Dinis Machado
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Dinis Machado
Dinis Machado
1930/2008
Né en 1930 dans le Bairro Alto de Lisbonne où il vécut trente-trois ans, Dinis Machado est le fils d’un arbitre de football ; piqué jeune par la fièvre de l’écriture, il est un écrivain polymorphe qui ne s’embarrasse pas des genres : de la bande dessinée à la critique de cinéma, du théâtre au roman policier -sous le pseudonyme de Dennis Mc Shade-, tout en revenant toujours au journalisme sportif où il chronique notamment le football et le cyclisme, Machado écrit, naturellement.
Quand arrive la révolution des OEillets, le 25 avril 1974, il est attelé à l’écriture d’un texte atypique qui deviendra Molero. Commencé quelques mois avant les événements, ce texte en devenir l’inquiète : les quarante à cinquante pages écrites, qui devaient déjà posséder cette liberté de ton fascinante, lui font présager une publication difficile qui ne devra sa résolution qu’à la grâce des événements historiques du mois d’avril. Mais quel est donc le mystère de Molero ?
Le Matricule des Anges
Traduction française
Ce que dit Molero. - Passage du Nord-Ouest, 2002
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Dinis Machado
Dinis Machado : Ce que dit Molero. - Passage du Nord-Ouest
« Le royaume de l’art, dit Mister DeLuxe, m’a toujours semblé quelque peu inhospitalier, je veux dire tout a un air de course de vitesse dans des sables mouvants. »[/i] Le royaume de l’art ou le rapport de Molero. [i]« Molero parle d’une autre partie de la vérité qui nous échappe, dit Austin en calant le rapport sur ses genoux, il parle de la vie qui se cache au fond de chaque être, du fluide qu’on perd et retrouve continuellement dans cette vie, de cet univers intime de sensations subtiles que nous poursuivons et qui nous poursuivent »
Voilà un ouvrage très étonnant, un véritable OVNI littéraire, en tout cas pour moi.
Pourtant dans le contexte littéraire portugais, les écrivains portugais contemporains nous ont habitué à des aventures formelles.
Ceci dit, son propre éditeur fut le premier étonné du succés de Molero au Portugal.
Les traductions ont attendu, notamment en France, compte tenu des difficultés innombrables du texte.
Mon enthousiasme et mon admiration n'auraient pas suffi pour parler un tant soit peu de Molero. Et je me suis inspiré de la préface -excellente- de l'éditeur.
Déjà on peut définir le livre par ce qu'il n'est pas, une chronique réaliste, ni un roman sur un Lisbonne des années 30 et 40.
Qui sont les narrateurs, Austin et Mister de Luxe ? Quelle est leur activité ?
Qu'en est-t-il même de Molero, l'auteur d'un rapport qu'épluchent les deux çi-devant ?
Une sorte de biographie mais totalement biaisée.
Ses explications sont évasives, les réfutations contradictoires. Ce que dit Molero est une sorte de labyrinthe menant à des impasses. Volontairement.
Pour dérouter les censeurs dont il semble connaitre le pouvoir. Et qui annonce une ère de surveillance généralisée. Molero, sous ses apparences de Candide et son invention verbale, sa voix espiègle, est un encouragement à la résistance, celle de la littérature, de toute littérature. Celle qui donnerait la parole à ceux qui ne l'ont jamais.
bix_229- Messages : 15439
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