David Foster Wallace
Page 2 sur 2 • Partagez
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: David Foster Wallace
C'est à dire?ArenSor a écrit:Je tenterais bien d'autres livres moins "ambitieux" de Foster Wallace auparavant
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8423
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: David Foster Wallace
Je vois ce qu'il veut dire. On n'entre pas dans Faulkner par Absalon Absalon.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Foster Wallace
topocl a écrit:C'est à dire?ArenSor a écrit:Je tenterais bien d'autres livres moins "ambitieux" de Foster Wallace auparavant
Je pensais que La Fonction du balai était plus abordable. Mais finalement peut-être pas
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: David Foster Wallace
Largement plus abordable, ça se lit tout seul, La fonction du balai.
Invité- Invité
Re: David Foster Wallace
Heu, moui. Je trouves L'Infinie Comédie largement plus abordable que La Fonction du Balai moi.
La fonction du balai est moins ludique, plus cérébral, peut-être moins mûr que L'Infinie Comédie
L'Infinie comédie est juste beaucoup plus épais.
La fonction du balai est moins ludique, plus cérébral, peut-être moins mûr que L'Infinie Comédie
L'Infinie comédie est juste beaucoup plus épais.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: David Foster Wallace
Pour Foster je conseille plutôt le Roi Pâle. Parmi les pavés c'est le plus simple.
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: David Foster Wallace
Hop, petit retour sur La fonction du balais, de David Foster Wallace, proposé par @Arturo dans notre chaîne de Printemps :
Bien visé, d'abord, avec cette proposition, complètement en phase avec ce que j'avais envie de lire en ces derniers temps. Merci également pour avoir remis Foster Wallace sur mon chemin ; j'avais lu quelques uns de ses textes plus courts il y une paire d'années, mais étais globalement passé au travers, et n'y serais pas forcément revenu de moi-même.
Sans rentrer dans l'analyse, j'ai avant tout été séduit par sa verve brillante, dénotant à la fois un esprit intellectuel et nourri de culture pop/ulaire. Son écriture est ici extrêmement fluide, presque légère, mais en même temps stimulante, implacable et foisonnante de trouvailles et d'observations acérées. Il pose, sous une cape de drôlerie douce-amère, un regard tragiquement lucide sur une société dégénérée, à travers une galerie de personnages et de situations tantôt ahurissants, absurdes… et profondément authentiques.
L'histoire est proprement irracontable, avec des rebondissements qui pourraient parfois frôler la surenchère, une galerie de tiroirs dont certains seront laissés ouverts ou peut-être trop facilement refermés, mais l'ensemble est couché avec une telle fraîcheur qu'on lui pardonne volontiers ses petites fragilités. Wallace s'amuse certes, et avec une insouciance (voire impertinence) très plaisante, mais il dit derrière ce voile énormément de choses sur notre époque. Bref, une 1e publication brillante qui laisse entrevoir un très grand potentiel littéraire. Je poursuivrai l'exploration!
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: David Foster Wallace
Merci Burly ! Je n'ai meme pas effleuré D.F. Wallace.
Pourtant je ne n'ai pas peur de lui !
Pourtant je ne n'ai pas peur de lui !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Foster Wallace
J'ai repris ma lecture de L'infinie comédie, un petit extrait au sein d'une logorrhée de quelques pages :
et ça continue encore et encore...
un autre extrait pour montrer le génie inventif de Foster Wallace :
sacrée performance aussi du traducteur, Francis Kerline, quels courage et endurance pour s'attaquer à un tel monument.
...] Que vous êtes moins sensible à ce que les autres pensent de vous quand vous prenez conscience du fait que, la plupart du temps, ils ne vous prêtent aucune attention. Que la gentillesse pure, sans mélange, désintéressée, existe. Qu'il est possible de s'endormir pendant une crise d'angoisse.
Que la concentration est soit une maladie soit un trouble psychique soit un état spirituel (pour ne pas dire "spiritueux") soit un TOC soit un trouble affectif ou comportemental, et que plus de 75% des anciens des AA de Boston qui veulent vous convaincre que l'alcoolisme est une maladie vous font asseoir et écrivent devant vous le mot MALADIE sur une feuille de papier, puis coupent le mot en deux pour qu'il se lise MAL-ADIE, et vous regardent en espérant que cela déclenchera en vous une épiphanie aveuglante, alors qu'en réalité (ainsi que G. Day ne cesse de le répéter à ses conseillers) la mise en valeur du mot MAL dans MAL-ADIE est une analyse lexicale qui ne vous apprend rien, une non-révélation, et insipide par-dessus la marché.
et ça continue encore et encore...
un autre extrait pour montrer le génie inventif de Foster Wallace :
Il a fait tenir le ballon en l'air huit secondes trois, ce zour-là. C'est vassement long. Mon maximum à moi c'est cinq. C'est dingue. Toute la troupe a dit qu'y z'avaient zamais entendu un bruit pareil que le soifante-treize de stenfoiré. Ron Rissardson, tu te rappelles Ronnie, le sef scout, un représentant en vaseline de Brookline, Ronnie est un ancien sasseur de l'armée, d'une efcadrille de bombardiers, avec Ronnie on était au pub ce zour-là et y dit comme ça que ce soifante-treize ça fait le même bruit que des bombes, punaise, tsais WHOUUMP quand elles sont zetées, c'est ce qu'y-z-entendent, les mecs dans l'avions quand y les zettent.
sacrée performance aussi du traducteur, Francis Kerline, quels courage et endurance pour s'attaquer à un tel monument.
Invité- Invité
Re: David Foster Wallace
merci Arturo, premier extrait très réaliste, juste.
et bien exprimé dans le second le zozotement !
et bien exprimé dans le second le zozotement !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21119
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: David Foster Wallace
Ces inventions me font penser à celles d'un autre expérimentateur stylistique, le portugais
Saramago.
Qu'en penses-tu ?
Au fait, j'ai La Fille aux cheveux étranges, des nouvelles.
Saramago.
Qu'en penses-tu ?
Au fait, j'ai La Fille aux cheveux étranges, des nouvelles.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Foster Wallace
Je n'ai pas encore lu Saramago (j'ai L'aveuglement, et Quasi objets). Et je n'ai pas lu non plus ce recueil de nouvelles de F.W, que je possède également.
Par rapport à la bibliographie du post initial, il est à noter qu'il y a eu en 2018 une nouvelle publication chez L'Olivier : Considérations sur le homard. Des essais de F.W.
Par rapport à la bibliographie du post initial, il est à noter qu'il y a eu en 2018 une nouvelle publication chez L'Olivier : Considérations sur le homard. Des essais de F.W.
Ce premier tome de Considérations sur le homard regroupe les textes qu'il a consacrés à la société américaine. Qu'il raconte les " Oscars du porno ", la campagne présidentielle de John McCain, le 11-Septembre vu depuis l'Illinois, ou la souffrance du homard plongé dans l'eau bouillante, il ne fait, en somme, qu'une seule chose : nous parler de l'Amérique folle et inquiétante dans laquelle il a vécu, et de l'enfer hilare des temps contemporains.
Invité- Invité
Re: David Foster Wallace
Oui, lis L'Aveuglement et sa suite, La Lucidité.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Foster Wallace
Je suis en stand-by dans La Fille aux cheveux étranges, et justement je projette de lire de nouveaux Saramago (histoire d'étoffer son fil)...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15623
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: David Foster Wallace
Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas
Ce qui me fascine avec Wallace, ce sont notamment les dialogues entre les personnages sortis de son imagination. Il ne peut en être question ici, ou seulement dans la mesure où c'est Wallace qui parle (de tennis, de David Lynch, de croisière de luxe, de foire agricole, de télévision et de littérature américaine ― puisque ce sont là des chroniques) et qui nous parle puisqu’en sus des descriptions, analyses, compte-rendu, il y a toujours une réflexion, un retour sur soi qui interpelle le lecteur, qui sous-tend ce recueil et l’unifie. D’une manière ou d’une autre, et quel que soit le sujet, David Foster Wallace nous attrape pour recentrer ce dialogue sur le rapport qu’on entretient avec les êtres et les choses, sur la façon d’être nous-même. À vrai dire, il n’a pas même besoin de nous ramener sans cesse à ce point, puisqu’il y a aussi une cohésion thématique : nous-même et le monde moderne, envahissant et parfois dépersonnalisant. David Foster Wallace décrit longuement et avec une minutie souvent exagérée, décelant de cette manière ce qu’il y a de comique dans ce qui nous paraît prosaïque ou nauséabond dans la vie courante.
Bien que je me compte ni comme un amateur de Lynch (ni même comme un réel connaisseur pour l’instant, n’ayant vu que deux ou trois films de lui ainsi que la série Twin Peaks) c’est lorsqu’il parle de ses films que j’ai trouvé DFW vraiment brillant. Il y a deux textes qui parlent de tennis dans le recueil, le premier est le plus autobiographique de tout l’ouvrage (Wallace n’était pas loin* d’être tennisman professionnel) le second parle de Michael Joyce, et malgré le lien thématique qu’il y a entre les deux, cette dernière m’a nettement moins convaincu. Mais Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas ne me fait pas aimer l’idée de prendre un texte à part pour le juger. De toute évidence, si on lisait une des nouvelles indépendamment des autres, notre lecture de celle-ci n’aurait rien à voir (mais rien, rien du tout) avec la lecture qu’on en a en lisant l’ouvrage comme un tout.
* : • Wallace aurait probablement nuancé mon affirmation, vu qu'il y a un gouffre entre son niveau et celui d'un vrai professionnel. Mais il y en aurait probablement un aussi entre celui de quelqu'un qui tâterait assez bien de la raquette et le sien.
Ce qui me fascine avec Wallace, ce sont notamment les dialogues entre les personnages sortis de son imagination. Il ne peut en être question ici, ou seulement dans la mesure où c'est Wallace qui parle (de tennis, de David Lynch, de croisière de luxe, de foire agricole, de télévision et de littérature américaine ― puisque ce sont là des chroniques) et qui nous parle puisqu’en sus des descriptions, analyses, compte-rendu, il y a toujours une réflexion, un retour sur soi qui interpelle le lecteur, qui sous-tend ce recueil et l’unifie. D’une manière ou d’une autre, et quel que soit le sujet, David Foster Wallace nous attrape pour recentrer ce dialogue sur le rapport qu’on entretient avec les êtres et les choses, sur la façon d’être nous-même. À vrai dire, il n’a pas même besoin de nous ramener sans cesse à ce point, puisqu’il y a aussi une cohésion thématique : nous-même et le monde moderne, envahissant et parfois dépersonnalisant. David Foster Wallace décrit longuement et avec une minutie souvent exagérée, décelant de cette manière ce qu’il y a de comique dans ce qui nous paraît prosaïque ou nauséabond dans la vie courante.
Bien que je me compte ni comme un amateur de Lynch (ni même comme un réel connaisseur pour l’instant, n’ayant vu que deux ou trois films de lui ainsi que la série Twin Peaks) c’est lorsqu’il parle de ses films que j’ai trouvé DFW vraiment brillant. Il y a deux textes qui parlent de tennis dans le recueil, le premier est le plus autobiographique de tout l’ouvrage (Wallace n’était pas loin* d’être tennisman professionnel) le second parle de Michael Joyce, et malgré le lien thématique qu’il y a entre les deux, cette dernière m’a nettement moins convaincu. Mais Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas ne me fait pas aimer l’idée de prendre un texte à part pour le juger. De toute évidence, si on lisait une des nouvelles indépendamment des autres, notre lecture de celle-ci n’aurait rien à voir (mais rien, rien du tout) avec la lecture qu’on en a en lisant l’ouvrage comme un tout.
* : • Wallace aurait probablement nuancé mon affirmation, vu qu'il y a un gouffre entre son niveau et celui d'un vrai professionnel. Mais il y en aurait probablement un aussi entre celui de quelqu'un qui tâterait assez bien de la raquette et le sien.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: David Foster Wallace
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/david-foster-wallace-chroniqueur-visionnaire-de-lamerique-deboussolee
27', portant surtout sur Considérations sur le homard et L'Oubli, récemment parus, mais aussi plus généralement sur Wallace.
27', portant surtout sur Considérations sur le homard et L'Oubli, récemment parus, mais aussi plus généralement sur Wallace.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15623
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: David Foster Wallace
L'Oubli
Qu’il s’agisse d’introspection (celle d’un écolier ou d’un yuppie névrosé) d’échanges plus ou moins professionnels au sein d’une entreprise, d’un accident domestique ou de problèmes conjugaux à première vue assez banals, il y a dans ces nouvelles une source de continuelles stupéfactions, assez familière à tout lecteur de Wallace. L’angle, la façon de présenter les choses. Ou ces phrases qui s’étirent en parenthèses ou digressions, intégrant l’air de rien un élément grotesque ou inquiétant dans ces diverses conjectures ou descriptions minutieuses. Ces manifestations monstrueuses ou hilarantes de la réalité ou de la psychologie sont exposées au lecteur de façon posée et même assez sympathique : le curseur est régulièrement posé sur un point sensible et universel ; point développé, analysé avec délicatesse ou avec humour. Il y a un dosage parfait entre ses pastiches de démonstrations sophistiqués et son langage simple (un registre presque juvénile, parfois) qui semble naturel, de sorte que le narrateur donne l’impression de s’adresser directement à nous. Grâce à une forme de détachement ou à un certain décalage (celui de l’écolier qui semble moins attentif à ce qui se passe devant lui qu’aux carreaux de la fenêtre comme autant de cases d’une bande dessinée, par exemple) chacun de ses narrateurs apporte un regard singulier. Mais tous sont atteints du « virus Wallace », lequel décompose la réalité, afin d’en tirer toutes les nuances possibles ; tergiverse entre ironie ou compassion.
Qu’il s’agisse d’introspection (celle d’un écolier ou d’un yuppie névrosé) d’échanges plus ou moins professionnels au sein d’une entreprise, d’un accident domestique ou de problèmes conjugaux à première vue assez banals, il y a dans ces nouvelles une source de continuelles stupéfactions, assez familière à tout lecteur de Wallace. L’angle, la façon de présenter les choses. Ou ces phrases qui s’étirent en parenthèses ou digressions, intégrant l’air de rien un élément grotesque ou inquiétant dans ces diverses conjectures ou descriptions minutieuses. Ces manifestations monstrueuses ou hilarantes de la réalité ou de la psychologie sont exposées au lecteur de façon posée et même assez sympathique : le curseur est régulièrement posé sur un point sensible et universel ; point développé, analysé avec délicatesse ou avec humour. Il y a un dosage parfait entre ses pastiches de démonstrations sophistiqués et son langage simple (un registre presque juvénile, parfois) qui semble naturel, de sorte que le narrateur donne l’impression de s’adresser directement à nous. Grâce à une forme de détachement ou à un certain décalage (celui de l’écolier qui semble moins attentif à ce qui se passe devant lui qu’aux carreaux de la fenêtre comme autant de cases d’une bande dessinée, par exemple) chacun de ses narrateurs apporte un regard singulier. Mais tous sont atteints du « virus Wallace », lequel décompose la réalité, afin d’en tirer toutes les nuances possibles ; tergiverse entre ironie ou compassion.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Page 2 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum