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Thomas Hardy

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Message par bix_229 Jeu 15 Déc - 18:57

Thomas Hardy (1840 - 1928)

Thomas Hardy Magill11

Thomas Hardy est né dans le comté du Dorset en 1840, dans une famille anglaise modeste du Dorset, où son père exerce la profession de tailleur de pierre. Sa mère, lettrée, lui donne cours à domicile avant qu'il ne soit inscrit à l'école locale à l'âge de huit ans. Il arrête ses études à seize ans et devient apprenti chez John Hicks, un architecte local. Il travaille ainsi dans le Dorchester avant de partir pour Londres en 1862, où il étudie au King's College de Londres. Il remporte des prix du Royal Institute of British Architects et de l'Architectural Association.

De ses études, il garde le goût de la poésie latine. En autodidacte, il apprend le grec pour pouvoir lire Homère et le Nouveau Testament. Sur le plan des idées, il se forme en lisant John Stuart Mill et adhère aux idées de Charles Fourier et d'Auguste Comte. Charles Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse, dont il portera le deuil toute sa vie. Se sentant rejeté par une société de classe londonienne qu'il exècre, il décide de rentrer dans son Dorset provincial cinq ans plus tard pour se consacrer à l'écriture.

Tous ses romans, marqués par une prose riche et un humour corrosif, sont ancrés dans un cadre régional. Sans exception, ils se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Peintre acerbe du milieu rural, Hardy accorde à un souci pointilleux à rendre le climat, la beauté et la rudesse de la nature anglaise du xixe siècle, terreau d'histoires tragiques où les protagonistes, pris en étau, deviennent les victimes des conventions et de l'hypocrisie sociales avant de connaître une mort brutale.

Si Hardy est violemment critiqué pour sa noirceur, le succès est au rendez-vous. Dès 1897, son roman Tess d'Urberville est un tournant.

Après le scandale déclenché par la critique radicale du mariage et de la religion qu'est Jude, dont les exemplaires sont vendus cachés dans du papier d'emballage, Thomas Hardy abandonne le roman. Il se consacre alors à ce qu'il considère comme son chef-d'œuvre, Les Dynastes, vaste pièce de théâtre dramatique composée de trois parties.
Hardy écrit, au long de sa carrière, près d'un millier de poèmes inégaux, dans lesquels cohabitent satire, lyrisme et méditation.

Thomas Hardy commence à souffrir de pleurésie en décembre 1927 et en meurt en janvier 1928 à Dorchester, après avoir dicté son tout dernier poème à son épouse et secrétaire sur son lit de mort. Son nom fut proposé et examiné 25 fois en 26 ans pour le prix Nobel de littérature, mais fut systématiquement rejeté parce que son œuvre était jugée trop pessimiste.

Bibliographie sélective en français :

Romans
1871 : Remèdes désespérés
1872 : Sous la verte feuillée
1873 : Les yeux bleus
1874 : Loin de la foule déchaînée
1876 : S'il avait insisté
1878 : Le retour au pays natal
1880 : Le Trompette-major
1882 : A la lumière des étoiles
1886 : Le maire de Casterbridge
1887 : Les forestiers
1891 : Tess d'Uberville
1896 : Jude l'obscur
1897 : La Bien-aimée

Nouvelles
1884 : Les intrus de la Maison Haute
1881 : L'Honorable Laura
1888 : Le bras flétri
1890 : L'homme démasqué
1891 : Nobles dames, nobles amours
1894 : Une femme imaginative et autres contes
1894 : Les petites ironies de la vie
La risée du temps

Poésie
Poèmes
Poèmes du Wessex

Théâtre
Les Dynastes





Un lecteur a plusieurs vies, c'est bien connu. C'est ainsi que j'ai lu une grande partie de son oeuvre pendant mon adolescence. Plus tard, j'ai lu Les Forrestiers, Loin de la foule déchaînée, Les Yeux bleus, L'homme démasqué, La Bien-aimée et des nouvelles.

Je suis profondément reconnaissant à tous les écrivains qui m'ont accompagné ma vie durant. Mais en ouvrant ce fil, j'éprouve une certaine inquiétude, je vais expliquer pourquoi en essayant de nuancer ce qu'est l'oeuvre de Thomas Hardy.

Il faut savoir que Thomas Hardy nous parle d'une époque révolue, le plus souvent antérieure à sa naisance. D'un pays encore agricole et d'une région encore rurale qu'il nomme Wessex, mais en fait le Dorset. L'oeuvre est donc datée. A le lire, il est moins "moderne" qu'un Flaubert, pourtant plus âgé.

Le style lui-même est parfois un peu lourd, discursif, un peu raide, les dialogues sonnent un peu faux. Je crois avoir été conscient de ces défauts, et d'avoir beaucoup aimé Hardy malgré eux. Je crois que ce qui fait que Hardy est un grand romancier, c'est qu'il y a chez lui, comme chez Stevenson, des personnages qui s'imposent, la présence personnelle des femmes, une intensité dramatique qui mène souvent les êtres au malheur et à la destrction. Je dirai même qu'il y a chez Hardy tote la violence qu'on trouvera plus tard chez Faulkner.

Eux aussi sont confrontés à des conditions souvent inhumaines qui les poursuivent, une calamité dont ils ne pourront se débarrasser. L'oeuvre de Hardy est donc sombre, pessimiste, sans illusions. Mais on se laisse emporter par cette puissance qui émane de ces destins fichus. Cette puissance qu'on trouve chez Hugo ou chez Powys et Dostoievski.

J'espère que ce sera le cas des lecteurs du forum.
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Message par bix_229 Jeu 15 Déc - 19:06

Quelques notes grapillées dans un texte de Diane de Margerie qui connait bien la littérature anglaise et Hardy en particulier.

... Hardy émerge de son siècle pour appartenir au notre par son audace. Audace à vouloir affirmer la liberté du corps. Là où d'autres Victoriens parlent de quête morale, libération psychologique ou sociale, il nous entretient d'un domaine plus brutal : celui du désir. Il est le premier à dénoncer aussi ouvertement les tabous sexuels, à décrire aussi précisément un monde sans Dieu. On a pu s'y tromper, le croire conservateur et même puritain ; or tout au contraire, il expose sans juger.

Comment juger en effet de lois internes, immuables, inséparables de la nature humaine : l'hérédité, la fatalité, le hasard, le sang sous lesquelles ploient Tess D'Urbervile comme Jude l'Obscur. Ce dernier livre, d'ailleurs paru en 1895, provoqua le scandale au point d'être appelé Jude l'Obscène, d'où le retrait de Hardy, qui opte alors pour la poésie.

Déçu par son mariage, Hardy transfère ses sentiments sur le souvenir d'une cousine jamais épousée. Un poème qu'il écrit à l' époque montre assez combien il est hanté par le passé, mais désire que ce passé ne soit de l' ordre du vécu, car dans l' univers de Hardy la réalisation amoureuse est toujours assassine, comme est meutrière la vérité...

La réalité a trop bléssé Hardy pour qu'il puisse la supporter ; il préfère encore le non vécu, le non réalisé, quoique ce manque et ce vide soient également atroces. Dans Le Retour au pays natal, Hardy exprime assez bien cette distance entre le reve et la réalité : "Etre conscient que la fin du reve est proche, sans qu' elle soit encore consommée, est une des étapes les plus tristes et les plus étranges qui sépare le début d' une passion de sa désintégration."

Dans nombre de ses oeuvres, on touve les memes thèmes obsessionnels de l' écrivain : l'impossibilité de saisir jusqu'à l'image du vécu, toujours mutilée par quelque tour sadique du destin ; l'envoûtement de l'absence et du manque, leurs métamorphoses fantasmatiques opposées à la dureté métallique des convenances et du vécu. Que ces hantises fussent toulours les mêmes chez Hardy avait séduit Proust ; il voyait en elles la "monotonie géniale" propre aux grandes oeuvres. Regrets rétrospectifs, idéalisation...

Peu d'écrivains masculins ont si bien décrit ce mystère féminin : qu'une femme attend son enfant avec toute sa vie secrète où l'acte procréateur n'a qu'un rôle secondaire. Mais peu d'écrivains aussi ont su à se point se couler, comme Henry James, dans la richesse inviolée de la violence mentale des femmes. Sans doute Hardy avait-il, comme Michelet, l'âme féminine."
Diane de Margerie : posface à L' Homme démasqué de Thomas Hardy

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Message par Avadoro Mer 13 Jan - 22:54

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Loin de la foule déchaînée

Un roman d'un grande sensibilité poétique, où la région du Wessex, incarnation du Dorset natal de Thomas Hardy, apparait comme un personnage à part entière. Les pages parmi les plus belles de l'ouvrage évoquent la beauté, la rudesse et les tourments de la nature dans l'Angleterre rurale de la fin du XIXème siècle.

Loin de la foule déchaînée est aussi construit autour de relations qui se nouent et se dénouent. Bathsheba Everdene, héritière d'un domaine qu'elle souhaite diriger seule, exprime une fierté intransigeante qui est parfois le reflet de ses propres doutes. Autour d'elle se bousculent trois prétendants avec des personnalités opposés : la violence intériorisée et manipulatrice du sergent Troy, la dévotion maladroite de William Boldwood, et la patience contrariée mais obstinée du berger Gabriel Oak.

Thomas Hardy décrit des déchirements affectifs avec une écriture atypique, à la fois tourmentée et sereine, contemplative dans sa dimension romanesque. Sa puissance d'évocation reste en mémoire.
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Message par bix_229 Mer 13 Jan - 23:20

Merci Avadoro. J'avais apprécié ce livre de Thomas Hardy, que j'admire depuis l'adolescence
malgré son pessimisme ou à cause de lui.
J'ai l'impression que c'est une nouvelle traduction. De qui ?
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Message par Bédoulène Jeu 14 Jan - 8:09

merci Avadoro (encore un auteur à connaître)

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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Avadoro Jeu 14 Jan - 23:05

bix_229 a écrit:
J'ai l'impression que c'est une nouvelle traduction. De qui ?

C'est une traduction de Thierry Gillyboeuf aux éditions Sillage (2011).

Je te rejoins, Bix, sur les particularités de l'écriture de Thomas Hardy. Les dialogues peuvent sembler raides, et la forme un peu surannée, mais cela offre au lecteur une dimension intemporelle et authentique.
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