Re: Citation du jour

par **bix_229** Sam 6 Jan - 15:47

Si ton visage ne donne pas de lumière tu ne deviendras jamais une étoile.

William Blake

par **Tristram** Sam 6 Jan - 15:58

Une autre citation, celle-là bien du jour !

« Résolutions 2018. Laisser le poil gris me recouvrir et s’affaisser ma sangle abdominale, après quelques années de résistance stupide, épouser avec toute la veulerie nécessaire la pente de la quinquagénie et rendre au centuple leur mortelle indifférence aux oiselles. »
Eric Chevillard, « L’Autofictif », 3521 (6 janvier 2018)

L'expression me plaît bien ; je n'avais pris aucune résolution pour la nouvelle année (encore une idée de fil : "En 2018, je lirai tout Saint-Simon", par exemple...), mais je reprendrais celle-là à mon compte _ si ce n'était déjà fait...

par **Aventin** Dim 7 Jan - 8:42

La vérité, ce n'est point ce qui se démontre.

Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes.

Aussi dangereuse que plaisante, celle là.

par **Bédoulène** Dim 7 Jan - 13:41

ah Terre des hommes j'avais aimé !

"l'eau n'est pas nécessaire à la vie, c'est la vie" !

une affirmation qui m'est restée en mémoire !

par **Tristram** Lun 8 Jan - 20:26

« Et je leur dis de ne pas les déchirer car une multitude de livres n’est jamais dangereuse, mais un livre seul est dangereux ; et je leur dis de ne pas les déchirer car la lecture de nombreux livres mène à la sagesse et la lecture d’un seul à l’ignorance armée de folie et de haine. »
Danilo Kiš, « Chiens et livres » in « Un tombeau pour Boris Davidovitch, Sept chapitres d’une même histoire »

par Invité Mar 9 Jan - 14:36

Cioran, dans Aveux et anathèmes a écrit:L'orgasme est un paroxysme ; le désespoir aussi. L'un dure un instant ; l'autre, une vie.

par **églantine** Mar 9 Jan - 19:46

Je ne suis pas fan de ces aphorismes du genre à Pessoa ou Cioran même si c'est vrai que ça fait du bien au moment où on les lit , dans cette noirceur qui nous rassure parce qu'on on se sent moins seuls , ça reste dans le plaisir narcissique dans l'immédiat . Je veux dire que ça ne dure pas pour moi dans le temps .

par **ArenSor** Mar 9 Jan - 20:12

églantine a écrit:Je ne suis pas fan de ces aphorismes du genre à Pessoa ou Cioran même si c'est vrai que ça fait du bien au moment où on les lit , dans cette noirceur qui nous rassure parce qu'on on se sent moins seuls , ça reste dans le plaisir narcissique dans l'immédiat . Je veux dire que ça ne dure pas pour moi dans le temps .

J'avoue pour ma part aimer cela. Pessoa, c'est souvent des réflexions que je trouve très poétiques, elle m'apportent des bouffées d'air pur, quelques échappées vers l'infini. Quant à Cioran, il me fait sourire dans ses outrances. Je me souviens que Shanidar avait ouvert un fil pour savoir quel était notre ouvrage "doudou", refuge et je lui avais cité Cioran. Ce n'était pas vraiment une provocation. Franchement, lorsque je suis un peu déprimé, je lis du Cioran et ça repart Very Happy

.
Tiens, cioran, à ne pas oublier dans l'île déserte Very Happy

par **églantine** Mar 9 Jan - 20:25

Ah mais je te comprends complètement Arensor .
Parce que moi aussi j'aime.
Mais je crains de me vautrer dedans trop longtemps dans une volupté que je ne souhaite pas . C'est compliqué à exprimer .

par **Tristram** Mar 9 Jan - 20:45

« Seul l’effet à trouver peut me rapprocher de la réalité. Seul l’effet doit compter et, pour une fois je m’y résigne d’une manière consciente. L’Écrire n’a rien à voir avec la vérité, ni avec le réel : l’Écrire n’est qu’une quête de la vie, la plus libre et la plus folle des quêtes, donc la plus tressaillante de cette vie même qu’elle cherche… ‒ Notes d’atelier et autres affres. »
Patrick Chamoiseau, « Biblique des derniers gestes », « Livre de l’agonie », 2.

par **ArenSor** Mar 9 Jan - 21:03

églantine a écrit: Mais je crains de me vautrer dedans trop longtemps dans une volupté que je ne souhaite pas . C'est compliqué à exprimer .

Non, je comprends très bien et c'est aussi une attitude que je redoute

par **Bédoulène** Mar 9 Jan - 23:28

ah ! vous vous traitez durement vous deux ! Smile

par **Quasimodo** Mer 10 Jan - 12:50

Le poète, susceptible d'exagération, évalue correctement dans le supplice.

La vie commencerait par une explosion et finirait par un concordat ? C'est absurde.

Paupières aux portes d'un bonheur fluide comme la chair d'un coquillage, paupières que l'oeil en furie ne peut faire chavirer, paupières, combien suffisantes !

Bibliothèque idéale bien sûr, René Char ! C'est tiré des Feuillets d'Hypnos.

par **bix_229** Mer 10 Jan - 15:17

Char en a fait partie longtemps.
Mais ses injontions impérieuses ou ses phrases coulées dans le marbre
ont fini par m' agacer.
Mais ce n' est pas une critique. On a besoin de périodes influencées par
une sorte de modèle.
Dont on ressent le besoin de se séparer plus tard.
Enfin, moi !

par **Quasimodo** Mer 10 Jan - 15:36

Je peux imaginer, bix. Pour le moment, ses injonctions, je ne les comprends qu'appliquées à lui-même, elles ne me gênent pas. Et venues aussi belles, aussi intimement naturelles, de la part d'un homme aussi sain, pour l'instant du moins, elles me font un bien fou.

par **bix_229** Mer 10 Jan - 15:54

Tiens, je te fais cadeau de quelques phrases de mon époque Char.

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.

A te regarder "ils" s' abitueront.

Tout en nous ne devrait etre qu' une fete joyeuse, quand

quelque chose que nous n' avons pas prévu, que

nous n' éclairons pas, qui va parler à notre coeur,

par ses seuls moyens s' accomplit.

Il n' y a que mon semblable, la compagne

ou le compagnon, qui puisse m' éveiller

de ma torpeur, déclancher la poésie, me

lancer contre les limites du vieux désert

afin que j' en triomphe.

Aucun autre.

Ni cieux,ni terre privilégiéé.

Torche, je ne valse qu' avec lui.

Parfois la silhouette d' une jeune cheval, d' un enfant lointain,

s' avance en éclaireur vers mon front

et saute la barre de mon souci.

Alors sous les arbres reparle la fontaine.

Le fruit est aveugle.

C' est l' arbre qui voit.

par **Quasimodo** Mer 10 Jan - 16:09

Merci

(je réfléchirai, un jour, à m'occuper de son fil)

par **bix_229** Mer 10 Jan - 17:27

Il y a dans tout dément un génie incompris dont l' dée qui luisait dans sa tete fit peur,
et qui n' a pu trouver que dans le délire une issue aux étranglements que lui avaient
préparés la vie.

Artaud : Van Gogh

par **Aventin** Mer 10 Jan - 18:36

bix_229 a écrit:Char en a fait partie longtemps.
Mais ses injontions impérieuses ou ses phrases coulées dans le marbre
ont fini par m' agacer.
Mais ce n' est pas une critique. On a besoin de périodes influencées par
une sorte de modèle.
Dont on ressent le besoin de se séparer plus tard.
Enfin, moi !

J'ai moi aussi pris quelques distances avec René Char, comme du reste avec Francis Ponge, certes pour des raisons différentes, et je vois tout à fait ce que tu veux dire dans les injonctions impérieuses de "René", même si je suis pris d'un immense respect pour le résistant, mais c'est un autre sujet... (façon Frédéric Dard: en matière de poésie du XXème, sans charre, j'ai passé l'éPonge).

par **Tristram** Ven 12 Jan - 23:30

« Seulement quand on a un peu vécu, on devient facilement tolérant. »
Marcel Aymé, « Knate »

par Contenu sponsorisé