Akira Kurosawa
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Akira Kurosawa
Formation
Dernier d'une famille de sept enfants et descendant d'une lignée de Samouraï, Akira Kusosawa opte d'abord pour un cursus artistique en étudiant la peinture à l'Académie des beaux-arts Dushuka. Alors qu'il envisage de continuer dans cette voie, ses besoins pécuniaires l'incitent à tenter le concours d'entrée aux studios de la Compagnie Toho où il est engagé comme apprenti réalisateur. Il commence à écrire quelques scénarios et assiste notamment Kajiro Yamamoto dans Le Cheval (1940), qu'il gardera comme modèle tout au long de sa carrière.
Carrière au cinéma
En pleine guerre, Akira Kurosawa passe derrière la caméra pour son premier long métrage, La Légende du Grand Judo (1943), évocation des arts martiaux traditionnels. Préoccupé par la situation de son pays, Kurosawa tourne deux chroniques sociales qui attirent l'attention de la critique pour leurs exceptionnelles qualités techniques: Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) et Un merveilleux dimanche (1947), tournés dans le Tokyo de l'après-guerre. A partir de 1948, Akira Kurosawa va de chefs-d'oeuvre en chef d'oeuvre. L'Ange ivre marque le début de sa collaboration avec l'acteur-vedette Toshiro Mifune, habitué des rôles de méchant, qui incarne deux ans plus tard le rôle du bandit Tojomaru dans Rashomon (1950). En créant sa propre société de production, le réalisateur tourne le dos au cinéma des studios qu'il juge trop conventionnel et ne compte plus que sur lui. En mal de repères dans le chaos de l'après-guerre, le souci humaniste qui irrigue ses films l'oblige à remettre en cause les valeurs qui gouvernent la société japonaise. C'est le cas avec Rashomon, qui s'oppose en quelque sorte au mythe de l'empereur unique détenteur la vérité et développe la thèse de la multiplicité des chemins possibles pour y arriver. Auteur de plusieurs films marqués du sceau "néo-réaliste" sur le Japon contemporain, c'est néanmoins grâce à ses films historiques que Kurosawa attire sur lui le regard d'un occident qui ignore tout du cinéma japonais et se gave de ses adaptations de grands classiques: L'Idiot (1950), d'après le roman de Dostoïevski; Le Château de l'araignée (1956), transposition du Macbeth de Shakespeare; Les Bas-Fonds, tiré d'une pièce de théâtre de Maxime Gorki. Mu par une propension à doter ses personnages des vertus de l'héroïsme, Kurosawa offre au Japon le film le plus connu de son histoire, Les Sept samouraïs (1954). Après Barberousse (1965), le cinéaste est tenté par les sollicitations d'Hollywood; mais il se contente de l'écriture de plusieurs scénarios qu'il ne portera jamais lui-même à l'écran. En 1970, l'échec commercial Dodes'kaden plonge le réalisateur dans une profonde dépression. Cinq ans plus tard, c'est le splendide Dersou Ouzala (1975), histoire d'amitié entre un jeune explorateur russe et un vieux trappeur dans les immensités de la taïga soviétique. S'il tourne moins, Kurosawa est désormais au sommet de son art. Ran (1985), requiert près de six mois de tournage et un budget faramineux pour une adaptation du Roi Lear de Shakespeare. Enfin, sort en 1993 un de ses films les plus originaux en forme de testament philosophique; également l'un des préférés de l'artiste lui-même: Madadayo, portrait d'un vieux maître au crépuscule de sa vie.
Autres activités
Il a également produit une grande partie de ses films, grâce aux quatre sociétés de production qu'il fonde et dirige entre 1948 et 1971.
Source : bifi.fr
Filmographie :
1943 : La Légende du grand judo (姿三四郎, Sugata sanshiro?)
1944 : Le Plus Beau (一番美しく, Ichiban utsukushiku?)
1945 : La Nouvelle Légende du grand judo (續姿三四郎, Zoku sugata sanshiro?)
1945 : Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre (虎の尾を踏む男達, Tora no o wo fumu otokotachi?)
1946 : Ceux qui bâtissent l'avenir (明日を創る人々, Asu o tsukuru hitobito?)
1946 : Je ne regrette rien de ma jeunesse (わが青春に悔なし, Waga seishun ni kui nashi?)
1947 : Un merveilleux dimanche (素晴らしき日曜日, Subarashiki nichiyobi?)
1948 : L'Ange ivre (酔いどれ天使, Yoidore Tenshi?)
1949 : Le Duel silencieux (静かなる決闘, Shizukanaru ketto?)
1949 : Chien enragé (野良犬, Nora-inu?)
1950 : Scandale (醜聞, Shubun?)
1950 : Rashōmon (羅生門, Rashōmon?)
1951 : L'Idiot (白痴, Hakuchi?)
1952 : Vivre (生きる, Ikiru?)
1954 : Les Sept Samouraïs (七人の侍, Shichinin no samurai?)
1955 : Vivre dans la peur (Chronique d'un être vivant) (生きものの記録, Ikimono no kiroku?)
1957 : Le Château de l'araignée (蜘蛛巣城, Kumonosu jo?)
1957 : Les Bas-Fonds (どん底, Donzoko?)
1958 : La Forteresse cachée (隠し砦の三悪人, Kakushi toride no san-akunin?)
1960 : Les salauds dorment en paix (悪い奴ほどよく眠る, Warui yatsu hodo yoku nemuru?)
1961 : Le Garde du corps (用心棒, Yojimbo?)
1962 : Sanjuro (椿三十郎, Tsubaki Sanjūrō?)
1963 : Entre le ciel et l'enfer (天国と地獄, Tengoku to jigoku?)
1965 : Barberousse (赤ひげ, Akahige?)
1970 : Dodes'kaden (どですかでん, Dodesukaden?)
1975 : Dersou Ouzala aussi appelé L'Aigle de la Taïga (デルス・ウザーラ, Derusu Uzara?)
1980 : Kagemusha, l'Ombre du guerrier (影武者, Kagemusha?)
1985 : Ran (乱, Ran?)
1990 : Rêves (夢, Yume?)
1991 : Rhapsodie en août (八月の狂詩曲, Hachi-gatsu no kyōshikyoku?)
1993 : Mâdadayo (まあだだよ, Mâdadayo?)
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Keep on keeping on...
Re: Akira Kurosawa
Je commence par me recycler :
Le garde du corps / Yojimbo (1961)
Une fois passée l'histoire du type fortiche (un ronin) sans le sous qui débarque dans un village au point mort, rongé par la rivalité entre deux gangs (l'un soutenu par un brasseur, l'autre par et un marchand de soie), avec au milieu un fabricants de cercueil, un bistrotier et un inexistant policier... et une poignée de pauvres gens quand même. Et les innombrables remakes ou films inspirés, le plus connu étant signé Sergio Leone, que reste-t-il ?
Un western en huis-clos à l'échelle d'un village ? Une drôle d'histoire ironique et cruelle dans un espace de fiction soigneusement délimité et coupé du monde juste ce qu'il faut ? Une démonstration de suspens avec cet expert qui ne se bat que très peu et préfère attisé le feu qui couve ?
Il y a de tout ça, arrosé d'un humour noir fait de contrastes et d'une belle galerie de types aux mines patibulaires et pelées, une main d'oeuvre à faire peur à un film de zombies ! Il y a aussi le cool assuré de Toshiro Mifune (qui a toujours le chic pour gratter ses puces) et la bande son très d'époque mais diablement efficace.
Surtout il y a le fait que le film s'impose avec une étonnante et rustique simplicité et une aisance qui fait presque oublier sa monstrueuse précision formelle. Sorte de western pop noir qui use et abuse de ressorts populaires (au bon sens du terme) avec ce qu'il faut de grandeur et d'humilité, de coups bas et de justice et un beau sens du romanesque qui fait passer le noir de la pilule.
Coup de chapeau aussi aux contrepoids de l'expérience, notamment le vieux qui tient sa gargote.
Le genre de film qui a du mal à vieillir !
Le garde du corps / Yojimbo (1961)
Une fois passée l'histoire du type fortiche (un ronin) sans le sous qui débarque dans un village au point mort, rongé par la rivalité entre deux gangs (l'un soutenu par un brasseur, l'autre par et un marchand de soie), avec au milieu un fabricants de cercueil, un bistrotier et un inexistant policier... et une poignée de pauvres gens quand même. Et les innombrables remakes ou films inspirés, le plus connu étant signé Sergio Leone, que reste-t-il ?
Un western en huis-clos à l'échelle d'un village ? Une drôle d'histoire ironique et cruelle dans un espace de fiction soigneusement délimité et coupé du monde juste ce qu'il faut ? Une démonstration de suspens avec cet expert qui ne se bat que très peu et préfère attisé le feu qui couve ?
Il y a de tout ça, arrosé d'un humour noir fait de contrastes et d'une belle galerie de types aux mines patibulaires et pelées, une main d'oeuvre à faire peur à un film de zombies ! Il y a aussi le cool assuré de Toshiro Mifune (qui a toujours le chic pour gratter ses puces) et la bande son très d'époque mais diablement efficace.
Surtout il y a le fait que le film s'impose avec une étonnante et rustique simplicité et une aisance qui fait presque oublier sa monstrueuse précision formelle. Sorte de western pop noir qui use et abuse de ressorts populaires (au bon sens du terme) avec ce qu'il faut de grandeur et d'humilité, de coups bas et de justice et un beau sens du romanesque qui fait passer le noir de la pilule.
Coup de chapeau aussi aux contrepoids de l'expérience, notamment le vieux qui tient sa gargote.
Le genre de film qui a du mal à vieillir !
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Re: Akira Kurosawa
Parce que je l'ai revu cette après-midi et que la modernité la chose est frappante, le rythme, la musique, les cadrages, le côté jazzy-pop des personnages, la grandiloquence ?
Je reconnais aussi que j'étais moins dedans parce que ça peut arriver aussi (exercice de style ?) ...
Je reconnais aussi que j'étais moins dedans parce que ça peut arriver aussi (exercice de style ?) ...
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Keep on keeping on...
Re: Akira Kurosawa
J'avais pensé à lui faire un fil, mais comme ça fait longtemps que je n'ai rien vu de lui ...
Mes préférés : Dersou Ouzala, Le château de l'araignée, Rashōmon.
Mes préférés : Dersou Ouzala, Le château de l'araignée, Rashōmon.
Invité- Invité
Re: Akira Kurosawa
Je me souviens de la poésie et beauté des images de "Rêves" et l'humanité de Dersou Ouzala
Chamaco- Messages : 4304
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : Corse du sud
Re: Akira Kurosawa
C' est mon metteur en scène japonais préféré.
Mention spéciale à son acteur fétiche, Toshiro Mifune.
Mention spéciale à son acteur fétiche, Toshiro Mifune.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Akira Kurosawa
Mon préféré c'est Barberousse... j'en ai vu un paquet à une époque et puis le côté exercice de style, comme tu dis animal, m'a un peu gonflée aussi. J'ai Ran qui attend un revisionnage, mais je n'ai pas la tête à regarder des films de 3h en ce moment.
Le château de l'araignée me laisse un bon souvenir aussi. Et L'ange ivre.
Le château de l'araignée me laisse un bon souvenir aussi. Et L'ange ivre.
Re: Akira Kurosawa
Pour moi, ce serait surtout Dersou Ouzala, Dodes-Kaden.
Et aussi Les 7 samourais, Rashomon, et le grandes productions
historiques et leur splendeur.
Kurozawa a bien assimilé ses influences à Dostoievski et Shakespeare
auxquelles se sont ajoutés un humanisme et une compassion certains
pour les humbles.
Et aussi Les 7 samourais, Rashomon, et le grandes productions
historiques et leur splendeur.
Kurozawa a bien assimilé ses influences à Dostoievski et Shakespeare
auxquelles se sont ajoutés un humanisme et une compassion certains
pour les humbles.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Akira Kurosawa
Il y en a plein que je n'ai pas vus, et je reverrais bien Le Château de l'araignée et Rashōmon.
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Re: Akira Kurosawa
Dans le cadre du cycle du cinema japonais en Octobre dans mon ciné le Cigalon on passe "entre le ciel et l'enfer" je prévois d'y aller...
Chamaco- Messages : 4304
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : Corse du sud
Re: Akira Kurosawa
vu hier Rashomon que j'ai bien aimé ; les différentes versions du drame sont si réalistes que l'on y croit et la fin un message pour croire en l'humanité
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Akira Kurosawa
Rashômon est un film que j'ai vu vers 20 ans et revu vers 60 ans, toujours aussi favorablement impressionné. Et justement je viens de lire (ou relire) Dans le fourré d'Akutagawa
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15609
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Akira Kurosawa
j'y penserai Tristram (moi qui n'aie pas encore vraiment trouvé d'intérêt à la littérature Japonaise )
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Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Akira Kurosawa
Ah. Pourtant, rien de plus original-dérangeant pour moi ! Et si tu as bien aimé Kurosawa...Bédoulène a écrit:moi qui n'aie pas encore vraiment trouvé d'intérêt à la littérature Japonaise
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Tristram- Messages : 15609
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Akira Kurosawa
je tenterai 1 ou 2 auteurs que les Chosiens aiment beaucoup !
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Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Akira Kurosawa
C'est magnifique, Rashomon !
Il faut que je voie d'autres Kurosawa d'ailleurs.
Il faut que je voie d'autres Kurosawa d'ailleurs.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Akira Kurosawa
Rashomon est un film emblématique de Kurosawa, mais il y a tellement à découvrir. De l'Ange ivre à Ran, en passant par Le château de l'Araignée et Barberousse...il s'est sans cesse renouvelé tout en conservant son regard de cinéaste humaniste et bouleversant.
Quant à la littérature japonaise, Bédoulène, il s'agit de trouver une porte d'entrée qui puisse faire écho à ta personnalité...tu as raison de tenter !
Quant à la littérature japonaise, Bédoulène, il s'agit de trouver une porte d'entrée qui puisse faire écho à ta personnalité...tu as raison de tenter !
Avadoro- Messages : 1394
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Akira Kurosawa
Un cinéaste que je connais très peu, beaucoup moins en tout cas que Ozu et Mizoguchi. J'ai vu à sa sortie son dernier film Mâdadayo, j'en garde un excellent souvenir. C'est un film sur la mort, mais traitée avec humour et beaucoup de légèreté
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Akira Kurosawa
Revu Ran, qui passe en replay gratuit en ce moment. Quel film, malgré quelques outrances qui font sourire aujourd'hui !
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Tristram- Messages : 15609
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Akira Kurosawa
c'est vrai qu'il a pris son petit coup de vieux mais quel spectacle !
super souvenir de ciné improvisé
super souvenir de ciné improvisé
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