La pensée du jour

Je pensais en lisant un livre sublime à cette maladie typiquement française,
mais pourquoi vouloir toujours tout expliquer, tout comprendre ?

pourquoi français ?

Et de quel livre parles-tu ?

ça me fait penser à cette phrase délirante prononcée par Jung dans un de ses séminaires de 1925 :

Le Français se permet toujours d’avoir quelques "crises", qu’il va justifier par tout un arsenal rhétorique. C’est à ce moment que commencent de longues séries de mots prodigieux, agencés dans un style parfait, après quoi il se sent très bien.

Enfin bon, existe-t-il encore un prototype du français aujourd'hui, ce n'est plus certain. (d'où vient cette réputation du français beau parleur ?)

colimasson a écrit: (d'où vient cette réputation du français beau parleur ?)

peut être aux débuts de la République où les discours fleuves abondaient ; Danton, Clemenceau, , l'époque des tribuns....??

A force de fatigue, je deviens sibyllin !
Je voulais en fait dire que le livre que je relis a plus que confirmé le bien que j' en
pensais la première fois.
Il s'agit d'un roman indien, Le Toit de tole rouge de Nirmal Verma.
J' en parlerai peut etre si je retrouve assez de force et d'envie.
C' st un livre magnifique mais conçu de façon différente de celle d' un auteur occidental.
On l'appréciera d'autant plus qu' on se laissera porter par la magie des mots et

de situations, si on accepte de s'imprégner d'une atmosphère très particulière.

Sans chercher forcément à tout comprendre.
Il y a là des moments de pure beauté lyrique où la poésie suggère l'indicible, l'inexprimable.
Et me disais que ce genre de livre ne pouvait rencontrer de critiques vraiment
compréhensives parce que trop imibibées de rationalisme cartésien.
De classicisme et de modèles et de grilles de lecture.
Ce livre est très différent d'un livre que j'admire profondément, je veux parler
d' Absalon de Faulkner.
Mais comme lui, il demande aussi une meme qualité d'écoute, une sorte d'apesanteur qui ravira les contemplatifs.

Si une pensée de ce genre vous vient à l' esprit, -une interrogation, une
impression forte ou répétitive, une image prégnante- vous pouvez la dire et la partager ici.

Je préfère rebondir

Bix a écrit:Sans chercher forcément à tout comprendre.
Il y a là des moments de pure beauté lyrique où la poésie suggère l'indicible, l'inexprimable.
Et me disais que ce genre de livre ne pouvait rencontrer de critiques vraiment
compréhensives parce que trop imibibées de rationalisme cartésien.

Ça tombe un peu à plat pour moi, qui viens juste de reposer L'Innommable de Beckett (subi à 50%).
Quoique issu de l'immigration depuis assez longtemps pour me sentir français, je ne pense pas que ce statut (?) empêchât de comprendre ou obligeât d'être cartésien (à toute heure). On peut être hâbleur et avoir du cœur (comme Rodrigue, il est vrai d'ascendance hispanique).
Mais c'est vrai que la question mérite d'être posée, celle de l'ipséité nationale, et à partir de là celle de chacun.
Qu'est-ce qui différencie un Français d'un Indien ? Il me semble que, pour le coup, des qualités cartésiennes soient recommandables en vue d'aborder un tel sujet. Si on considère que c'est question de culture (ou pourquoi pas d'habileté à s'exprimer sans les mains, ganz egal), une pondération statistique est-elle à prévoir ? Ou doit-on rester dans le sfumato éthéré du ressenti ?
Vous avez une nuit d'insomnie devant vous pour cogiter tandis que j'agite la question

J' ai eu peut etre tort de mettre en cause l'esprit cartésien.
Je pense quand meme qu' il a joué un role non négligeable dans la culture
et la littérature française.
Et que d'une certaine manière, il est responsable de leur orientation au détriment
d'une autre veine, celle de Rabelais par exemple.
Mais, et c' est vrai, on n' est pas cartésien à plein temps, et on peut très bien
etre dans la meilleure disponibilité d'esprit face à un livre tel que celui que je cite.

Il m' arrive de penser (et meme de plus en plus souvent), avec un mélange d' irrationalité naive et d' espérance désespérée,
que plus j' aurai de livres et plus il me faudra de temps pour les lire...
Et que donc, ce temps, il faudra bien qu' ON me l' accorde !
Meme si Cioran dit que "l'espoir est la forme normale du délire."

Si la vie telle quelle que nous la vivons nous suffisait, aurions nous besoin de livres ?

comment savoir..? Il y a une telle part d'inconnu dans la lecture où la satiété est étrangère...

Clairement : il y a tant d'axes de lectures possibles qu'il serait difficile d'être repu..la lecture en tant que plaisir divers...

Et si une vie de lecture telle que nous la vivrions nous suffisait ?

(Je n'aime pas du tout la pensée cartésienne, je préfère celle de Spinoza . Défin-ni-tivement abruti que Descartes, là où il croit gagner en humanité. )
(Merci Tristam, pour Ipséité, je ne connaissais pas ! )

(mmh c'est agréable de jaillir comme ça sur un fil, d'éructer et de repartir !! Pardon !

Nadine a écrit:(mmh c'est agréable de jaillir comme ça sur un fil, d'éructer et de repartir !! Pardon !

je ne comprends pas, de qui parles tu..?

Je parle de moi, chamaco, qui lance ma bile sur Descartes !!

Pauvre Descartes que t'a t'il fait..???

Nadine a écrit:(Je n'aime pas dutout la pensée cartésienne, je préfère celle de Spinoza . Défin-ni-tivement abruti que Descartes, là où il croit gagner en humanité. )
(Merçi Tristam, pour Ipséité, je ne connaissais pas ! )

Merci Nadine pour ton soutien !
En plus, Descartes n' aimait pas les animaux.

L'Animal-machine est une thèse métaphysique selon laquelle les animaux sont des machines. Comme les machines, selon Descartes,

les animaux seraient des assemblages de pièces et rouages, dénués de conscience ou de pensée. Wikipedia

très cartésien en somme. Je suis de ceux-celles qui aime les sinuosités et les ellipses dans les démarches, qu'elles soient créatives, intellectuelles ou reposant sur une certaine méthodologie. J'ai toujours été réfractaire aux pensées de système... toujours été plus attiré a priori avec un scepticisme à propos de la méthodologie et à l'encontre du rejet d'un certain anarchisme nécessaire à l'émanation de l'idée qui fuse...