Euripide
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Euripide
Euripide
(v. 480 – 406 av. J-C)
(v. 480 – 406 av. J-C)
Pièces complètesEuripide est un des trois grands tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle. Certains auteurs antiques lui attribuent 95 pièces, mais selon la « Souda », il n'en écrivit pas plus de 92, dont 18 ou 19 conservées dans leur intégralité ; il existe des fragments, certains de longueur importante, de la plupart des autres pièces. Il reste d'Euripide plus de pièces que d'Eschyle et Sophocle réunis, parce que sa popularité augmentait tandis que la leur déclinait. Il connut un immense succès durant l'époque hellénistique. Connu parmi les écrivains de l'Athènes classique pour sa sympathie sans égale envers toutes les victimes de la société, femmes incluses, ses contemporains l'ont associé à Socrate, et en ont fait le porte-parole d'un intellectualisme décadent. Les deux personnages se trouvent fréquemment raillés par des poètes comiques comme Aristophane. Alors que Socrate fut traîné en justice pour être finalement exécuté au motif d'une « corruption des mœurs », Euripide a choisi l'exil volontaire à un âge avancé, en Macédoine, où il meurt.
Euripide est à l'origine d'innovations qui ont profondément influencé le théâtre, particulièrement par sa représentation des héros traditionnels et mythiques comme des personnes ordinaires faisant face à des circonstances extraordinaires. Il a fait, par cette nouvelle approche, figure de pionnier, et des écrivains ont plus tard adapté à la comédie ces développements, dont certains sont caractéristiques du roman de chevalerie. Il fut aussi « le plus tragique des poètes », se concentrant sur les motifs profonds de ses personnages d'une façon inédite. Il fut « l'inventeur de […] la cage théâtrale où se déroule l'Othello de Shakespeare, la Phèdre de Racine ou le théâtre d'Ibsen et de Strindberg, […] emprisonnant des femmes et des hommes qui se détruisent mutuellement par l'intensité de leurs amours et de leurs haines », et il est également le prédécesseur de Ménandre.
• « Alceste » en -438
• « Médée » en -431
• « Les Héraclides » en -430
• « Hippolyte porte-couronne » en -428
• « Andromaque » en -426
• « Hécube » en -424
• « Les Suppliantes » en -423
• « Ion » en -419
• « La Folie d'Héraclès » en -416
• « Les Troyennes » en -415
• « Iphigénie en Tauride » en -414
• « Électre » en -413
• « Hélène » en -412
• « Les Phéniciennes » v. -410
• « Oreste » en -408
• « Iphigénie à Aulis » en -406
• « Les Bacchantes » en -405
« Le Cyclope » est un drame satyrique relatant le célèbre épisode de Polyphème, dans « l’Odyssée »
ArenSor- Messages : 3428
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Euripide
Médée
La passion. La passion jusqu’à la folie. La passion jusqu’au meurtre de ses propres enfants.
Médée et la fille du roi de Colchide (royaume sur la côte orientale de la mer Noire). Elle a pour sœur Circé et, comme elle, est un peu magicienne. Médée est tombée amoureuse de Jason et l’aide à conquérir la Toison d’or. Pour cela, elle trahit sa famille, sa patrie et va jusque tuer son frère. De retour en Grèce, Jason répudie Médée pour épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Médée qui s’est sacrifiée pour son héro a tout perdue. D’origine barbare, elle ne bénéficie pas de droits comme les femmes grecques et Créon qui a peur d’elle va l’exiler de sa nouvelle patrie. Humiliée, désespérée, animée par un désir de vengeance, Médée va détruire la « maison » de Jason. Elle fait empoisonner la jeune princesse, future épouse de Jason, et provoque la mort par la même occasion de Créon. Enfin, elle tue ses propres enfants.
Dans la pièce d’Euripide, Médée n’envisage à aucun moment de mourir, de disparaitre avec sa progéniture, elle décide de se sauver et de rejoindre Enée, roi d’Athènes, qui est tout près à l’accueillir. Le dramaturge donne de Médée l’image d’une femme forte, non pas aveuglée par la folie, mais qui exécute son projet méthodiquement. En comparaison, Créon fait figure de pleutre et Jason justifie sa trahison par des arguments irrecevables : entrer dans la famille royale pour donner un statut aux enfants du premier lit.
Il est possible également que la destruction de la famille de Jason soit pour Médée une forme d’expiation, de compensation pour son acte de trahison envers sa propre famille.
La passion. La passion jusqu’à la folie. La passion jusqu’au meurtre de ses propres enfants.
Médée et la fille du roi de Colchide (royaume sur la côte orientale de la mer Noire). Elle a pour sœur Circé et, comme elle, est un peu magicienne. Médée est tombée amoureuse de Jason et l’aide à conquérir la Toison d’or. Pour cela, elle trahit sa famille, sa patrie et va jusque tuer son frère. De retour en Grèce, Jason répudie Médée pour épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Médée qui s’est sacrifiée pour son héro a tout perdue. D’origine barbare, elle ne bénéficie pas de droits comme les femmes grecques et Créon qui a peur d’elle va l’exiler de sa nouvelle patrie. Humiliée, désespérée, animée par un désir de vengeance, Médée va détruire la « maison » de Jason. Elle fait empoisonner la jeune princesse, future épouse de Jason, et provoque la mort par la même occasion de Créon. Enfin, elle tue ses propres enfants.
Dans la pièce d’Euripide, Médée n’envisage à aucun moment de mourir, de disparaitre avec sa progéniture, elle décide de se sauver et de rejoindre Enée, roi d’Athènes, qui est tout près à l’accueillir. Le dramaturge donne de Médée l’image d’une femme forte, non pas aveuglée par la folie, mais qui exécute son projet méthodiquement. En comparaison, Créon fait figure de pleutre et Jason justifie sa trahison par des arguments irrecevables : entrer dans la famille royale pour donner un statut aux enfants du premier lit.
Il est possible également que la destruction de la famille de Jason soit pour Médée une forme d’expiation, de compensation pour son acte de trahison envers sa propre famille.
« Les exigences des tyrans font peur.
Ils n’ont guère appris à fléchir, mais seulement à commander.
Comment sauraient-ils dominer leurs colères ?
Mieux vaut s’accoutumer à vivre parmi des égaux.
Loin des grandeurs, puissé-je en paix vieillir ! »
« De tout ce qui respire et qui a conscience
Il n’est rien qui soit plus à plaindre que nous, les femmes.
D’abord nous devons faire enchère
et nous acheter un mari, qui sera maître de notre corps,
malheur plus onéreux que le prix qui le paie
Car notre plus grand risque est là : l’acquis est-il bon ou mauvais ?
Se séparer de son mari, c’est se déshonorer,
et le refuser est interdit aux femmes. »
« Apporte au vulgaire ignorant des pensées neuves et savantes,
ils ne diront pas que tu es un sage, mais que tu es un inutile. »
« Ce qu’il faut savoir tu le sais. De plus, si la nature nous a faites,
nous les femmes, sans aptitudes pour le bien,
nous sommes très savantes artisanes du mal. »
Vous autres femmes, vous finissez par estimer
que tout va bien si seulement vos nuits sont assurées.
Qu’un accident vienne les compromettre,
le parti le plus profitable et le plus éclatant
vous devient guerre déclarée. Ah ! si les mortels
pouvaient procréer autrement sans qu’il y eût de femmes !
Ainsi tous les ennuis nous seraient épargnés. »
ArenSor- Messages : 3428
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Euripide
mais il y a les femmes ! heureusement !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Euripide
Oui bien sûr la tentation d'un monde sans femmes mais aussi le rappel de la condition des femmes à qui la révolte est interdite.
Une belle place est accordée aux femmes dans la tragédie grecque : Antigone, Electre sont des personnages très forts.
Une belle place est accordée aux femmes dans la tragédie grecque : Antigone, Electre sont des personnages très forts.
Pinky- Messages : 522
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Euripide
Il était une époque où à la TV passer des pièces classiques, je les regardais ; sinon pas trop lu les classiques mais me souviens pour l'avoir avoir réciter :
la colère de Camille dans Horace
la colère de Camille dans Horace
- Spoiler:
- Rome l’unique objet de mon ressentiment !
Rome à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir.
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Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
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Re: Euripide
Pas mal ! C'est du slam ou du rap (je ne suis pas trop branché) ?
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Euripide
déclamation donc plutôt slam ?
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Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
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