Ryûnosuke AKUTAGAWA
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Ryûnosuke AKUTAGAWA
Ryūnosuke Akutagawa (芥川龍之介, Akutagawa Ryūnosuke), né le 1er mars 1892 à Tokyo et mort le 24 juillet 1927 à Tokyo, est un écrivain japonais.
Il naît à Tokyo en 1892. Sa mère étant atteinte de folie, il est adopté et élevé par son oncle maternel, dont il prend le nom de famille. Il commence à écrire en entrant à l'université impériale de Tokyo en 1913, où il étudie la littérature anglaise. Il subvient alors à ses besoins en enseignant l'anglais et en participant à la rédaction d'un journal. C'est à cette époque qu'il publie la nouvelle Rashōmon (1915), qui lui permet d'obtenir la reconnaissance et les encouragements de Natsume Sōseki. Il entame peu après Le Nez, qui ne sera achevé que quelques années plus tard. C'est également pendant cette période qu'il commence à écrire des haiku sous le pseudonyme de Gaki. Encore étudiant, il fait sa proposition de mariage à une amie d'enfance, Yayoi Yoshida, mais sa famille adoptive n'approuve pas cette union. En 1916, il se fiance avec Fumi Tsukamoto, avec qui il se marie deux ans plus tard. Ils auront trois enfants, Hiroshi (1920), Takashi (1922) et Yasushi (1925).
En 1921, au sommet de sa popularité, Akutagawa interrompt sa carrière d'écrivain pour passer quatre mois en Chine, en tant que reporter pour le journal Ōsaka Mainichi Shimbun. Le voyage est difficile et angoissant. Akutagawa souffre de plusieurs maladies, desquelles il ne se remettra jamais. Peu de temps après, il publie l'une de ses plus célèbres nouvelles, Dans le fourré (1922), le récit du meurtre d'un aristocrate par trois personnages différents, dont le cadavre lui-même, chacun réclamant la paternité du crime. Cette nouvelle puissante et baroque est la source d'inspiration principale du film de Kurosawa Rashōmon (1950).
Jusqu'à la fin de sa vie, il souffre d'hallucinations. En 1927, il attente à sa vie, avec un ami de sa femme Fumi, mais il échoue. Il parvient finalement à réussir son suicide par ingestion de véronal le 24 juillet 1927, laissant derrière lui seulement deux mots : Bon'yaritoshita fuan (ぼんやりとした不安?, signifiant « vague inquiétude »). En 1935, son ami de longue date Kikuchi Kan crée en son honneur le prix Akutagawa, qui devient le prix littéraire japonais le plus prestigieux.
Akutagawa était un homme très cultivé, qui connaissait bien les cultures classiques japonaise et chinoise, mais également les auteurs occidentaux, dont Baudelaire, Mérimée et Anatole France. Pendant sa carrière littéraire, Akutagawa n'a jamais rédigé de longs romans, mais un grand nombre de courtes nouvelles (plus de 150), souvent inspirées de contes anciens, qui abordent des genres aussi variés que la littérature policière, le fantastique ou la satire sociale.
Les écrits d’Akutagawa sont empreints de la difficulté d’être japonais, à une époque, l'ère Meiji, qui voit le Japon se moderniser sur le modèle occidental. On trouve ainsi constamment chez Akutagawa une référence à la tradition, qui vise à restaurer son identité vacillante sans que cette référence soit du passéisme : il adapte ainsi de très nombreux contes (monogatari) du Moyen Âge japonais.
Œuvres traduites en français :
- Rashômon et autres contes : Page 1
- La Vie d'un idiot et autres nouvelles : Page 1
- La Magicienne : Page 2
- Une vague inquiétude : Page 1
- Jambes de cheval : Page 1
MAJ le 31/12/2023
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Ma foi, que dire à propos de lui ?
Je ne sais pas si ce que pourrais bafouiller aurait un intérêt quelconque, Akutagawa est un de ces auteurs qui vous laissent pantois. Je me contente d'admirer. A ranger parmi les plus grands japonais de son époque, Tanizaki, Sôseki et Kawabata.
C'est un écrivain qui a eu toute sa vie peur de terminer comme sa mère (dans un asile de fous) et qui s'est suicidé à l'âge de 35 ans.
Un extrait :
Autrement, c'est bien d'Akutagawa qu'Akira Kurosawa s'est inspiré en réalisant Rashômon, mais pas de la nouvelle éponyme, d'une autre qui s'appelle Dans le fourré.
Rashômon était l'une des portes de la ville Heian-Kyô (794 - 1185), il en est resté des ruines pendant assez longtemps, c'était devenu un repaire malfamé.
Je ne sais pas si ce que pourrais bafouiller aurait un intérêt quelconque, Akutagawa est un de ces auteurs qui vous laissent pantois. Je me contente d'admirer. A ranger parmi les plus grands japonais de son époque, Tanizaki, Sôseki et Kawabata.
C'est un écrivain qui a eu toute sa vie peur de terminer comme sa mère (dans un asile de fous) et qui s'est suicidé à l'âge de 35 ans.
Un extrait :
Dans La vie d'un idiot et autres nouvellesAkutagawa a écrit:Mais au bout d’un moment, je fus pris de crampes à l’estomac. Il n’y avait qu’un verre de whisky pour conjurer la douleur. Je dénichai un bar et poussai la porte mais, sur le point d’entrer, j’aperçus dans le local exigu noyé dans la fumée des cigarettes, toute une bande jeunes artistes ― ils en avaient du moins l’allure ― attablé à boire de l’alcool ; au centre du groupe, une fille coiffée en bandeaux grattait de tous ses doigts les cordes d’une mandoline. Je reculai, soudain dérouté, et repris mon chemin sans entrer. Mais en marchant, je découvris brusquement que mon ombre vacillait d’un côté puis de l’autre ; et je me trouvais de surcroît ― sinistre augure ― sous une lumière rouge. Je restai cloué sur place : mon ombre n’en continuait pas moins à se balancer régulièrement d’un côté puis de l’autre. Je me retournai avec appréhension : j’aperçus alors, suspendue à l’auvent du bar, la lanterne de verre coloré qui oscillait doucement dans l’air tourmenté par le vent.
Autrement, c'est bien d'Akutagawa qu'Akira Kurosawa s'est inspiré en réalisant Rashômon, mais pas de la nouvelle éponyme, d'une autre qui s'appelle Dans le fourré.
Rashômon était l'une des portes de la ville Heian-Kyô (794 - 1185), il en est resté des ruines pendant assez longtemps, c'était devenu un repaire malfamé.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
merci Dreep !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21715
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
J'avais lu Dans le fourré dans le cadre d'un cours magistral de littérature comparée en première année de licence et je me souviens avoir été agréablement surpris par cette nouvelle. Ce fut ma première et ma seule expérience avec la littérature japonaise, mais pourquoi pas m'y remettre prochainement... Les romans de Kawabata m'attirent beaucoup dans la quête du beau qu'ils proposent par exemple.
Antoine8- Messages : 67
Date d'inscription : 13/06/2018
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Coïncidence, tout à l'heure j'ai vu Ghost dog de Jim Jarmusch, dans lequel un recueil de contes d'Akutagawa tient une petite place, ce qui m'a redonné envie de le lire.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Tu fais bien de reparler du Japon et de sa littérature.Antoine8 a écrit:J'avais lu Dans le fourré dans le cadre d'un cours magistral de littérature comparée en première année de licence et je me souviens avoir été agréablement surpris par cette nouvelle. Ce fut ma première et ma seule expérience avec la littérature japonaise, mais pourquoi pas m'y remettre prochainement... Les romans de Kawabata m'attirent beaucoup dans la quête du beau qu'ils proposent par exemple.
Nous avions ici une très bonne lectrice japonaise et depuis qu' elle n' est plus là,
la littérature japonaise en a pati.
Tu peux lire pour commencer Yoko Ogawa, c' est une bonne entrée dans le Japon
contemporain.
Des nouvelles -si tu n' as rien contre le genre- fantastico/magiques.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
bix_229 a écrit:Tu fais bien de reparler du Japon et de sa littérature.Antoine8 a écrit:J'avais lu Dans le fourré dans le cadre d'un cours magistral de littérature comparée en première année de licence et je me souviens avoir été agréablement surpris par cette nouvelle. Ce fut ma première et ma seule expérience avec la littérature japonaise, mais pourquoi pas m'y remettre prochainement... Les romans de Kawabata m'attirent beaucoup dans la quête du beau qu'ils proposent par exemple.
Nous avions ici une très bonne lectrice japonaise et depuis qu' elle n' est plus là,
la littérature japonaise en a pati.
Tu peux lire pour commencer Yoko Ogawa, c' est une bonne entrée dans le Japon
contemporain.
Des nouvelles -si tu n' as rien contre le genre- fantastico/magiques.
Merci Bix pour ces conseils, je note le nom de Yoko Ogawa et vais tout de suite aller faire quelques recherches pour découvrir cet auteur ! Et je n'ai aucun problème avec les nouvelles fantastico-magiques Quelle oeuvre me conseillerais-tu (j'ai vu qu'elle a écrit plusieurs recueils de nouvelles) ?
Antoine8- Messages : 67
Date d'inscription : 13/06/2018
Age : 28
Localisation : Alsace
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Oui bix, elle nous manque, notre gnocchi !
Ah, je te conseillerais volontiers quelques grands auteurs japonais. Junichirô Tanizaki, déjà. Un auteur étrange, qui a deux facettes, l'une plus "tordue" et l'autre plus subtile et apaisée. Dans cette veine, son roman Quatre soeur est un pur chef d'oeuvre.
Si la vie dans le monde des saules et des fleurs t'intéresse, je ne peux que te conseiller Kafû et son délicieux Du côté des saules et des fleurs, ou encore Le bambou nain.
Il y a aussi bien sûr Soseki (que je n'ai toujours pas lu mais qui a les faveurs de chosiens), Kawabata, Mishima bien sûr, et beaucoup d'autres encore.
Je suis certaine que la littérature japonaise t'apportera de belles découvertes, il y a vraiment des pépites !
Ah, je te conseillerais volontiers quelques grands auteurs japonais. Junichirô Tanizaki, déjà. Un auteur étrange, qui a deux facettes, l'une plus "tordue" et l'autre plus subtile et apaisée. Dans cette veine, son roman Quatre soeur est un pur chef d'oeuvre.
Si la vie dans le monde des saules et des fleurs t'intéresse, je ne peux que te conseiller Kafû et son délicieux Du côté des saules et des fleurs, ou encore Le bambou nain.
Il y a aussi bien sûr Soseki (que je n'ai toujours pas lu mais qui a les faveurs de chosiens), Kawabata, Mishima bien sûr, et beaucoup d'autres encore.
Je suis certaine que la littérature japonaise t'apportera de belles découvertes, il y a vraiment des pépites !
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Pour Ogawa, je te conseille les recueils Cristallisation secrète, Les Paupières, Petits oiseaux.
Par exemple.
Par exemple.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
@Armor : Merci pour toutes ces belles références que je note précieusement si l'envie me prend d'aller plus loin dans cette littérature.
Pour Ogawa, après m'être un peu renseigné j'ai commandé le recueil de nouvelles La bénédiction inattendue qui semble bien représenter le style de l'auteur et condenser ses thèmes privilégiés Il devrait arriver demain !
Pour Ogawa, après m'être un peu renseigné j'ai commandé le recueil de nouvelles La bénédiction inattendue qui semble bien représenter le style de l'auteur et condenser ses thèmes privilégiés Il devrait arriver demain !
Antoine8- Messages : 67
Date d'inscription : 13/06/2018
Age : 28
Localisation : Alsace
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Jambes de cheval
Akutagawa est un auteur-caméléon. Quelle que soit le décor, quelle que soit la nouvelle, il s'y fond et y laisse son emprunte. Nulle besoin de savoir que l'écrivain japonais a mis un terme à sa vie, durant laquelle il a été hanté par une folie héréditaire. On sent qu’un même visage narquois essaye tour à tour plusieurs masques, se déguise en ses personnages. Figures de Don Juan triomphants (on retrouve ici notre Heichû) ou ratés, d’hommes accablés par le vice, par la pauvreté ou par un malaise indéfinissable. Dans toutes ses nouvelles ― elles s’étalent sur 12 000 pages en japonais, on n’en possède qu’une petite partie traduite en français ― Akutagawa s’amuse de tout cela, abordant la rigueur du réel ou ses aspects énigmatiques, l’inquiétante étrangeté, source d’angoisse ; ou mêlant l’absurde, le cocasse au conte fantastique dans une délicieuse raillerie.
"Le chat, ou plutôt la femme, rougit. Dans ce mouvement d’émotion d’un instant, on retrouvait une vraie jeune fille. Non, ne pensez pas à une demoiselle de notre époque. Mais à une de ces jeunes filles telles qu’il n’en existe plus depuis cinq ou six ans, dans le goût des écrivains de la Société des amis de l’écritoire. Tout en cherchant de la menue monnaie, Yasukichi pensa à « Grandir ensemble », aux sacs à queue d’hirondelle, aux motifs d’iris, à Ryôgoku, à Kaburagi Kyokata, et à bien d’autres choses encore. Pendant ce temps, la femme, se penchant pour regarder sous le comptoir, cherchait les Asahi avec le plus grand zèle."
Mots-clés : #nouvelle
Dreep- Messages : 1539
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Rashômon et autres contes
Ces contes relèvent du fantastique, comme l’éponyme, et même du policier comme le fameux Dans le fourré, mais aussi d'un humour qui fait songer à Gogol, et pas seulement à cause des évocations de nez…
Les Kappa est une longue nouvelle, une satire sociale rappelant Swift ; Akutagawa y donne aussi un aperçu de son intéressante perception des écrivains occidentaux :
Mots-clés : #contemythe #fantastique #humour #nouvelle #polar
Ces contes relèvent du fantastique, comme l’éponyme, et même du policier comme le fameux Dans le fourré, mais aussi d'un humour qui fait songer à Gogol, et pas seulement à cause des évocations de nez…
Les Kappa est une longue nouvelle, une satire sociale rappelant Swift ; Akutagawa y donne aussi un aperçu de son intéressante perception des écrivains occidentaux :
« ‒ C’est un de nos saints… saint Strindberg, qui se révoltait contre tout. »
Mots-clés : #contemythe #fantastique #humour #nouvelle #polar
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15952
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Une vague inquiétude
Nulle besoin de plonger son lecteur dans un cauchemar, Akutagawa est ici d'une grande douceur, il est même délicat là où on imagine juste une histoire atroce (Un doute). C'est ici le vague qui compte, le vague de quelques mots qui produisent plus d'impression que l'objet de ce que l'on raconte. C'est un souvenir flou ou imprécis, ou bien l'incertitude des personnages qui donnent aux histoires qu'ils racontent une force d'évocation troublante. Akutagawa sait que les affres de l'inquiétude (on ne pouvait rêver meilleur titre, décidément) peuvent être suscitées par presque rien, et ce presque rien, il le transforme en mots bien précis.
Nulle besoin de plonger son lecteur dans un cauchemar, Akutagawa est ici d'une grande douceur, il est même délicat là où on imagine juste une histoire atroce (Un doute). C'est ici le vague qui compte, le vague de quelques mots qui produisent plus d'impression que l'objet de ce que l'on raconte. C'est un souvenir flou ou imprécis, ou bien l'incertitude des personnages qui donnent aux histoires qu'ils racontent une force d'évocation troublante. Akutagawa sait que les affres de l'inquiétude (on ne pouvait rêver meilleur titre, décidément) peuvent être suscitées par presque rien, et ce presque rien, il le transforme en mots bien précis.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
merci Dreep (faudra bien un jour que je me confronte avec les auteurs Japonais)
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Bédoulène- Messages : 21715
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Age : 79
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
La Vie d’un idiot et autres nouvelles
L'Eau du fleuve : premier texte publié d’Akutagawa, où il évoque avec nostalgie sa fascination du fleuve traversant Tôkyô, lourd comme de l’huile et participant de la mer où il se jette bientôt.
Un jour, Ôishi Kuranosuke : c’est l’un des quarante-sept rônin (samouraï sans maître) qui ont longuement œuvré en secret pour venger leur maître condamné à se faire harakiri ; lui a contrefait la débauche pour leurrer les espions de leur adversaire, et ce souvenir relativise leur succès.
Lande morte : transposition de l’agonie de Sôseki qu’Akutagawa considérait comme un maître, celle de Bashô qui expire entouré de ses disciples aux pensées ambivalentes.
Les Mandarines : le narrateur, confronté à une petite paysanne inculte dans un compartiment de train, prend conscience de son humanité.
Le Bal : compte-rendu ironique d’un bal avec des Occidentaux à l’ère Meiji ; d’ailleurs on y croise Pierre Loti…
Extraits du carnet de notes de Yasukichi : notations fantaisistes, arrogantes, par petites touches, d’un enseignant civil dans une institution militaire navale. Akutagawa est manifestement en porte-à-faux entre tradition japonaise et occidentalisation, avec le sentiment du dérisoire de l’existence.
Bord de mer : sur le même ton, été finissant à la plage.
Engrenage : le narrateur de ce texte manifestement autobiographique a une illusion d’optique récurrente :
La Vie d'un idiot : ultime texte d’Akutagawa un mois avant son suicide, il y condense son existence en 51 brèves scènes.
\Mots-clés : #nouvelle
L'Eau du fleuve : premier texte publié d’Akutagawa, où il évoque avec nostalgie sa fascination du fleuve traversant Tôkyô, lourd comme de l’huile et participant de la mer où il se jette bientôt.
Un jour, Ôishi Kuranosuke : c’est l’un des quarante-sept rônin (samouraï sans maître) qui ont longuement œuvré en secret pour venger leur maître condamné à se faire harakiri ; lui a contrefait la débauche pour leurrer les espions de leur adversaire, et ce souvenir relativise leur succès.
Lande morte : transposition de l’agonie de Sôseki qu’Akutagawa considérait comme un maître, celle de Bashô qui expire entouré de ses disciples aux pensées ambivalentes.
Les Mandarines : le narrateur, confronté à une petite paysanne inculte dans un compartiment de train, prend conscience de son humanité.
Le Bal : compte-rendu ironique d’un bal avec des Occidentaux à l’ère Meiji ; d’ailleurs on y croise Pierre Loti…
Extraits du carnet de notes de Yasukichi : notations fantaisistes, arrogantes, par petites touches, d’un enseignant civil dans une institution militaire navale. Akutagawa est manifestement en porte-à-faux entre tradition japonaise et occidentalisation, avec le sentiment du dérisoire de l’existence.
Bord de mer : sur le même ton, été finissant à la plage.
Engrenage : le narrateur de ce texte manifestement autobiographique a une illusion d’optique récurrente :
Abattu, il narre son existence à la fois banale et sinistre, teintée d’onirisme. Un fantôme en manteau de pluie, un suicide, des incendies, des augures et signes ordinairement mauvais, des coïncidences, des références à la mythologie gréco-romaine et à la littérature occidentale, la certitude d’être en enfer, dans une imposture générale, traqué, las de vivre ; vaguant, il écrit.« C'étaient des rouages à demi transparents qui tournaient tournaient inlassablement. »
Hanté par la crainte de la folie, parmi tant d’écrivains marqués par le malheur il m’a ramentu Maupassant (nommément cité).« Il me fut cependant plus qu'insoutenable de constater que, finalement, l'esprit traditionnel me plongeait dans la même détresse que l'esprit moderne. »
La Vie d'un idiot : ultime texte d’Akutagawa un mois avant son suicide, il y condense son existence en 51 brèves scènes.
« 16
OREILLER
Il lisait un livre d'Anatole France, la tête appuyée sur l'oreiller du scepticisme qui dégageait un parfum de feuilles de rose ; sans s'apercevoir qu'un centaure s'était glissé à son insu dans cet oreiller. »
« 42
LE RIRE DES DIEUX
Il avait trente-cinq ans. Il marchait à travers la forêt de pins que baignait le soleil printanier – tout en songeant à ces mots qu'il avait écrits deux ou trois ans plus tôt : "Malheureusement pour eux, les dieux ne peuvent pas, comme nous, se suicider…" »
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Tristram- Messages : 15952
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
autobiographique donc ?
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Bédoulène- Messages : 21715
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Fortement !
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Tristram- Messages : 15952
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Une vague inquiétude
Recueil de trois nouvelles :
Le masque
Un masque qui danse grotesquement alors qu'il est pris de boisson en meurt.
Un doute
L’auteur rapporte la confidence d’un narrateur qui tient à lui raconter comme, suite à un tremblement de terre, sa femme prise sous une poutre qu’il ne parvenait pas à dégager quand un incendie s’est déclaré, il l’acheva. Il porte son deuil sans pouvoir avouer ce fait :
Un gamin est fasciné par les wagonnets qui transportent les matériaux pour la construction d’une ligne de chemin de fer. Un jour, deux ouvriers acceptent qu’il les accompagne ; il les aide à pousser le wagonnet, et monte avec eux dans les descentes. À la fin de la journée, il lui faut rentrer chez lui, dont il s’est bien éloigné.
Trois petits textes marquants du malaise qui caractérise leur auteur.
\Mots-clés : #nouvelle
Recueil de trois nouvelles :
Le masque
Un masque qui danse grotesquement alors qu'il est pris de boisson en meurt.
Un doute
L’auteur rapporte la confidence d’un narrateur qui tient à lui raconter comme, suite à un tremblement de terre, sa femme prise sous une poutre qu’il ne parvenait pas à dégager quand un incendie s’est déclaré, il l’acheva. Il porte son deuil sans pouvoir avouer ce fait :
Ce qui mine ce narrateur, c’est de n’avoir pas confié avoir abrégé les souffrances de sa femme qui allait être brûlée vive : dévoré de culpabilité, il crie être un criminel au moment de ses nouvelles noces.« À l’époque, je croyais que c’était entièrement dû à ma lâcheté. Mais, en fait, la cause était enfouie beaucoup plus profondément en moi. Néanmoins, je n’en ai rien su jusqu’au moment où, une occasion de remariage m’étant offerte, j’ai envisagé de commencer une nouvelle vie. Et quand je l’ai compris, j’ai su que je n’avais plus le droit de mener une existence ordinaire, que la seule solution qui s’offrait à moi était de devenir un raté pitoyable. »
Le wagonnet« Mais, en admettant que je le sois, le responsable de cette folie, n’est-ce pas le monstre qui sommeille dans le cœur de chacun de nous ? Du fait de sa présence, même ceux qui se moquent aujourd’hui de moi en me disant fou peuvent très bien, demain, devenir tout aussi fous que moi… Cela, c’est mon opinion, mais vous, monsieur, qu’en pensez-vous ? »
Un gamin est fasciné par les wagonnets qui transportent les matériaux pour la construction d’une ligne de chemin de fer. Un jour, deux ouvriers acceptent qu’il les accompagne ; il les aide à pousser le wagonnet, et monte avec eux dans les descentes. À la fin de la journée, il lui faut rentrer chez lui, dont il s’est bien éloigné.
Trois petits textes marquants du malaise qui caractérise leur auteur.
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Re: Ryûnosuke AKUTAGAWA
et si je tentais des nouvelles ? (prudente)
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