Mes envies au jour le jour [Dreep]

Comme je l'expliquais à animal :

Dreep a écrit:Non plus entretenir une liste interminable, en éditant le premier post, mais tenir une sorte de journal des livres qui me viennent souvent à l'esprit à un moment donné. Puis dans un nouveau post, faire une nouvelle liste pour un autre moment, avec d'autres références, mais peut-être aussi des références qui reviennent.

J'essaie de mettre les envies d'un jour, de peur de les oublier. Pas les livres à lire, que j'ai toujours en tête. Des envies glaner au hasard de mes rencontres et furetages.

13 septembre 2017 :

- Moralités légendaires de Jules Laforgue
- Cent cinq haïkus de Matsuo Bashô
- Stello d'Alfred de Vigny
- La Confession d'un enfant du siècle de Musset
- Une saga moscovite de Vassili Axionov
- La Théogonie d'Hésiode
- Oeuvres de Saint François d'Assise

intéressant Dreep pour les cas de pénurie ou les jours d'errance !

Merci Bédoulène

J'en ajoute, du coup :

15 septembre 2017 :

- Journal intime d'Henri Frédéric Amiel
- Aziyadé de Pierre Loti
- Confessions d'un mangeur d'opium anglais de De Quincey
- Loin de Chandigarh de Tarun Tejpal
- Automobile club Egypte de Alaa El Aswany
- Etats du monde de Onuma Nemon
- Quatuor d'Avignon de Lawrence Durell
- Le Roi et la Reine de Ramon Sender

17 septembre 2017 :

- Vipère au poing de Hervé Bazin
- Homer & Langley de E. L. Doctorow
- Le coeur est un chasseur solitaire de Carson McCullers
- Fumée de Ivan Tourgueniev

Vaste programme !
Tu lis aussi la nuit ?

beaucoup d'envies mais as tu du temps Dreep ? ou l'envie te suffit ?

Je lis jusqu'à une heure du matin, généralement. Sinon j'aime bien lire le matin (le vrai, après le sommeil)...

J'ai beaucoup de temps par rapport à d'autres, n'ayant pas d'activité professionnelle ni étudiante... mais on sait tous ici que la "pile" de nos envies va finir par nous tomber dessus, alors...

Pour l'instant j'arrive à lire ce que j'ai durablement envie de lire, mêlé à quelques impulsions, des tests... j'aurais jamais lu Annie Ernaux sinon. Mais je crois que ça n'aurait pas changé grand-chose.

Bonne idée ce fil. Je vais suivre ça !

Merci Arturo

18 Septembre 2017 :

- La Chouette Aveugle de Sadegh Hedayat
- La déchéance d'un homme d'Osamu Dazai
- En marge de Casanova de Miklós Szentkuthy
- Les Démons de Heimito von Doderer
- Le maître de Pétersbourg de John Maxwell Coetzee

Ah, Les démons, tu m'en avais parlé je crois, il y a longtemps. Je remarque un peu plus haut Moralités légendaires : j'ai cru l'avoir acheté tout à l'heure, mais il semble que je l'aie laissé à sa place. Ce n'est qu'une question de temps.
Tu as lu quelque chose de De Quincey ?

Chouette idée ce fil !

Non, je n'ai rien lu de De Quincey encore.
Ah, ça m'est arrivé quelques fois ça à moi aussi.
Tu es sûr que je te parlais de Doderer et pas de Dostoïevski ?

De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, c'est une sacrée lecture ! Je voudrais lire le reste, mais j'ai eu des retours moins enthousiastes pour celui que tu notes.
(tu parlais bien de Doderer et tu m'as appris son nom : dans ma présentation sur Parfum, j'indiquais le livre de Dostoïevski comme un de mes préférés, mais sans préciser l'auteur, d'où ta question)

Les Confessions d' un mangeur d' opium aussi sont interessantes.

Je pense que c' est dans les Confessions qu' il fait allusion à Ann, la prostituée de 16 ans qui lui sauva
pratiquement la vie alors qu' il errait dans les rues dans le plus grand dénuement.
Il n' oubliera jamais Ann, il crut meme la voir en reve éveillé.

"Il lui sembla, un jour, qu’il était debout à la porte de son cottage; c’était (dans son rêve) un dimanche matin du mois de mai, un dimanche de Pâques, ce qui ne contredit en rien l’almanach des rêves. Devant lui s’étendait le paysage connu, mais agrandi, mais solennisé par la magie du sommeil. Les montagnes étaient plus élevées que les Alpes, et les prairies et les bois, situés à leurs pieds, infiniment plus étendus; les haies, parées de roses blanches. Comme c’était de fort grand matin,
aucune créature vivante ne se faisait voir, excepté des bestiaux qui se reposaient dans le cimetière sur des tombes verdoyantes, et particulièrement autour de la sépulture d’un enfant qu’il avait tendrement chéri (cet enfant avait été réellement enseveli ce même été; et un matin, avant le lever du soleil, l’auteur avait réellement vu ces animaux se reposer auprès de cette tombe). Il se dit alors : « Il y a encore assez longtemps à attendre avant le lever du soleil; c’est aujourd’hui dimanche de Pâques; c’est le jour où l’on célèbre les premiers fruits de la résurrection. J’irai me promener dehors; j’oublierai aujourd’hui mes vieilles peines; l’air est frais et calme; les montagnes sont hautes et s’étendent au loin vers le ciel; les clairières de la forêt sont aussi paisibles que le cimetière; la rosée lavera la fièvre de mon front, et ainsi je cesserai enfin d’être malheureux. » Et il allait ouvrir la porte du jardin, quand le paysage, à gauche, se transforma. C’était bien toujours un dimanche de Pâques, de grand matin; mais le décor était devenu oriental. Les coupoles et les dômes d’une grande cité dentelaient vaguement l’horizon (peut-être était-ce le souvenir de quelque image d’une Bible contemplée dans l’enfance). Non loin de lui, sur un pierre, et ombragée par des palmiers de Judée, une femme était assise. C’était Ann!

« Elle tint ses yeux fixés sur moi avec un regard intense, et je lui dis, à la longue : « Je vous ai donc enfin retrouvée! » J’attendais; mais elle ne me répondit pas un mot. Son visage était le même que quand je le vis pour la dernière fois, et pourtant, combien il était différent! Dix-sept ans auparavant, quand la lueur du réverbère tombait sur son visage, quand pour la dernière fois je baisai ses lèvres (tes lèvres, Ann! Qui pour moi ne portaient aucune souillure), ses yeux ruisselaient de larmes; mais ses larmes étaient maintenant séchées; elle semblait plus belle qu’elle n’était à cette époque, mais d’ailleurs en tous points la même, et elle n’avait pas vieilli. Ses regards étaient tranquilles, mais doués d’une singulière solennité d’expression, et je la contemplais alors avec une espèce de crainte. Tout à coup, sa physionomie s’obscurcit; me tournant du côté des montagnes, j’aperçus des vapeurs qui roulaient entre nous deux; en un instant tout s’était évanoui; d’épaisses ténèbres arrivèrent; et en un clin d’oeil je me trouvai loin, bien loin des montagnes, me promenant avec Ann à la lueur des réverbères d’Oxford-street, juste comme nous nous promenions dix-sept ans auparavant, quand nous étions, elle et moi, deux enfants. »

reves.ca

Je devrais lire l'un plutôt que l'autre, pour commencer ?

Peu importe.
De l' assassinat, c' est plutot un exercice de style, les Confessions ont un caractère
plus directement autobiographique.

C'est du roman, pour moi, De l'assassinat ... certes sous une forme un peu particulière.
Ca doit dépendre de l'état d'esprit. J'ai peur que les Confessions ne me mette très mal à l'aise.

20 septembres 2017 :

- Le meilleurs des mondes d'Aldous Huxley
- Le Zéro et l'Infini d'Arthur Koestler
- Les Falsificateurs d'Antoine Bello
- Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon
- Monsieur Teste de Paul Valéry
- Argent Brûlé de Ricardo Piglia

j'espère que tu appréciera le livre de Koestler

j'ai lu aussi le livre de Mark Haddon, mais il y a trop longtemps, reste un bon souvenir

- Le coeur est un chasseur solitaire de Carson McCullers
- Histoire de Tönle de Maria Rigoni Stern
- Merci de Pablo Katchadjian