William Gardner Smith
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William Gardner Smith
William Gardner Smith est un journaliste et écrivain afro-américain
Il est journaliste au Pittsburgh Courier.
Après son service militaire dans les troupes d'occupation en Allemagne, il est démobilisé en 1948, reprend ses études, se marie en 1949, et publie Anger at Innocence traduit bientôt en français. Après un court séjour à la fondation Yaddo à Saratoga Springs, le couple quitte les États-Unis pour la France fin 1951, rejoignant ainsi plusieurs écrivains noirs américains (Richard Wright, James Baldwin, Chester Himes, etc). Mais son épouse ne parlant pas français et s'adaptant pas, elle repart seule, puis ils divorcent. Malgré de sérieuses difficultés financières, il continue d'écrire, menant une existence bohême au Quartier latin.
Sa situation s'améliore avec la publication de son troisième roman South Street, inspiré de son enfance dans le quartier noir de Philadelphie, et son embauche à l'Agence France-Presse en 1954. Il y fait une carrière remarquable, débutant comme rédacteur au service étranger, directeur de l'AFP au Ghana jusqu'à la chute de N'Krumah en 1966, rédacteur en chef et correspondant spécial de l'AFP dans divers pays.
Dans The Stone Face, qu'il commence d'écrire en 1961 au moment où la guerre d'Algérie exacerbe les passions en France, il parle du racisme ordinaire aux États-Unis mais évoque aussi le racisme anti-arabe dont il est le témoin quotidien aussi bien dans son travail à l'AFP que dans les rues de Paris. Il est considéré comme un « expert de la situation raciale aux États-Unis », notamment après un reportage sur les révoltes des ghettos noirs américains en 1967.
Remarié le 31 octobre 1961 avec une jeune Française, professeur agrégée d'anglais, qui lui donne deux enfants, divorcé de nouveau en 1969, puis remarié avec une Indienne originaire de Bombay avec qui il a une fille, il meurt d'un cancer le 5 novembre 1974 à Thiais, à l'âge de 47 ans.
Bibliographie
• Last of the Conquerors, 1948
• Malheur aux justes, Club Français du Livre, 1952, 293 pages, traduit de l'américain par Jean Rosenthal (Anger at Innocence,1950)
• South Street (1954)
• Le visage de pierre, Christian Bourgois Éditeur, 2021, traduit de l'anglais, États-Unis, par Brice Matthieussent (The Stone Face, 1963)
• L'Amérique noire, 1972, traduit de l'américain par Rosine Fitzgerald / Paris - Casterman (Return to Black America, 1970)
• Selected Papers from the Proceedings of the Conference on Ethics, Higher Education and Social Responsibility, Reprint, 1996, (coauteur)
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
Le visage de pierre
Simeon, un noir américain, fuit New-York pour Paris, terre d’accueil. Heureux d’avoir laissé derrière lui la violence de la discrimination, il mène une existence oisive : amitiés, amour, discussion dans les cafés, jazz dans les caves.
Jusqu’à ce qu’il crose des Algériens et prenne conscience qu’en France, si la discrimination a choisi une autre cible, elle est bien là : on est en pleine guerre d’Algérie.
Avec ses terrasses de café du quartier latin, on se croirait presque dans Sartre ou Beauvoir. Mais un peu moins dans l’entre-soi germanopratin. Beau roman qui interroge les certitudes de son personnage, révèle des faits plutôt tus à cette époque, fait vivre un homme plein d’incertitude et d’humanité, qui hésite entre vivre heureux et vivre conscient.
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topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
merci topocl, dans ma PAL
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21159
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Re: William Gardner Smith
Le visage de pierre
Un roman qui fut une de mes lectures marquantes de l'an passé.
J'ai été sensible à la description d'une vie parisienne du début des années 1960 par William Gardner Smith, avec une forme d'insouciance, de légèreté et d'effervescence culturelle et artistique. Pour Simeon, noir américain, c'est la possibilité de construire des relations où l'hostilité, le mépris et la défiance sont désormais absentes.
Cependant, l'évocation du contexte de la guerre d'Algérie apparait très vite comme un miroir, un retour en arrière. Simeon est de nouveau confronté au rejet de l'autre même s'il n'est ici qu'un témoin, et une vision d'optimiste semble peu à peu céder face à l'irruption d'une violence.
L'écriture de William Gardner Smith émeut dans sa justesse et sa retenue, afin de saisir l'étendue d'une réflexion et d'un questionnement face au poids de l'histoire et des tensions sociales. L'enjeu du regard porté sur l'autre est toujours autant d'actualité, et constitue ici une démarche poignante.
Avadoro- Messages : 1400
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Re: William Gardner Smith
Avadoro a écrit:Un roman qui fut une de mes lectures marquantes de l'an passé.
Itou !
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topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
Me voilà sérieusement intrigué...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15643
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Re: William Gardner Smith
Ben tu vois ce qui te reste à faire...
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
Je cherche livre !
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Tristram- Messages : 15643
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Re: William Gardner Smith
Le visage de pierre
Le roman évoque le milieu des jeunes « réfugiés » noirs américains comme lui :
Dans les cafés de Paris, Simeon est un Blanc, les Algériens (vus par les Noirs américains comme des Blancs) sont les négros (livre paru en 1963).
Simeon et Maria, une actrice polonaise rescapée des camps d’extermination qui risque de devenir aveugle, sont épris l’un de l’autre. Maria est Juive, et à ce titre prise à partie par les Arabes.
Dès le départ Gardner Smith évoque la pulsion de meurtre-haine de Simeon, déjà évidemment aux USA (qu’il voulait fuir) mais aussi en France, où il retrouve le « visage de pierre ». Là, il a des contacts avec les Américains blancs, mais assez troubles. Il découvre la ségrégation des « bicots » et leurs bidonvilles, qu’il rapproche de Harlem ; son ami Ahmed, un étudiant, rejoint le FLN. Tandis qu’il se détache de Maria, prise par son métier, il réalise progressivement que sa voie est dans l’action. Il intervient contre la répression policière pendant la manifestation du 17 octobre 1961, puis repart aux USA.
\Mots-clés : #exil #racisme #temoignage #violence
Il vient de "fuir" les USA et le racisme pour le Quartier latin des années 60 ; journaliste et peintre amateur, il travaille à un portrait toujours recommencé, celui de « la tête massive d’un homme, ébauchée si rudement qu’on l’aurait dite taillée dans la pierre ».« Âgé d’un peu moins de trente ans, c’était un Noir et il s’appelait Simeon Brown. Il avait un seul œil valide ; une pièce de tissu noir recouvrait l’orbite de l’autre. »
Le roman évoque le milieu des jeunes « réfugiés » noirs américains comme lui :
Il évoque aussi l’enfance du timide Simeon dans la violence de Philadelphie, la perte de son œil pour devenir un homme.« Il y a en Europe une nouvelle Génération perdue, plein de Noirauds américains qui vivent à Paris ou à Copenhague, à Amsterdam, Rome, Munich ou Barcelone, qui sont venus ici pour échapper à cette pression, si tu vois ce que je veux dire ? »
Dans les cafés de Paris, Simeon est un Blanc, les Algériens (vus par les Noirs américains comme des Blancs) sont les négros (livre paru en 1963).
Simeon et Maria, une actrice polonaise rescapée des camps d’extermination qui risque de devenir aveugle, sont épris l’un de l’autre. Maria est Juive, et à ce titre prise à partie par les Arabes.
Dès le départ Gardner Smith évoque la pulsion de meurtre-haine de Simeon, déjà évidemment aux USA (qu’il voulait fuir) mais aussi en France, où il retrouve le « visage de pierre ». Là, il a des contacts avec les Américains blancs, mais assez troubles. Il découvre la ségrégation des « bicots » et leurs bidonvilles, qu’il rapproche de Harlem ; son ami Ahmed, un étudiant, rejoint le FLN. Tandis qu’il se détache de Maria, prise par son métier, il réalise progressivement que sa voie est dans l’action. Il intervient contre la répression policière pendant la manifestation du 17 octobre 1961, puis repart aux USA.
\Mots-clés : #exil #racisme #temoignage #violence
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Tristram- Messages : 15643
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Re: William Gardner Smith
Pas emballé, alors?
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topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
Si, c'est très intéressant comme regard ; et non, ce n'est pas gai.
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Tristram- Messages : 15643
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Re: William Gardner Smith
(tu pourrais le dire...)Tristram a écrit:Si, c'est très intéressant comme regard ;
Tristram a écrit:et non, ce n'est pas gai.
Le gai m'emmerde, souvent
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topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
1) mais je l'ai signalé ?!
2) sans vouloir faire dans le folichon, l'évocation des "événements", passés quasiment inaperçus dans mon enfance, c'est quand même plombant, pas de quoi chanter (la Marseillaise).
2) sans vouloir faire dans le folichon, l'évocation des "événements", passés quasiment inaperçus dans mon enfance, c'est quand même plombant, pas de quoi chanter (la Marseillaise).
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Tristram- Messages : 15643
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Re: William Gardner Smith
merci Tristram, une période dont je me souviens, je compte lire le livre
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Bédoulène- Messages : 21159
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Re: William Gardner Smith
je ne sais plus lire, alors...Tristram a écrit:1) mais je l'ai signalé ?!
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8431
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Re: William Gardner Smith
Il faut savoir lire (entre les lignes)
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Tristram- Messages : 15643
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