LC - Jack London
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Re: LC - Jack London
Plein de pensées, shanidar.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8407
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : Roanne
Re: LC - Jack London
Nos pensées sont souvent vers toi, Shanidar.
Nadine- Messages : 4832
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Age : 48
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: LC - Jack London
merci Nadine
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21082
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC - Jack London
Si j' avais lu Martin Eden à 18 ans, j' aurais sans doute apprécié ce livre.
Je me serais identifié à Martin. A sa révolte contre le conformisme, l' ordre établi, le pouvoir
des riches...
Et j' aurais été ému par ses souffrances, ses luttes, son amour pour Ruth. Et par sa mort évidemment.
Comme lui, j' aspirais à la beauté, à la connaissance, au dépassement de soi.
Comme lui, le conformisme et les injustices m' étouffaient
Et comme lui, je dévorais les livres.
Mais là, j' ai déjà eu un mal fou dés le début à entrer dans ce style qui se veut lyrique et
bouillonnant.
Mais qui n' est que profus et brouillon à force de descriptions, d' explications, de justifications,
celles de Martin Eden.
On peut admettre qu' elles expriment les difficultés d' un autodidacte malmené très tot par la vie.
Confronté à des spectacles rebutants ou répugnants, à des taches exténuantes.
Martin est jeune et courageux, mais lorsqu' il rencontre Ruth, une fille de la grande
bourgeoisie, c' est un monde totalement différent qu' il découvre.
Et il pense alors que le luxe ostentatoire et raffiné qu' il voit est la représentation concrète d' une culture qui lui fait défaut.
Il tombe amoureux de Ruth et dès lors il se met en tete de la conquérir et pour cela de concentrer
tous ses efforts pour acquérir ce que les membres de cette sociétés semblent posséder.
Tel est le début de ses malentendus et de son aveuglement.
Des efforts inouis qu' il consent à faire, volontairement. Se privant de tout pourvu qu' il atteigne
son but.
Mais au lieu de tenter un travail bien rémunéré ou meme un poste avantageux auprès
du père de Ruth, il décide de se consacrer à l' étude et à l' écriture.
Dès lors, le voilà condamné.
Ainsi en a décidé Jack London !
Car il s' agit bien d' un roman à thèse.
London a écrit lui-meme qu' il s' agissait pour lui de décrire le comportement individuel d' un personnage qui échoue dans son évolution.
A cause de son individualisme, de son manque de générosité et d' ouverture sur le monde des gens de rien, aliénés et dépossédés par ceux qui vivent à leurs dépens.
Pauvre Martin, pauvre misère, condamné pour avoir trop aimé une fille idéalisé à l' excès.
A mourir quasiment de faim, de frustrations et de solitude.
Et qui, finalement, après des années de galère connait subitement le succès. Ses livres sont publiés.
C' est tout d' un coup la gloire, l' argent. Les riches qui lui font risette.
Ruth elle-meme et sa famille...
Alors dans un accès de lucidité il se rend compte qu' il s' est trompé sur tout.
Et il en tire les conséquences...
Bien vu. Bien vu ?
Pas certain.
Pour London, il s' agissait de montrer que le monde égoiste et injuste dans lequel il vivait était
condamné.
Que la voie désormais passait par la lutte de classes et une révolution comme le préconisaient
les socialistes de l' époque.
Une opinion, une espérance que partageaient une partie des intellectuels.
Et qui, bientot, serait partagée par une grande partie du prolétariat mondial.
Il serait difficile de les condamner. Comment auraient pu savoir ce que serait le socialisme Réel ?
Il n' empeche que le lecteur d' aujourd' hui ne peut s' empecher de voir que London a écrit un roman à thèse.
Qui souffre de sa démonstration, une démonstration presque caricaturale.
Aucun des personnages n' a d' épaisseur. Ils ne sont là que pour les besoins de la cause.
Je pense à Brissenden, ce "Héros positif". Ou pire encore, ces intellos qui discutent à perte
de temps de tout et de rien.
Et qui semblent tellement admirables à Martin et qui pourtant ressemblent déjà tellement à des gens qu' on a connus et qui refaisaient le monde dans un café enfumé.
Et qui continuent encore via Internet.
Quant à Martin, il fait partie de la thèse, il en est un élement. Sans plus.
J' ai pourtant de la sympathie pour lui et pour eux et pour tous ceux qui ont été déçus et continuent à
chercher une issue.
Je me serais identifié à Martin. A sa révolte contre le conformisme, l' ordre établi, le pouvoir
des riches...
Et j' aurais été ému par ses souffrances, ses luttes, son amour pour Ruth. Et par sa mort évidemment.
Comme lui, j' aspirais à la beauté, à la connaissance, au dépassement de soi.
Comme lui, le conformisme et les injustices m' étouffaient
Et comme lui, je dévorais les livres.
Mais là, j' ai déjà eu un mal fou dés le début à entrer dans ce style qui se veut lyrique et
bouillonnant.
Mais qui n' est que profus et brouillon à force de descriptions, d' explications, de justifications,
celles de Martin Eden.
On peut admettre qu' elles expriment les difficultés d' un autodidacte malmené très tot par la vie.
Confronté à des spectacles rebutants ou répugnants, à des taches exténuantes.
Martin est jeune et courageux, mais lorsqu' il rencontre Ruth, une fille de la grande
bourgeoisie, c' est un monde totalement différent qu' il découvre.
Et il pense alors que le luxe ostentatoire et raffiné qu' il voit est la représentation concrète d' une culture qui lui fait défaut.
Il tombe amoureux de Ruth et dès lors il se met en tete de la conquérir et pour cela de concentrer
tous ses efforts pour acquérir ce que les membres de cette sociétés semblent posséder.
Tel est le début de ses malentendus et de son aveuglement.
Des efforts inouis qu' il consent à faire, volontairement. Se privant de tout pourvu qu' il atteigne
son but.
Mais au lieu de tenter un travail bien rémunéré ou meme un poste avantageux auprès
du père de Ruth, il décide de se consacrer à l' étude et à l' écriture.
Dès lors, le voilà condamné.
Ainsi en a décidé Jack London !
Car il s' agit bien d' un roman à thèse.
London a écrit lui-meme qu' il s' agissait pour lui de décrire le comportement individuel d' un personnage qui échoue dans son évolution.
A cause de son individualisme, de son manque de générosité et d' ouverture sur le monde des gens de rien, aliénés et dépossédés par ceux qui vivent à leurs dépens.
Pauvre Martin, pauvre misère, condamné pour avoir trop aimé une fille idéalisé à l' excès.
A mourir quasiment de faim, de frustrations et de solitude.
Et qui, finalement, après des années de galère connait subitement le succès. Ses livres sont publiés.
C' est tout d' un coup la gloire, l' argent. Les riches qui lui font risette.
Ruth elle-meme et sa famille...
Alors dans un accès de lucidité il se rend compte qu' il s' est trompé sur tout.
Et il en tire les conséquences...
Bien vu. Bien vu ?
Pas certain.
Pour London, il s' agissait de montrer que le monde égoiste et injuste dans lequel il vivait était
condamné.
Que la voie désormais passait par la lutte de classes et une révolution comme le préconisaient
les socialistes de l' époque.
Une opinion, une espérance que partageaient une partie des intellectuels.
Et qui, bientot, serait partagée par une grande partie du prolétariat mondial.
Il serait difficile de les condamner. Comment auraient pu savoir ce que serait le socialisme Réel ?
Il n' empeche que le lecteur d' aujourd' hui ne peut s' empecher de voir que London a écrit un roman à thèse.
Qui souffre de sa démonstration, une démonstration presque caricaturale.
Aucun des personnages n' a d' épaisseur. Ils ne sont là que pour les besoins de la cause.
Je pense à Brissenden, ce "Héros positif". Ou pire encore, ces intellos qui discutent à perte
de temps de tout et de rien.
Et qui semblent tellement admirables à Martin et qui pourtant ressemblent déjà tellement à des gens qu' on a connus et qui refaisaient le monde dans un café enfumé.
Et qui continuent encore via Internet.
Quant à Martin, il fait partie de la thèse, il en est un élement. Sans plus.
J' ai pourtant de la sympathie pour lui et pour eux et pour tous ceux qui ont été déçus et continuent à
chercher une issue.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: LC - Jack London
tu dis que Martin n'est pas généreux ? je ne suis pas de ton avis, malgré son individualisme il est généreux avec ceux qui le méritent.
Je crois que tu as lu le livre sans te placer à l'époque et dans le pays. N'oublie pas sa jeunesse aussi si tu as oublié la tienne
mais merci pour ton commentaire Bix, merci d'avoir participé
Je crois que tu as lu le livre sans te placer à l'époque et dans le pays. N'oublie pas sa jeunesse aussi si tu as oublié la tienne
mais merci pour ton commentaire Bix, merci d'avoir participé
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Bédoulène- Messages : 21082
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC - Jack London
Comme prévu, ça me donne envie de le lire, bix, pour me faire mon opinion.
(et dommage que ce ne soit pas sur le vrai fil London, où ce sera plus visible dans l'avenir)
(et dommage que ce ne soit pas sur le vrai fil London, où ce sera plus visible dans l'avenir)
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8407
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: LC - Jack London
Ce n' est pas moi qui dit que Martin n' est pas généreux, mais l' auteur meme.Bédoulène a écrit:tu dis que Martin n'est pas généreux ? je ne suis pas de ton avis, malgré son individualisme il est généreux avec ceux qui le méritent.
Je crois que tu as lu le livre sans te placer à l'époque et dans le pays. N'oublie pas sa jeunesse aussi si tu as oublié la tienne
mais merci pour ton commentaire Bix, merci d'avoir participé
Moi je le trouve plutot touchant et généreux en effet.
Répondant à un ecclésiastique qui avait déclaré que Martin avait échoué en raison de son manque
de foi en Dieu et de ses convictions socialistes, London écrit.
Citation :
"J' ai dépeint Martin comme un individualiste par tempérament et plus tard par
conviction intellectuelle...
Etant un individualiste, ignorant des besoin des autres, des besoins de la collectivité humaine, il a vécu seulement pour lui, combattu seulement
pour lui, et, ne vous en déplaise, il est mort seulement pour lui...
Il est mort à cause de son manque de foi en l' homme."
Et Francis Lacassin, le préfacier ajoute :
"Mais lorsqu' en 1916, il perdit cette foi, Jack London fut logique avec ses propos.
Il se laissa glisser à jamais dans le sommeil comme neuf ans plut tot, Martin s' était
laissé glisser dans la mer du Sud."
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: LC - Jack London
@Shanidar : Pensées pour toi et à bientôt !
Exini- Messages : 261
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 50
Localisation : Toulouse
Re: LC - Jack London
ah mais je n'ai pas ces références Bix !
merci pour ces citations
merci pour ces citations
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Bédoulène- Messages : 21082
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: LC - Jack London
J' ajoute que je suis déçu d' etre déçu et que je n' aime pas décevoir ceux qui ont apprécié le livre.
Et enfin, j' aime aussi London, l' homme et l' écrivain.
Dans le genre confession directe, je conseille Le Cabaret de la dernière chance [John Barleycorn],
où l' auteur parle de son combat contre l' alcool.
Et enfin, j' aime aussi London, l' homme et l' écrivain.
Dans le genre confession directe, je conseille Le Cabaret de la dernière chance [John Barleycorn],
où l' auteur parle de son combat contre l' alcool.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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