Jean Echenoz
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Re: Jean Echenoz
ENVOYEE SPECIALE
Quatrième de couverture :
Constante étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnage chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé.
Je dois dire que je rejoins Eglantine qui, dans un précédent post, a mentionné ce roman d'une façon très positive. J'avais déjà lu un roman de Jean Echenoz, me souviens même plus lequel....mais alors là....la bonne surprise...très drôle, instructif néanmoins, notamment sur la Corée du Nord... j'ai bien ri au récit des aventures rocambolesques de ces barbouzes en goguette.
Il s'agit donc d'un genre de polar déjanté, avec des personnages tous plus farfelus les uns que les autres, un chassé-croisé très amusant....Constance est loin d'être la seule en action, à vrai dire, on la voit peu...bien que son rôle final soit déterminant.
Je ne veux pas trop en dire car il y a quand même un léger suspens...on découvre au fur-et-à mesure tous les acteurs indispensables à la suite des évènements....trop drôle...j'adore ce genre d'humour décalé...
Extraits au hasard :
"Je veux une femme a proféré le général. C'est une femme qu'il me faut, n'est-ce pas.
Vous n'êtes pas le seul dans ce cas, lui a souri Paul Objat. Epargnez-moi ces réflexions, Objat, s'est raidi le général, je ne plaisante pas là-dessus. Un peu de tenue bon Dieu. Le sourire d'Objat s'est dissous : Je vous prie de m'excuser mon général. N'en parlons plus, a dit le gradé, réfléchissons."
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"Voici maintenant plus d'un mois que Clément Pognel partageait la vie de Marie-Odile Zwang et rien ne se passait comme on s'y serait attendu. L'un ayant pu nous paraître une épave aboulique, l'autre une implacable harpie, on ne pouvait guère envisager d'autre existence commune à ces deux-là que sur un mode SM élémentaire, quotidien scandé d'insultes et d'ecchymoses, oeil au beurre noir et dents brisées, Royal Canin en plat unique suivi d'une pincée de Destop dans le café."
Voilà...le ton est donné , génial ce roman...
simla- Messages : 303
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Jean Echenoz
AU PIANO
La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non : mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public. (Quatrième de couverture)
Décidément, j'aime beaucoup Jean Echenoz. son style, son humour corrosif, son côté pince-sans rire, ça paraît léger, mais pas tant que ça en fait. il a une culture remarquable, sur tout un tas de sujet, et notamment en musique.
Donc, ce roman est l'histoire (farfelue) d'un pianiste de renom, Max, qui a un gros défaut, le trac, ce qui l'amène à boire plus que de raison avant chaque concert. Son agent met donc à sa disposition, Bernie, un genre garde-du verre en quelque sorte.....
S'en suivent, évidemment, beaucoup de situations cocasses...
Cette histoire se déroule en trois parties, le présent :
Il était là, le terrible Steinway, avec son large clavier blanc prêt à te dévorer, ce monstrueux dentier qui va te broyer de tout son ivoire et tout son émail, il t'attend pour te déchiqueter. Manquant de broncher sous la poussée de Bernie, Max se rétablit de justesse et, noyé sous la trombe d'applaudissements de la salle comble qui s'était levée pour l'accueillir, se dirigea en titubant et suffoquant vers les cinquante-deux dents. Il s'assit devant, le chef brandit sa baguette, le silence se fit aussitôt et voilà, c'est parti, je n'en peux plus. Ce n'est pas une vie. Quoique n'exagérons rien. J'aurais pu encore naître et finir à Manille, vendeur de cigarettes à l'unité, cireur à Bogotà, plongeur à Decazeville. Allons-y donc puisque on est là, premier mouvement, maestoso, du Concerto n°2 en fa mineur, op.21, de Frédéric Chopin.
Le futur :
Il a peur. Il va mourir violemment dans vingt-deux jours mais, comme il l'ignore, ce n'est pas de cela qu'il a peur.
Tout est éteint dans les maisons voisines, toutes les fenêtres sont obscures, personne ne regarde rien sauf le chien de la femme au chien, encore debout à cette heure-ci au quatrième étage du 55. C'est un chien méditatif et doux, Max l'avait tout de suite remarqué, c'est un bon chien pensif qui, souffrant d'insomnies, regarde la nuit par la fenêtre pour se distraire et qui vient d'assister à ce regrettable tableau. Si la nature songeuse de cette bête la prédispose à des visions, peut-être va-t-elle voir maintenant, en complément de spectacle, l'âme de Max s'élever en douceur vers l'éther accueillant.
Et.....une autre vie sous le nom de Paul....
Tout ceci évidemment, plein de fantaisie et d'humour...
Il est préférable de vous laisser découvrir la suite des évènements....je laisse à chacun(e) le soin de se poser la question : qu'est-ce que l'enfer ? Pour certains : ne pas avoir osé agir....et laissé passer sa chance... ? à chacun de voir
La terrible lucidité de Jean Echenoz :
C'est que l'amour - enfin, quand je dis l'amour, je ne sais pas si c'est le mot - n'est pas seulement volatil mais également soluble. Soluble dans le temps, dans l'argent, dans l'alcool, dans la vie quotidienne et dans pas mal d'autres choses encore.
N'est-ce pas ?
simla- Messages : 303
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Re: Jean Echenoz
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21639
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Re: Jean Echenoz
Courir
Après un début assez calme (j'ai failli arrêter ma lecture), Courir nous livre la stupéfiante histoire d'un athlète tchèque hors norme, Emil Zátopek, doté de capacités d'endurance exceptionnelles, d'une gentillesse à toute épreuve, et pris dans les rets de la grande histoire doublement dramatique de la Moravie, tombée sous le joug des nazis et plus tard, des communistes.
La naissance d'Emil Zátopek inaugure cette période tragique. Enfant, il assiste à l'arrivée des militaires allemands dans sa ville. L'auteur sait nous faire sentir la lourdeur de cette machine de guerre impitoyable, en énumérant notamment toutes les marques de chars, tanks, armes, etc... C'est écrasant et on frémit.
Emil court d'abord pour le plaisir, en dehors de ses heures de travail. Puis, il participe un peu par hasard à plusieurs courses. Toutes gagnées. On devrait dire "survolées". Echenoz accélère alors le rythme de son écriture, qui devient nerveuse, frétillante à l'image du bonhomme décrit. Ca démarre...
Il est particulièrement perspicace dans la description du jeu unique d' Emil, qui court à moitié dégingandé, avec des bras agités, des grimaces de gargouilles, une allure anarchique. Un homme qui a mixé plusieurs techniques d'entraînement pour acquérir un style personnel, totalement iconoclaste. C'est sa signature.
Le lecteur est alors subjugué par le virtuose.
L'écrivain épouse son rythme effréné. Il brosse les nombreuses victoires, les conquêtes mondiales, les compétitions internationales (avec certaines scènes drôles), puis esquisse - plus lentement - le déclin inéluctable d'un corps qui vieillit, le champion qui se résigne avec philosophie et soulagement.
On aurait pu intituler cet ouvrage "une vie" car l'auteur garde toujours le recul nécessaire pour signifier à quel point un être humain peut se surpasser, transcender les limites, tout en restant d'une fragilité émouvante.
Aujourd'hui encore, Emil est un héros national. Echenoz nous convie au plus près de son coeur, de ses doutes et de ses rêves.
Très beau livre.
Tatie- Messages : 278
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Re: Jean Echenoz
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
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Re: Jean Echenoz
(j'ai bien fait de me réinscrire, moi ! )
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Jean Echenoz
Zatopek est une figure mythique de la course à pied, donc ce livre m'intrigue.
Par contre ma mémoire flanche et je ne sais plus si j'ai déjà tenté de lire Echenoz.
Invité- Invité
Re: Jean Echenoz
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15926
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Re: Jean Echenoz
N'hésite surtout pas....ce ne sera jamais négatif...même s'il y a des romans plus ou moins réussis et attrayants...Envoyée spéciale était super, très drôle, j'ai aussi lu "Des éclairs" inspiré de la vie de l'ingénieur Nicolas Tesla, un génie de l'électricité qui s 'est fait rouler dans la farine par les requins des affaires toujours aux aguets....bien aussi...
Jean Echenoz a un style bien à lui, j'aime bien...
simla- Messages : 303
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Jean Echenoz
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Bédoulène- Messages : 21639
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Re: Jean Echenoz
Nadine- Messages : 4882
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Age : 49
Re: Jean Echenoz
Entre l’invasion nazie et le printemps de Prague, Emile Zapotek découvre la course à pied, réalise qu’il aime ça, devient champion des épreuves d’endurance, pulvérise tous les records mondiaux, devient une icône nationale puis internationale, est manipulé par le pouvoir comme objet de propagande et source d’inquiétude…
Si ce brave gars gentil, « normal », a découvert un beau jour qu’il était un tel génie de la coure à pied qu’il pouvait n’en faire qu’à sa tête en matière de sport, il a aussi appris à ses dépens qu’il était loin d‘être maître de son destin, et comme tous ses compatriotes tchécoslovaques soumis à la peur, aux diktats et à la répression de cette aimable République Socialiste.
Raconté sur un petit ton badin et doucement sarcastique, plein de tendresse pour son héros, Echenoz nous fait vivre, l’ai r de ne pas y toucher, les terribles heures d’un peuple verrouillé par la peur et l’absurde. Comme tant d’autres.
Cela donnerait comme une envie de relire La petite communiste qui ne souriait jamais.
Merci à Tatie !
Dernière édition par topocl le Dim 21 Fév 2021 - 14:10, édité 1 fois
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topocl- Messages : 8546
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Re: Jean Echenoz
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Jean Echenoz
Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour, descendant les Champs-Élysées, un énorme camion militaire contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros. Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937).
Ravel, compositeur français, que l'on connaît surtout grâce à son sublime Boléro...était un homme assez farfelu, un original, très élégant, très soucieux de sa tenue au point de retarder d'une demi-heure le début d'un récital s'il lui manquait sa paire de chaussures vernies, indispensables pour compléter sa tenue...une garde-robe invraisemblable, des quantités de costumes, de chemises, de cravates , mais malgré tout son entourage, un homme solitaire.
Triste fin !
Merveilleux Jean Echenoz, j'adore décidément ! Son style, son humour, extrait (Ravel rencontre Joseph Conrad, le grand écrivain, Au coeur des ténèbres, Lord Jim....) :
" Trois ans avant qu'il meure, Ravel et Jean Aubry lui avaient rendu visite et ça n'avait pas été une partie de plaisir. De carrure plus massive que Ravel, Conrad était comme lui un homme de petite taille au visage anguleux et plutôt peu bavard. D'autant moins enclin à s'épancher que mal portant, neurasthénique, sujet à sautes d'humeur, perclus de lumbago et de goutte dans les poignets et dans les doigts. Quand il voulait bien parler, c'était dans un français coloré de Marseille, souvenir de son premier séjour en France - trois ans passés à bord de différents bateaux de la compagnie Delestang & Fils, d'abord en qualité de passager, puis de pilotin puis de steeward avant de tenter de se tuer en se tirant, sans l'atteindre, une balle dans le coeur juste après la naissance de Ravel.
Celui-ci pouvant donc, comme Conrad, n'être pas très loquace, leur conversation s'était déroulée non sans aridité, malgré quelques oasis où l'un disait avec retenue son goût de la littérature de l'autre, l'autre essayant de masquer avec tact son ignorance de la musique de l'un. Dans ce désert Jean-Aubry courait d'un mutisme à l'autre tel un pompier débordé, tâchant de leur prodiguer alternativement un peu de respiration artificielle.
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De retour à Saint-Jean-de-Luz, tôt le matin, le voici sur le point de partir à la plage en compagnie de Samazeuilh. Vêtu d'un peignoir jaune d'or sur un maillot de bain noir à bretelles et coiffé d'un bonnet de bain écarlate, il s'attarde un moment au piano, joue et rejoue d'un doigt une phrase sur le clavier. Vous ne trouvez-pas que ce thème a quelque chose d'insistant ? demande-t-il à Samazeuilh. Et puis, il va se baigner. Sorti de l'eau, assis sur le sable sous le soleil de juillet, il reparle de cette phrase de tout à l'heure. Ce serait bien d'en faire quelque chose. Il pourrait par exemple essayer de la répéter plusieurs fois sans la développer, juste en faisant monter l'orchestre et le graduer au mieux tant qu'il pourrait. Non ? Enfin bon, dit-il en se levant avant de retourner nager, des fois que ça marcherait comme "La Madelon" Mais ça marchera beaucoup mieux, Maurice, ça va marcher cent mille fois mieux que "La Madelon".
Et ce fut la naissance de son merveilleux Boléro.
J'adore Jean Echenoz
simla- Messages : 303
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Jean Echenoz
« Il sait très bien ce qu’il a fait [le Boléro], il n’y a pas de forme à proprement parler, pas de développement ni de modulation, juste du rythme et de l’arrangement. Bref c’est une chose qui s’autodétruit, une partition sans musique, une fabrique orchestrale sans objet, un suicide dont l’arme est le seul élargissement du son. Phrase ressassée, chose sans espoir et dont on ne peut rien attendre, voilà au moins, dit-il, un morceau que les orchestres du dimanche n’auront pas le front d’inscrire à leur programme. Mais cela n’a pas d’importance, c’est seulement fait pour être dansé. Ce seront la chorégraphie, la lumière et le décor qui feront supporter les redites de cette phrase. »
Jean Echenoz, « Ravel », 6
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Tristram- Messages : 15926
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Jean Echenoz
Où va se nicher le snobisme ? Hallucinant d'entendre ça. Le ressenti et l'émotion que suscitent une musique..ça ne s'explique pas.
Je m'en fous d'être Mme Tout le Monde, moi j'aime
Ce qui m'a intéressée dans ce roman est l'homme plutôt que l'artiste.
simla- Messages : 303
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Jean Echenoz
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Tristram- Messages : 15926
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Jean Echenoz
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Bédoulène- Messages : 21639
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Jean Echenoz
Que veux-tu c'est ainsi il, y a les élus et les autres....
simla- Messages : 303
Date d'inscription : 23/12/2016
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