Herman Joachim Bang
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Herman Joachim Bang
Herman Joachim Bang
1857 – 1912
1857 – 1912
wikipedia a écrit:est un écrivain et journaliste danois, né le 20 avril 1857 dans l’île de Als, Jutland, mort le 29 janvier 1912 (à 54 ans) à Ogden, Utah. Fils de pasteur, Herman Bang fut très tôt orphelin de sa mère. Toute sa vie, il en ressentit une certaine frustration qui transparaîtra dans son œuvre et notamment dans son premier roman Haabløse slægter (Familles sans espoir) écrit en 1880. Il fut également journaliste littéraire dont les articles paraîtront dans divers recueils, les premiers ont été édités alors qu'il avait à peine 20 ans.
La deuxième moitié des années 1880 le vit séjourner à l'étranger (Berlin, Vienne, Prague) d'où il écrivit de nombreux articles pour la presse danoise. Ces années furent les plus prolifiques.
Influencé dans ses premiers romans par le naturalisme français, il évoluera ensuite vers l'impressionnisme. Ses œuvres décrivent des existences manquées ou malheureuses. Homosexuel, refoulé par les codes moraux de l'époque, ses sentiments transparaissent dans les relations hétérosexuelles de ses personnages. Il est considéré comme l'un des maîtres de la littérature danoise en ce qui concerne les portraits psychologiques féminins. Après avoir refusé le Prix Nobel en 1911, il mourut solitaire et en exil au cours d'une tournée de conférences aux Etats-Unis, le 29 janvier 1912.
Il fut plusieurs fois adapté au cinéma.
OEUVRES :
Recueils d'articles
Realisme og Realister (Réalisme et réalistes), 1879
Kritiske Studier (Études critiques), 1880
Herhjemme og derude (Chez nous et à l'étranger), 1881
Ti Aar - Erindringer og Hændelser 1891
Romans et nouvelles
Paria’er, 1878
Hverdagskampe og Du og jeg. 1879.
Haabløse Slægter (Familles sans espoir), 1880
Fædra. 1883
Excentriske Noveller (Nouvelles excentriques), 1885
Stille Existenser. 1886
Ved Vejen (Au bord de la route), 1886
Stuk (Stuc), 1887
Tine, 1889. Porté à l'écran par Knud Leif Thomsen en 1964
Under Aaget (Sous le joug), 1890
En dejlig Dag. 1890.
De fire Djaevle. 1890
Ti Aar (Dix ans), 1891
Ida Brandt, 1896
Ludvigsbakke. Roman. 1896
Det hvide Hus. 1898
Udvalgte Fortællinger, 1899.
Det graa Hus, 1901
Sommerglæder (Plaisirs d'été), 1901
Mikaël, 1904
De uden Fædreland (Les Sans-Patrie), 1906.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
Maison blanche
Originale : Det hvide hus (Danois, 1898)
Description de produit a écrit:Avec Maison blanche (1898) et Maison grise (1901), souvent parus ensemble, Herman Bang se tourne vers la pureté de l'enfance, et se livre à une sorte de "Recherche du temps perdu" intimiste et sensible, rythmée par le miracle des saisons, dominée par la figure d'une mère lumineuse bien-aimée et de personnages attachées déjà croisés dans Tine, roman admirable où il saisit la vie dans ses aspects les plus fugitifs et les plus significatifs.
Je m’arrête dans un premier temps à ce premier volet, même si certains soulignent à quel point il est en dialogue avec le deuxième. Donc souvenirs de l’auteur, fils de pasteur, à sa maison d’enfance, d’une certaine aisance (avec pas mal de domestiques), mais surtout à sa mère ! C’est elle qui domine entièrement ces pages. Pour l’enfant, un enfant, cette mère enjouée, rieuse, généreuse, entreprenante à son temps, légère, prête à organiser des fêts (surtout Noël), voir libre, a du fasciner : on voit littéralement la troupe d’enfant (combien?) sautant autour d’elle. Attendant qu’elle raconte ou lit des histoires ou invente des jeux... Néanmoins elle n’a pas seulement une tendance à être parfois bavarde, superstitieuse, attachée avec fatigue à son lit, voir facilement angoissée, elle est aussi souvent triste, menacée par une peur quasi existentielle : c’est l’amour et la mort, omniprésents. Pressent-elle une fin proche, comme l’auteur l’avait vécue avec sa propre mère ? De ce coté-là on trouve des versets d’une profonde tristesse. Ainsi cette femme réunit des tendances seulement apparemment contradictoire : la coexistence d’une joie, toujours éphémère (elle dira qu’elle ne peut pas être heureuse plus qu’une heure à la suite) et une nostalgie d’un amour, jamais atteint, d’une mort, fin mot de tout… Et cela dans un pressentiment d’un vide, d’un ras-le-bol.
Donc, il faudrait prendre la description du résumé d’une figure « lumineuse » avec des gants. Derrière tout cela il y a le mal de vivre. Mais quel art de ce Herman Bang de dresser un portrait, et un hommage, de cette mère plus complexe que cela paraît !
J'ai bien aimé...
Mots-clés : #autobiographie #relationenfantparent
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
Merci pour ton commentaire, tom léo. J'ai envie de lire Herman Bang depuis que j'ai lu les pages que Klaus Mann lui consacre dans Le Tournant.
C'est le premier livre que tu lis de cet auteur ?
C'est le premier livre que tu lis de cet auteur ?
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Herman Joachim Bang
Quasimodo a écrit:Merci pour ton commentaire, tom léo. J'ai envie de lire Herman Bang depuis que j'ai lu les pages que Klaus Mann lui consacre dans Le Tournant.
C'est le premier livre que tu lis de cet auteur ?
De rien.
Oui, il semble qu'il fût apprécié par des "grands" auteurs, et même comparé avec eux. Pour le Danemark il compte parmi les plus "grands" de la fin XIXème, début XXème siècle.
J'ai "La maison grise" (en allemand) encore sous ma main, ainsi qu'en français... (je ne trouve pas?) "Mickaël"? Au moins je garde son nom en mémoire...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
J'ai aussi Mickaël, je commencerai sans doute par là (mais je retiens ces deux livres dont tu parles).
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Herman Joachim Bang
Dabns la préface de La Maison blanche, Maury, grand connaisseur des littératures scandinaves, parle des influences de jeunesse de Bang, notamment Darwin, mais aussi Shopenhauer dont la pensée l' influencera toute sa vie. De la lecture des écrivains français, Balzac, Flaubert, Dumas, Zola, les Goncourt, Tourgueniev, Dickens...Jonas Lie.
"Il s' éloigne des systèmes et des vues théoriques et de la littérature à "problèmes", comme Ibsen et Bjornson. Il ne recherche que des images aussi fidèles que possible de la vie sans surcharge idéologique. Le public lui sait gré de cette simplicité et de cette sincérité, ce retour à une littérature rafraichissante, où en effet, triomphe une subtile atmosphère d' émotion et de vérité..."
"Le romancier des vies simples est aussi l' esthète séduit par la dégénérescence et les phosphorécences morbides : la saine fantaisie d' Andersen, dont il est l' héritier le plus direct..., mais aussi Baudelaire et Poe."
Romancier, le roman est son refuge et son alibi... Sa devise : "ne pas raconter, montrer"... Le meilleur de Bang est là, dans ces récits qui sont à peine des narrations, mais de mobiles schémas de décors, des esquisses de dialogues, la vie saisie dans ses aspects les plus fugitifs et les plus significatifs, la vie extérieure et profonde, l' ame d' une scène, d' un paysage, d' une passion, essence capricieuse et changeante dont il épie avec une fougueuse patience l' incessante métamorphose... Par là, Bang rejioint nos impressionistes.."
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Herman Joachim Bang
animal a écrit:Quii a été mis en film par Dreyer ?
Je pense que oui. Plusieurs livres de lui ont été adapté pour le ciné, quelques uns très tôt.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
Mikaël est un très beau récit, poignant et douloureux, de la relation entre un peintre et son modèle. Il a été adapté par Dreyer, ainsi que Mauritz Stiller.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Herman Joachim Bang
J'avais voulu enchaîner avec le deuxième tome "La maison grise", mais le livre en allemand est si mal édité que je n'arrive pas à savoir - mais pas de tout - si cette confusion est dû à l'édition très peu soignée ou si l'auteur maîtrise pas son sujet. Je me suis arrêté, frustré.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
c'est bien dommage ; pas de traduction française ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Herman Joachim Bang
Bédoulène a écrit:c'est bien dommage ; pas de traduction française ?
Oui, je pense qu'il y a une traduction française, et aussi d'autres éditions en allemand. Mais j'avais celle-ci en allemand (deu Steidl-Verlag) sous la main. Pas convaincante alors.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
Mais si, meme si pas récentes. Je les ai lues. L'éditeur : Stock.Bédoulène a écrit:c'est bien dommage ; pas de traduction française ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Herman Joachim Bang
Un poème nostalgique et ému, bien dans la tonalité de l'auteur.
Ma mère
Dis-moi pourquoi je vois constamment
ton regard triste ?
Dis-moi pourquoi j’entends toujours
ta voix affligée ?
Mère - est-ce parce que
c’était la même misère
sous laquelle tu peinais,
contre laquelle je lutte ?
Etait-ce la même souffrance
qui t’apporta la mort,
la mort, la mort précoce,
celle de la fleur brisée ?
Je ne sais pas :
ta peine était muette.
Mais moi, je voudrais tant, maintenant
poser ma tête contre toi,
tes mains caresseraient mes cheveux
et je confesserais ma détresse.
Qui sait ? Cela consolerait peut-être,
que ce soit la même misère,
qui peut donner la même mort -
pour toi, ma mère, mon origine,
et moi, en qui
tu transmis la même détresse.
Dis-moi pourquoi je vois constamment
ton regard triste ?
Dis-moi pourquoi j’entends toujours
ta voix affligée ?
Mère - est-ce parce que
c’était la même misère
sous laquelle tu peinais,
contre laquelle je lutte ?
Etait-ce la même souffrance
qui t’apporta la mort,
la mort, la mort précoce,
celle de la fleur brisée ?
Je ne sais pas :
ta peine était muette.
Mais moi, je voudrais tant, maintenant
poser ma tête contre toi,
tes mains caresseraient mes cheveux
et je confesserais ma détresse.
Qui sait ? Cela consolerait peut-être,
que ce soit la même misère,
qui peut donner la même mort -
pour toi, ma mère, mon origine,
et moi, en qui
tu transmis la même détresse.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Herman Joachim Bang
Merci bix, pour la citation! Oui, c'est entièrement dans la tonalité de l'auteur. Dans "La maison blanche" sa mère et omniprésente, au centre. La mort, ou le pressentiment - voir le désir de celle-ci - semblent proche. Mais c'est beau à pleurer...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Herman Joachim Bang
Les Corbeaux
C’est une soirée chez la Tante Vik qui est mise en scène dans Les Corbeaux, qui ― appelons-la « prose dialoguée » ― n’est pas une pièce de théâtre. Les paroles fusent, les dialogues se mélangent… Nous sommes un peu dans la situation de quelqu’un qui écouterait à la porte de gens qu’il ne connaît pas (il y a, comme pour une pièce, la liste des personnages au début). Rien n’est expliqué ou contextualisé, mais sans qu’il y ait là de difficulté majeure. Les enjeux de cette discussion sont au commencement aussi simples que triviaux… Herman Bang est de ceux qui transmettent un drame par petits éclats, surnageant dans mille détails de la vie quotidienne. Ce qui fonctionnait bien dans Tine ― dans l’écho des canonnades les personnages n’avaient ni le temps de gloser ou de pleurer ― est plus délicat dans Les Corbeaux où cet « éclat » a bien du mal à paraître bien réel parmi les propos qui l’étouffent ou, pour le coup, le noient tout à fait. On se prend par contre à attacher plus d’importance aux nombreux sujets qui émaillent le texte qui dressent en mosaïque le portrait de la société copenhagoise.
C’est une soirée chez la Tante Vik qui est mise en scène dans Les Corbeaux, qui ― appelons-la « prose dialoguée » ― n’est pas une pièce de théâtre. Les paroles fusent, les dialogues se mélangent… Nous sommes un peu dans la situation de quelqu’un qui écouterait à la porte de gens qu’il ne connaît pas (il y a, comme pour une pièce, la liste des personnages au début). Rien n’est expliqué ou contextualisé, mais sans qu’il y ait là de difficulté majeure. Les enjeux de cette discussion sont au commencement aussi simples que triviaux… Herman Bang est de ceux qui transmettent un drame par petits éclats, surnageant dans mille détails de la vie quotidienne. Ce qui fonctionnait bien dans Tine ― dans l’écho des canonnades les personnages n’avaient ni le temps de gloser ou de pleurer ― est plus délicat dans Les Corbeaux où cet « éclat » a bien du mal à paraître bien réel parmi les propos qui l’étouffent ou, pour le coup, le noient tout à fait. On se prend par contre à attacher plus d’importance aux nombreux sujets qui émaillent le texte qui dressent en mosaïque le portrait de la société copenhagoise.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Herman Joachim Bang
merci Dreep ! tu as donc lu au moins deux livres de l'auteur
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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