Edouard Limonov
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Edouard Limonov
Edouard Limonov (Né en 1943)
source : wikipédiaÉdouard Veniaminovitch Savenko, dit Édouard Limonov, né le 22 février 1943, est un écrivain franco-russe et dissident politique, fondateur et chef du Parti national-bolchevique.
Truand à Kharkov, poète à Moscou, sans-abri puis domestique à New York, écrivain et journaliste à Paris, soldat en Serbie, dissident puis prisonnier politique dans l'ex-URSS, Limonov fut empéché d'être candidat à la présidentielle russe de 2012.
Selon Emmanuel Carrère, son biographe, « sa vie symbolise bien les rebondissements de la seconde partie du xxe siècle ».
Limonov est né à Dzerjinsk, en URSS - une ville industrielle située sur la rivière Oka -, près de la grande ville de Nijni Novgorod (Gorki, sous le régime soviétique). Dans les premières années de sa vie, sa famille s'installe à Kharkov, RSS d'Ukraine, où Limonov a grandi. Son père est un officier subalterne du NKVD. Contrairement à la rumeur que l'auteur laisse courir, sans doute par goût de provocation, son père n'est pas un tchékiste haut placé de la police politique, et il n'a donc pas orchestré de purge ou de répression ; petit officier sans ambition, son père est l'équivalent d'un gendarme français, qui sert comme surveillant d'usine pendant la Seconde Guerre mondiale, sans connaître par conséquent le front. Les premières années de la vie de Limonov s'écoulant en grande partie avec des militaires, ces derniers racontent sans cesse des récits de guerre, que le jeune fils d'officier admire. Très affecté, il l'est quand il apprendra que sa myopie l'empêchera d'épouser la carrière militaire, et qu'il devra porter des lunettes, ce qui ne sied pas, selon lui, au grand héros qu'il voudrait devenir Petit, il lit avec passion les romans de Jules Verne et d'Alexandre Dumas, et souhaite parcourir le monde en aventurier et en héros. Il dira plus tard que tout ce dont il a rêvé, il l'a fait.
Dans la banlieue de Kharkov appauvrie et qui sent encore les secousses de la guerre, Limonov et ses amis deviennent des petites frappes, enchaînant les petits coups, qui le font parfois aller en garde à vue, mais il évite la prison grâce à la position de son père, connu et apprécié dans toute la ville. Limonov racontera sa vie à Kharkov et notamment ses aventures de petit truand dans Autoportrait d'un bandit dans son adolescence et Le Petit Salaud. Cette vie de petit bandit s'arrête quand ses deux meilleurs amis sont pour l'un mis en prison pour deux ans, et pour l'autre envoyé à l'usine pour vivre et obligé de se marier car il a mis sa petite copine enceinte.
Il commence ensuite, par l'intermédiaire de son nouvel ami Kostia, à fréquenter la bohème kharkovienne, dont le centre est la librairie 41, où l'on s'échange des livres interdits, les apprend par cœur ou les recopie ; c'est ainsi qu'il découvre Anna Akhmatova, Marina Tsvetaïeva ou le poète montant Joseph Brodsky (qu'il haïra par la suite), et qu'il commence à écrire des poèmes, encouragé par ses amis.
Oeuvres traduites en français
Le poète russe préfère les grands nègres
Histoire de son serviteur
Journal d'un raté
Autoportrait d'un bandit dans son adolescence
Le Petit Salaud
Oscar et les femmes
Cognac Napoléon : nouvelles
L'étranger dans sa ville natale
Mort des héros modernes
La grande époque
La sentinelle assassinée : journal dissonant
Le Livre de l’eau
Le grand hospice occidental
Mes prisons
Nouvelles ou recueils de nouvelles :
Salade niçoise
Écrivain international
Des incidents ordinaires : nouvelles
Discours d'une grande gueule coiffée d'une casquette de prolo
Le Dos de madame Chatain
L'Excité dans le monde des fous tranquilles, chroniques 1989-1994
« Cocteau à Kharkov »
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Autoportrait d'un bandit dans son adolescence
Quelques mots sur cette lecture : Tout d'abord ma satisfaction qu'un petit loubard, vivant dans un quartier semblable à nos cités françaises, puissent aimer et maîtriser l'écriture.
Si l'on en croit le livre, c'est après s'être fait "tabasser" copieusement par un plus grand qu' Eddy comprend qu'il lui faut être fort pour ne plus subir, alors il fait le choix d'abandonner les études (lui qui partageait son temps entre l'école et la bibliothèque) et de devenir un autre homme, il devint délinquant.
"Ce jour là il s'était arrêté peu après sa maison [] avait posé sa sacoche par terre, retiré sa cravate de pionnier et l'avait fourré dans sa poche. Ce geste n'avait rien à voir avec un reniement de l'organisation des pionniers. Il symbolisait plutôt pour Eddy-baby le début d'une vie nouvelle. Il avait décidé d'abandonner ses livres, d'entrer dans un monde réel et d'y devenir le plus fort et le plus courageux."
Il y a beaucoup de mépris de la part des loubards, comme d'ailleurs des quelques personnes qui ont une "position"( militaires, intellectuels) vis à vis des "prolétaires" ; Eddy appelle l'ensemble des ouvriers "la moutonnière". Mais peut-être le mépris est-il inconsciemment dirigé aussi contre lui-même.
On n'arrive pas à en vouloir à cet adolescent qui s'effraye lui-même parfois de ses pensées et qui pleure en cachette sur son premier amour.
De saisissants portraits de personnages, comme celui de Slava le Tsigane, psychologue à son heure ou Assia l'amie, voire les chefs de gangs des différents territoires, de la milice.
c'est un récit intéressant servit par un style très réaliste, mobile et qui recrée l'atmosphère de l' époque (révolue ? pas sur)
je ne resterai pas sur une seule lecture.
(message rapatrié)
mots-clés : #autobiographie
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Edouard Limonov
Limonov par Limonov
Conversations avec Axel Gylden
En fait Limonov raconte sa vie avec une bonne rasade de mégalomanie, cursus romanesque assez en phase avec le Limonov de Carrère, paru depuis peu à l’époque : lecteur précoce puis petit voyou dans la prolétaire Kharkov, tailleur et poète dans l’underground moscovite, ensuite expulsé par le KGB pour aboutir à la New York des années 70 : fréquentant toujours le milieu branché, il tente de percer en écrivant du roman (autobiographique, évidemment, et sans jamais douter de sa valeur) ; opportuniste non-conformiste, il profite de la liberté sexuelle et s’identifie à la mouvance punk, puis devient majordome d’un millionnaire. Paris des années 70, c’est la consécration de l’écrivain publié, toujours dans la haine de la bourgeoisie (entr’autres), collaborateur de L’Idiot international, de Jean-Édern Hallier (convergence politico-provocatrice en dehors du schéma traditionnel gauche-droite), reporter engagé proserbe dans la Yougoslavie en pleine guerre civile-ethnique. Enfin retour en Russie, fondation du Parti National-Bolchevique, nihilo-extrémiste, engagé dans l’action directe et « qui lutte pour les libertés ».
À ce stade, je dois reconnaître que la valse des étiquettes, l’usage des dénominations tourne au non-sens, devient plus un obstacle qu’une aide à la compréhension…
Après l’évocation de l’expérience « monastique » de la dimension mystico-métaphysique en prison suite à une expédition au Kazakhstan, l’entretien se termine sur des pronostics peu vérifiés semble-t-il sur le destin de son ennemi déclaré du moment, Poutine.
Pour le #, autobiographie évidemment. Il est d'ailleurs significatif que celui qui se considère comme écrivain soit rangé dans les "Biographies et correspondances" !
mots-clés : #autobiographie
Conversations avec Axel Gylden
En fait Limonov raconte sa vie avec une bonne rasade de mégalomanie, cursus romanesque assez en phase avec le Limonov de Carrère, paru depuis peu à l’époque : lecteur précoce puis petit voyou dans la prolétaire Kharkov, tailleur et poète dans l’underground moscovite, ensuite expulsé par le KGB pour aboutir à la New York des années 70 : fréquentant toujours le milieu branché, il tente de percer en écrivant du roman (autobiographique, évidemment, et sans jamais douter de sa valeur) ; opportuniste non-conformiste, il profite de la liberté sexuelle et s’identifie à la mouvance punk, puis devient majordome d’un millionnaire. Paris des années 70, c’est la consécration de l’écrivain publié, toujours dans la haine de la bourgeoisie (entr’autres), collaborateur de L’Idiot international, de Jean-Édern Hallier (convergence politico-provocatrice en dehors du schéma traditionnel gauche-droite), reporter engagé proserbe dans la Yougoslavie en pleine guerre civile-ethnique. Enfin retour en Russie, fondation du Parti National-Bolchevique, nihilo-extrémiste, engagé dans l’action directe et « qui lutte pour les libertés ».
À ce stade, je dois reconnaître que la valse des étiquettes, l’usage des dénominations tourne au non-sens, devient plus un obstacle qu’une aide à la compréhension…
Après l’évocation de l’expérience « monastique » de la dimension mystico-métaphysique en prison suite à une expédition au Kazakhstan, l’entretien se termine sur des pronostics peu vérifiés semble-t-il sur le destin de son ennemi déclaré du moment, Poutine.
« Il devait y avoir la dictature des voyous et non celle du prolétariat. Mon raisonnement était le suivant : les voyous sont incontestablement plus évolués, plus ingénieux et plus intelligents que le prolétariat. N’importe quel prolo recule devant le couteau d’un voyou. Le vrai chef, c’est le voyou. »
« Dans un régime qui fonctionne sur l’intimidation et la peur, le pouvoir ne peut rien contre celui qui s’est débarrassé de sa peur. Je n’ai pas peur d’être tué, donc je suis invincible. »
Pour le #, autobiographie évidemment. Il est d'ailleurs significatif que celui qui se considère comme écrivain soit rangé dans les "Biographies et correspondances" !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Edouard Limonov
merci Tristram, je compte le lire !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
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