André Ourednik

André Ourednik, né en 1978 à Prague, est un géographe et écrivain tchèque vivant dans le Canton de Vaud. Ses textes narratifs s'inscrivent dans le registre du fantastique.

Source : Wikipédia

Ouvrages traduits en français :

2002 : Chants dilettantes d'un fainéant éduqué au rythme des saisons et des manies
2013 : Contes suisses
2014 : Wikitractatus: pour une philosophie de l'itinéraire
2015 : Les cartes du boyard Kraïenski

J'ai beaucoup aimé.

Roman mi-absurde-mi fantastique dans un pays imaginaire mais ancré dans une géographie politique réelle (Roumanie, Europe de l'est).

On retrouve une inspiration qui est tellement présente que ce ne peut être qu'un hommage envers Kafka. L'histoire de ce cartographe, sans son scanner perdu dans toute l'Europe, missionné dans une contrée lointaine d'Europe slave pour justement faire l'éloge de l'Europe et la cartographier ne peut que prêter à sourire et à apprécier.

Mais cet ouvrage ne se réduit pas à cela,nous sommes baignés dans une atmosphère où le temps s'est arrêté, la logique aussi et où les paysages historiques de l'Europe de l'est sont si bien décrits qu'ils nous envahissent.

Ourednik a un don pour la description : descriptions des lieux, des personnages, de leurs caractères, tout est précis et joliment stylisé.

Ajoutons à cela une très grande fluidité pour narrer l'histoire et une profondeur intellectuelle bienvenue et qui n'est pas pompeuse. C'est un roman plein qui n'a d'autre ambition que de nous divertir et nous faire un peu réfléchir. Il est agréable de lire un ouvrage qui ne se fixe pas un enjeu transcendant comme c'est de plus en plus souvent le cas.

Hypertopie :



Livre intéressant qui permet de redéfinir le concept d'utopie à travers l'histoire de l'utilisation du mot puis sa vulgarisation.
L'auteur propose ainsi une réflexion sur notre vision des choses en termes de questionnement sur la nature des sociétés, sur leur éthique et sur leurs fondements. Le lien avec son premier ouvrage qui est une fiction sur l'importance de la cartographie d'un territoire pour y apposer ce qu'on souhaite comme société est également pertinent.
Seul bémol c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop court et c'est dommage car c'est très bien écrit et c'est assez clair.

*** et demi.

Ah oui en effet, 77 pages en poche, pour un tel sujet ça semble court.

merci Hanta, je me disais tu as lu cet auteur, mais non c'était Patrick Ourednik (lien familial ?) et apparemment pas le même univers

En fait j'ai déjà lu les deux j'ai ouvert les deux fils.

oui je sais et j'ai lu aussi Patrick !

Volodia



André Ourédnik titille une idée banale au possible, que tout le monde a exprimé ou entendu : celle qui consiste à se venger (et de quelle manière) d’un tyran quel qu’il soit. Volodia est un tyran abstrait, on nous dit tout au plus qu’il est l’ennemi de l’occident. Les pourfendeurs de Volodia (et de la tyrannie ?) mettent mal à l’aise, inspirent un vague dégoût où le rire depuis bien longtemps n’est plus. L’ennui si, malgré les variantes de ce mini récit, 3-4 scénarios différents, une narration minimaliste ou complexe (plus détails, de points de vue etc.), qui neutralisent l’éventuelle excitation du lecteur qui pensait jouir du défouloir. Efficace, dans ce sens ?

André Ourédnik a écrit:« L’univers nous entoure en attendant la suite, songea-t-elle. Les étoiles non plus ne sont jamais rassasiées. Au moins ont-elles la décence de consumer leur propre grandeur. C’est là le principe de leur splendeur et de leur gloire ! »
Il lui sembla, le lendemain, qu’elle prolongeait son vertige en avançant aux côtés de Siim dans la steppe. Siim et les autres. Tant d’autres. Une vison de tableau biblique. Ils étaient près de deux milles à marcher. Une foule dispersée avançait en direction du cosmodrome. Des délégués, des hôtes d’honneur, des philosophes et des physiciennes, des cinéastes et des architectes. Des nains, aussi, et des nomades curieux. Ils avaient tous joué un rôle dans quelque chose d’étrange dont le souvenir ne revenait pas entièrement à Saana ; ni à Siim d’ailleurs.

merci Dreep !