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John Dos Passos

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premiereguerre - John Dos Passos Empty John Dos Passos

Message par animal Sam 5 Aoû - 9:28

John Dos Passos
(1896 - 1970)


premiereguerre - John Dos Passos John-d10


Contemporain de Fitzgerald et d'Hemingway, ami de Cummings, fils bâtard d'un self-made man, formé dans l'esthétisme « fin de siècle » de Harvard, ambulancier pendant la Première Guerre mondiale, voyageur en Europe, au Proche-Orient, en Afrique du Nord entre 1920 et 1939, il entreprend de totaliser la réalité nationale dans ses trilogies, USA (1930-1936) et District de Columbia (1939-1949).

Malgré les contradictions, son œuvre présente en continu une protestation contre la société américaine en même temps que l'attachement à ses valeurs. Le hobo qui conclut la Grosse Galette (1936) est la figure des déshérités de l'Amérique, mais aussi de la multiplicité d'un espace qui a commandé les techniques nouvelles du collage, du montage, du simultanéisme.
Les techniques de Dos Passos produisent un roman à la fois de l'individu et d'une collectivité sans centre de gravité (Manhattan Transfer, 1925). Quarante-Deuxième Parallèle (1930) expose le capitalisme sauvage. Dans la Belle Vie (1966), Dos Passos dit le secret de sa vocation : non pas faire l'histoire, mais refaire le temps dans l'évocation de l'histoire. Cette leçon se lit exemplairement dans Terre élue (1951). Le héros, orphelin ou artiste, a perdu les cadres cognitifs qui lui permettraient de se placer dans la réalité américaine. Défini par sa parole singulière, il incarne, parce qu'il est témoin, la voix publique et son existence se confond avec le social. Orient-Express (1927), De tous pays (1934), D'une guerre à l'autre (1938) présentent les seules figures rédemptrices : prieur et vagabond musulmans, paysan espagnol, tous vivent dans le présent et dans l'histoire, dans la solitude et dans la communauté, en eux-mêmes et hors d'eux-mêmes. Le récit de formation (Initiation d'un homme, 1920) devient peinture de l'indéterminé. Manhattan Transfer invente la technique de composition capable de fixer cette vision du monde.

Influencé par la peinture (il peignit lui-même les gratte-ciel new-yorkais) et le cinéma (Eisenstein), Dos Passos utilise simultanéisme et montage pour réfracter la vie de la métropole dans une douzaine de personnages. Chaque chose, chaque être fait événement, et s'insère en un réseau discret. La concentration des événements et la condensation de la symbolique font de l'espace une miniature et la trace d'un devenir. La pathologie de la ville résume toutes les critiques sociales. Les allers et retours d'une scène à l'autre, commandés par le simultanéisme, fondent le réalisme sur un décalage constant des représentations du même objet.
Cette méthode de composition assure, tout particulièrement dans USA (trilogie composée de Quarante-deuxième parallèle, 1930 ; l'An premier du siècle, 1932 ; la Grosse Galette, 1936), la saisie du gigantisme américain et ne donne jamais les moyens d'une représentation synthétique. L'usage systématique de la technique impersonnelle, des récits autonomes, des références au cinéma permet la notation des points extrêmes sans rien hiérarchiser. Ce défaut de hiérarchie, témoignage du pessimisme politique de l'auteur, assure encore l'égalité et la continuité de la représentation qui apparaît syncrétique par son propre développement. L'épopée de l'échec est ainsi épopée du réel, en ce qu'elle exclut tout point de vue ordonnateur, et qu'elle fait de tout individu la mesure du quotidien. L'impersonnalité est à la fois le signe de la ruine de l'homme anonyme et le moyen de traduire une vaste coexistence des choses et des êtres américains, née du constat d'un défaut général de plénitude. En rapportant explicitement, après 1939, la recherche de la filiation à une idéologie conservatrice, Dos Passos se prive de l'ambiguïté constitutive de son univers romanesque. Aventures d'un jeune homme (1939), Numéro Un (1943), le Grand Dessein (1949) n'allient plus critique politique et innovation narrative, et conduisent inévitablement au roman quasi didactique (la Grande Époque, 1958) qui célèbre la libre entreprise (le Milieu du siècle, 1961).
Source : larousse.fr

Une façon de biographique plus centrée sur l'homme que sur l'oeuvre : wikipedia.org

Bibliographie en français (reprise de wikipedia) :

  • The Scene of Battle, 1919.
  • One Man's Initiation: 1917L'Initiation d'un homme, 1917
  • Three Soldiers, 1921.  Trois soldats, 1948, Editions de Flore.
  • A Pushcart at the Curb (recueil de poèmes), 1922.  Une Charrette Sur le Bord du Trottoir, Éditions de la Nerthe
  • Rosinante to the Road Again, 1922.  Rossinante reprend la route, 2005, Grasset
  • Streets of Night, 1923.  Les Rues de la nuit, 1994, Ecriture
  • Manhattan Transfer[/url], 1925.
  • Facing the Chair, 1927.  Devant la chaise électrique en 2009.
  • Orient-Express, 1927. 1.

  • U.S.A. (1938), trilogie qui comprend :

    • The 42nd Parallel, 1930.  Le 42e Parallèle. : Page 1
    • Nineteen Nineteen, 1932.  L'An premier du siècle, 1919. : Page 1
    • The Big Money, 1936. P La Grosse Galette. : Page 1


  • District of Columbia (1952), trilogie qui comprend :

    • Adventures of a Young Man, 1939.  Aventures d'un jeune homme.
    • Number One, 1943.  Numéro Un.
    • The Grand Design, 1949. e Le grand dessein, Gallimard


  • State of the Nation, 1944. Bilan d'une nation.
  • Tour of Duty, 1947.  Service commandé en 1992.
  • The Ground we Stand On, 1949.
  • Chosen Country, 1951.  Terre élue.
  • Most Likely to Succeed, 1954.  Les trois femmes de Jed Morris.
  • The Great Days, 1958.  La Grande Époque.
  • Midcentury, 1961.  Milieu de siècle.
  • The Best Times: An Informal Memoir, 1966. La Belle Vie.
  • Lettres à Germaine Lucas Championnière, 2007.


màj le 5/11/2017

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Message par animal Sam 5 Aoû - 9:39

Je prépare le terrain comme j'approche de la fin de la trilogie U.S.A. :

premiereguerre - John Dos Passos Bm_cvt11

42e parallèle (1930)

Première partie de la trilogie USA. Il y a deux choses qui frappent tout de suite le lecteur : ambition massive dans la densité et la forme composite particulière. Et ça se lit tout seul, 480 pages en poche qui passent comme un rien, fluidité radicale. Le récit fait suivre dans une alternance relative 4-5 personnages hommes et femmes, jeunes hommes et jeunes femmes en fait dans l'Amérique du tout début du XXème siècle, l'auteur revient donc quelques années après sur sa propre génération (une partie des parcours exposés ressemble d'ailleurs à sa propre histoire). Simples et factuelles ces histoires d'américains modestes qui s'insèrent dans la vie active assez jeunes et avec plus ou moins de bonheur. Unanimement les besoins urgent du travail suffisamment stable et rémunérateur pour s'assurer le gite et le couvert, juste après les amours et amitiés, et les consciences politiques... et la guerre qui se profile en Europe.

Cette trame qui laisse déjà de nombreuses pièces au portrait d'un moment historique et d'une civilisation (presque) est enrichie de "collages" d'actualités qui brouillent les pistes tout en complétant le tableau : aperçu des mœurs, des événements, d'un esprit du temps. Les bribes s’enchaînent très courtes, se fondent des unes avec les autres en un bruit de fond très évocateur qui à la fois renforce les histoires des personnages et se place en porte à faux, l'image d'actualité est un peu fausse... en double, les fragments de "chambre noire" passages d'une prose plus libre qui s'apparente au flux de conscience, ombres autobiographiques, esquisses, autres ? souvenirs d'instants de flottement de l'esprit au milieu du courant puissant de la vie et de l'histoire ? en tout cas ce sont sans impudeurs des aperçus de l'intimité d'une sensation. On trouve aussi des biographies condensées de grands personnages : Henry Ford, Woodrow Wilson ou Thomas Edison.

Ce portrait d'Amérique à la fois critique et engagé (à gauche) met donc en mouvement le mythe même du pays, son mythe fondateur moderne auquel se heurtent inconsciemment les personnages. Le pays qui laisse à chacun la liberté de son bonheur, le pays si vaste qu'on peut y changer de vie et le pays des opportunités qui sont les opportunités du travailleur et les opportunités des rencontres. Le livre témoignant sans non plus forcer le trait car le mécanisme est le même à plusieurs étages sur l'ascenseur social de la rencontre. Avec la recherche d'une conformité à un modèle aux contours incertains d'un état social convenable, état de morale et de classe (voire de race). C'est vis à vis de ce modèle que l'écriture du présent et la réécriture historique sont rendus pertinemment explicites. Action prise en faux, conscience émoussée par l'habitude, l'étranger, la classe (la vie de Mac, engagé socialiste qui se retrouve au Mexique devient très différente dans ce contexte et par sa réussite relative dans la voix trouvée/choisie). La réécriture est flagrante dans l'explication de la guerre et de l'entrée en guerre des Etats-Unis et dans le même mouvement du combat autour du travail, à savoir qui détient le symbole avec la mise en œuvre d'une "machine d'éducation".

Rien de trop simple, de quoi laisser planer un doute et entretenir l'attention, le besoin de chercher une limite, de situer le "libre arbitre".

Un roman puissant même si la fin qui n'est pas tout à fait finie (embarquement pour la France) laisse courir le propos dont la liberté de forme et la fluidité préfigurent a priori la génération suivante (quelque chose de Beat & co dans les vagabondages) mais nourrie de cette réflexion et de cette mise en œuvre historique qui marque la littérature du début du XXème. L'individu fait partie d'un monde, il y a un rapport actif à une entreprise quelque peu démesurée voire titanesque quand il s'agit ici d'un mythe de civilisation de liberté et des masses du capitalisme moderne et d'un socialisme encore fort de sa croyance en un avenir meilleur.

Très intéressant, très riche, un peu nébuleux car des références ou allusions historiques peuvent échapper, pas le morceau de génie mais un excellent livre qui porte beaucoup d'ambitions et s'en sort mieux que bien. Un des meilleurs livres que j'ai lus sur notre monde moderne avec l'influence de ce modèle économique et social, et sur ce grand pays composite. ça rend palpable dans la globalité un état d'esprit et précise beaucoup de ce que représente cette image de fond toute faite. ça parle beaucoup de notre conformité en général.

La suite va s'imposer.

(récup et ajustements).


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Message par topocl Sam 5 Aoû - 11:12

ce qui s'appelle suite, c'est vraiment une suite ou c'est un autre aspect de la même chose?

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Message par Tristram Sam 5 Aoû - 12:24

A ce jour, n'ai lu que Manhattan Transfer de Dos Passos. Technique d'écriture cinématographique, mais pas que.

« Son bras était comme du plâtre quand il l’enlaça pour danser. De grands murs de cendre s’effondraient, se craquelaient en lui. Il se sentait monter comme en montgolfière dans l’odeur de ses cheveux. »

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Message par animal Sam 5 Aoû - 13:06

ah il est très capable quand il est bien parti !

et suite, vraiment suite, comme suite de la trilogie avec rapatriement de 1919 et bientôt des impressions inédites (relativement si on imagine le nombre de lecteurs du livre en question) sur La Grosse galette !

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Message par topocl Sam 5 Aoû - 14:22

Donc à lire dans l'ordre, merci.

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Message par animal Dim 6 Aoû - 22:26

J'avais moins trouvé mon rythme dans le suivant. Ils ont eu une jolie couverture les espagnols non ? Je l'ai lu en vf (je ne lis ni ne parle l'espagnol) mais comme elle est jolie j'empreinte :

premiereguerre - John Dos Passos 51yqww10

1919

Je pourrais faire quasiment le même commentaire que pour 42e parallèle tant pour la forme que pour la facilité de lecture. Même alternance de personnages et d'actualités et de souvenirs. Mais on change de personnages pour traverser la première guerre mondiale.

Marine, croix rouge, journalisme. Le point de vue reste américain et évite assez soigneusement le pire du conflit dont les horreurs du front restent comme un lointain placage. A cette guerre s'oppose la teneur des récits qui ont pour la plupart comme objet les errances sentimentales des personnages... ou leurs laborieux parcours professionnels, ça dépend un peu des moyens qu'on a au départ pour aborder la vie.

C'est l'autre opposition du livre, cette différence des parcours, avec en autre toile de fond la répression des mouvements ouvriers et les espoirs déçus de révolte de part le monde. Mais même cette partie là finalement reste en "rappel historique" (cruel).

La guerre elle-même prend des allures de récréation entre Paris et l'Italie. Désespérée et très alcoolisée d'un côté, mondaine d'un autre et comme si les espérances et les idéaux venaient fondre, se dissoudre, dans ce moment historique. Un moment qui voit se révéler un visage d'ambitions et d'opportunités économiques et politiques : profits de l'économie de guerre, partages de gâteaux, etc.

Facile à lire quoiqu'un peu répétitif, possibles mous dans la traductions aussi (Quarto), provoquant un certain malaise par son ambiance discrète mais très particulière, c'est finalement un drôle de truc. Un drôle de truc dont il ne faut pas non plus exclure la part d'autobiographie et de souvenirs intimement mêlée à cette vision dure de l'histoire.

Un parfum de défaite dans la célébration.

(récup' again).


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Message par animal Mer 9 Aoû - 21:06

premiereguerre - John Dos Passos Produc10

La Grosse galette (1936)

Rendu à la troisième partie que trouve-t-on à ajouter ? Sur la forme, même recette alternance de personnages mais de façon regroupée, ça avance vite et se trouve être addictif, mêmes actualités, mêmes fragments, même façon d'imposer des figures, figures reconnues il est important de le souligner, de l'époque par des biographies. Tout pareil et réussi dans les deux premiers volumes, particulièrement efficace dans celui-ci !

Si on prend le temps de s'arrêter pendant ou après le tourbillon des années 20 on note des différences dans cette Grosse galette, Big Money en VO. Au lendemain de la guerre nos américains ne restent pas longtemps sur la touche. Sauf pour la jeune Mary French les visions sociales sont éclipsées ou par celles du progrès technique, l'aviation et les grosses voitures de  Charley Anderson ou par le feu des projecteurs pour Margo Dowling.

Si on s'arrête à ces trois là, le point commun est que malgré leurs origines diverses : vétéran, fille de bonne famille, ou enfant de famille sans le sous "sauvée" par sa beauté et le monde du spectacle à un moment ou un autre le nerf de la guerre est l'argent. Il devient la plaie, le moteur, la contrainte.

La contrainte et l'oubli, Charley Anderson qui a traversé de mauvaises passes impose un rythme infernal aux employés et spécule en espérant ne pas se faire avoir. Un oubli qui se retrouve dans l'alcool, un peu comme RIck Savage œuvrant dans la publicité.

Et la prohibition dans tout ça ?  Et bien comme si elle n'existait pas, tout comme c'est comme si l'envers du rêve américain, du modèle plutôt qui aurait confusément remplacé le rêve n'existait pas non plus. C'est un des traits marquants de cet "épisode" qui clôture la trilogie. Ce "c'est comme si" très anormal rendu palpable et actif, une sorte d'effacement conscient de fondements de cohésion et d'humanité en cours de réécriture certes mais se dispersant dans un mouvement. Une entropie pas non plus innocente cachée entre galère, oubli et débauche de luxe.

Pour compléter le tableau des échos du monde, de la Russie surtout sont là, il y a aussi Cuba, encore très américaine, et un rappel de l'histoire d'immigration du pays, mais par des rappels aussi évidents que tortueux.

Il y a un jeu très maîtrisé de distances et d'omissions, un plaisir de lecture redoutable et les ingrédients pour vous tenir sur vos gardes. C'est très riche, très malin, très malin et ça se frotte de très près à des mécaniques et des énigmes très actuelles dans nos sociétés. Une certaine brutalité du modèle habillée de valeurs indiscutables ?

Ce volume c'est du plus que solide et un exercice de style impeccable et implacable, la somme que représente la trilogie c'est impressionnant, monumental. Du genre de monument qui se regarde avec une idée d'échelle de l'individu... et dont la silhouette va rester imprimé dans votre paysage.

Si on s'intéresse à un concept de modernité dans la littérature c'est à lire, si on s'intéresse aux Etats-Unis c'est à lire, si on s'intéresse à notre (pas si) drôle de monde et à ses virages dans l'air du temps c'est à lire... Si on a envie de lire du gros morceau qui s'impose c'est à lire...

C'est une chose à lire !

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Message par Invité Jeu 11 Avr - 19:10

J'ai lu Manhattan Transfer. Assez déçu. J'en attendais beaucoup de Dos Passos. Trop.
Son écriture m'a paru sans grands reliefs. Peut-être une mauvaise traduction, mais je ne pense pas.
Pas grand-chose à quoi m'accrocher, les pages défilent mais ...
Toutefois le plaisir de retrouver quelques passages décrivant le Bowery (Bukowski en parle autrement ... Et voir le film/docu de Rogosin sur ce lieu de la dèche à NY).
Assez surpris que le panda soit pris par ce type d'écriture (mais qu'est-ce que j'y comprends à un panda moi ? ) scratch

Je me console avec son pote Cummings, et ses poèmes qui déchirent !

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Message par églantine Jeu 11 Avr - 21:10

Arturo a écrit:
Assez surpris que le panda soit pris par ce type d'écriture (mais qu'est-ce que j'y comprends à un panda moi ? ) scratch

Mais qui peut comprendre l'autre de manière générale ...
Chaque individu reste un mystère pour autrui .
Même dans les relations les plus fusionnelles en apparence , lien de famille ou autre même .
Déjà qu'on reste un mystère pour soi-même !
Enfin c'est ce que je pense .
Mais c'est bien ainsi car c'est ce qui permet d'avancer . Il me semble
.........Dans cette quête de l'impossible .
A part ça Manhattan Transferva rester au fond de ma PAL . Déjà que je n'étais pas très motivée ... Rolling Eyes
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Message par animal Jeu 11 Avr - 21:41

N'ayant pas lu Manhattan transfer je ne sais quoi dire si ce n'est conseiller la trilogie ? Kaléidoscope, diversité des points de vue, perspective historique et humaine, ... et effets formels parfois efficace. ça décrasse ce genre de consistance de temps en temps premiereguerre - John Dos Passos 1798711736 !

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Message par Dreep Mar 9 Mai - 16:52

Manhattan Transfer

premiereguerre - John Dos Passos Manhattan-2

Une vingtaine de personnages apparaissent dans le fameux Manhattan Transfer de John Dos Passos, et ils ont comme l’air de passer à travers des portes tournantes tant le roman est constitué de façon fragmentaire, de courts dialogues, ou de promenades solitaires dans les rues newyorkaises. Ils apparaissent et s’évaporent pour laisser place à d’autres. Et Manhattan Transfer a une composition très elliptique, on brasse des illusions et des désillusions, des amours déçus, des projets sur la comète, beaucoup de noirceur noyée dans l’alcool ― c’est comme si, au fil des pages, ces destins cessaient de se personnaliser : ils passent, repassent dans cette structure peut-être trop imposante pour eux. Ce sont des mouches dans une flopée de notations ― comme une mousse ― de sons, de sensations, de couleurs, de reflets urbains dans la pluie battante. Ces infinis détails visuels donnent une épaisseur extrêmement réaliste, cristalline au roman, mais aussi un peu figée. C’est beau, mais plutôt ennuyeux. Avec ces centaines de pages, la cité américaine a l’air d’un monstre en train de dévorer de bien petites proies, leurs idées ― patriotardes, capitalo ou marxisantes ― sont un peu comme du bruit blanc, parfois, on est surpris par un coup de train, un cambriolage, un meurtre, un incendie…
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Message par Tristram Mar 9 Mai - 17:17

Voilà bien dit ce dont je me souviens de ce livre emblématique, qui rend bien la frénésie citadine où l'individu se noie dans le flux du nombre.

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