Nos lectures en novembre 2018

D'attaque Eglantine !

Armor a écrit:

Tristram a écrit:C'est bien ce que je pensais : Topocl ne m'aime pas assez.
Sinon, c'est surtout dommage que tu n'aies pas dépassé la page 20 !?

Pour ma part je comprends topocl. Quand ça ne passe vraiment pas, autant passer à autre chose. Nous n'aurons déjà pas assez de temps pour lire tous les livres susceptibles de nous plaire, pourquoi s'infliger un bouquin auquel on n'accroche pas du tout ?
Pendant des années je me suis forcée à finir tout livre commencé, désormais c'est terminé. J'abandonne en général au bout de 70-100 pages, mais si vraiment le style m'insupportais, je crois que comme topocl, je refermerais le livre, et basta !

Pareil.

moi je persévère et après je suis ronchon !

Le respect strict de la "culture" nous rend moutonniers et nous empeche de
regarder ailleurs.
Ou meme de savoir fermer les yeux de temps en temps.

Je pense que l'essentiel est de trouver son rythme de lecture, sans se créer ou s'imposer d'obligations...
J'entame Et rien d'autre (James Salter).

Avadoro a écrit:sans se créer ou s'imposer d'obligations

Tout à fait (mais on ne se refait pas, il y a les contraintes intérieures...)

Animal a écrit:moi je persévère et après je suis ronchon !

Pour éviter d'être ronchon, sortir un bon commentaire bien senti, ça marche aussi !

Erwan Larher : Le livre que je ne voulais pas écrire.

églantine a écrit:Je commence Voyage au bout de la nuit .

Tiens, j'ai quelques velléités sur Guignol's band en ce moment (sans doute est-ce la couverture de Jacques Tardi qui me fait de l'œil, un raccollage passif d'étagère en somme   ).

Céline est un auteur que j'ai dévoré, lu jusqu'à satiété, entre ma 17ème et ma 21ème année environ, et auquel je n'ai pas re(Des)touché depuis.

Avec l'effaceur sélectif du grand temps, outre "Voyage...", je me rends compte que ce sont "Nord" et "D'un château l'autre" que je garde, sinon le plus frais, du moins le moins estompé en mémoire.

Une nuit pleine de dangers et de merveilles de Carl-Keven Korb & Kevin Lucbert (illustrations)... qui me rappelle que cette année encore je ne suis pas retourné au salon de l'autre livre.

j'ai regardé, ça a l'air bien sympa ce livre illustré !

églantine a écrit:Je commence Voyage au bout de la nuit .

J'aimerais beaucoup avoir ton avis !

Oh oh… je note.

Quelque chose d'inédit sur cet éminent monument du siècle passé ?

Borges est comme la pluprt des monuments : énigmatique.
Et aussi mystificateur. Dépassé peut etre pas ses créations
et par tout ce qu' on lui attribue.
A tort ou à raison.
Je me souviens du portrait, grotesque et ridicule du personnage
public et de son milieu snob tel que le représentait Gombrowicz dans son Journal.
C' était salubre, je trouve. Je déteste les "monuments" et les "idoles."

"Il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains."
Gustave Flaubert

Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt

bix_229 a écrit:
C' était salubre, je trouve. Je déteste les "monuments" et les "idoles."

"Il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains."
Gustave Flaubert

Tu as lu les entretiens de Borges, ou ses conversations avec Sabato ? Il n'a rien du grand auteur aux allures hiératiques, au contraire, il se révèle à la fois humble et sensible.

Ayant lu quasiment tout Céline, c'est difficile de détacher une oeuvre. Le Voyage a été ma première lecture, donc forcément ça joue. Pour certains ce n'est pas encore le vrai Céline. Pour ma part, j'en garde encore un fort souvenir après de nombreuses années. J'avais lu aussi sa pièce L'église, qui était une répétition du Voyage.
Les entretiens avec le prof Y, ou Casse-pipe ont été particulièrement jouissifs également. Ça doit bien faire un an ou deux que je n'ai plus rien lu de nouveau de lui, j'avais un peu bloqué sur sa trilogie allemande, un peu trop pleurnichard à mon goût.

J' ai vu et entendu des entretiens de Borges.
Et c' est vrai qu' il sait parfaitement etre humble et sensible.
Du moins aux yeux de ceux qui l' écoutent.
Et c' est sans doute l' essentiel. Meme si Borges était un excellent comédien
qui savait donner le change.
Par exemple, dans LMDA, un universitaire écrit que "Cet écrivain
subversif dans sa pensée dans les années 39 et 40 devient beaucoup
plus conservateur qu' on veut le croire à partir des années 50.
Il y une vraie défense du classicisme à partir des années 60 et des
prises de position politiques qui restent problématiques.
En lisant Bioy Caceres (un amis de Borges) on voit qu' à partir de 1955,
il devient le fervent défenseur des militaires, des Etats Unis...
Une défense de tout ce qui peut sembler antipéroniste et anticommuniste,
peut importe d' où ça vient et avec quelles conséquences."

Bon comédien peut-être, c'est vrai.
Mais avec Sabato ? Il ne sont pas amis et se méfient l'un de l'autre, au début du moins. Des deux, c'est Borges qui semble le plus vulnérable. Il semble moins évident qu'il ait eu le loisir de se mettre en scène.

La politique, oui, c'est autre chose...