Caroline Lamarche
Page 1 sur 1 • Partagez
Caroline Lamarche
Caroline Lamarche
Née en 1955
Née en 1955
Caroline Lamarche, née à Liège le 3 mars 1955, est une écrivaine belge d'expression française.
Caroline Lamarche est née à Liège le 3 mars 1955 mais elle a passé sa petite enfance en Espagne et son enfance en région parisienne. Licenciée en philologie romane de l'Université de Liège, elle a enseigné à Liège et au Nigeria et vit actuellement à la périphérie de Bruxelles, à Overijse. Jeune adulte, elle passait la plupart du temps à lire. Remarquée dès ses premiers textes (prix Radio France internationale et prix de la Fureur de lire pour ses premières nouvelles), elle a obtenu le prix Victor-Rossel pour son roman, Le Jour du chien (Minuit, 1996). Caroline Lamarche est une grande protectrice des animaux, ce qui explique pourquoi dans ses nouvelles, au moins un animal est cité.
Elle est l'auteur de plusieurs romans parus chez Spengler, Minuit et Gallimard, de poèmes, de nouvelles, de pièces radiophoniques pour France Culture et en Belgique (prix SACD au Festival Phonurgia Nova, Arles 2003 pour L'Autre Langue), de textes pour la scène (Théâtre du Festin, Montluçon, Paris), et de nombreux textes sur des artistes (Berlinde De Bruyckere, Jeff Wall, Unica Zürn, Michaël Borremans, Marie-Françoise Plissart, Christian Carez, Cédric Gerbehaye, Kiki Smith, Kikie Crêvecoeur, etc).
Caroline Lamarche est élue en octobre 2014 au siège 17 de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
En 2019, elle reçoit le Prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil Nous sommes à la lisière (Gallimard 2019). La même année, elle est commissaire d'exposition pour Lisières, exposition au musée Art & Marges situé à Bruxelles1. En 2020, elle reçoit le Prix quinquennal de littérature de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour l'ensemble de son œuvre.
Œuvres
Le Jour du chien, Minuit, 1996, prix Victor-Rossel
La Nuit l'après-midi, Spengler, 1995 ; Minuit, 1998
J'ai cent ans, nouvelles, Le Serpent à Plumes 1999, rééd. Le Rocher/Le Serpent à Plumes 2006
L'Ours, Gallimard, 2000
Twee vrouwen van twee kanten / Entre-deux avec Hilde Keteleer, poèmes, Le Fram 2003
Lettres du pays froid, Gallimard, 2003
Carnets d'une soumise de province, Gallimard, 2004
Karl et Lola, Gallimard, 2007
La Barbière, Les Impressions Nouvelles, 2007
La Chienne de Naha, Gallimard, 2012
Mira, Les Impressions Nouvelles, 2013
La Mémoire de l’air, Gallimard, 2014
Dans la maison un grand cerf, Gallimard 2017
Nous sommes à la lisière, nouvelles, Gallimard 2019, prix Goncourt de la nouvelle 2019
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21125
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Caroline Lamarche
En exergue un conte :
Extrait de Tinujei : los Triquis de Copala d’Agustín García Alcaraz, Mexico City, Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social, 1973
La narratrice reçoit une invitation d'une amie ; Maria la fille de sa "2ème maman", c'est à dire Lucia qui a quitté l'Espagne son pays natal pour suivre avec sa fille, ses parents. Alors que la narratrice n'a pas pu se rendre aux obsèques de Lucia, 5 ans après, en commémoration, Maria, donc l'invite à les rejoindre, elle et son mari au Mexique où ils vivent. Le conte est une belle invite, elle s'envole pour le Mexique.
C'est bientôt la Fête des Morts, donc période choisie pour une commémoration, pour se souvenir.
Toujours munie de son enregistreur, la narratrice retrouve Maria, mais qui ne cesse de disparaître et de proposer à son amie de rencontrer une ethnie "les Triquis" pour lesquels elle et son mari s'investissent. C'est accompagnée du livre de Lowry "Sous le volcan" que la jeune française visitera une partie de ce pays, dont les sursauts et les tourments ne l'épargent pas.
Y-a-t-il vraiment des roses à Etla, comme l'a écrit Lowry ? Elle logera avec des étudiants Triquis avant de rejoindre Copala sous le conseil de Maria, accompagnée de la jeune fille qui s'occupe des étudiants. (là le conte a surgi dans mon esprit). Copala où raisonnent les coups de feu, elle logera au "colegio" tenu par des religieuses.
Elle est curieuse de connaître le ressenti des étudiants et des religieuses sur le conte "la chienne de Naha".
En fin de livre est précisé que la période de ce voyage est de 2005 à 2007. Ulises Ruiz Ortiz était gouverneur d’Oaxaca. Son mandat a amené une période de grands troubles.
J'ai aimé l'écriture de l'auteur ; ce petit livre qui relate le voyage d'une française au Mexique, avec ses sentances réalistes, sa politique vis à vis des minorités, l'étrangeté des coutumes , que ce soit une femme, quand on sait que l'on marie des filles de 13 ans.
Extraits
"Je vois les gens monter, descendre, les immeubles au bord du viaduc routier, les fenêtres ouvertes, le linge qui sèche dans les vapeurs de monoxyde de carbone, je vois les camions, les voitures, les familles suantes, vitres baissées, l’habitacle dégorgeant des bras nus comme des poissons hors d’un panier, et les gens aisés, hautains et frais dans leurs aquariums climatisés, je vois les gigantesques panneaux publicitaires, couple jeune, élégant, devant un congélateur, tenue de soirée pour vanter une cuisinière, décolleté vertigineux pour un téléviseur, j’aperçois, aux feux, les petits vendeurs de CD piratés, qui escaladent le pesero, la chemise hors du pantalon, ils proposent leur marchandise en criant, en font écouter quelques mesures qui rivalisent avec la radio du chauffeur, puis sautent en route, serpentent entre les véhicules, assaillent le bus suivant."
" À Ciudad Juarez, les femmes assassinées sont coupables. Les gens disent qu’elles portent des jupes trop
courtes, ou qu’elles ne devraient pas sortir, à la nuit tombée, des usines où elles volent le travail aux hommes.
Ce sont des femmes pauvres, comme celles que tu vois ici. Elles nourrissent une famille entière en travaillant à
la chaîne, leur corps morcelé en gestes répétitifs et abscons. Plus tard on retrouve leurs cadavres, nus, le sexe mutilé, les oreilles perforées, les bouts de seins tranchés. Parfois même elles sont coupées en deux. »
\Mots-clés : #minoriteethnique #religion #ruralité #voyage
« La Chienne de Naha » Il y a longtemps vivait un homme, à Naha. Il vivait tout seul. Il n’avait personne. Il n’avait qu’une chienne. Sa maison se trouvait à côté d’un arbre. Tous les jours il sortait en quête de nourriture. Il allait travailler sa terre et il revenait à midi. Un jour, en rentrant chez lui, il vit que tout était prêt : les haricots étaient cuits, les tortillas bien chaudes, la maison balayée et en ordre. À partir de ce jour, cet homme, chaque fois qu’il rentrait, trouvait sa maison bien rangée et le repas prêt. Il se dit : « Comment est-ce arrivé ? Je vais voir. » Le lendemain, il sortit de sa maison comme pour aller travailler, mais il n’alla pas aux champs. Il se cacha derrière l’arbre. Il resta là un petit moment,
puis il revint à la maison, sans prévenir. Il vit alors que la chienne avait ôté son vêtement, sa peau, et qu’elle était déjà occupée à moudre le maïs et à préparer les tortillas. Elle s’était dépouillée de sa peau et l’avait déposée dans un coin de la maison. Elle s’était transformée en femme et elle cuisait les tortillas. L’homme pensa : « Parfait. Mais
comment vais-je faire pour avoir toujours une femme qui m’aide ? Je sais ce que je vais faire. » Et l’homme se précipita, s’empara de la peau de la chienne et la fit disparaître. La chienne ne put remettre son pelage et en fut réduite à être toujours une femme. Depuis ce jour, l’homme eut à sa disposition une femme qui l’aidait à préparer les tortillas et à veiller sur la maison. Mais un jour, ils se disputèrent, et l’homme se fâcha très fort. Il saisit sa machette et tua la femme. Il la frappa si fort qu’il la coupa en deux morceaux. Un morceau roula et dévala la pente jusqu’à la rivière. L’autre, l’homme s’en empara et, avec sa machette, il le coupa en tout petits morceaux. C’est ainsi que l’homme et la femme eurent des enfants. Et de là viennent tous ceux de ce village. Voilà pourquoi les gens de Naha sont si querelleurs. "
Extrait de Tinujei : los Triquis de Copala d’Agustín García Alcaraz, Mexico City, Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social, 1973
La narratrice reçoit une invitation d'une amie ; Maria la fille de sa "2ème maman", c'est à dire Lucia qui a quitté l'Espagne son pays natal pour suivre avec sa fille, ses parents. Alors que la narratrice n'a pas pu se rendre aux obsèques de Lucia, 5 ans après, en commémoration, Maria, donc l'invite à les rejoindre, elle et son mari au Mexique où ils vivent. Le conte est une belle invite, elle s'envole pour le Mexique.
C'est bientôt la Fête des Morts, donc période choisie pour une commémoration, pour se souvenir.
Toujours munie de son enregistreur, la narratrice retrouve Maria, mais qui ne cesse de disparaître et de proposer à son amie de rencontrer une ethnie "les Triquis" pour lesquels elle et son mari s'investissent. C'est accompagnée du livre de Lowry "Sous le volcan" que la jeune française visitera une partie de ce pays, dont les sursauts et les tourments ne l'épargent pas.
Y-a-t-il vraiment des roses à Etla, comme l'a écrit Lowry ? Elle logera avec des étudiants Triquis avant de rejoindre Copala sous le conseil de Maria, accompagnée de la jeune fille qui s'occupe des étudiants. (là le conte a surgi dans mon esprit). Copala où raisonnent les coups de feu, elle logera au "colegio" tenu par des religieuses.
Elle est curieuse de connaître le ressenti des étudiants et des religieuses sur le conte "la chienne de Naha".
En fin de livre est précisé que la période de ce voyage est de 2005 à 2007. Ulises Ruiz Ortiz était gouverneur d’Oaxaca. Son mandat a amené une période de grands troubles.
****
J'ai aimé l'écriture de l'auteur ; ce petit livre qui relate le voyage d'une française au Mexique, avec ses sentances réalistes, sa politique vis à vis des minorités, l'étrangeté des coutumes , que ce soit une femme, quand on sait que l'on marie des filles de 13 ans.
Extraits
"Je vois les gens monter, descendre, les immeubles au bord du viaduc routier, les fenêtres ouvertes, le linge qui sèche dans les vapeurs de monoxyde de carbone, je vois les camions, les voitures, les familles suantes, vitres baissées, l’habitacle dégorgeant des bras nus comme des poissons hors d’un panier, et les gens aisés, hautains et frais dans leurs aquariums climatisés, je vois les gigantesques panneaux publicitaires, couple jeune, élégant, devant un congélateur, tenue de soirée pour vanter une cuisinière, décolleté vertigineux pour un téléviseur, j’aperçois, aux feux, les petits vendeurs de CD piratés, qui escaladent le pesero, la chemise hors du pantalon, ils proposent leur marchandise en criant, en font écouter quelques mesures qui rivalisent avec la radio du chauffeur, puis sautent en route, serpentent entre les véhicules, assaillent le bus suivant."
" À Ciudad Juarez, les femmes assassinées sont coupables. Les gens disent qu’elles portent des jupes trop
courtes, ou qu’elles ne devraient pas sortir, à la nuit tombée, des usines où elles volent le travail aux hommes.
Ce sont des femmes pauvres, comme celles que tu vois ici. Elles nourrissent une famille entière en travaillant à
la chaîne, leur corps morcelé en gestes répétitifs et abscons. Plus tard on retrouve leurs cadavres, nus, le sexe mutilé, les oreilles perforées, les bouts de seins tranchés. Parfois même elles sont coupées en deux. »
\Mots-clés : #minoriteethnique #religion #ruralité #voyage
Dernière édition par Bédoulène le Lun 26 Avr 2021 - 9:05, édité 2 fois
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21125
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Caroline Lamarche
Tentante, cette balade sur les traces de Lowry !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15625
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Caroline Lamarche
Tout à fait tentant, merci Bédoulène !
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Caroline Lamarche
merci, mais j'ai fait de petites corrections j'ai tapé en direct
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21125
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Caroline Lamarche
J'avas lu certains de ses premiers livres sans déplaisir.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|