Mohammed Aïssaoui
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Mohammed Aïssaoui
Né en 1964 en Algérie, Mohammed Aïssaoui, après des études de sciences politiques à Paris, est journaliste au Figaro depuis janvier 2001, spécialisé en littérature française et francophone au sein du supplément Le Figaro Littéraire. Il tient également une chronique littéraire sur Direct 8.
Bibliographie
Le Goût d'Alger (2006) anthologie sur les écrivains et la ville d'Alger
L'affaire de l'esclave Furcy, prix Renaudot de l'essai et prix RFO du livre (2010)
L'étoile jaune et le croissant (2012)
Dernière édition par topocl le Jeu 15 Déc - 19:01, édité 1 fois
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8430
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Mohammed Aïssaoui
L'étoile jaune et le croissant
Mohammed Aissaoui se désespère des haines entre juifs et arabes, en Israël et partout dans le monde. Il se désespère aussi de la mémoire perdue d'une façon générale, et notamment de la mémoire perdue d'arabes ou musulmans ayant tendu la main ou sauvé des juifs pendant la guerre. Il se désespère qu'aucun arabe ou musulman de France ou du Maghreb ne figure dans les 23000 Justes parmi les nations. Et il veut faire bouger les choses…
Il est donc parti à la recherche de personnes, de témoignages, de documents pour essayer de faire bouger cela, en s'attachant tout particulièrement à la personne de Si Kadour Benghabrit, fondateur de la Grande Mosquée de Paris dont il fut recteur jusqu'en 1954, ministre plénipotentiaire du Maroc.
Seulement voilà ; les témoignages concordent pour supposer qu'il a su sauver des juifs (au moins un de façon formelle), en les hébergeant temporairement à la Grande Mosquée, par d'autres procédés notamment des faux certificats, mais il a aussi fréquenté des Allemands haut placés, et mené une vie mondaine que certains trouvaient exagérée…
Tout cela fait une forte supposition, mais ne fait pas une preuve…Le livre est donc le récit de cette recherche, de cette quasi-certitude qui mène quand à une déception, et donc, au final d'un certain échec.
C'est manifestement un travail de titan qu'a fourni Mohammed Aïssaoui, mais le livre est assez desservi par le style très journalistique, découpés en petites sections décrivant chacune un entretien ou une recherche d'archives, qui fait que cela manque d'un certain souffle. Il y a quelques parties plus personnelles, toujours avec une certaine platitude de style, et qui ne vont pas plus loin que oui il faut entretenir la mémoire, non il ne faut négliger aucune trace, oui les juifs et les Arabes pourraient s'entendre…Et on a quand même la surprise de voir que Mohamed Anissa découvre innocemment des faits historiques avérés (l'existence d'une légion SS musulmane, créée par Amin al-Husseini, le grand Mufti de Jerusalem nazi, et choyée par Hitler)
Et il y a l’histoire complètement émouvante de Mohamed , fils d'Abdelkader Mesli, imam à la Mosquée de Paris, déporté à Dachau puis Mauthausen, ce que son fils a ignoré toujours ignoré (il est mort quand Mohamed avait 10 ans), jusqu'au décès de la mère, 40 ans plus tard, ou il découvrit des valises entières de documents, de témoignages, de photographies racontant toute cette histoire.
Cela donne donc une certaine creux, un certain sentiment d'incomplétude, avec quelques beaux moments,et cela reste une lecture intéressante et, parfois, enrichissante, avec un petit regret sur le magnifique livre que cela aurait pu être. Et je n'ai pas retrouvé mes notes, mais il me semble que j'avais eu à peu près la même impression en lisant L'affaire de l'esclave Furcy : beau sujet, mais qui laisse un peu sur sa faim.
Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris
La tombe de Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris
(Commentaire récupéré)
mots-clés : #deuxiemeguerre #documentaire #religion
J'aimerais que l'on explique la différence entre l'humour juif et les blagues arabes, ce même goût pour l'autodérision, pour le désespoir poli, pour la nostalgie des arbres fruitiers et le champ des rivières, pour les fruits chauds et jamais assez sucrés.
Mohammed Aissaoui se désespère des haines entre juifs et arabes, en Israël et partout dans le monde. Il se désespère aussi de la mémoire perdue d'une façon générale, et notamment de la mémoire perdue d'arabes ou musulmans ayant tendu la main ou sauvé des juifs pendant la guerre. Il se désespère qu'aucun arabe ou musulman de France ou du Maghreb ne figure dans les 23000 Justes parmi les nations. Et il veut faire bouger les choses…
Il est donc parti à la recherche de personnes, de témoignages, de documents pour essayer de faire bouger cela, en s'attachant tout particulièrement à la personne de Si Kadour Benghabrit, fondateur de la Grande Mosquée de Paris dont il fut recteur jusqu'en 1954, ministre plénipotentiaire du Maroc.
Seulement voilà ; les témoignages concordent pour supposer qu'il a su sauver des juifs (au moins un de façon formelle), en les hébergeant temporairement à la Grande Mosquée, par d'autres procédés notamment des faux certificats, mais il a aussi fréquenté des Allemands haut placés, et mené une vie mondaine que certains trouvaient exagérée…
Tout cela fait une forte supposition, mais ne fait pas une preuve…Le livre est donc le récit de cette recherche, de cette quasi-certitude qui mène quand à une déception, et donc, au final d'un certain échec.
C'est manifestement un travail de titan qu'a fourni Mohammed Aïssaoui, mais le livre est assez desservi par le style très journalistique, découpés en petites sections décrivant chacune un entretien ou une recherche d'archives, qui fait que cela manque d'un certain souffle. Il y a quelques parties plus personnelles, toujours avec une certaine platitude de style, et qui ne vont pas plus loin que oui il faut entretenir la mémoire, non il ne faut négliger aucune trace, oui les juifs et les Arabes pourraient s'entendre…Et on a quand même la surprise de voir que Mohamed Anissa découvre innocemment des faits historiques avérés (l'existence d'une légion SS musulmane, créée par Amin al-Husseini, le grand Mufti de Jerusalem nazi, et choyée par Hitler)
Et il y a l’histoire complètement émouvante de Mohamed , fils d'Abdelkader Mesli, imam à la Mosquée de Paris, déporté à Dachau puis Mauthausen, ce que son fils a ignoré toujours ignoré (il est mort quand Mohamed avait 10 ans), jusqu'au décès de la mère, 40 ans plus tard, ou il découvrit des valises entières de documents, de témoignages, de photographies racontant toute cette histoire.
Cela donne donc une certaine creux, un certain sentiment d'incomplétude, avec quelques beaux moments,et cela reste une lecture intéressante et, parfois, enrichissante, avec un petit regret sur le magnifique livre que cela aurait pu être. Et je n'ai pas retrouvé mes notes, mais il me semble que j'avais eu à peu près la même impression en lisant L'affaire de l'esclave Furcy : beau sujet, mais qui laisse un peu sur sa faim.
Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris
La tombe de Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris
(Commentaire récupéré)
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Flore Vasseur
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