes et allait renaître. »
Théorie maintes fois avancée pour justifier des «grands malheurs de la France ». Une rhétorique très proche n’a-t-elle pas  été reprise en juin 1940 ?
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Message par Fancioulle Ven 25 Aoû - 21:52

Ou en 1793 ?
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Message par ArenSor Ven 25 Aoû - 22:21

On pourrait faire aussi ce rapprochement.
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Message par Bédoulène Sam 26 Aoû - 8:16

merci Aren, et oui tu as souligné ce qui me parait aussi à relever

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Message par Pinky Mer 3 Jan - 15:38

Le rêve

sexualité - Emile Zola - Page 2 Le-rev12


Ce conte bleu que Zola a situé entre La Terre et La Bête humaine tranche sur la série des Rougon-Macquart. On peut le dédaigner ou essayer d’entrer dans la logique de l’auteur.  Angélique, fille naturelle de Sidonie (cf la Curée entre autres) après avoir fui une famille maltraitante, se réfugie sous le portail de la cathédrale de Beaumont. Elle est encadrée par les statues de Vierges martyres, Agnès, Barbe, Catherine….Un couple de chasubliers, Hubert et Hubertine aperçoivent la fillette. Ils ont perdu leur premier enfant et attribue cette perte ainsi que la stérilité postérieure du couple au fait qu’ils ont bravé l’interdiction de se marier prononcée  par la mère d’Hubertine. Attendris par le désarroi d’Angélique, ils décident de l’accueillir puis l’élèvent comme leur fille en lui apprenant le métier de brodeuse mais aussi en l’écartant du monde. Devenue une jeune fille de 16 ans, elle tombe amoureuse du jeune Félicien, peintre de vitraux mais dont on découvrira plus tard la véritable famille.
Les références à La Légende dorée, seule lecture d’Angélique et au récit de l’histoire de la famille de Hautecoeur et en particulier à ces deux « mortes heureuses » -
« Laurette tombée d’un rayon de lune en allant rejoindre son fiancé, Balbine foudroyée de joie par le retour de son mari qu’elle croyait mort »-
, imprègnent son imagination.  L’ombre de la cathédrale, la procession de sainte Agnès à travers toute la ville pavoisée témoigne d’une religiosité populaire encore très partagée.
« La cathédrale explique tout, a tout enfanté et conserve tout. Elle est la mère, la reine, énorme au milieu  du petit tas des maisons basses, pareilles à une couvée abritée frileusement sous ses ailes de pierre. On n’y habite que pour elle et par elle ; les industries ne travaillent, les boutiques ne vendent que pour la nourrir, la vêtir, l’entretenir, elle et son clergé ; »

Le roman décrit avec une précision parfois lourde mais intéressante le travail des brodeurs travaillant pour réaliser les vêtements liturgiques. Angélique y excelle et son art est lié à sa foi.
« Devant elle, était le dessin qu’il avait fait, mais lavé des teintes d’aquarelle, rehaussé d’or, d’une douceur de ton d’ancienne miniature, pâlie dans un livre d’heures. Et elle copiait cette image, avec une patience et une adresse d’artiste peignant à la loupe. Après l’avoir reproduite d’un trait un peu gros de satin blanc, fortement tendu, doublé d’une toile solide, elle avait couvert le satin de fils d’or lancés de gauche à droite, arrêtés aux deux bouts simplement, libres et se touchant tous. Puis, se servant de ces fils comme d’une trame, elle les écartait de la pointe de son aiguille pour retrouver dessous le dessin, elle suivait ce dessin, cousait les fils d’or de points de soie en travers, qu’elle assortissait aux nuances du modèle. Dans les parties d’ombre, la soie cachait complètement l’or ; dans les demi-teintes, les points s’espaçaient de plus en plus ; et les lumières étaient faites de l’or seul, laissé à découvert. C’était l’or nué, le fond d’or que l’aiguille nuançait de soie, un tableau aux couleurs fondues, comme chauffées dessous par une gloire d’un éclat mystique. »

Avec la question religieuse, Zola aborde celle du libre arbitre ou plutôt celle de l’assignation à un destin tout tracé sur lequel pèse le poids de l’hérédité, de la tare familiale. Angélique y échappe en partie grâce au milieu dans lequel elle a été recueillie.
« Elle l’entendait gronder au fond d’elle, le démon du mal héréditaire. Qui sait ce qu’elle serait devenue, dans le sol natal ? une mauvaise fille sans doute ; tandis qu’elle grandissait en santé nouvelle, à chaque saison, dans ce coin béni. N’était-ce pas la grâce, ce milieu fait des contes qu’elle savait par cœur, de la foi qu’elle y avait bue, de l’au-delà mystique où elle baignait, ce milieu de l’invisible où le miracle lui semblait naturel, de niveau avec son existence quotidienne ? il l’armait pour le combat de la vie, comme la grâce armait les martyrs….Tout venait d’elle pour retourner à elle, l’homme créait Dieu pour sauver l’homme, il n’y avait que le rêve.. Parfois, elle s’étonnait, se touchait le visage, pleine de trouble, doutant de sa propre matérialité. N’était-elle pas une apparence qui disparaîtrait, après avoir créé une illusion ? »

Un roman qui décrit la foi naïve d’une jeune fille qui finit par en mourir comme s’il était impossible de vivre l’amour humain et mystique sans passer par le martyr. Il me semble que l’histoire d’Angélique, au prénom prédestiné est une sorte d’échappée dans le monde plus noir des Rougon mais sans doute aussi plus humain.
J’ai beaucoup apprécié ce roman aux accents romantiques où la place de la cathédrale celle de la nature, de ces jardins qui l’entourent, de la broderie qui est ici un art quasi mystique, accompagne un amour empêché.
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Message par Tristram Mer 3 Jan - 16:00

Intéressant aussi le témoignage documentaire sur (outre la foi) l'artisanat, avec cet or artistiquement nué. On penserait à Balzac, à Huysmans ?

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Message par Pinky Mer 3 Jan - 19:29

Oui, il y a une description très scrupuleuse du métier de brodeur mais parfois c'est un peu "too much", on sent les documents préparatoires, en particulier pour le vocabulaire spécifique des outils.
J'ai choisi ce passage car il me semble plus léger.
Jamais lu Huysmans, sans doute un oubli à combler.
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