Herman Melville
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Re: Herman Melville
Quel commentaire ! Tu attises la curiosité et arriverais même à nous tenter.
Invité- Invité
Re: Herman Melville
Pour le jeunesse j'ai un doute, quoique, après tout si on met de côté l'ennui possible et le poids des références, éventuellement. Pas trop jeune quand même la jeunesse ?
Le vieil homme et la mer c'est plus accessible, et c'est bien, et la symbolique n'étouffe pas la trame narrative.
Le vieil homme et la mer c'est plus accessible, et c'est bien, et la symbolique n'étouffe pas la trame narrative.
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Re: Herman Melville
Un regret pour le Quarto, reprendre les illustrations de Rockwell Kent ça ne manque pas de charme... mais c'est une sélection (et on pourrait chipoter sur certains emplacements).
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Re: Herman Melville
J'ai la même traduction que toi, et si je te pose la question, entre autres, c'est que je me souviens que ma mère avait été effarouchée par le "Appelons-moi Ismael" d'Armel Guerne. Ma sensibilité va aussi vers Giono, mais j'ai particulièrement apprécié que l'article rende finalement justice aux deux traductions. Mieux qu'un jugement de valeur qui n'aurait peut-être pas grand intérêt, c'est un bel appel à la lecture comparée, une introduction au plaisir de découvrir des solutions différentes apportées au même problème.animal a écrit:D'Armel Guerne sans aucun doute. C'est d'ailleurs le parallèle avec Shakespeare qui m'a fait rechercher quelque chose et surtout des extraits/exemples. C'est que je n'ai lu que La Tempête de Shakespeare et non sans frustration ayant trouvé que la langue, trop chargée, ne véhiculait la fluidité et la mobilité de l'originale (ce que j'en connais par les films de/avec Orson Welles ou des extraits). Ca ferait trop pour moi en VO directement (déjà Rabelais en "VF" youpi les contresens...) mais j'aimerais bien y retourner en version bilingue à Shakespeare.Quasimodo a écrit:Que penses-tu de cette traduction, au regard de l'article que tu as posté il y a quelques jours ? Plus proche de Giono ou d'Armel Guerne, à vue de nez ?
Bref devant l'étalage, je me suis posé la question de la tonalité d'ensemble : littéraire enluminé ou plus rustique ? Je me sens plus à l'aise avec les exemples de la traduction de Giono peut-être ou tout simplement ma sensibilité va plus dans ce sens. Cependant c'est pour ça que j'ai bien aimé cet article, la tendance personnelle du lecteur est une chose, la traduction en est une autre. La certitude est que le travail est plus que conséquent ! Je crois en tout cas qu'il donne un accès sincère à ce gros morceau de littérature pas très claire.
(Dans quelle traduction tu as lu Shakespeare ? Ça m'intéresserait de regarder différentes traductions et le texte original, d'Hamlet par exemple, puisque j'ai bien en tête le texte français.)
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Herman Melville
J'ai lu Moby Dick dans la traduction de Giono (à propos, lire son Pour saluer Melville). De toute façon, chaque traduction est une interprétation, et a (généralement) ses mérites.
Parmi les nombreux traducteurs de Shakespeare en français, il y a Hugo, Bonnefoy (Arturo et Bix en parlent sur le fil de l'auteur). En ce qui me concerne, à lire au moins en bilingue. Mon astuce : j'ai acheté un paperback, l'intégrale en langue originale pour un shilling deux pence, et je lis une traduction en regard.
Ça fait plusieurs fois que j'hésite à ouvrir un fil "traduction" (ou alors on l'a fait ?) ; le projet est énorme mais bien intéressant.
Parmi les nombreux traducteurs de Shakespeare en français, il y a Hugo, Bonnefoy (Arturo et Bix en parlent sur le fil de l'auteur). En ce qui me concerne, à lire au moins en bilingue. Mon astuce : j'ai acheté un paperback, l'intégrale en langue originale pour un shilling deux pence, et je lis une traduction en regard.
Ça fait plusieurs fois que j'hésite à ouvrir un fil "traduction" (ou alors on l'a fait ?) ; le projet est énorme mais bien intéressant.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15621
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Herman Melville
(Profitant de l'agitation sur le fil pour rapatrier un peu) - à propos de Moby Dick & la Bible:
Achab fait référence sans ambigüité au Roi Achab de la Bible (Livre des Rois), roi impie et mauvais, celui qui parvient à dévoyer le Peuple Elu, celui qui adorera Baal et non YHVH.
Pour rester dans le registre biblique, à noter le prêche du Pasteur en chaire, au début, sur Jonas (Livre de Jonas)
Il faut le rapprocher de l'Évangile selon St-Matthieu:
Enfin quelques tableaux d'Ambroise Louis Garneray, peintre auquel Melville fait allusion dans Moby Dick:
(harponné puis découpé d'un message sur Parfum du 14 avril 2014)
Achab fait référence sans ambigüité au Roi Achab de la Bible (Livre des Rois), roi impie et mauvais, celui qui parvient à dévoyer le Peuple Elu, celui qui adorera Baal et non YHVH.
De là à penser (c'est une dimension possible) que Moby Dick est Dieu, ou, à tout le moins, l'Esprit, sous apparence de cachalot (ce qui est moins familier comme représentation du plus ardu à expliquer tiers de la Trinité que la traditionnelle colombe ou la non moins traditionnelle langue de feu de nos vitraux) eh bien...pourquoi pas ?1 Rois 16, 29-34 a écrit:
29 Achab, le fils d'Omri, devint roi d'Israël la trente-huitième année du règne d'Asa sur Juda. Il régna 22 ans sur Israël à Samarie.
30 Achab, le fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, plus que tous ses prédécesseurs.
31 Comme si cela ne lui suffisait pas de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, la fille d'Ethbaal, le roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui.
32 Il érigea un autel à Baal dans le temple de Baal qu'il construisit à Samarie,
33 et il fabriqua un poteau sacré. Achab fit plus encore que tous les rois d'Israël qui l'avaient précédé pour irriter l'Éternel, le Dieu d'Israël.
34 A son époque, un certain Hiel de Béthel reconstruisit Jéricho. Il en jeta les fondations au prix d'Abiram, son aîné, et il en posa les portes au prix de Segub, son plus jeune fils, conformément à la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire de Josué, le fils de Nun.
Pour rester dans le registre biblique, à noter le prêche du Pasteur en chaire, au début, sur Jonas (Livre de Jonas)
Il faut le rapprocher de l'Évangile selon St-Matthieu:
Matthieu XII, 38-41 a écrit:38 Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens lui dirent: Maître, nous voudrions te voir faire quelque miracle.
39 Mais Jésus, répondant, leur dit: Une génération mauvaise demande un miracle; mais il ne lui en sera accordé aucun autre que celui du prophète Jonas.
40 Car comme Jonas fut dans le ventre d'un grand poisson trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits.
41 Les Ninivites s'élèveront au jour du jugement contre cette nation, et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et il y a ici plus que Jonas.
Enfin quelques tableaux d'Ambroise Louis Garneray, peintre auquel Melville fait allusion dans Moby Dick:
(harponné puis découpé d'un message sur Parfum du 14 avril 2014)
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Herman Melville
Précieux dépeçage.
Ne pas oublier non plus que la baleine est un poisson, symbole christique (ichthys est un signe de reconnaissance acronymique des premiers chrétiens). J'ai toujours fort prisé cet extrait :
Ne pas oublier non plus que la baleine est un poisson, symbole christique (ichthys est un signe de reconnaissance acronymique des premiers chrétiens). J'ai toujours fort prisé cet extrait :
« – Révoltant ! dégoûtant ! scandaleux ! Là, là, sous mes yeux un poisson qui tette ! »
Paul Claudel, « Le soulier de satin », Troisième journée, scène II
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Tristram- Messages : 15621
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Herman Melville
Oui, mais c'est pas un poisson, la baleine, bien que Prevert ait écrit un poème sur la peche à la baleine, mais c'était de l'humour.Tristram a écrit:Précieux dépeçage.
Ne pas oublier non plus que la baleine est un poisson, symbole christique (ichthys est un signe de reconnaissance acronymique des premiers chrétiens). J'ai toujours fort prisé cet extrait :« – Révoltant ! dégoûtant ! scandaleux ! Là, là, sous mes yeux un poisson qui tette ! »
Paul Claudel, « Le soulier de satin », Troisième journée, scène II
C'est un mammifère marin.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Herman Melville
Mais les premiers chrétiens le savaient-ils ?
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Herman Melville
animal a écrit:prochain confinement ?
Une fois ça suffit !
Mais je lirai Melville avec plaisir, démasqué !
Invité- Invité
Re: Herman Melville
Je maintiens que la baleine est un poisson qui tette !
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Tristram- Messages : 15621
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Herman Melville
J'ai lu Moby Dick, mais il y a très longtemps et j'étais plus vaillant alors.
Mais je serais bien incapable d'en parler après un aussi long temps.
Sinon le souvenir d'un livre complexe, difficile à lire et à commenter.
Une aventure au long cours. Un pole d'attraction et de questionnement.
Mais je serais bien incapable d'en parler après un aussi long temps.
Sinon le souvenir d'un livre complexe, difficile à lire et à commenter.
Une aventure au long cours. Un pole d'attraction et de questionnement.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Herman Melville
Merci pour les compléments !
Je ne sais plus et le livre a, a priori, été encartonné très récemment. Je vais voir si je retrouve pas ça ailleurs quand même...Quasimodo a écrit:(Dans quelle traduction tu as lu Shakespeare ? Ça m'intéresserait de regarder différentes traductions et le texte original, d'Hamlet par exemple, puisque j'ai bien en tête le texte français.)
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Keep on keeping on...
Re: Herman Melville
Et la réponse est : traduction de Pierre Leyris.
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Re: Herman Melville
ah bon, il est considéré "jeunesse " ?
J'aime bien ton récit de lecture Animal. ça a l'air d'être un drôle de truc.
J'aime bien ton récit de lecture Animal. ça a l'air d'être un drôle de truc.
Nadine- Messages : 4861
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Herman Melville
A propos de Bartleby,
Ce que dit Hanta est intéressant, j'aime bien cette direction de lecture.
Dernierement je parlais de ce livre avec une amie, qui me rappelait grosso modo ce que sa posture représenterait (cf la citation de wikipedia) et j'ai réagis différemment, j'ai trouvé que pas dutout, j'explique :
j'ai un ami qui a des difficultés envers le monde des objets, il est sous traitement psychiatrique. Parfois il l'arrête, et il y a un an il a failli mourir de faim, sans une amie alertée par l'absence de coup de fil de sa part il aurait fini par mourir. Il se tenait sur son lit, environné d'hostiles injonctions. En temps plus sereins, il a l'habitude d'énoncer ses avis par la formule "je n'y tiens pas". Il n 'argumente jamais ses réticences mais c'est ainsi qu'il pose un veto fort à certains ecarts proposés à sa routine. Du coup, reparlant de Bartleby avec cette amie s'est imposé à moi plutôt la folie, la prison injuste que la folie assène à la personne qui la subit de plein fouet. Je lui ai dis que ce n'etait pas une liberté , que c'était la prison qu'il décrivait. Bon je n'ai pas filé davantage le brin de coton. Mais cela me fais sentir tout autrement Bartleby. Je n'arrive plus dutout à y voir une philosophie, je suis empreinte de premier degré.
(Wikipedia)Ce personnage de Melville a inspiré de nombreux théoriciens de ce qu'on a appelé les théories de l'« antipouvoir »3. Ainsi Bartleby et sa fameuse phrase « Je préférerais ne pas » (qui conduit son employeur à ne plus rien lui demander) constituent-ils l'illustration de la stratégie de la fuite qui, selon certains théoriciens actuels (Toni Negri, notamment), doit remplacer la lutte directe. Ces penseurs s'approprient souvent la célèbre phrase de Gilles Deleuze : « Fuir, mais en fuyant, chercher une arme »4. Il s'agit de combattre l'appareil d'État à distance plutôt que de l'affronter directement. La fuite s'impose non plus comme simple défection mais comme une nouvelle stratégie de lutte
Ce que dit Hanta est intéressant, j'aime bien cette direction de lecture.
Dernierement je parlais de ce livre avec une amie, qui me rappelait grosso modo ce que sa posture représenterait (cf la citation de wikipedia) et j'ai réagis différemment, j'ai trouvé que pas dutout, j'explique :
j'ai un ami qui a des difficultés envers le monde des objets, il est sous traitement psychiatrique. Parfois il l'arrête, et il y a un an il a failli mourir de faim, sans une amie alertée par l'absence de coup de fil de sa part il aurait fini par mourir. Il se tenait sur son lit, environné d'hostiles injonctions. En temps plus sereins, il a l'habitude d'énoncer ses avis par la formule "je n'y tiens pas". Il n 'argumente jamais ses réticences mais c'est ainsi qu'il pose un veto fort à certains ecarts proposés à sa routine. Du coup, reparlant de Bartleby avec cette amie s'est imposé à moi plutôt la folie, la prison injuste que la folie assène à la personne qui la subit de plein fouet. Je lui ai dis que ce n'etait pas une liberté , que c'était la prison qu'il décrivait. Bon je n'ai pas filé davantage le brin de coton. Mais cela me fais sentir tout autrement Bartleby. Je n'arrive plus dutout à y voir une philosophie, je suis empreinte de premier degré.
Nadine- Messages : 4861
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Herman Melville
On peut y voir une évocation de la résistance passive à la Gandhi, plutôt un symbole repris pour illustrer une attitude politique, ET une forme de claustration mentale...
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Tristram- Messages : 15621
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
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