David Van Reybrouck
Page 1 sur 1 • Partagez
David Van Reybrouck
David Van Reybrouck
Né en 1971
David Grégoire Van Reybrouck, né à Bruges le 11 septembre 1971, est un scientifique, historien de la culture, archéologue et écrivain belge d’expression néerlandaise. Il a obtenu plusieurs grands prix littéraires.
Van Reybrouck a grandi en Flandre-Occidentale à Assebroek (Bruges) dans une famille catholique possédant une culture littéraire.
Il a étudié l’archéologie et la philosophie à la KUL (Université catholique de Louvain).
Il a ensuite obtenu un Master of World Archaeology à Cambridge et a soutenu en 2000 à l’Université de Leyde une thèse intitulée Des primitifs aux primates : une histoire des analogies ethnographiques et primatologiques dans l’étude de la préhistoire.
Van Reybrouck a vécu et travaillé pendant un certain temps à Barcelone et à Paris.
En 1999 et 2000, il est coordinateur scientifique de l’AREA (Archives de l’Archéologie européenne), un réseau de recherche européen pour l’histoire de l’archéologie.
Il a travaillé ensuite plusieurs années comme historien de la culture à la KUL où il a mené des recherches sur l’histoire de l’archéologie belge et l’histoire et l’architecture des zoos en Europe occidentale. Il a également été rédacteur en chef du journal Archaeological Dialogues.
David Van Reybrouck est cofondateur du réseau The Archaeology of Zoos sous l’égide de la British Academy (2001-2005). Il participe à des conférences sur le sujet à Dublin en 2001, à Londres en 2002, à Washington en 2003.
Ses intérêts académiques le portent sur l’histoire de l’animal dans sa relation avec l’homme aux XIXe et XXe siècles autant dans ses aspects scientifiques comme l’archéologie, l’anthropologie et la biologie, que dans ceux de l’imaginaire populaire et littéraire. Ses recherches qui relèvent de l’anthropozoologie ont donné lieu à des publications internationales en anglais.
Il a collaboré à des expositions sur l’évolution humaine (Kunsthal de Rotterdam), les singes (Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren), les Néandertaliens (Musée gallo-romain, Tongres) et le Zoo d’Anvers.
En 2007, Van Reybrouck quitte le monde universitaire pour se concentrer sur sa carrière d’écrivain.
Bibliographie (œuvres traduites en français)
• Le Fléau (2001) ; Page 1
• Congo, une histoire (2010) – prix Médicis essai
MAJ de l'index le 28/09/2018
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: David Van Reybrouck
Le fléau
David Van Reybrouck, lors de ses recherches universitaires, découvre que l’écrivain naturaliste sud-africain Eugène Marais, spécialiste des termites, a été plagié par Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature, qui a écrit un livre sur les termites, La Vie des termites, dont le contenu est quasi identique à celui qu’avait publié Marais. Eugène Marais est sud-africain, Maeterlinck est belge… En Afrique du Sud on parle l’africaans, langue proche du néerlandais, et Maeterlinck peut lire l’africaans puisqu’il lit et parle le néerlandais. Plagier Marais, ni vu ni connu. Qui oserait dire que le grand Maeterlinck eût piraté un confrère de Pretroria ?
« Il n’en reste pas moins que l’on retrouve chez Maeterlinck la théorie de Marais sur l’unité organique de la termitière. Dans un des tout premiers chapitres de La Vie des termites, le prix Nobel présente même cette théorie comme la conclusion de ses travaux. »
A l’époque de Maeterlinck et de Marais, les livres sur les termites, les fourmis, les serpents et les grands singes se vendaient comme des petits pains, et Maeterlinck a battu des records de vente avec son livre sur les termites.
Van Reybrouck, intéressé par cette affaire, expose tout d’abord une hypothèse sur le plagiat du livre de Marais par Maeterlinck qui, paraît-il n'est pas une lumière. Il veut des preuves. Il décide donc de partir en Afrique du Sud pour mener l’enquête.
Nous voilà donc partis avec lui en voyage, en avion, en autocar, en train ou dans une vieille guimbarde qui tombe en panne. Au fur et à mesure de son enquête, il découvre l’Afrique du Sud, sa population, la pauvreté et le racisme, mais aussi des régions agréables à voir, d’autres plus rudes, tels ces paysages désertiques, plats, des territoires sans lieux :
« La station-service est un endroit lugubre, un successeur indigne des ces auberges où, autrefois, l’on dételait les chevaux pour leur donner un sac d’avoine. Je fais les cent pas sur l’asphalte craquelé. Comme je n’ai aucune envie de me nourrir d’un hamburger spongieux ou d’un malheureux triangle de pizza, je me dirige nonchalamment vers une boucherie située de l’autre côté de la rue. »
Il fait des rencontres au gré de son périple, de personnages intéressants, d’autres originaux, qui vont le guider, lui donner des pistes pour aller de l’avant dans son enquête.
Le lecteur découvre également la langue de l’Afrique du Sud, l’africaans, faite de plusieurs langues, dont le néerlandais, de langues locales, et les dialectes et autres langues parlées. L’Apartheid puis la Réconciliation font partie du passé, mais ça c’est en théorie. Le racisme est plus que jamais encore très prégnant, des métiers ou activités sont réservés aux Noirs, d’autres accessibles seulement aux Blancs, des insultes fusent, destinées aux Noirs, les Blancs ne se mélangent pas. Dans les contrées plus reculées, c’est encore pire qu’en ville, le racisme est franc et massif, tandis que dans les villes il apparaît plus masqué, plus hypocrite. Van Reybrouck est choqué. Il culpabilise aussi…
Au fur et à mesure de l’avancée du livre, l’auteur évoque ses recherches faites à Gand, en Belgique, la consultation des différentes archives dans des institutions diverses qui l’ont mené à aller sur le terrain pour vérifier si Maeterlinck a pillé Marais. Car ce plagiat est bien difficile à avaler pour David Van Reybrouck.
Van Reybrouck qui est l’auteur et également le narrateur, puisqu’il s’agit d’une histoire vécue (une non-fiction), nous décrit aussi, tel un entomologiste, la vie des termites dans leur termitière, leur rôle, leur morphologie. Ordre, obéissance sont de rigueur…, ces colonies sont encore plus sophistiquées que celles des fourmis ou des abeilles. Pour les entomologistes et pour Maeterlinck, ces petits insectes sociaux, c’est l’Homo sovieticus. L’équation est la suivante : termites = totalitarisme.
Malgré leur grande diversité, tous les termites ont en commun une organisation sociale rigide. Ils ont élaboré une société dans laquelle certaines castes spécifiques remplissent des tâches bien précises. Il y a ainsi des termites-ouvriers, des termites-soldats et un couple royal. Les ouvriers, aveugles et stériles, forment la plus grosse partie de la colonie et accomplissent l’essentiel du travail. Ils se déplacent dans des galeries et des tunnels souterrains et effectuent des razzias afin de rassembler des vivres pour nourrir le reste de la communauté…
Ce livre est riche et très intéressant : la description d’un voyage lointain, une leçon d’entomologie très divertissante, un environnement politico-social de l’Afrique du Sud, les recherches sur les textes des deux scientifiques, les témoignages, et beaucoup d’autres événements encore.
S’il part avec un but précis, Van Reybrouck reviendra-t-il avec une réponse ? Le but de ce voyage ne sera peut-être pas celui qu’il avait envisagé en partant.
Agréable lecture, je recommande vivement ce livre !
mots-clés : #nature #segregation #voyage
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: David Van Reybrouck
Merci Barcarole ! J'ai Congo - une histoire dans mes étagères mais c'est un gros pavé... et j'ai peur q'il ne m'emmène dans des recherches illimitées et extravagantes !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: David Van Reybrouck
Je comprends ! On hésite toujours avant d'entamer un gros pavé, puis on recule, le temps passe... Je sais ce que c'est ! En ce qui concerne Congo, une histoire, je n'ai entendu dire que du bien de ce livre.
Quant au Fléau, sa taille est plus raisonnable, et c'est un bon moment de lecture.
Quant au Fléau, sa taille est plus raisonnable, et c'est un bon moment de lecture.
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: David Van Reybrouck
C'est bien alléchant, Barcarole !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15897
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: David Van Reybrouck
Il pourrait peut-être te plaire, ce récit, Tristram ! Qui sait !
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: David Van Reybrouck
Le fléau
Vous ne vous ne doutiez peut-être pas, mais j'adore ce forum.
On lit des dizaines de commentaires et puis parfois l'un vous accroche et l'on se dit "celui-là il est pour moi!". On ne saurait expliquer cette attirance intuitive. Ça marche ou ça ne marche pas d'ailleurs, mais qu'importe: on a batifolé dans des eaux insolites. Et cette fois-ci, ça a super-marché!
Je ne connais ni les termites, ni Maeterlinck, unique prix Nobel de littérature belge, ni encore moins l'afrikaner Eugène Marias. Et rien ne m'intéressait de ces trois thèmes, a priori.
Seulement voilà, j'ai dévoré un livre passionnant, érudit, intelligent, plein d 'humour, d'humanité et de réflexion. J'ai presque autant aimé la recherche de David van Reybrouck que j'avais aimé de celle de David Mendelsohn partant retrouver de ses ancêtres dans Les disparus.
David van Reybrouck entend parler de cette histoire : que Maeterlinck, le bourgeois respectable, qui publie, dans un après guerre passionné d'entomologie, un livre sur les termites, aurait plagié Eugène Marais, poète naturaliste et morphinomane, pour publier, sans avoir jamais vu un termite ou une termitière, une étude comparant l’organisation sociale de la termitière à un corps humain, où l'individu n’est voué qu'au bénéfice de la cause commune. Et comme il est beaucoup plus malin que moi, il sait tout de suite que cela va être passionnant, qu'il tient son sujet.
Vrai, faux ? Plagiat, pas plagiat? Beau prétexte à une extraordinaire aventure humaine et intellectuelle qui va bien au-delà de son sujet .David von Reybrook ne lâche plus : de bibliothèque en salle d'archive, puis lors d'un long et fructueux séjour en Afrique du Sud où il multiplie les rencontres et les visites. il mène son enquête - et son récit - comme un thriller passionnant, il découvre émerveillé la biographie hors norme de ses deux protagonistes, affine ses connaissances, s'offre de délicieuses digressions, recueille indices et témoignages, va de déceptions en découvertes jouissives.
Mais le propos va bien au-delà des termites, on s'en doute : il parle de la littérature et des sciences naturelles que les deux hommes ont en commun, de politique dans un parallèle entre organisation sociétale termiteuse et systèmes politiques humains, grande question s'il en est de ces débuts du XXème siècle. Il réfléchit au sens (ou au non-sens?) d'une telle recherche apparemment si dérisoire, aux rapports entre passé et présent. Il relie tout cela avec l'histoire actuelle de l'Afrique du Sud et son passé historique - la guerre des Boers, la colonisation anglaise, l'apartheid, la tentative de Réconciliation . C'est d'une érudition remarquable, ce qui n'empêche pas le texte d'être d'une clarté lumineuse et d'un abord plaisant.
Je suis moins bête qu'il y a trois jours, et en prime je me suis régalée, merci Barcarole!
Vous ne vous ne doutiez peut-être pas, mais j'adore ce forum.
On lit des dizaines de commentaires et puis parfois l'un vous accroche et l'on se dit "celui-là il est pour moi!". On ne saurait expliquer cette attirance intuitive. Ça marche ou ça ne marche pas d'ailleurs, mais qu'importe: on a batifolé dans des eaux insolites. Et cette fois-ci, ça a super-marché!
Je ne connais ni les termites, ni Maeterlinck, unique prix Nobel de littérature belge, ni encore moins l'afrikaner Eugène Marias. Et rien ne m'intéressait de ces trois thèmes, a priori.
Seulement voilà, j'ai dévoré un livre passionnant, érudit, intelligent, plein d 'humour, d'humanité et de réflexion. J'ai presque autant aimé la recherche de David van Reybrouck que j'avais aimé de celle de David Mendelsohn partant retrouver de ses ancêtres dans Les disparus.
David van Reybrouck entend parler de cette histoire : que Maeterlinck, le bourgeois respectable, qui publie, dans un après guerre passionné d'entomologie, un livre sur les termites, aurait plagié Eugène Marais, poète naturaliste et morphinomane, pour publier, sans avoir jamais vu un termite ou une termitière, une étude comparant l’organisation sociale de la termitière à un corps humain, où l'individu n’est voué qu'au bénéfice de la cause commune. Et comme il est beaucoup plus malin que moi, il sait tout de suite que cela va être passionnant, qu'il tient son sujet.
Vrai, faux ? Plagiat, pas plagiat? Beau prétexte à une extraordinaire aventure humaine et intellectuelle qui va bien au-delà de son sujet .David von Reybrook ne lâche plus : de bibliothèque en salle d'archive, puis lors d'un long et fructueux séjour en Afrique du Sud où il multiplie les rencontres et les visites. il mène son enquête - et son récit - comme un thriller passionnant, il découvre émerveillé la biographie hors norme de ses deux protagonistes, affine ses connaissances, s'offre de délicieuses digressions, recueille indices et témoignages, va de déceptions en découvertes jouissives.
Mais le propos va bien au-delà des termites, on s'en doute : il parle de la littérature et des sciences naturelles que les deux hommes ont en commun, de politique dans un parallèle entre organisation sociétale termiteuse et systèmes politiques humains, grande question s'il en est de ces débuts du XXème siècle. Il réfléchit au sens (ou au non-sens?) d'une telle recherche apparemment si dérisoire, aux rapports entre passé et présent. Il relie tout cela avec l'histoire actuelle de l'Afrique du Sud et son passé historique - la guerre des Boers, la colonisation anglaise, l'apartheid, la tentative de Réconciliation . C'est d'une érudition remarquable, ce qui n'empêche pas le texte d'être d'une clarté lumineuse et d'un abord plaisant.
Je crois qu'entre temps nous avons appris que l'histoire ne sert pas nécessairement à trouver les "racines de notre existence" ni des "leçons pour aujourd'hui", mais que l'utilité et le sens sont des quantités qui relèvent de deux ordres distincts, et que l'inutile peut très bien faire sens.
Je suis moins bête qu'il y a trois jours, et en prime je me suis régalée, merci Barcarole!
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8533
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: David Van Reybrouck
Hum, je ne le trouve pas sur le site de la bibliothèque, dommage! Mais il y a Congo, unanimement salué, à suivre peut être!topocl a écrit:J'ai presque autant aimé la recherche de David van Reybrouck que j'avais aimé de celle de David Mendelsohn partant retrouver de ses ancêtres dans Les disparus.
Marie- Messages : 650
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: David Van Reybrouck
Hop, dans la LAL (qui ne décroît pas, malgré les acquisitions...)
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15897
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: David Van Reybrouck
Marie a écrit:Hum, je ne le trouve pas sur le site de la bibliothèque, dommage! Mais il y a Congo, unanimement salué, à suivre peut être!topocl a écrit:J'ai presque autant aimé la recherche de David van Reybrouck que j'avais aimé de celle de David Mendelsohn partant retrouver de ses ancêtres dans Les disparus.
Toutes les "digressions" sur l'apartheid font un lien entre les deux livres, d'une certaine manière, et aussi cette image de l'auteur en recherche. Mais il faut quand même imaginer qu'on s'intéresse aux termites et non à Auschwitz.
Congo, je me souviens qu'Igor l'avait beaucoup recommandé. Mais bon, il fait quand même 850 pages, je vais donc réfléchir avant de me lancer.
Et je suis fort aise de voir comme tu es devenue raisonnable, maintenant que tu fréquentes une bibliothèque !
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8533
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: David Van Reybrouck
Ah oui, je me souviens qu'Igor en avait parlé!
Mais...tu ne réalises pas parce que pour toi c'est tout naturel! Mais je lis : topocl dit que c'est très bien. Clic le site de la bibliothèque. Et voilà... J'en rêvais depuis des siècles. Alleluia. Enfin, c'est une façon de parler.topocl a écrit:Et je suis fort aise de voir comme tu es devenue raisonnable, maintenant que tu fréquentes une bibliothèque
Marie- Messages : 650
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: David Van Reybrouck
on n'imagine pas combien un petit clic peut changer la vie !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21542
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: David Van Reybrouck
Oh c'est que ça fait plaisir de lire que ce livre est aimé !
Quel bon moment ce fut !
Quel bon moment ce fut !
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: David Van Reybrouck
Note concernant Le Fléau.
Je lis Le Fléau à petite vitesse, en prenant tout mon temps.
Cette aventure humaine, intellectuelle est un miracle d'inventivité, d'intelligence, de passion, de curiosité, d'humanisme. Et aussi d'humour et d'auto dérision.
Jamais Reybrouck n'est pesant. Sa quête a quelque chose d'obsessionnel, qui le met souvent en question. Pourquoi tout ça pour ça, se demande-t-il. Il se rend compte aussi que sa recherche, laborieuse et vaine l'amène à se mettre vraiment à portée des hommes qu'il étudie et qu'il découvre vraiment humainement. Notamment ce Marais, qui en fin de compte, se trouve être à la fois malade et diminué et en même temps est à la recherche de quelque chose de très personnel et de très pointu à la fois.
Et puis, il y a l'Afrique du Sud avec son passé très chargé et où l'arrogance du colon se double d'une culpabilité paranoïaque. Elle a très peu changé finalement. Les Blancs sont toujours arrogants et riches et ils tiennent toujours le haut du pavé.
Reybrouck, toujours lucide met les pieds dans le plat et dénonce ce qu'il voit, ce qu'il apprend. Comme l'avait fait avant lui le poète et romancier sud africain Breyten Breytenbach. Qui eut le double courage d'etre du côté de l'ANC pendant la période de l'Apartheid, et qui ensuite dévoila comment les nouveaux maîtres du pays s'étaient rendus coupables d'injustices, de démagogie et de cruautés comme ses prédécesseurs. Comme toujours. Et se trouva mis au ban de la société, forcé de s'exiler pour pour continuer à s'exprimer, se protéger et éviter d'être emprisonné encore une fois.
A suivre...
Dernière édition par bix_229 le Lun 2 Mar - 19:46, édité 4 fois (Raison : aitres)
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Van Reybrouck
Très contente de te voir heureux de lecture, bix!
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8533
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: David Van Reybrouck
Merci, Topocl ! Tu enn as très bien parlé.topocl a écrit:Très contente de te voir heureux de lecture, bix!
Merci aussi à Barcarole pour avoir levé le lièvre !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: David Van Reybrouck
Ah là là, à chaque fois que vous en parlez vous me donnez très envie de le lire !
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens de langue néerlandaise
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum