Poésie
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Re: Poésie
merci Arturo !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
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Localisation : En Provence
Re: Poésie
Cantares do sem nome e de partidas
Cantiques du sans nom et des partances
I
Que este amor não me cegue nem me siga.
E de mim mesma nunca se aperceba.
Que me exclua do estar sendo perseguida
E do tormento
De só por ele me saber estar sendo.
Que o olhar não se perca nas tulipas
Pois formas tão perfeitas de beleza
Vêm do fulgor das trevas.
E o meu Senhor habita o rutilante escuro
De um suposto de heras em alto muro.
Que este amor só me faça descontente
E farta de fadigas. E de fragilidades tantas
Eu me faça pequena. E diminuta e tenra
Como só soem ser aranhas e formigas.
Que este amor só me veja de partida.
*
Que cet amour ne m’aveugle, ne me suive.
Et que jamais il ne m’aperçoive.
Qu’il m’épargne d’être persécutée
Et de la tourmente
De savoir que ce que je suis n’est que pour lui.
Que le regard ne se perde dans les tulipes
Car leurs formes si parfaitement belles
Naissent de la fulgurance des ténèbres.
Et mon Seigneur habite le rutilant obscur
D’un rêve de lierres sur les hauteurs des murs.
Que cet amour ne soit que mécontentement
Et qu’il me comble de fatigues. Et de tant de fragilités
Que je me sente petite. Toute petite et tendre
Comme le sont à l’accoutumée les araignées et les fourmis.
Que cet amour ne me voie qu’en partance.
Hilda Hilst, 1930-2004, poète brésilienne de la passion amoureuse
bix_229- Messages : 15439
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Re: Poésie
Je me demandais justement s'ils faisaient partie du poème...Tatie a écrit:Les deux derniers vers sont à méditer.
J'ai enquêté, et apparemment pas ; de plus, ce serait un texte d'une certaine Ghyslaine Delisle, certes Québécoise...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
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Re: Poésie
Tristram a écrit:Je me demandais justement s'ils faisaient partie du poème...Tatie a écrit:Les deux derniers vers sont à méditer.
J'ai enquêté, et apparemment pas ; de plus, ce serait un texte d'une certaine Ghyslaine Delisle, certes Québécoise...
il circule sur internet comme etant de Leclerc enquêteur, je n'en sais pas plus, mais ce qui m'interesse c'est le contenu j'ai passé l'âge des enquêtes surtout futiles alors qui que soit l'auteur il m'a plu...
Chamaco- Messages : 4307
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Re: Poésie
Oui, mais César...
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Tristram- Messages : 15610
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Localisation : Guyane
Re: Poésie
Cesar il est à la retraite
Chamaco- Messages : 4307
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Age : 77
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Re: Poésie
Bon je vois que j'ai encore perdu une occasion de me taire !
Enfin, comme disait un de mes profs de français, je peux prendre n'importe quel poème et mettre mon nom à la fin. Vu que c'est universel.
Enfin, comme disait un de mes profs de français, je peux prendre n'importe quel poème et mettre mon nom à la fin. Vu que c'est universel.
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Poésie
Tu as bien fait : sinon, je n'aurais pas creusé ; et ça ne retire rien au bon sens de ce qui est dit, foi de vieillard.
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
qui que ce soit, oui les 2 derniers vers sont très justes !
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Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
La mort parfois nous frole les cheveux,
nous dépeigne
et n'entre pas.
Est-ce une grande pensée qui l'arrete ?
Ou peut etre pensons-nous
quelque chose de plus grand que la pensée meme.
Roberto Juarroz : Poésie verticale. - Fayard
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Merci pour les recherches approfondies, Chamaco (mais je ne suis pas certain que vieillir en beauté soit vieillir avec son corps) ! Et bons voyages !
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Poésie
Ni père ni mère de Attila Jozsef
Cœur pur
Je n'ai ni père, ni mère,
Ni dieu, ni foyer,
Ni berceau, ni bière,
Ni amante, ni baiser.
Trois jours déjà sans manger,
Ni bombance, ni bouchée.
Mon empire, c'est mes vingt ans.
Mes vingt ans, je vous les vends.
Et si nul n'en veut, ma foi,
Le diable, lui, me les prendra.
Le cœur pur, j'irai voler,
S'il le faut, assassiner.
On m'arrêtera, me pendra,
En terre chrétienne m'enterrera,
Et une ivraie homicide
Attila JÓZSEF
Attila József est né à Budapest, le 11 avril 1905. Il est le troisième enfant de la famille, que le père abandonne en 1908. Son enfance est des plus misérables. Être fragile et vulnérable, il fait sa première tentative de suicide à neuf ans, en 1914, alors qu’éclate la Première Guerre mondiale. Adolescent, il doit travailler pour aider sa mère et ses deux sœurs. En 1918, le vaste Empire austro-hongrois n’existe plus. La Hongrie dans laquelle vit Attila József, c’est celle, totalitaire, de l’amiral Horthy, qui a installé un régime nationaliste. Noël 1919 : la mère d’Attila meurt d’un cancer de l’utérus. La mère, symbole de la tendresse mais aussi du manque et de l’absence, reviendra fréquemment hanter les poèmes, tout comme Dieu, lourd comme un cadavre, insensible et sourd à la détresse humaine. Le jeune Attila reproche à Dieu ce qu’il reproche au père : l’avoir créé pour l’abandonner. Ses premiers poèmes, écrits à l’âge de 17 ans, paraissent dans la revue Nyugat (étendard du modernisme hongrois), où il fait figure d’enfant prodige. Le jeune homme est brillant, intelligent et doué, mais torturé par ses démons. En 1922, paraît en souscription, Le Mendiant de la beauté, son premier livre de poèmes. József subit alors les influences de Baudelaire et d’Endre Ady. La lecture de Rimbaud (frère de révolte), puis celle de Walt Whitman, l’influencent également, comme cela se ressent à la lecture de Ce n’est pas moi qui crie, son deuxième recueil, qui paraît en 1924. La critique est épatée par ce poète qui n’a pas encore vingt ans et dont le lyrisme aérien, les vers tour à tour tendres et rageurs, sont sans mesure avec ce qui se publie en Hongrie. En 1923, année où il obtient, en candidat libre, son baccalauréat, absorbant en trois mois le programme de deux ans d’études, Attila est jugé pour blasphème, à cause de la publication de son poème « Le Christ révolté ». Condamné à huit mois de prison et à 200.000 couronnes d’amende, la Cour Suprême le relaxe, mais un nouveau scandale se profile. En marge de ses études, il publie des poèmes dans le journal de la gauche de Szeged, dont « Cœur pur ». Son poème terrifie les bourgeois et les professeurs de l’Université, qui le renvoient. Tout en pratiquant le vers libre (il reviendra au vers rythmé et généralement rimé), il s’oriente vers l’écriture de poèmes d’inspiration populaire, dans l’héritage de Petőfi et d’Arany, deux grands classiques hongrois du XIXe siècle. C’est József Erdélyi, son aîné de quelques années, qui, alliant inspiration populaire et révolte libertaire, influencera Attila József vers la tendance populiste. À travers ce courant, Attila József trouvera sa voie et sa voix, tout en dépassant largement son « maître ». Après avoir vécu misérablement à Vienne et à Paris (où il découvre le surréalisme, le marxisme et François Villon), József est de retour à Budapest, en 1928. Il est embauché comme correspondant commercial trilingue, grâce aux parents d’une amie (qui deviendra, bien plus tard sa biographe) : Marta Vago. Le poète en est très amoureux, mais Marta est originaire d’une famille de bourgeoisie aisée, réceptive certes, aux idées socialistes, mais bien moins à l’idée de voir Marta épouser un poète instable. Comme toujours, le bonheur ne dure pas. Marta est envoyée à Londres, pour y poursuivre ses études. Je m’épris d’une fille fortunée – Mais par sa classe elle me fut ravie. Attila sombre dans la dépression nerveuse. Je n’ai ni père ni mère, paraît en février 1929. On y décèle les influences majeures et conjuguées du surréalisme, du réalisme et de l’inspiration populaire. La réputation d’Attila ne cesse de grandir, mais le recueil passe inaperçu, ce qui provoque, chez le poète, un profond ressentiment envers la critique, qu’il accuse de conformisme. C’est un nouvel amour qui le console de ses échecs littéraires. Judit Szántó, jeune militante communiste, sera sa compagne pendant cinq ans. Le poète milite clandestinement, donne des conférences devant des auditoires d’ouvriers, rédige des tracts, écrit des poèmes militants. Attila est acquis au combat des opprimés certes, mais sa poésie ne saurait se soumettre aveuglément aux préceptes du Parti communiste clandestin, qui, en 1933, lui reproche son attachement au folklore hongrois, comme son intimisme poétique. Dénoncé comme poète prolétarien par la droite, et accusé d’être un poète décadent, petit-bourgeois et rétrograde, par les communistes hongrois, Attila se retrouve pris entre deux feux. Il est exclu du Parti. Attila József continue malgré tout, à pratiquer une poésie d’inspiration humaniste et sociale. Il est alors au sommet de son art. Tout aussi remarquable est sa poésie amoureuse. Pour József, l’amour comme l’érotisme charnel, est une force qui libère. Dans Cela fait mal, son dernier recueil (1936), un testament, le poète crie sa souffrance et son désespoir tout en tentant de concilier la dimension sociale et l’apport de la psychanalyse. Le poète ne parvient pas à vaincre le mal de vivre qui l’oppresse, l’écrase et que l’on a hâtivement et très longtemps baptisé schizophrénie. En février 1937, Attila rejoint ses sœurs, dans leur maison de Balatonszárszó (au bord du lac Balaton). Le 3 décembre 1937, au soir, Attila József se donne la mort : il s’allonge sur les rails et attend le passage du train. Dés lors, son prestige ne va pas cesser de grandir. Poète majeur du XXe siècle, phare maudit, de son vivant, József ne connaîtra la renommée, qu’à titre posthume. Le dossier central des HSE 27 (2009), pour le moins exhaustif, a été consacré (par Christophe Dauphin) à « Attila József et la poésie magyare ». À lire : Aimez-moi : L'œuvre poétique (Phébus, 2005), Ni père ni mère (Sillage, 2010).
Christophe DAUPHIN
Revue Les Hommes sans épaules
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Jean-Pierre Lemaire écrit des choses intéressantes.
Jean-Pierre Lemaire, Le pays derrière les larmes. Poèmes choisis, p. 105-106.
«Passage»
Pilate rentre au fond de ses appartements
Un voleur épinglé comme un papillon
veut s'évader, reprendre terre
et les badauds sont venus là en autobus
sur la colline en plein midi, pour voir
comme on accroche des images
aux murs inexpressifs d'une maison nue
Alors lui qui n'avait cessé
de franchir le seuil de toutes les maisons
avec un grand cri passe
de l'autre côté
/
Maintenant le Christ est ouvert
Au milieu, on voit une route
une grande foule en détail
même le tremblement des lèvres de sa mère
quand les faux témoins parlaient à sa place
Depuis la Passion ses yeux sont fermés
et nous montons vers eux de l'intérieur
Jean-Pierre Lemaire, Le pays derrière les larmes. Poèmes choisis, p. 105-106.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
Oubli
Ferme les yeux et perds toi dans l'obscurité
sous le feuillage rouge de tes paupières.
Enfonce toi dans ces spirales
du son qui bourdonnne et tombe,
et rêve là bas, lointaine,
jusqu'au site du tympan,
comme une cataracte assourdie.
Plonge ton être dans les ténèbres,
noie toi dans ta peau,
et plus profondément, dans tes entrailles;
que l'os, livide éclair,
t'éblouisse et t'aveugle,
et entre des cimes et des golfes sombres
qu'ouvre son panache bleu le feu follet;
Dans les ténèbres liquides du sommeil
trempe ta nudité;
abandonne ta forme, écume
qui ne sait pas qui elle a laissé sur le rivage.
Perd toi en toi, infinie,
dans ton être infini,
mer se perdant dans une autre mer :
oublie toi et oublie moi.
Octavio Paz
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Bashô a écrit:
La cloche se tait –
le parfum des fleurs en écho
ah ! quelle soirée
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
Bashô a écrit:
D’après moi
l’au-delà ressemble à ça
soir d’automne
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Tristram- Messages : 15610
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Localisation : Guyane
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