Archéologie

merci Chamaco !

Des révélations sur l'art figuratif azilien, quand le Finistère s'achevait beaucoup plus loin... l'auroch rayonnant ici

Tristram a écrit:Des révélations sur l'art figuratif azilien, quand le Finistère s'achevait beaucoup plus loin... l'auroch rayonnant ici

Merci Tristram C'est très intéressant. Il me semble qu'il y a des plaquettes un peu semblables en Poitou-Charentes datant de la fin du paléolithique avec des représentations figuratives, notamment humaines

merci Tristam pour le lien .

ArenSor a écrit:

Tristram a écrit:Des révélations sur l'art figuratif azilien, quand le Finistère s'achevait beaucoup plus loin... l'auroch rayonnant ici

Merci Tristram C'est très intéressant. Il me semble qu'il y a des plaquettes un peu semblables en Poitou-Charentes datant de la fin du paléolithique avec des représentations figuratives, notamment humaines

Après vérification, c'est bien dans la grotte de La Marche dans la Vienne qu'il y a des plaquettes étonnantes gravées avec des figurations humaines



Il y a également dans le même département le Roc aux sorciers avec de superbes sculptures



On pense souvent au Périgord, aux Pyrénées, à l'Ardèche, mais d'autres régions ont livré de beaux témoignages d'art paléolithique

L'ancêtre du chapiteau roman ?

emission sur le sujet : cliquer

Au coeur des Alpes-Maritimes dans le parc du Mercantour, loin des sentiers battus, vient d'être mis au jour un monumental sanctuaire celtique. Avec son trésor grecque, ses dépôts sacrificiels et son cortège "de pratiques rituelles atroces". Jusque là, sa découverte n'avait pas transpiré...

merci pour le lien Nadine

Nadine a écrit:emission sur le sujet : cliquer

Au coeur des Alpes-Maritimes dans le parc du Mercantour, loin des sentiers battus, vient d'être mis au jour un monumental sanctuaire celtique. Avec son trésor grecque, ses dépôts sacrificiels et son cortège "de pratiques rituelles atroces". Jusque là, sa découverte n'avait pas transpiré...

Un grand merci Nadine car j'ignorais cette fouille J'ai enfin trouvé le temps d'écouter l'émission. C'est un site un peu inhabituel pour le sud de la France. Dans le nord, on est plus habitués à ces types de sanctuaires gaulois avec dépôts d'armes sacrifiées et des manipulations de cadavres plus ou moins "gore"
Je ferai peut-être un jour un petit fil à ce sujet

En attente du fil gore (monnaies sacrifiées) !

Ce site de tourbière du Jutland a fait l'objet d'une étrange découverte archéologique qui fait écho à l'information donnée par Nadine. En effet, on y a recueilli quantité d'ossements humains accompagnés d'armes (pointes de lance, épées et haches en fer).
La population concernée est très homogène. Il s'agit d'environ 380 adultes mâles. Beaucoup d'ossements portent des marques de traumatismes non cicatrisés.
Compte-tenu de ces éléments (nature de la population, présence d'armes et traumatismes violents) le caractère militaire ne fait aucun doute.
Plus étonnant est le traitement qu'ont subit ces individus. Ils ont été exposés après leur décès entre 6 mois et un an, en proie aux animaux charognards. Ensuite, ils ont été démembrés, les os raclés puis déposés plus ou moins en connexion dans le lac d'Alken Enge dans une profondeur de 2m maximum. A noter, le faible nombre de crânes qui soit ont été écrasés, soit ont été prélevés.


Très étrange, ces quatre os iliaques appartenant à quatre individus différents enfilés sur un bâton de bois.


Comment interpréter cette découverte ? Les datations C14 effectuées à partir des os donnent des résultats sans équivoque. Il s'agit d'un épisode guerrier qui s'est déroulé dans les premières années du Ier siècle après J-C.
Rappelons le contexte politico-géographique. Les Romains cherchent à repousser les Germains au delà de l'Elbe. Or en +9, trois légions commandées par le légat Varus sont décimées dans la forêt de Totenburger. Cet événement catastrophique va entraîner la fin de l'expansion de Rome dans la région, mais pas sa position militaire. On sait que de nombreuses campagnes punitives ont été menées par les Romains, parfois loin à l'intérieur de la Germanie, pour montrer la présence militaire de Rome dans le secteur.
Il est probable que les morts d'Alken Enge soient en relation avec ces évènements.
Ce qui est intéressant également est le traitement des morts après le combat. Il rappelle celui qui était pratiqué par les Celtes quelques siècles plus tôt comme le montrent le Trophée et le Hérôon de Ribemont-sur-Ancre dans la Somme, dont je vous parlerais peut-être un jour

La source est un article paru dernièrement dans la National Academy of Science et relayé par "Sciences et avenir"
http://www.pnas.org/content/early/2018/05/15/1721372115

Oh oui, levons l'ancre pour Ribemont !

Question peut-être idiote mais je n'ai pas trouvé de réponse dans la fin de l'article.

Est-ce que ces expositions des corps à l'air libre avant le démembrement puis l'ensevelissement résultent forcément d'un traitement particulier délibéré, qui aurait été réservé aux combattants ?
Ne peut-on envisager que l'exposition des corps résulte d'une interdiction du vainqueur de donner une sépulture aux morts, laissant volontairement, comme une humiliation, les cadavres à la merci des charognards ?

Armor a écrit:Question peut-être idiote mais je n'ai pas trouvé de réponse dans la fin de l'article.

Est-ce que ces expositions des corps à l'air libre avant le démembrement puis l'ensevelissement résultent forcément d'un traitement particulier délibéré, qui aurait été réservé aux combattants ?
Ne peut-on envisager que l'exposition des corps résulte d'une interdiction du vainqueur de donner une sépulture aux morts, laissant volontairement, comme une humiliation, les cadavres à la merci des charognards ?

Non seulement ce n’est pas une question idiote mais c'est une question fondamentale ! J’avoue ne pas connaître suffisamment le milieu des Germains, mais cela me semble proche des pratiques des Celtes. Chez ces derniers, l'exposition des guerriers morts au combat est de rigueur :  

«  Pour eux [ les Celtes engagés dans les armées d’Hannibal ] c’est une gloire de mourir au combat et il est sacrilège de brûler le corps de celui qui a connu une telle mort. Ils croient qu’ils seront transportés au ciel auprès des divinités supérieures  si le vautour affamé déchire les morceaux de leurs corps gisant au sol »
Silius Italicus : "Punica"

« Les Gaulois [ qui envahirent la Grèce au IIIe siècle après les Thermopyles ] ne firent pas demander par un héraut la permission d’enlever les cadavres : il leur était bien égal qu’on donnât à ces cadavres un peu de terre ou que s’en repussent les bêtes sauvages et ceux des oiseaux qui font la guerre aux morts ».
Pausanias

Ces sources littéraires sont confirmées par des sources iconographiques, notamment un stamnos étrusque du IVe siècle montrant un guerrier gaulois mort dévoré par un vautour, ainsi que par les trouvailles archéologiques.
En résumé, les Celtes morts au combat ne subissent pas le même traitement que les autres défunts (la crémation). D’autres cultures, notamment en Amérique du nord, ont pratiqué ces modes d’exposition des cadavres.
Mais tout ceci deviendra plus évident lorsque je parlerai du sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre où on a à la fois le traitement des corps des vainqueurs et des vaincus  

Merci beaucoup, c'est super intéressant !
(J'adore tes réponses, toujours pleines d'enseignements )

J'attends la suite avant de dicter mes dernières volontés.

merci Arensor ! je te suis avec intérêt, je m'instruis !

Tristram : "J'attends la suite avant de dicter mes dernières volontés." tu n'aimes pas les oiseaux ?

Franchement, c'est plus écolo-compatible que l'incinération qui pollue et gaspille, mais l'irresponsable administration pinaille... Dommage, j'aurais finalement pu servir à quelque chose...

Convertis-toi au zoroastrisme et va en Inde. Même si cette tradition se perd, les parsis ont encore quelques "tours du silence" où sont exposés les corps pour ce qu'ils appellent des "funérailles célestes".