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Dmitri Bortnikov

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Message par Hanta Dim 1 Jan - 10:32

Dmitri Bortnikov
Né en 1968

Dmitri Bortnikov 43634610

Né à Samara en 1968, Dmitri Bortnikov est un écrivain russe.

Il a entamé des études de lettres qu’il a dû arrêter pour faire son service militaire. Il a été tour à tour cuisinier, aide-soignant, professeur de danse.

Son premier roman "Le syndrome de Fritz" (Limbus Press, Saint-Pétersbourg, 2002) a obtenu le Booker Prize russe en 2002 ainsi que le prix National best-seller la même année.
"Svinobоurg" (Amphora, Saint-Pétersbourg, 2003), son deuxième roman a été salué par la critique.
"La belle endormie" (Prestige Kniga, Moscou), son troisième roman a paru en 2005.
En 2011, le "Repas de morts" (éditions Allia), est de nouveau remarqué par la critique.

Dmitri Bortnikov vit en France depuis 1999.
source : babelio

Bibliographie :

Le Syndrome de Fritz
Svinobourg
Furioso
Repas de morts
Je suis la paix en guerre


Dernière édition par Hanta le Dim 1 Jan - 10:35, édité 1 fois
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Message par Hanta Dim 1 Jan - 10:34

Repas de morts


Dmitri Bortnikov Sm_97810

Lecture compliquée, je devais être mal luné car dès que je touchais à ce livre j'étais pris d'une envie de le reposer.
Aucune structure, un langage parfois obscur, pas de chronologie précise, il est dur de s'y retrouver, et je ne sais même pas si l'auteur l'a pris en compte.
Le style est saccadé, la ponctuation surchargée de points de suspension, il ne s'agit pas d'un récit mais d'un assemblage de phrases jetées au visage du lecteur ou du monde de façon plus indéfinie.
Mais,
des émotions grandioses, un glauque dérangeant, une tristesse déchirante, des personnages écorchés vifs, des pensées désespérées et qui nous offrent un questionnement continuel sur la déchéance, le temps qui passe inéluctablement, notre perte de prise avec le réel progressivement pour idéaliser le malheur, l'universaliser.
En cela c'est une lecture réussie. Mais que ce fut dur, le lecteur finit aussi torturé que son auteur.
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Message par tom léo Ven 3 Mar - 21:56

Dmitri Bortnikov 51oowz10

Le syndrome de Fritz


Original : Синдром Фрица (Russisch, 2002)

CONTENU :
Paris, rue des Thermopyles. Un squat d’émigrés, sans doute clandestins : de vagues silhouettes, diverses nationalités, un certain Sergio qui essaie de faire vivre cet univers étrange, en marge du monde. Une pièce gelée, sans chauffage ni électricité, attaquée par l’humidité. Sur le lit défait, un homme nu, les yeux bandés, écrit à même le drap. Ainsi commence le voyage initiatique de Fritz, errant au drôle de surnom, qui recrée à l’aveuglette sa terre d’origine : la Russie.

"La tragédie, rien à foutre ! On était trop jeunes et trop affamés pour elle. Nous, on voulait vivre. C'était ça, ce que clamaient nos veines tranchées, nos mâchoires éclatées, nos furoncles sanguinolents. On suppliciait nos corps parce qu'on crevait la dalle de vivre, la nuit surtout. Et quand on perdait la boule, personne n'y croyait."

L'invocation du passé passe d'abord par le regard du jeune garçon sur une campagne dure, crue, intemporelle, faite de fantasmes et de déchirures. L'enfant obèse, protégé par son arrière-grand-mère aveugle, choisit la posture du bouffon pour affronter sa famille déjantée : un grand-père éternellement soûl, conteur hilare de fables morbides ; un père qui le hait et qu'il cherchera à étouffer de toute sa graisse lors d'une bagarre...
Dans un deuxième temps c'est ensuite l'épreuve de l'armée, au fin fond de l'Arctique, un nouveau corps né des frustrations et de l'angoisse, et la découverte brutale d'un monde exclusivement masculin.

REMARQUES :
Au début je fus confondu par des descriptions difficilement répérable jusqu'à ce que j'ai compris que le narrateur, Fritz, se trouve probablement dans un espèce de squat, laissé seul par Sergio, le chef. Il se met à se remémorer le passé en deux temps, deux périodes :
Dans la première partie il décrit son enfance, sa jeunesse quelque part en province de la Russie. Cela se passe sous des signes souvent sombres : une famille déjantée, un grand-père affabulateur et courreur de jupes, un père alcoolique et violent, tout un environnement dans lequel il ne trouve pas de place avec son obésité, mais qui ressemble à un terrain d'Apocalypse... S'il n'y avait pas cette figure lumineuse de l'arrière grand-mère aveugle, qui dispense son sourire et offre des bras grands ouverts.

Puis la fraternisation avec une fille ayant une main de poule (?), ainsi partageant un certain handicap. Ensemble ils vont s'occuper et nourrir Igor, un garçon de cinq ans leur ainé, qui a déserté l'armée et qui est revenu dans le secret. Une admiration, voir un penchant homosexuel pour Igor, va remplir le cœur et le dévouement de Fritz. Jusqu'à ce que la réalité les rattrape...

Dans la deuxième partie, sans transition, on trouve Fritz sur le chemin vers le grand Nord : c'est son service militaire qui commence et sa graisse va fondre comme la neige. Un nouvel homme, desenchanté souvent, prêt à tout, va émerger. Il se trouve dans un environnement masculin, plein de desespoir : le suicide est à l'ordre de jour ou l'automutilation, une violence et un laisser-aller obscène commun.

Eh bien, vous avez raison, cela ne sent pas l'eau de rose, certes. Ce sont souvent des scènes proches de l'insupportable, pleine d'obscènités, de violence. Eh j'étais des fois proche à vouloir jeter ce livre. Si – oui, si il n'y avait pas au milieu de toute cette tristesse et misère humaine des moments d'un ciel ouvert, d'une poèsie, d'une fraternité dans l'obscur, dans le noir. Derrière toutes ces bassesses décrites il y a des choses qui restent, qui témoignent de ce reste d'espoir.

Le langage est très corporel, parlant de toutes les effluves du corps, plein d'images, directe. C'est des fois comme si le narrateur « vomit » ses quatre vérités et son ressentie. Ah, ce n'est pas de la « haute » littérature détâchée, mais toute proche de la rue, d'un milieu.

Bortnikov décrit sensiblement un univers qu'il a du cotoyer (voir aussi les parallèles avec sa biographies). Univers presque incompéhensibles pour la plupart d'entre nous, et tant mieux. Mais cela pourrait bien être une expression très claire et sans fausses pudeurs de certaines cotés de la Russie. Et ce n'est pas pour rien qu'il a bonne presse ou trouve une bonne réaction dans le public russe.
Et comme si souvent chez ces Russes, derrières ces grandes obscurités il peut bien rester tel ou tel enfant...

Pas recommandable pour des cœurs sensibles !
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Message par tom léo Dim 19 Mar - 8:28

Dmitri Bortnikov Sm_97810

Repas de morts


Originale : Français, 2011

CONTENU :
« Dim » se souvient de ses morts : de ceux de sa famille, et puis du temps de son service militaire dans des conditions très dures dans le grand Nord. Dans ce travail de mémoire il va jusqu'au temps d'aujourd'hui, à Paris. Mais là aussi, ce sont la séparation et la mort. Il fait mémoire de ces morts, vit avec eux, et peut-être connaît aussi pour lui-même un étrange attirance, appel de mort...
(Voir aussi:  http://www.editions-allia.com/fr/livre/540/repas-de-morts )

REMARQUES :
En quatre chapitres, contenant plus ou moins différentes périodes de sa vie, le narrateur Dim (diminuitif de Dimitri) nous raconte de ses morts. Il s'agit au plus haut point (mais jusqu'à où?) d'un Alter Ego de l'auteur : on y trouve des concordances avec sa vita comme aussi l'allusion de sa vie d'écrivain à Paris, son premier grand succès avec « Le syndrome de Fritz » (voir récension en ci-dessus!) et des souvenirs du temps de l'armée qui puisent à coup sûr de l'expérience réel. Etc.

Cela devient une longue énumération de morts (et de situations de chagrins), en commençant avec sa mère, les grand-parents. Un moment donné on pourrait – avec reserve, à cause d'une chronologie assez déroutante – supposer qu'une partie de ces souvenirs ont été provoqués par le retour au pays, lors de la maladie avancée de son père.

Car Dim vit dans le temps le plus proche du présent, depuis longtemps déjà à Paris, loin de son pays, la Russie, et une petite bourgade dans la proximité de Samara et la Volga, proche de la steppe, où il avait grandi auprès des grand-parents.

De là, il va se remettre en route à la recherche des diamants cachés juste après son temps militaire. Il avait alors vécu un temps avec deux prostitués, Damiane et Valentine, aimant la première, adorant le fils Victor de l'autre, et s'en occupant comme de son fils. Mais là aussi, il connaît, sinon la mort, alors au moins la séparation...

Et s'intercalent dans ce chapitre des souvenirs très durs de son temps comme soldat dans le grand Nord il y a alors 25 ans: là aussi, humiliation, morts sur le programme. Et ces morts sont aussi présents pour lui, toute une liste, une litanie.

Mais il serait important, vu que d'autres et aussi lui-même pourraient être tenté de le qualifier comme morbide ou malade, de constater que Dim se comprend dans ce travail de souvenir aussi comme un chroniste. Est-ce que le décédé n'est pas perdu définitivement pour le monde si personne ne pense plus à lui ? Ainsi sa litanie des morts rappelle une litanie d'une réactualisation de mémoire, de la présence des morts. C'est peut-être tout un aspect qui se perd aujourd'hui dans nos sociétés ? On n'aimerait plus entendre parler de la mort, de la souffrance. Mais lui, Dim, il vit avec ces et ses morts, les arrache de l'oubli et mene la chronique.

Pour moi se pose juste alors la question comment faire basculer la balance toujours à nouveau vers la vie... Dans certains passages – et on peut le comprendre après tant de deuils, de séparations – le narrateur semble fatigué.

Pour telles raisons je ne le recommanderais pas en général. Il s'y ajoute une langue très franche, directe, crue, parlant de choses dures.

La chronologie n'est pas toujours très clair (autant plus pour moi, étranger?!). Mais c'est certainement aussi voulu. Il y a un échaos » d'impressions qui peuvent former en nous un image.

Le style dans la langue française qu'il a choisie ici pour la première fois (?) est souvent haché, interrompu. Des phrases se terminent très souvent avec « et. « et reprennent,  ou trois points (…). Des tirés séparent des bouts de phrases et des fois sa grammaire va volontairement suivre ses propres règles. Difficile de juger en général si cela lui réussit auprès de tous les lecteurs ! Pour ma part j'ai aimé justement cela. En lisant intérieurement ce texte « à haute voix », en le déclamant, on peut le lire encore plus comme un monologue dramatique, très dense et existencialiste. Je me l'imagine bien fait pour une lecture à haute voix devant public !

« Aimer les morts est une chose. Ne pas mépriser les vivants – une autre. »

Je donne entre 3 à 4 étoiles (sur 5).


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Message par Bédoulène Dim 19 Mar - 8:43

j'ai son dernier livre dans ma pal "Face au Styx"

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Message par tom léo Dim 19 Mar - 8:50

Bédoulène a écrit:j'ai son dernier livre dans ma pal "Face au Styx"

Ah, j'ai lu quelques recensions plutôt positives... Mais j'attendrai volontiers ton commentaire. Je l'ai "prénoté".
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